Monitoring fœtal

Définition

Le monitoring fœtal permet de réaliser un enregistrement du Rythme Cardiaque Fœtal (RCF) à l’aide d’un appareil appelé cardiotocographe. Cet examen simple et non invasif renseigne à la fois sur le rythme cardiaque du fœtus et la fréquence des contractions utérines. Il permet une bonne appréciation de la vitalité fœtale pendant le travail d'accouchement et en fin de grossesse. Le capteur des battements cardiaques est en réalité une sonde Doppler (même système de fonctionnement que l’échographie), et le capteur des contractions utérines est un capteur de pression qui retransmet les variations de pression en kilopascal (kPa).

Principe d'analyse

L’étude du rythme cardiaque fœtal se base sur quatre critères de base, le rythme de base (qui doit être compris entre 120 et 160 battements cardiaques par minute), la variabilité, les accélérations, et la présence éventuelle de ralentissement. L’étude des contractions utérines s’effectue sur la fréquence et la durée des contractions.

Le monitorage fœtal est systématique lors de l’accouchement, en discontinu ou continu. Il est également utilisé pendant la grossesse en présence de facteurs de risque, liés au terme de la grossesse ou en cas de pathologies associées.

L’analyse de la fréquence des contractions permet d’anticiper le risque d’un accouchement prématuré, lors du suivi de grossesse, ou d’estimer l’efficacité des contractions en vue d’un accouchement.

L’analyse fine du rythme cardiaque fœtal, associé au rythme des contractions, permet d’estimer l’état fœtal avec le classement en quatre niveaux du normal au pathologique : normal, faible risque d’acidose, risque d’acidose, risque important d’acidose, risque majeur d’acidose. L’acidose, conséquence du manque d’oxygène fœtal, peut entrainer une asphyxie fœtale avec le risque de séquelles neurologiques. Ainsi, si l’analyse du monitoring fœtal conclut à un risque d’acidose, une surveillance complémentaire, voire une extraction rapide du fœtus sera réalisée selon le score de gravité.

Les variantes

Il existe également quelques variantes, comme l’utilisation d’un capteur de contraction intra-utérin, ou d’une électrode cardiaque fœtal au scalp, dans le cas ou l’enregistrement externe n’est pas suffisante.

Certains cardiotocographes couplés à un ordinateur analysent également les micro-oscillations du RCF, invisibles à l’œil nu, ou encore la structure de l’onde cardiaque (rapport de l'onde T sur l'onde QRS), permettant d’affiner encore l’analyse.

Cet examen, non invasif et peu couteux, ne présente pas d’effet secondaire connu à l’heure actuelle. Il s’impose donc comme un examen de référence lors de l’accouchement, il a une bonne sensibilité, mais il n’est pas forcement très spécifique et nécessite parfois d’être associé à des examens ou des renseignements cliniques complémentaires.

Source

(fr) SCHAAL JP, « Recommandation pour la pratique clinique », CNGOF (Collège National des Gynécoloque-Obstétricien Français), Paris, 2007. Consulté le 9 Février 2009