- Nowhere (film, 1997)
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Nowhere
Données clés Réalisation Gregg Araki Scénario Gregg Araki Acteurs principaux James Duval
Rachel True
Nathan Bexton
Chiara Mastroianni
Debi Mazar
Kathleen Robertson
Joshua Gibran Mayweather
Jordan Ladd
Christina Applegate
Sarah Lassez
Guillermo Díaz
Jeremy Jordan
Alan Joyce
Jaason Simmons
Ryan Phillippe
Heather Graham
Staci Keanan
Scott Caan
Thyme Lewis
Mena Suvari
Traci Lords
Shannen Doherty
Rose McGowan
Beverley D'angeloPays d’origine États-Unis / France Sortie 1997 Durée 85 min Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Nowhere est le titre d'un film américain de Gregg Araki sorti en 1997.
Sommaire
Synopsis
Le film suit plusieurs adolescents, entre drogue, sexe et amour. Un jeune de 18 ans, Dark, se désespère de l'infidélité de sa copine Mel, qui sort aussi avec Lucifer. Dark se met à fantasmer sur Montgomery, et sur le couple SM formé par Kriss et Kozy.
Le meilleur ami de Dark, Cowboy, recherche son petit ami Bart, tandis que Dingbat est amoureuse de Ducky, lui-même amoureux d'Alyssa, qui rêve du motard Elvis… Des chaînes raciniennes compliquent ainsi l'intrigue du film.
Tout cela dans un univers déjanté et punk, qui clame la décadence de la jeunesse américaine.
Analyse
Ce film est selon comment on le perçoit, une apologie ou une violente critique de l'univers narco sexy trash dans lequel on voit évoluer les protagonistes. Cet univers véhicule des fantasmes, de la jouissance mais aussi une réalité humaine de désespérance et de solitude.
Des thèmes classiques de l'adolescence sont abordés, à savoir: l'amour, la drogue, le viol, le libertinage, l'amitié, la recherche de son identité sexuelle, l'idolâtrie, le manque de communication, la boulimie anorexie, la jalousie, la religion, l'homosexualité, la violence, le culte de l'esthétique.
Un thème classique de la société américaine est également abordé, à savoir les extraterrestres qui kidnappent des gens, sous les yeux du protagoniste central qui, en sombre visionnaire impuissant, les voit disparaitre sous ses yeux.
Dark, puisque c'est de lui qu'il est question, est le personnage qui a le plus conscience de l'aspect dramatique de ce que lui et ses proches vivent au quotidien. Il est aussi le seul à voir les extraterrestres en action sans en être la victime. Il souffre de voir la perversité du monde, la noirceur qui réside derrière les fantasmes adolescents et l'insatisfaction croissante qu'il ressent. Le corolaire à ces fantasmes individuels et à la souffrance qu'ils procurent semble être la mise en œuvre du fantasme social américain par excellence, les extraterrestres. Dark est le prophète, celui qui voit ce que les autres ne voient pas. Sa vision du monde l'isole et il ne peut partager sa vérité qu'avec le spectateur.
Sachant que ce sont les aliens qui font le malheur de Dark à la fin du film et qu'ils sont montrés comme globalement nuisibles, on peut en déduire que les extraterrestres sont l'échappatoire pour ne pas assumer la réalité et le seuil de responsabilité que l'on a face à ses propres actes; ou alors le seuil de tolérance que l'on a face aux actes d'autrui. Il est en effet plus facile de donner une cause extérieure et ingérable à tous ses problèmes. On se sent moins coupables d'être impuissant à les résoudre
Là, la critique sur l'adolescence se fond habilement dans la critique de la société américaine. Considérant que la société américaine est une société adolescente de par son jeune âge, on arrive à quelque chose de très cohérent dans la portée globale du film... alors qu'à la première vision ce film peut passer pour une vaste plaisanterie. On est quand même face à une logique de cinéma indépendant arty qui prend des risques tout en sachant se montrer dynamique et distrayant.
Tous les thèmes sont abordés dans une multitude de scènes à la limite de la caricature pour cause de l'enchainement rapide des images et des situations. Mais ces scènes sont criantes de vérité si on les aborde isolement. L'aspect "condensé" donne l'impact visuel et scénaristique mais décrédibilise l'ensemble lors d'une première approche.
