- Mouvement islamique du turkestan oriental
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Mouvement islamique du Turkestan oriental
Le Mouvement islamique du Turkestan oriental ou MITO (en anglais : East Turkestan Islamic Movement ou ETIM) est une organisation séparatiste islamiste considérée comme terroriste par le Pakistan[réf. nécessaire]. L'organisation est placée sur la liste officielle des groupes terroristes de la République populaire de Chine[1], des Etats-Unis d'Amérique[2] et du Kazakhstan[3]. En 2002, les Nations unies ont classé le mouvement comme étant proche d'Al-Qaida. Le MITO a été fondé et dirigé par Hasan Mahsum jusqu'à ce qu'il soit tué le 2 octobre 2003 lors d'un raid de l'armée pakistanaise sur des camps d'Al-Qaïda. Les membres de l'organisation sont pour la plupart des islamistes ouïghours combattant pour la séparation du Turkestan oriental (province du Xinjiang) de la République populaire de Chine, et la création d'un État islamique.
Le 9 mars 2008, le n°1 du PC de la province de Xinjiang, voisine de l'Afghanistan et du Pakistan, révèle que la police a tué et arrêté à Ouroumtsi, la capitale de la province, plusieurs militants islamistes qui s'apprêtaient à organiser un attentat contre les Jeux olympiques de Pékin. L'opération s'est soldée par la mort de 2 militants islamistes et l'arrestation de 15 autres. Cinq policiers ont été blessés lors de l'opération. Selon les premières informations, le groupe agissait sous les ordres du MITO. Pour les organisations humanitaires, le gouvernement chinois exagère délibérément la menace afin d'écraser toute forme de dissidence[4]. Cependant pour la plupart des experts, le MITO pose une réelle menace terroriste bien que les avis divergent à cause du peu d'informations disponibles. Les divergences portent sur l'ampleur des activités du groupe et ses liens avec le terrorisme international[4].
Le 9 avril 2008, une vidéo mise sur un site islamiste par le Parti islamique du Turkestan (PIT) montre l'assassinat de trois otages chinois[5]. Selon l'agence américaine de renseignement Stratfor, le PIT est une autre dénomination du MITO. Stratfor confirme que l'organisation a renforcé sa présence sur internet en mettant en ligne des vidéos appelant au jihad des Ouïghours au Xinjiang. Pour Ben N. Venzke, directeur de l'agence américaine IntelCenter, spécialisée dans la surveillance du terrorisme, il n'est pas établit si le TIP et le MITO sont deux organisations distinctes ou un même groupe. Cependant leurs objectifs sont les mêmes[4].
Sommaire
Organisation
Le MITO est l'un des groupes armés ouïghours les plus obscurs, assez peu connu, y compris des autres activistes ouïghours. C'est l'une des organisations les plus extrêmes qui ait été fondées par des Ouïghours[4]. Selon le département d'État des États-Unis, la plupart des Ouïghours ne soutiennent pas le mouvement[4]. En 2002, le gouvernement chinois publia un rapport indiquant que les membres de l'organisation avaient été entraînés dans des camps dirigés par Al-Qaida et le MIO en Afghanistan avant les attentats du 11 septembre. Le Département d'État américain confirma les assertions chinoises en précisant que des combattants du MITO avaient rejoint les rangs d'Al-Qaïda pour combattre les forces américaines lors de l'Operation Enduring Freedom en Afghanistan[4]. 22 combattants ouïghours furent capturés par l'armée américaine et transférés à Guantanamo Bay.
Le rapport chinois affirme qu'Hasan Mahsum a obtenu un financement d'Al-Qaïda pour ses activités terroristes après une rencontre avec Oussama Ben Laden en 1999. Le rapport dit également que le MITO commandait une formation connue sous le nom d'« armée du Turkestan » qui incorporait notamment « un bataillon chinois de 320 terroristes du Xinjiang ». Selon l'Institut Asie centrale-Caucase, cette dernière affirmation est certainement exagérée étant donné la taille relativement réduite de l'organisation[6]. La plupart des experts s'accordent à dire que des centaines d'Ouïghours ont quitté la Chine pour rejoindre les rangs d'Al-Qaïda et les Talibans en Afghanistan, mais certains spécialistes de la Chine doutent que le MITO entretienne aujourd'hui des liens significatifs avec le réseau de Ben Laden[4]. Selon eux, le gouvernement chinois a une longue histoire de falsification des données derrière lui, et depuis le 11 septembre, a essayé à maintes reprises d'inscrire sa campagne contre les séparatistes ouïghours dans la guerre contre le terrorisme menée par les États-Unis.
Notes et références
- ↑ http://www.globalsecurity.org/wmd/library/news/china/2003/china-031216-pla-daily01.htm
- ↑ http://www.state.gov/s/ct/rls/other/des/123086.htm
- ↑ http://www.rferl.org/content/article/1071987.html
- ↑ a , b , c , d , e , f et g The East Turkestan Islamic Movement (ETIM), Conseil des relations étrangères, 31 juillet 2008.
- ↑ Islamic Party of Turkestan Releases Video Showing Execution of Three Chinese Hostages, The MEMRI Blog, 10 avril 2004.
- ↑ Chinese counter-terrorist strike in Xinjiang, Institut Asie centrale-Caucase, 3 juillet 2007.
Articles connexes
- Troubles en région autonome ouïghoure du Xinjiang
- Mouvement d'indépendance du Turkestan oriental
- Organisation de libération du Turkestan oriental
Lien externe
- La Chine face à la menace islamiste 05/08/2008 Par Didier Chaudet, chercheur à l'IFRI, spécialiste de l'Asie centrale
- Portail du monde chinois
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