- Nikolai Krylenko
-
Nikolai Krylenko
(Николай Крыленко)Nikolai Krylenko, date inconnue (Bibliothèque du Congrès)Nom de naissance Nikolai Vasilyevich Krylenko
Николай Васильевич КрыленкоNaissance 2 mai 1885
Bekhteevo, Empire russeDécès 29 juillet 1938 (à 53 ans)
Moscou, Union soviétiqueProfession Homme politique soviétique Activité principale Théoricien du droit soviétique en faveur de la terreur rouge et procureur général lors des procès publics des années 1920. Autres activités Procureur général de la République socialiste fédérative soviétique de Russie ; Commissaire du peuple Formation Histoire et littérature Conjoint Elena Rozmirovich Famille Elena Krylenko (sœur) Nikolaï Vassilievitch Krylenko (1885-1938) était un révolutionnaire bolchevik qui joua un rôle important dans la révolution d'octobre 1917. Il fut membre du premier Conseil des commissaires du peuple, chargé des affaires militaires. Il devint ensuite procureur général de la RSFSR. Il fut finalement victime des purges staliniennes.
Bolchévik dès 1904, « Soldat trapu au visage toujours souriant, aux gestes violents, à la parole hésitante » selon John Reed[1], Krylenko joua un rôle important dans la préparation de la révolution d'octobre. Membre actif des soviets de soldats, il présida le congrès des soviets de la région du Nord qui eut lieu peu avant le deuxième congrès pan-russe des soviets qui devait entériner la prise du pouvoir par les bolchéviks. Trotsky considérait Krylenko comme « le meilleur agitateur du parti sur le front »[2].
Le général Nikolaï Doukhonine, chef d'état-major de l'armée russe, ayant refusé d'engager des pourparlers de paix avec les Allemands, fut révoqué et remplacé le 22 novembre 1917 par Krylenko, le tout nouveau commissaire du peuple à la guerre, qui n'avait dans l'armée que le grade d'enseigne. Celui-ci proposa à l'état-major allemand de négocier un armistice. Sur sa réponse positive, Krylenko ordonna un cessez-le-feu le 2 décembre 1917 et organisa la fraternisation avec les troupes allemandes. En février 1918, lorsque les bolchéviks quittèrent les négociations de Brest-Litovsk en refusant de signer une paix annexioniste tout en déclarant mettre unilatéralement fin à la guerre, c'est Krylenko, qui, en tant que commandant en chef, donna l'ordre de démobilisation de l'armée russe.
Nommé au Tribunal révolutionnaire dès 1918, Krylenko instruisit de nombreux procès, par exemple celui de l'agent provocateur Roman Malinovsky. Pendant la NEP, il traita de multiples affaires de spéculation. En tant que procureur général, Krylenko défendit, dans les années 1930, de nombreuses lois répressives, par exemple celle punissant, en 1935, l'homosexualité de trois ans de prison. Il la justifia en affirmant que l'inversion sexuelle était une tare des classes bourgeoises dégénérées[3].
Le président de la Section intersyndicale des échecs
En tant que bolchevik de la première heure, Krylenko était une des rares personnes contre qui Lénine acceptait de disputer des parties d'échecs. Convaincu que l'Union Soviétique devait « adopter les échecs comme instrument de la culture intellectuelle », il obtint la création en aout 1924 de la Section intersyndicale des échecs, dont il est élu président à l'unanimité. Il refuse que la section des échecs rejoigne la Fédération internationale des échecs car « non seulement les organisations des échecs Russes ne sont pas neutres sur le plan politique, mais elles sont fermement engagées dans le programme de la lutte des classes ». L'URSS refusa de participer aux compétitions internationales jusqu'en 1945.
Il devint le premier rédacteur en chef de la revue 64 dont il se servit pour promouvoir la vision socialiste des échecs. Il justifia les dépenses occasionnées par le Tournoi international de Moscou en 1925 en l'inscrivant dans le cadre de la NEP : « la section des échecs considère qu'il est de son devoir d'utiliser des maîtres d'échecs occidentaux au nom des objectifs généraux pour lesquels nous employons des spécialistes de toute autre branche de la culture bourgeoise ». En 1928 lors de l'institution du premier plan quinquennal Krylenko entama un plan quinquennal pour les échecs.
Lors des Grandes Purges, Staline se débarrasse de la vieille garde bolchévique. En 1937 lors d'une réunion du Soviet suprême, Krylenko est dénoncé comme "se préoccupant trop des échecs". Il passe ses dernières heures de liberté à se saouler et à jouer aux échecs. Il fut réhabilité sous Brejnev: le Mémorial Krylenko, un tournoi annuel junior et par équipes, fut organisé à partir de 1977[4].
Notes
- Dix jours qui ébranlèrent le monde, Éditions sociales, ISBN 2-209-05494-X, p. 104
- ISBN 2-02-000316-3, p. 455 Histoire de la révolution russe, tome 2, octobre, Points Seuil,
- Victor Serge, Destin d'une révolution, dans le recueil Mémoires d'un révolutionnaire, coll. Bouquins, ISBN 2-221-09250-3, p. 428.
- ISBN 978-2-35087-093-9, chapitre 3 La terreur p.47-63. Daniel Johnson,Le roi, la reine et les empires : La guerre froide à travers les échecs : L'histoire d'un face à face, Editions Héloïse d'Ormesson, 2009,
Catégories :- Ancien bolchevik
- Personnalité de la révolution russe
- Membre du premier Conseil des commissaires du peuple
- Naissance dans l'Empire russe
- Naissance en 1885
- Décès en 1938
- Juriste russe
- Dirigeant du jeu d'échecs
Wikimedia Foundation. 2010.