- Notre-Dame de Lamourguié
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Notre-Dame de Lamourguier
Notre-Dame de Lamourguier ou Notre-Dame de la Mourguier est un ancien prieuré du bourg de Narbonne, dont seule subsiste l'église, transformée en dépôt lapidaire.
Sommaire
Histoire
L'église de Sainte-Marie est citée dès 782[1] ; on sait qu'elle était au XIe siècle. entre les mains des Nicolaïtes, clercs hérétiques[2]. En 1078[3] ou 1086[4], elle fut affiliée comme prieuré régulier de l'ordre de Saint-Benoît à l'abbaye Saint-Victor de Marseille, prenant alors le nom de Beata Maria de la Morguia, Nostra Dona la Morguia ou Beata Maria de Monachia[5].
Au XVIe siècle, le prieuré est en pleine déshérence : en 1572, la messe n'y est plus célébrée ; en 1602, il n'y a plus que trois religieux, un prieur, un sacristain[6].
En 1662 l'archevêque de Narbonne François Fouquet, alors en exil à Alençon, poussa le prieuré à adhérer à la congrégation de Saint-Maur qui le restaura[7].
À la Révolution, le couvent fut désaffecté et, de 1824 à 1889, les bâtiments servirent de caserne ; ils furent finalement abattus en 1902, et l'église ne dut son salut qu'à son utilisation comme entrepôt depuis 1868 pour conserver les divers éléments sculptés antiques retirés des remparts narbonnais lors de leur démolition[8].
Elle sert désormais de musée lapidaire et contient plus de 1 700 blocs d'origine antique.
Architecture
L'église, reconstruite au XIIIe siècle, est de style gothique méridional, plus précisément languedocien et catalan, caractérisé par une large nef unique, couverte d'une simple charpente soutenue par six arcs diaphragmes maçonnés, prenant appui sur des contreforts très saillants, entre lesquels s'ouvrent des chapelles latérales rectangulaires. Au-dessus circule une galerie, aménagée au XIVe siècle, qui traverse les doubleaux et communique avec un triforium surmontant les chapelles du chœur. L'abside du chœur à sept pans est voûtée d'ogives qui retombent sur des consoles abondamment sculptées.
Une baie en plein cintre, sur le mur occidental, et le portail méridional semblent constituer les vestiges les plus anciens (fin XIIe siècle ?). À l'extérieur, le flanc sud porte une tour pourvue d'une tourelle pentagonale. Le chevet, accolé aux remparts, était crénelé et pouvait participer à la défense du bourg[9].
Sources
- Jean-Marie Pérouse de Montclos (s.d.), Languedoc-Roussillon, le guide du patrimoine, Hachette, Paris, 1996 (ISBN 2-01-242333-7)
- Abbé Antoine Sabarthès, Dictionnaire topographique du département de l'Aude, Imprimerie nationale, Paris, 1912.
- Yves Solier, Narbonne, monuments et musées, Imprimerie nationale, coll. « Guides archéologiques de la France », Paris, 1986 (ISBN 2-11-080878-0)
- Notice du musée lapidaire de Narbonne, Service Culture, Mairie de Narbonne, sans date.
Références
- ↑ Ecclesia S. Mariae ... infra muros civitatis Narbona : abbé Sabarthès, Dictionnaire topographique ... de l'Aude..., p. 195 ; Preuve 6 (Jugement des commissaires du roi Charlemagne en faveur de Daniel, archevêque de Narbonne), Dom Claude Devic, dom Joseph Vaissète, Histoire générale de Languedoc, vol. II (Jusqu'en 877 ; notes et preuves), Privat, Toulouse, 1876 (réimp. 2003) (ISBN 2-84575-162-1), c.49.
- ↑ Yves Solier, Narbonne, monuments et musées..., p. 113.
- ↑ Abbé Sabarthès, Dictionnaire topographique ... de l'Aude..., p. 195.
- ↑ Yves Solier, Narbonne, monuments et musées..., p. 113.
- ↑ Abbé Sabarthès, Dictionnaire topographique ... de l'Aude..., p. 195 ; Yves Solier, Narbonne, monuments et musées..., p. 113 ; Jean-Marie Pérouse de Montclos, Languedoc-Roussillon..., p. 366.
- ↑ Notice du musée lapidaire de Narbonne, Service Culture, Mairie de Narbonne, sans date.
- ↑ Jean-Marie Pérouse de Montclos, Languedoc-Roussillon..., p. 366 ; Rémy Cazals, Daniel Fabre (s.d.), Les Audois, Dictionnaire biographique, Association des Amis des Archives de l'Aude, Fédération Audoise des Œuvres Laïques, Société d'Études Scientifiques de l'Aude, Carcassonne, 1990 (ISBN 2-906442-07-0), p. 166, et Jacques Michaud et André Cabanis, Histoire de Narbonne, Privat, coll. « Pays et villes de France », Toulouse, 1981 (ISBN 2-7089-8339-3), p. 212.
- ↑ Yves Solier, Narbonne, monuments et musées..., p. 113 ; Jean-Marie Pérouse de Montclos, Languedoc-Roussillon..., p. 366.
- ↑ Yves Solier, Narbonne, monuments et musées..., pp. 113-114 ; Jean-Marie Pérouse de Montclos, Languedoc-Roussillon..., p. 368.
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