- Arbre de la connaissance du bien et du mal
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L'arbre de la connaissance du bien et du mal est une image allégorique du Livre de la Genèse suivant lequel Dieu planta dans le jardin d'Eden deux arbres mystérieux : « Le Seigneur Dieu planta un jardin en Eden, à l'Orient, et y plaça l'homme qu'il avait formé. Le Seigneur Dieu fit germer du sol tout arbre d'aspect attrayant et bon à manger, l'arbre de vie au milieu du jardin et l'arbre de la connaissance du bonheur et du malheur[1]. »
Sommaire
Description
Selon la Bible (livre de la Genèse), l'arbre de la connaissance du bien et du mal se situait dans le jardin d'Eden, lieu où Adam et Ève furent créés par Dieu. Dieu défend à Adam de consommer des fruits de ce seul arbre, et l'avertit que s'il croque un seul morceau des fruits défendus, il mourra « certainement ». Plus tard, Dieu crée la femme et cette dernière mange du fruit défendu, sous l'influence du serpent qui lui révèle que l'homme et la femme ne mourront pas pour cela mais qu'ils seront alors comme des dieux qui connaissent le bien et le mal. Convaincue, la femme goûte au fruit puis le partage avec son compagnon. Alors, immédiatement, leur prise de conscience du bien et du mal a l'effet de leur donner honte de leur nudité. Ils se couvrent donc et se cachent lorsqu'ils entendent la voix de Dieu.
Dieu appelle alors l'homme. Celui-ci répond et explique à Dieu qu'il s'est caché car il avait honte de sa nudité. Dieu comprend alors pourquoi. L'homme ayant avoué leur désobéissance (tout en cherchant à se disculper en rejetant la responsabilité sur la femme et, explicitement sur Dieu lui-même qui a créé la femme), Dieu alors le punit ainsi que la femme pour lui avoir désobéi et, d'autre part, le serpent qui avait menti à la femme : la femme est condamnée à l'enfantement dans les douleurs, à être dominée par son mari, l'homme au labeur à la sueur de son front et le serpent à une hostilité irrémédiable de la femme et de sa descendance à l'égard du serpent. (Genèse 3)
Puis, Dieu, se rendant compte qu'il ne peut pas compter sur l'homme et la femme pour lui obéir s'empresse alors de les chasser du jardin d'Eden aux entrées duquel il poste des chérubins aux glaives enflammés pour les empêcher de goûter de l'Arbre de vie, ce qui les rendrait alors immortels.
Différentes interprétations
Le fruit défendu n'étant pas décrit dans le texte biblique, l'arbre de la connaissance du bien et du mal a été assimilé à différentes essences. La tradition juive y voit souvent un figuier qui est présenté comme l'arbre qui permet à Adam et Ève de couvrir leur nudité une fois le fruit défendu consommé. La littérature apocryphe chrétienne, à travers l'Apocalypse de Moïse explique qu'à la suite de cet épisode tous les arbres perdent leurs feuilles à l'exception du figuier[2]. Mais on trouve toute sorte d'arbres dans les différentes représentations de la scène. Des représentations judaïques proposent parfois un citronnier, d'anciennes représentations chrétiennes, une vigne - dont la feuille recouvre également la nudité dans l'iconographie - ou encore un dattier voire un cerisier. Au Moyen Âge, la tradition chrétienne occidentale identifie l'arbre à un pommier vraisemblablement à cause de l'homophonie et de l'homographie en latin entre les mots mālum (long) pour « le pommier »[3] et malum (court) pour « le mal »[4]. Si à la Renaissance le fruit défendu tend à se réduire aux deux solutions traditionnelles de la figue et de la pomme dans les représentations, c'est cette dernière qui s'impose progressivement dans l'imaginaire occidental.
Source
Notes et références
- Genèse, 2, 8-9, in Traduction Œcuménique de la Bible, éd. SBF/Cerf, 1978, p. 26
- XVIe siècle, éd. Droz, 2007, p. 59, extrait en ligne Lise Wajeman,La parole d'Adam, le corps d'Ève : le péché originel au
- IVe siècle ; cf. Michel Pastoureau, « Bonum, malum, pomum. Une histoire symbolique de la pomme », in L'Arbre : histoire naturelle et symbolique de l'arbre, du bois et du fruit au Moyen Âge, éd. Le Léopard d'or, 1993, p. 155 et suiv. En latin classique, le mot pouvait désigner d'autres essences que le seul pommier mais cette acception s'impose à partir du
- extrait en ligne Jean-Yves Tilliette,Des mots à la parole, éd. Droz, 2000, p. 143,
Catégories :- Bible
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