- Appel du 10 juillet 1940
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L'Appel du 10 juillet 1940 est un texte du Parti communiste français (PCF), intitulé Peuple de France, rédigé aux alentours du 15 juillet 1940, rédigé par Jacques Duclos, signé Thorez-Duclos et distribué à partir de la fin juillet 1940[1] .
Sommaire
Histoire
Selon Raymond Dallidet (dit Raph), le tract a été tiré à 600 000 exemplaires par l'imprimeur Roger Tirand, ancien maire des Molières, en Seine-et-Oise[2] .
Ce texte est très souvent cité comme témoignant de l'engagement précoce du PCF dans la Résistance, le plus souvent avec cette seule phrase : « Jamais un grand peuple comme le nôtre ne sera un peuple d'esclaves » ; mais l'ensemble du texte n'appelle pas à la résistance contre les Allemands[3]. Au moment de la rédaction de l'appel, des représentants du Parti négocient avec les autorités allemandes la reparution légale de l'Humanité. Pour Stéphane Courtois, la formule frontiste développée dans le texte préfigure celle que le PCF adoptera au printemps 1941[1].
Dans les années d'après-guerre, afin de graver dans le marbre et dater un appel qui pouvait être mis en parallèle avec l’appel du 18 juin, le PCF l'a intitulé Peuple de France et a fabriqué une fausse Humanité clandestine datée du 10 juillet 1940 reprenant des passages du texte Peuple de France. Malgré tout, le tract que l'on préfère nommer Appel du 10 juillet a bien existé comme l'a confirmé Claude Pennetier en 2007, allant dans le même sens que les autres historiens qui s'étaient exprimés avant lui sur le sujet depuis la thèse de Stéphane Courtois (1980) : « Cela dit le texte Peuple de France existe bien, il a été diffusé largement fin juillet, début août. »[4]
Extraits du texte
« Notre pays connait maintenant les terribles conséquences de la politique criminelle suivie par des gouvernements indignes, responsables de la GUERRE, de la DEFAITE, de L'OCCUPATION...
... La France meurtrie, douloureuse, trahie par ses dirigeants subit la rançon de la défaite. Voilà où nous ont conduits les politiciens à la DALADIER, à la REYNAUD, à la MANDEL, qui, soutenus par un Parlement de VALETS et de corrompus, ont poussé la France à la guerre pour servir les intérêts des ploutocrates, pour supprimer les libertés publiques, pour faire régner la terreur, écraser le peuple et porter les armes contre l'URSS, pays du socialisme...
... Jamais un grand peuple comme le nôtre ne sera un peuple d’esclaves et si, malgré la terreur ce peuple a su, sous les formes les plus diverses, montrer sa réprobation de voir la France enchaînée au char de l’impérialisme britannique, il saura signifier aussi à la bande actuellement au pouvoir, SA VOLONTÉ D’ÊTRE LIBRE.
... Qui peut relever la France ? C'est la question qui se pose. Ce ne sont ni les généraux battus, ni les affairistes, ni les politiciens tarés qui peuvent relever la France ; ils ne sont bons qu'à la trahir et à la vendre. Ce n'est pas dans les milieux corrompus du capitalisme que peuvent se trouver les éléments de la renaissance nationale. C'est dans le Peuple que résident les grands espoirs de libération nationale et sociale. Et c'est seulement autour de la classe ouvrière ardente et généreuse, pleine de confiance et de courage, parce que l'avenir lui appartient ; c'est seulement autour de la classe ouvrière guidée par le Parti Communiste, Parti de propreté, d'honneur et d'héroïsme, que peut se constituer LE FRONT DE LA LIBERTÉ, DE L'INDÉPENDANCE ET DE LA RENAISSANCE DE LA FRANCE...
... IL FAUT REMETTRE LA FRANCE AU TRAVAIL, mais en attendant, à faut assurer le pain quotidien aux sans-travail. Et pour remettre le pays au travail il faut mobiliser les ressources de la Nation, EN CONFISQUANT TOUS LES BÉNÉFICES DE GUERRE ET EN EFFECTUANT UN PRÉLÈVEMENT MASSIF SUR LES GROSSES FORTUNES. IL FAUT REMETTRE LA FRANCE AU TRAVAIL, mais pour cela les voleurs capitalistes doivent être mis hors d'état de nuire, les mines, les banques, les chemins de fer, les chutes d'eau et autres grosses entreprises doivent être restitués à la Nation...
... Voilà travailleurs et démocrates français les résultats de la politique de Daladier, Blum et consorts qui, en frappant le Parti communiste français, ont préparé la destruction des libertés républicaines dans notre pays et viennent d'aider Laval-Marquet et Weygand à devenir les maîtres de la France.
Mais le Peuple de France ne se laissera pas faire. A la ville, dans les campagnes, dans les usines, dans les casernes doit se le front des hommes libres contre la dictature des forbans.
A la porte le gouvernement de Vichy ! A la porte le gouvernement des ploutocrates et des profiteurs de guerre !
C'est un tout autre gouvernement qu'il faut à la France...
- A bas le capitalisme générateur de misère et de guerre !
- Vive l'Union Soviétique de Lénine et Staline, espoir des travailleurs du Monde.
… Vive l'unité de la Nation Française.
… Vive la France libre et indépendante.
… Vive le Parti Communiste Français, espoir du Peuple de France.
… Vive le Gouvernement du Peuple au service du Peuple ! »
Références
- Stéphane Courtois, Le PCF dans la guerre, Ramsay, 1980, p.139-140
- Raymond Dallidet, Vive le Parti communiste français, Société d'éditions générales, 1987, p. 94-102
- Emmanuel d'Astier cité par Henri Amouroux dans La grande histoire des Français sous l'occupation Robert Laffont, réed 1997 dans la collection Bouquins, p.796, alors qu'André Moine plaide pour une formulation discutable et inadaptée C'est l'opinion d'
- "Quand le PCF négociait son propre pacte germano-soviétique avec l'occupant nazi" jcdurbant.blog.lemonde.fr), Le Monde, 5 janvier 2007. Claude Pennetier (
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