- Othon III de Grandson
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Othon III de Grandson, né entre 1340 et 1350 et mort le 7 août 1397 à Bourg-en-Bresse, seigneur de Sainte-Croix, Cudrefin, Grandcour, Aubonne (Vaud) et Coppet est un poète, auteur de lais, ballades, chansons et complaintes, et militaire du Pays de Vaud.
Sommaire
Un poète de renommée européenne
Arrière-petit-neveu d' Othon Ier, le héros des croisades mort en 1328 et inhumé à la cathédrale Notre-Dame de Lausanne, Othon fut un chevalier-poète de haut lignage durant la guerre de Cent Ans. Très renommé pour sa bravoure, il obtint le grade de capitaine à la cour d'Angleterre. Ce fut également un poète de premier plan : ses ballades et complaintes à fibre élégiaque furent remarquées par Chaucer, l’auteur des Contes de Canterbury, et par la piquante franco-vénitienne Christine de Pisan[1].
Après avoir quitté l'Angleterre, Othon prit comme protecteur Amédée VII de Savoie, surnommé le Comte rouge et parvint au faîte de sa gloire. Quelque temps après, cependant, il fut frappé par le malheur. En effet, à la suite d'une chute de cheval, le comte de Savoie mourut d'une infection généralisée due au tétanos, ce qui fit croire à l'époque à un empoisonnement. Un médecin, sous la torture, accusa Othon d'avoir assassiné son protecteur. Le seigneur de Grandson n'eut alors d'autre recours que de s'enfuir en Angleterre pour trouver protection auprès du roi. Il écrivit pendant cet exil ses plus belles pièces qui devaient enchanter par la suite l'Europe médiévale. Il revint néanmoins dans le Pays de Vaud quelque temps plus tard, un peu étourdiment, demander justice aux barons qui avaient accaparé ses biens. Pour tenter de les recouvrer, il accepta un duel en 1397 qui l'opposa à l'un de ses voisins dont la réputation était assez noire, Gérard d'Estavayer. Son adversaire étant bien plus jeune que lui, Othon ne put se défendre correctement et fut tué en plein duel[1].
Les comtes de Savoie reprirent ensuite « le fief d'Othon et l'inféodèrent aux seigneurs de Chalon, du comté de Bourgogne. Le comte Louis de Chalon entreprit des transformations considérables, améliora le confort du corps sud du château de Grandson et renforça l'appareil de défense. Les possessions des Chalon en pays de Vaud comprenaient, outre Grandson, les seigneuries de Belmont, Belmont, Orbe, Échallens et Bottens »[2].
Anecdote sur la Saint-Valentin
La Saint-Valentin, fête des amoureux, était surtout célébrée à l'époque dans le monde anglo-saxon. Ce fut Othon de Grandson, l'un des premiers, qui fit connaître cette coutume dans le monde latin, notamment à la cour de Savoie. Près de trente pour cent de son œuvre y sont consacrés. Citons La Complainte de Saint Valentin (I et II), La Complaincte amoureuse de Sainct Valentin Gransson, Le Souhait de Saint Valentin et Le Songe Saint Valentin. Charles d’Orléans, qui écrivit lors de sa captivité en Angleterre au siècle suivant des vers sur le sujet, les fera connaître à la cour de France dès 1440.
Cette fête sera ensuite peu à peu oubliée dans le monde latin. Il faudra attendre le XIXe siècle et l'influence anglaise pour qu'elle redevienne à la mode.
Articles connexes
Ouvrages
- Piaget, Arthur, Oton de Grandson, sa vie et ses poésies, Lausanne, Payot (Mémoires et documents publiés par la Société d'histoire de la Suisse romande, 3e série, 1), 1941, 496 p.
CR: Haldeen Braddy, dans Romanic Review, 37, 1946, p. 193-194.
- Kosta-Théfaine, Jean-François, Othon de Grandson, chevalier et poète, Éditions Paradigme, Medievalia, 2007, 204 pages, ISBN 978-2-86878-268-7 .
Notes et références
Liens externes
Catégories :- Écrivain suisse romand
- Décès en 1397
- Capitaine de l'armée suisse
- Naissance dans le canton de Vaud
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