- Michel-Richard de Lalande
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Michel-Richard de Lalande Michel-Richard de Lalande d'après Jean-Baptiste Santerre - Gravure de MathoyNaissance 15 décembre 1657 en musique classique
ParisDécès 18 juin 1726 en musique classique
VersaillesStyle Baroque Français
Activités annexes Professeur de clavecin ; organiste Distinctions honorifiques Sous-maître à la Chapelle Royale du château de Versailles et Surintendant Michel-Richard Delalande [1] (* Paris, 15 décembre 1657 - † Versailles, 18 juin 1726) est un musicien français qui s’est illustré au service du roi Louis XIV pour lequel il a composé son œuvre, essentiellement religieuse, constituée de motets inspirés surtout de textes latins tirés des Psaumes.
Il a composé aussi des divertissements, pastorales, ballets, même après la mort du roi soleil.
À la suite de Lully, Du Mont, Charpentier, et avec Couperin, Campra, Grigny, Desmarest, Rameau, Leclair, entre autres, il incarne le Baroque Français.
Ses motets, annoncent les cantates de Bach et ses chœurs, les chœurs des oratorios de Haendel.
Il est le maître du grand motet français et sa renommée perdurera après sa mort jusqu’aux approches de la Révolution grâce, notamment, à des exécutions au Concert Spirituel des Tuileries, hors d’un contexte liturgique.
Sommaire
Biographie
Il naît à Paris le 15 décembre 1657, le dernier d’une famille de quinze enfants. La famille est sans doute musicienne, le père est maître tailleur dans la paroisse de Saint-Germain l’Auxerrois où Michel-Richard est placé comme enfant de chœur, entre 1663 et 1672. Il y reçoit une formation complète, musicale (clavecin et orgue ), mais aussi littéraire, en même temps qu’il chante dans le chœur. Son maître sera François Chaperon qui détecte en lui des dons pour la musique. Dans cette paroisse, Il rencontre Marin Marais.
À sa sortie de Saint-Germain l’Auxerrois, lorsque sa voix mue - il a quinze ans - orphelin, il est recueilli par une de ses sœurs, rue Bailleul où il poursuit sa formation en autodidacte. Son beau-frère organise des concerts.
Il tente en vain de se faire admettre comme violoniste à l’Académie de musique dirigée par Lully. Puis il entame une carrière d’organiste principalement à Saint–Gervais, où il assure l’intérim avant que le trop jeune François Couperin ne puisse succéder à son père. Il est également organiste à Saint-Jean-en-Grève. Parallèlement il devient professeur de clavecin chez le Maréchal de Noailles, puis auprès des filles de Louis XIV et Mme de Montespan. Il gagne l’estime du roi et compose déjà pour lui.
Il est nommé en 1683 sous-maître à la Chapelle Royale du château de Versailles, comme un des quartiers avec Pascal Collasse, Guillaume Minoret et Nicolas Goupillet, lors d’un concours, mais aussi grâce à l’appui du roi. Finalement il succède à tous ces trois collèges[2], vraisemblablement selon la volonté du roi. Il y fera toute sa carrière qui sera brillante car il finira par cumuler les principaux postes de l’administration de la musique dont celui de Surintendant. L’essentiel de son œuvre est constitué de grands motets composés pour la messe du roi.
Après la mort de Louis XIV en 1715, son étoile pâlit, le régent Philippe d’Orléans favorisant d’autres musiciens dont Gervais, Bernier et Campra. Toutefois, De Lalande garde encore tous les quatre quartiers, jusqu'en janvier 1723 où il cède trois de ces quartiers à ces musiciens[3]. Personne ne réussit cependant, en dépit de leur talent, à se consacrer à la tâche qu'il s'était imposée à lui-même jusqu'à ce que Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville arrive à Versailles[4].
La fin de sa vie est marquée par des deuils : ses deux filles en 1711, sa première épouse Anne Rebel en 1722. Il se remarie en 1723 avec Louise de Cury qui lui donne une fille et tentera d’assurer après sa mort, survenue le 18 juin 1726, la survie de ses œuvres et de sa mémoire par une édition de 40 de ses motets précédée d’une notice biographique rédigée par Claude Tannevot et Colin de Blamont.
Grâce à cette qualité exceptionnelle du compositeur, l'on comprend que les œuvres de De Lalande fussent préférés, même après sa mort. Ainsi, le Concert Spirituel comptera, pendant 45 ans, 421 fois d'exéctions dont le dernière sera le motet Dominus regnavit effectué le 14 juin 1770 pour le jour de la Fête-Dieu, alors qu'un seul musicien pourra réussir à les convaincre : de nouveau, Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville avec 510 fois d'exéctions jusqu'en 1772[5].
L’œuvre
Elle est rassemblée principalement dans trois ensembles :
- un manuscrit de Philidor réalisé en 1689 à la demande de Louis XIV,
- une édition gravée, chez Hue et Boyvin, après sa mort, par sa veuve Louise de Cury ,
- un manuscrit dit « Cauvin » du nom du scribe qui a réalisé en 1742 une copie de quarante motets d’après une source datée de 1713.