Le mot qui revient le plus souvent est "cool" qui selon le cas et selon quel personnage l'emploie a une signification diamétralement opposée: joyeuse, sincère, teintée d'ironie, de circonstance, emplie d'amertume.
A noter également le lien direct avec le mouvement Riot grrrl, vu que la voiture de Mel porte la mention "Bikini Kill" bien voyante sur son pare-brise. Or, c'est ce groupe de rock qui a lancé ce mouvement féministe. Sonic Youth est dans la BO également, enfonçant le clou, s'il le fallait, dans la mouvance libertaire et critique américaine.
Malgré son aspect déjanté ce film est une œuvre profonde sur l'adolescence, mais pas n'importe quelle adolescence, celle qui vit, celle qui expérimente. En prenant le parti pris inverse de Virgin Suicides qui en montre l'autre facette.
Fiche technique
Film Couleur - Format du son : Dolby - Format de projection : 1.85 : 1 - Format de production : 35 mm
Distribution
- James Duval, Dark Smith
- Rachel True, Mel
- Nathan Bexton, Montgomery
- Chiara Mastroianni, Kriss
- Debi Mazar, Kozy
- Kathleen Robertson, Lucifer
- Joshua Gibran Mayweather, Zero
- Jordan Ladd, Alyssa
- Christina Applegate, Dingbat
- Sarah Lassez, Egg
- Scott Caan, Duck
- Guillermo Díaz, Cowboy
- Jeremy Jordan, Bart (il interprète un musicien drogué et homosexuel)
- Alan Boyce
- Jaason Simmons, la Star
- Ryan Phillippe, Shad, le jumeau d'Alyssa
- Heather Graham, Lilith
- Mena Suvari, Zoe
- Beverly D'Angelo
- Denise Richards, Jana
- Traci Lords, fille à l'arrêt de bus 1
- Shannen Doherty, fille à l'arrêt de bus 2
- Rose McGowan, fille à l'arrêt de bus 3
- John Enos III : un drag queen
Bande Originale
(Le morceau Avalyn II du groupe de dream pop Slowdive est joué pendant le générique de début)
- 1. James Duval – 'Intro'
- 2. 311 – 'Freak Out'
- 3. Radiohead – 'How Can You Be Sure'
- 4. Elastica – 'In the City'
- 5. Hole – 'Dicknail'
- 6. The Chemical Brothers – 'Life is Sweet' (Daft Punk Remix)
- 7. Massive Attack – 'Daydreaming' (Blacksmith Remix)
- 8. Coco and the Bean – 'Killing Time' (Qureysh – Eh? 1 Remix)
- 9. Catherine Wheel – 'Intravenous'
- 10. Curve – 'Nowhere'
- 11. Lush – 'I Have the Moon'
- 12. Ruby – 'Flippin' Tha Bird' (Ceasefire Remix)
- 13. James – 'Thursday Treatments'
- 14. Chuck D – 'Generation Wrekked' (Danny Saber Rock Remix)
- 15. Marilyn Manson – 'Kiddie Grinder' (Remix)
- 16. Suede – 'Trash'
Autour du film
- Nowhere est le dernier volet de la trilogie "Teenage Apocalypse" de Gregg Araki comprenant aussi Totally F***ed Up (1993) et The Doom Generation (1995).
- Nowhere se situe à Los Angeles et semble se plonger dans un cadre urbain décrit par Bret Easton Ellis dans Moins que zéro. En effet, la première phrase du film "L.A. is like nowhere, everybody who lives here is lost" pourrait faire référence au panneau de publicité "Disparaitre ici" que le héros du livre aperçoit durant tout son séjour à Los Angeles. De plus, la couverture d'une des éditions de Les lois de l'attraction (du même auteur, dans le même univers) est une image prise du film Nowhere (la scène où Dark, en voiture avec Mel et Lucifer, aperçoit Montgomery prêt d'un banc sur lequel est écrit "God Help Us", devant un mur où est peint une baleine). De plus, le dialogue des trois filles que Dark voit se faire désintégrer à l'arrêt de bus fait également référence à certains dialogues des personnages de Moins que zéro.
Liens externes
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- Comédie dramatique
- Thème de la bisexualité au cinéma
- Homosexualité au cinéma aux États-Unis
- Extra-terrestres au cinéma
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