- Naro chodrung
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Naro chodrung
Groupe de 6 doctrines du bouddhisme vajrayâna contenant, avec le Mahamudra, l'essentiel des techniques de méditation de l'école Kagyupa.
Sommaire
La chaleur interne
En tibétain "tummo". Il s'agit d'une technique permettant d'augmenter sa chaleur interne. On comprend l'intérêt d'une telle technique dans un contexte où les ascètes tibétains avaient (et ont) l'habitude de méditer dans des grottes de l'Himalaya, en haute altitude, vêtus d'une simple robe de coton.
Suivant l'enseignement secret, le tummo est une méthode qui permet d'extraire le prana de l'inépuisable réservoir de la nature et de l'emmagasiner dans la batterie du corps humain, puis de l'employer à transmuer la liqueur séminale en énergie subtile par laquelle une chaleur psycho-physique interne est produite et circule dans les canaux fluidiques du système nerveux psychique (les nadi).
L'art du tummo s'accompagne de visualisations complexes, de méditations, de respirations et comprend des exercices physiques. L'abstinence sexuelle est également de rigueur.
Alexandra David-Néel a rendue célèbre ces pratiques quelle décrit ainsi :
« Par une nuit d'hiver où la lune brille, ceux qui se croient capables de subir victorieusement l'épreuve, se rendent, avec leur maître, sur le bord d'un cours d'eau non gelé (...) Les candidats au titre de Repa, complètement nus s'assoient sur le sol, les jambes croisées. Des draps sont plongés dans l'eau glacée, il y gèlent et en ressortent raides. Chacun des disciples en enroule un autour de lui et doit le dégeler et le sécher sur son corps. Dès que le linge est sec, on le replonge dans l'eau et le candidat s'en enveloppe de nouveau. L'opération se poursuit, jusqu'au lever du jour. Alors celui qui a séché le plus grand nombre de draps est proclamé le premier du concours » (Mystiques et Magiciens du Thibet, pp 228/29, Plon,1929).
La règle est que le yogi doit sécher au moins trois draps de suite pour avoir le droit de porter l'insigne de sa science du tummo, qui est une robe (drap) de coton blanc lui valant le titre de Repa (d'où Milarepa : Mila à la robe de coton). Une autre épreuve consiste à s'asseoir dans la neige où l'on juge de la chaleur dégagée par le corps à la quantité et la surface de neige fondue autour du yogi.
le corps d'illusion
Il s'agit d'une adaptation de la doctrine de mâyâ qui considère le monde sensible en tant que simple rêve, apparence trompeuse, illusion.
Le yogi s'habitue à considérer son propre corps comme étant irréel. Puis il réalise « la mâyâ de l'état de visualisation ». Dans cette pratique, on s'habitue à visualiser toute chose comme étant le corps d'une déité tutélaire se reflétant dans un miroir. Selon l'étape suivante, « la mâyâ de l'état parfait », le regard fixé sur un point unique de l'espace vide du ciel (voir sunyata), on visualise le Bouddha directement ou sous forme de nirmanakaya, de sambhogakaya (à travers un son). Dans le troisième et ultime état dharmakaya, samsara et nirvana sont transmués tous deux en sagesse de non-dualité et les vérités apparentes sont comprises comme étant l'illusion du samadhi. L'esprit, concentré dans un état de tranquillité parfaite, plonge alors dans la Claire Lumière de la pleine réalisation de la Vérité Ultime (voir madhyamika).
l'état de rêve
la claire lumière
l'état intermédiaire
voir Bardo-Thodol
Le transfert de la conscience
Catégorie : Bouddhisme tibétain
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