- Mémoire collective
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La mémoire collective fait référence au « souvenir ou [à] l’ensemble de souvenirs, conscients ou non, d’une expérience vécue et/ou mythifiée par une collectivité vivante de l’identité de laquelle le sentiment du passé fait partie intégrante »[1].
Le terme « mémoire collective » a été inventé par Maurice Halbwachs par opposition à la notion de mémoire individuelle. La mémoire collective est partagée, transmise et aussi construite par le groupe ou la société moderne. Le débat a été soulevé par Jan Assmann dans son texte La Mémoire culturelle (Das kulturelle Gedächtnis).
Sommaire
Mémoire collective et mémorialisation
La mémoire collective d'une nation est, entre autres, représentée dans des mémoriaux. La mémoire publique est conservée dans des mémoriaux depuis le mémorial de l'Holocauste récemment inauguré et réalisé à Berlin (10 mai 2005) au Mémorial des vétérans de la guerre du Viêt Nam à Washington. Ce qu'une nation choisit de "mémorialiser" ou non est un des indicateurs de ce que l'on appelle communément la mémoire collective.
Amnésie collective
La mémoire collective peut se bâtir également sur ce que certains auteurs nomment des omissions sélectives[2]. On trouve aussi, généralement dans le cadre d'étude sur les mémoires de guerre, l'expression « amnésie sélective »[3] ou « amnésie collective »[4]. Il s'agit du mécanisme par lequel une société occulte de sa mémoire collective des événements de son histoire peu reluisants dans le contexte des valeurs contemporaines ou dont la réalité est difficile voire socialement dangereuse à accepter. Il peut s'agir de choix idéologiques pris à une époque ainsi que de crimes de guerre ou d'exactions de ses forces militaires (collaboration avec un ennemi, oppression de minorités, recours à la violence politique, nettoyage ethniques, massacres, génocide, ...).
Bibliographie
- « Mémoire collective et sociologie du bricolage », Roger Bastide, Année sociologique 1970, (repris in Bastidiana 1994).
- « L’ethnohistoire du nègre brésilien », Roger Bastide, Bastidiana 1993.
- Héros des Noirs nord-américains, Frantz Fanon,
- « La construction d'une mémoire historique à la Martinique », Marie-José Jolivet, Cahiers d'études africaines 1987 N°107/108.
- La pensée sauvage, Claude Lévi-Strauss, Presses Pocket
- Les Premiers temps., Richard Price,
- « Animisme et fétichisme des noirs de Bahia », Nina Rodriguez, Année sociologique 1912.
Notes
- Pierre Nora, « Mémoire collective », dans Jacques Le Goff (éd). La nouvelle histoire, Paris: Retz, 1978, p. 398.
- Inégalités sexuelles dans la mémoire collective
- Atmosphère d'après-guerre dans un village d’Herzégovine
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Voir aussi
Articles connexes
- Mémoire (sciences humaines)
- Maurice Halbwachs, Les Cadres sociaux de la mémoire
- Pierre Nora, Les Lieux de mémoire
- Mème
- Inconscient collectif
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