C’est une œuvre expressive et accomplie, ainsi jugée par son disciple Colin de Blamont[6] :
« Le grand mérite de M. De la Lande consistoit dans un merveilleux tour de chant, un précieux choix d’harmonie, une noble expression, faisant toujours valoir les paroles qu’il avoit à traiter, en rendant le sens véritable… Icy , savant et profond, là simple et naturel, il faisoit toute son étude et mettoit toute son application à toucher l’âme par la richesse de l’expression, et des vives peintures… »
Musiques religieuses
Parmi les motets, au nombre d'environ soixante dix, une sélection d'œuvres enregistrées (moins d’un tiers de son œuvre a été enregistré) :
- Audite cœli (1682)
- Beati quorum (qui lui a permis de remporter le concours de 1683)
- Te deum (vers 1684)
- Miserere (vers 1687)
- Super flumina babylonis (vers 1687)
- Quam dilecta (avant 1683, remanié vraisemblablement vers 1686, enfin vers 1700)[7]
- Jubilate deo (avant 1689)
- De profundis (1689, remanié en 1720, le plus célèbre aujourd’hui)
- Dies irae (1690)
- Regina Cœli (1698)
- Confitebor tibi domine (1699)
- Venite exultemus (1700)
- Confitebimur tibi deus (1701)
- Exaltabo te domine (1704)
- Cantate domino (1707)
- Sacriis solemnis (1709)
Et encore
- Leçons de ténèbres : 3e leçon des mercredi, jeudi et vendredi saints
Musique profane
Entre autres :
- Symphonies pour les soupers du roi parmi lesquelles « Le caprice que le roy demandait souvent »
- Les Fontaines de Versailles (mini opéra, livret par Morel) joué au château de Versailles, le 5 avril 1683.[8]
- Le Ballet de la jeunesse
- L’Amour fléchi par la constance
Catalogue des œuvres
Lionel Sawkins a dressé un catalogue thématique de l'œuvre de Delalande (A Thematic Catalogue of the Works of Michel-Richard de Lalande 1657 - 1726, Oxford University Press, Oxford 2005). Les références dans ce catalogue sont préfixées par la lettre S.
Bibliographie
- Michel-Richard Delalande, collection La vie musicale en France sous les rois bourbons, éditions A. et J. Picard 1957.
- Michel-Richard Delalande le Lully latin, de Catherine Massip, éditions Papillons 2005.
Sources imprimées
- LES FONTAINES DE/ VERSAILLES: SUR LE RETOUR DU/ ROY ,/ CONCERT./ Donné à Sa Majesté dans les grands appartements/ de son Château de Versailles, le cinqu.e Avril. 1683./ FAIT PAR M. MOREL, ET MIS EN MUSIQUE PAR M. DE LA LANDE./ MAISTRE DE MUSIQUE DE LA CHAPELLE DU ROY./ Coppié par M.r Philidor, & écrit par Fr. COLLOSSON Le 3.e Juin 1683. [1]
- MOTETS/ DE/ M.R. DELALANDE/ Sur Intendant de la Musique/ de la Chambre/ Et Maistre de musique de la Chapelle/ DV ROY/ Recueillis par Philidor l'aisné en 1689.
Partitions
- Deitatis Majestatem (S.3), ISMN : M-707-034-593 (Centre de Musique Baroque de Versailles, juin 2002)
- Audite Cœli quœ loquor (S.7), ISMN : M-707-034-595 (Centre de Musique Baroque de Versailles, avril 2004)
- Beati quorum (S.5), ISMN : M-707-034-596 (Centre de Musique Baroque de Versailles, février 2003)
- Quam dilecta (S.12), version primitive avant 1683, ISMN : M-56016-098-6 (Centre de Musique Baroque de Versailles, décembre 2004)
- De profundis (S.23), première version en 1689, ISMN : M-56016-223-2 (Centre de Musique Baroque de Versailles, juin 2011)
- Les Fontaines de Versailles (S.133) ISMN : M-56016-042-9 (ISSN : 1954-3344) (Centre de Musique Baroque de Versailles, août 1997)
- Les Fontaines de Versailles (S.133) [9] version originale, 1683
Note
- BNF utilisée par le Centre de musique baroque de Versailles est de Lalande. Son nom a donné lieu aux orthographes les plus diverses : Delalande, De La Lande, de La Lande. Celle de la notice d'autorité de la
- Denise Launay, La musique religieuse en France, du Concile de Trente à 1804 p.431, Société française de musicologie, Paris 1993
- Denise Launay, La musique religieuse en France, du Concile de Trente à 1804 p.431, Société française de musicologie, Paris 1993
- Denise Launay, La musique religieuse en France, du Concile de Trente à 1804 p.432, Société française de musicologie, Paris 1993
- Denise Launay, La musique religieuse en France, du Concile de Trente à 1804 p.441, Société française de musicologie, Paris 1993
- Document Bibliothèque Nationale cité dans M-R Delalande éditions Picard (voir Bibliographie).
- Notes de la partition du CMBV p.3, 2004
- Partition du CMBV p.3, 1997
- http://clanfaw.free.fr/delalande_fontaines.pdf
Liens externes
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