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Notre-Dame de Pitié
Notre Dame de Pitié est une chapelle de Marignane dans les Bouches-du-Rhône.
La dévotion à Notre Dame de Pitié est ancienne et semble attestée dès le XIVe siècle dans le nord de la France.
Histoire
La tradition fait remonter la création de la chapelle Notre Dame de Pitié à 1635 à la suite d’un vœu du village pour enrayer les terribles débordements de la Cadière qui aura entraîné de nombreux marignanais dans la mort et fait des dégâts particulièrement désastreux, attestés par un billet donnant ordre à payer un ouvrier ayant participé aux travaux de reconstruction. Si nous connaissons bien le catastrophique débordement de cette année là, nous n’avons en revanche, aucun document sur la construction de cette chapelle.
Une autre tradition rapportée par monseigneur de Roquebrune, parle d’un chevalier en perdition qui aurait fait ce vœu de construction s’il se sauvait. Quoique plus oubliée, cette version semble la plus probable et auquel cas il pourrait s’agir du seigneur de Marignane, Raymond des Baux, parti à la première croisade enPalestine, avec son père Guillaume des Baux et son parrain, Raymond de Saint-Gilles, comte de Tou- louse, ami de ceux-ci. Guillaume des Baux, Raymond de Toulouse et Raymond des Baux tinrent le siège de Tripoli en 1105 où les combats furent terribles. Ce fut un massacre. Raymond des Baux en réchappa. C’est pendant cette croisade que lecomte de Toulouse et ses amis dont Guillaume et Raymond des Baux, mirent à jour, de manière trouble, la Sainte Lance qui perça le flanc du Christ sur la croix par la main de Longin, soldat romain sanctifié depuis.
Ces deux hypothèses ne se contredisent pas, la chapelle de 1635 pouvant être une extension de celle du début XIIe. Une petite construction, à voûtes en croisée d’arrêtes, antérieure à la chapelle de 1635, se trouve en effet dans sa structure.
La dédicace de « Notre Dame de Pitié » a remplacé progressivement celle de « Notre Dame du Défens ». Notre Dame du Défens bénéficiait de faveurs exceptionnelles et du précieux privilège que le Saint Siège avait daigné lui attacher. En vertu d’une bulle pontificale, lesPères Minimes avaient le pouvoir d’absoudre des cas réservés aux papes. Ils exerçaient ce pouvoir une fois par an dans l’église paroissiale à l’occasion de la fête du Rosaire. On l’appelait « le Grand Pardon d’octobre ». La cérémonie était suivie d’un pèlerinage à la chapelle. Cela attira de nombreux pèlerins illustres dont l’un offrit le chemin de croix, la « Via Crusis ». Un texte notarial de 1584 fait référence à une messe célébrée régulièrement à Notre Dame du Défens, selon le vœu des recteurs de la dite chapelle, conformément à des dispositions testamentaires de 1540 attestant une antériorité d’édifice. L’ermitage était occupé par un Frère ermite jusqu’au départ des Covet à la vente des Biens Nationaux, puis par un gardien dont le dernier connu était M. Chastel. Les Pères Minimes étaient astreints d’envoyer régulièrement l’un des leurs pour faire la messe en ces lieux. La dotation de la statue de Notre Dame de Pitié est inconnue. Toutefois son traitement artistique est conforme aux règles posées sur la représentation de Marie par le concile d’Ephèse de 431, en particulier sa main gauche, forte et puissante. Peut être est-ce là, la copie d’une statue antérieure de la Vierge.
D'après Marcel GERMAIN, "Marignane - Inventaire du patrimoine", Editions Prolégomènes, 2007- Association du Patrimoine Marignanais
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Catégorie : Marignane
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