- Antoine Lavalette
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Antoine Lavalette, né « Valete » le 26 octobre 1708 à Martrin[1] et mort le 13 décembre 1767 à Toulouse[2] est un prêtre jésuite français. Il fut l'objet d'un grand scandale qui contribua à jeter l'opprobre sur la compagnie de Jésus en France.
Sommaire
Entrée chez les jésuites
Antoine Valete, était le sixième enfant d'une famille de négociants du Rouergue. Après son départ de Martrin, il fit de brillantes études au Collège royal de Rodez. Ayant décidé d'entrer dans la Compagnie de Jésus, il entra au noviciat de Toulouse le 10 décembre 1725. Pour le distinguer d'un autre Antoine Valete entré avant lui au Noviciat, il fut convenu qu'on le nommerait « Antoine Lavalette »[3].
Il débuta son métier de professeur à Rodez où il enseigna les lettres (1733-1734) et la rhétorique (1734-1737). Par la suite, il donna des cours de théologie au Collège de Clermont à Paris entre 1737 et 1741. Il demanda alors à partir en mission.
Mission en Martinique
En 1741, il fut envoyé en Martinique ou la Mission traversait une grave crise matérielle. Le Père Lavalette parut être alors l'homme providentiel pour relever la situation.
La banqueroute
En 1751, les premières accusations de participations à des opérations commerciales furent lancées contre le jésuite français. Antoine Lavalette fut rappelé de Martinique en 1753 pour justifier sa conduite. Juste avant de mourir, le supérieur général de la Compagnie de Jésus Ignacio Visconti l'autorisa à rentrer vers sa mission, où il devint le Supérieur des Missions Françaises de l'Amérique du Sud en 1754, mais avec un ordre explicite d'arrêter toute entreprise commerciale.
Cet ordre fut ignoré par Lavalette et, quelque temps plus tard, quand plusieurs de ses navires furent saisis par les pirates anglais à leur retour en Europe, sa compagnie commerciale fit faillite.
Le procès et la dissolution de l'Ordre en France
Ce scandale – et le refus des jésuites français d'accepter d'engager leur responsabilité financière – donnèrent l'opportunité aux ennemis de la Compagnie en France de déclencher des attaques contre celle-ci. Le 6 août 1762, le Parlement de Paris prit un arrêt supprimant la Compagnie de Jésus en France. Malgré l'intervention du pape Clément XIII, Louis XV fut amené à expulser les jésuites le 26 novembre 1767.
Notes et références
- « Le vingt sixième jour du mois d'octobre mille sept cent huit naquit Antoine Valete, fils du sieur Pierre Valete et de dame Anne Gaven, mariés dans le présent lieu de Martrin, et a été baptisé le lendemain vingt septième du mois.» in Archives Départementales de l'Aveyron, Registres Paroissiaux de Martrin.
- Il fut inhumé le lendemain dans le caveau de la chapelle Saint-Germier, paroisse de la Dalbade
- « Supplie humblement M. Antoine Valete, prêtre originaire du village de Martrin dans le diocèse de Vabres, qui a l'honneur de vous représenter, qu'il fut reçu en 1725 dans le Noviciat des ci-devant Jésuites de la maison de Toulouse, dans laquelle pour le distinguer d'un autre ci-devant jésuite, reçu avant lui, on le nomma Lavalette. » in Lettre adressée au Parlement de Toulouse, Archives de la Haute-Garonne
Bibliographie
- Camille de Rochemonteix, Le Père Antoine Lavalette à la Martinique : d’après beaucoup de documents inédits, Paris, A. Picard, 1907.
Catégories :- Naissance en 1708
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- Décès en 1767
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