Orthokératologie

L'orthokérotologie est une méthode ophtalmologique non invasive (aucune incision, ni chirurgie) de correction de la myopie et de l'astigmatisme. Elle s'effectue en remodelant la surface de la cornée, de l'œil, à l'aide de lentilles de contact cornéennes portées uniquement la nuit. Le matin, après le retrait des lentilles, la vue est claire sans lunettes, ni lentilles de contact, et cela pour toute la journée^[1].

Explication

Cette technique est similaire à celle qui est employée par les techniques de chirurgie au laser, qui sculptent la cornée en l'aplatissant. La cornée peut revenir à son état initial une fois que l'on cesse l'application quotidienne de la lentille de contact. Cela est évidemment impossible lorsque la cornée a été traitée au laser. Cette méthode peut s'appliquer jusqu'à 4.00 ou 5.00 dioptries de myopie^[2].

Les succès thérapeutiques obtenus par le prof. Koch à Paris dans les années 60 par sa méthode du ménisque pourraient s’expliquer comme suit : la pastille de liquide lacrymal d’épaisseur idéale (1 mm statistiquement, correspondant par ailleurs à un confort maximal) entre une cornée affectée d’irrégularités de surface (kératocône) et une lentille rigide lisse exerce une pression (« massage cornéen ») tendant à rétablir une courbure régulière tout en offrant un indice de réfraction permettant au flux de photons incidents de se répartir correctement avant de traverser la cornée proprement dite.

Historique

Robert Morrison a entamé des recherches à ce sujet durant les années 1950, mais les vrais débuts de cette méthode datent des années 1960. En 2009, nous en sommes à la 3^e génération de lentilles de contact de ce type qui sont dites à "géométries inverses à 4 zones"^[3].

Témoignage [[1]] d'expérience orthokératologique

Professeur à l’Institut Supérieur d'Optique, Madame Koch pratiquait –dans les années 1960-1970- l’orthokératologie dans son cabinet proche de la place de la Madeleine. Mes premières lentilles orthokératologiques m’ont été posées par elle en 1966 (alors que j’avais 25 ans) et ont été remplacées gratuitement au fur et à mesure que M^me Koch (dont le bureau était orné d’un magnifique coq en fer forgé) constatait une amélioration stable de ma vue. Ces succès confirmaient en effet sa thèse, qu’elle ne pouvait cependant pas enseigner à l’ISOP, comme elle me l’avait confié.

Sa découverte –purement empirique- est venue d’une recherche statistique du ménisque (pastille de larme intermédiaire entre la lentille et la cornée) offrant le meilleur confort, sans considération de correction optique. Elle a donc posé, à titre expérimental, des lentilles dont la courbure permettait d’obtenir ce ménisque convexe (d'épaisseur maximale égale à 1 mm) et s’est aperçue que, dans ces conditions de confort idéal et sans correction, l’œil modifiait sa courbure et retrouvait sa totale fonctionnalité. Ses lentilles devaient toujours être retirées pendant la nuit et ne pouvaient être indiquées qu’à des personnes dont l’œil avait une courbure minimale.

Ayant quitté Paris en 1970 et ayant appris par la suite le décès de M^me Koch, j’ai dû abandonner ses lentilles, faute de trouver des opticiens en mesure de reprendre ses travaux empiriques. D’après les seules données de mesure qui me restent, ma vue était de -2,25/-2,75 dioptries sphériques D/G en janvier 1961 et était restée identique –après cet épisode orthokératologique- en juin 1974, soit 13 ans après. Etant revenu aux lentilles dures de l’optique traditionnelle, ma vue a ensuite baissé régulièrement puisque 12 ans après, en mars 1986, elle n’était plus que de -3,31/-4,00.

Lentilles de nuit

Les lentilles à porter pendant la nuit et permettant de voir clair pendant la journée sont une autre application orthokératologique, dont les effets –contrairement à ceux de M^me Koch- ne sont pas durables. Un article à ce sujet a paru dans la revue suisse « Bon à Savoir » (n°5 – 7 mai 2003 – p. 31) sous le titre^[4] "Revoir net en dormant". Cette méthode ne tient pas compte de la découverte de M^me Koch concernant le ménisque idéal car elle applique graduellement des lentilles de plus en plus plates afin de modeler la courbure artificiellement. L’article de 2003 citait la clinique^[5] Pallas à Olten, mais celle-ci ne mentionne plus –en juillet 2011- l’orthokératologie dans ses prestations.

Notes et références

Liens externes

• Orthokératologie
• EurOK - Académie Européenne d'Orthokératologie
• Research in Orthokeratology - University of New South Wales (Sydney, Australia).
• VEDIS - Hermann F. Anhalm
• Revoir net en dormant

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