- Melungeons
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Les Melungeons sont une vieille communauté métissée se trouvant dans l'est du Tennessee, la Virginie occidentale, l'est du Kentucky et la Caroline du Nord depuis au moins 200 ans et sans doute depuis plus longtemps. On estime la population entre 50.000 et 250.000, mais beaucoup de personnes d'ascendance melungeon non averties le nient.
Il y a au moins trois groupes à qui ce nom a été appliqué, la première utilisation du nom était pour le groupe d'Arête du Newman centré sur les Comtés Hancock et Hawkins, TN, et les Comtés Scott et Wise, VA, alors le Graysville Melungeons[1], entre Knoxville et Chattanooga et ensuite le Kentucky Melungeons, dans Kentucky au sud-est. Le terme a aussi été utilisé pour les Redbones ou Louisiane Melungeons, le long de la frontière Texas-Louisiane et les Gens du Lac Mort (Dead Lake People) ou Melungeons de Floride en Floride occidentale.
Sommaire
Leurs origines
Leurs origines ont longtemps été méconnues en raison de la discrimination raciale dont ils ont été victimes. On croit qu'ils sont un mélange de méditerranéens, amérindiens, africains et européens du Nord. Il y a beaucoup de spéculations sur l'élément méditerranéen: portugais, mauresque, juif séfarade, rom et espagnol étant suggérés. L'élément amérindien est Sioux (Saponi et Yuchi), Iroquois (Cherokee et Tuscarora) et Algonquin (Powhattan, Hatteras, etc.).
Origine du nom
Le nom est censé provenir du mélange (mélangien), mais malengine (malengin en ancien français), melongene (mot rare pour l'aubergine), et melun can (en turc) qui vient de malun jinn (âme damnée en arabe) ont été aussi suggérés.
L'étymologie française de ce mot proviendrait de la tentative de colonisation de la région par le français Pierre-François Tubeuf, dans les années 1790, après l'échec en France de sa tentative de développer les Mines de charbon des Cévennes, et qui est assassiné en 1795 par deux hommes, décrit comme des indiens.
Tubeuf, parti avec cinq familles françaises, avait obtenu une concession de 55.000 âcres dans la région charbonnière des Appalaches[1] et s'était installé le long de la rivière de Stony Creek et de la Clinch River, à 10 miles au-dessus de Fort Blackmore[2].
Une partie de ses proches ont ensuite décidé de revenir plus à l'Est, vers la ville de Richmond[3]. Le terme de Melungeon est alors utilisé dans un journal de l'époque, basé dans ce qui n'est pas encore l'Alabama et qui décrit les événements de Virginie. On le trouve sous la forme de "Melungins" en 1813 dans le bulletin paroissial de Fort Pitt[4].
Les Melungeons vivaient le long de la Clinch River, près de la ville actuelle de Tazewell, à la pointe d'extrême sud-ouest de la Virginie tout près du lieu où a vécu Pierre-François Tubeuf, près de Narrows, Darlene Wilson, à Fort Pitt, l'actuelle ville de Pittsburgh (en Virginie)[1]. Selon les travaux de l'historienne Joanne Pezzullo, le terme "Melungeons" avait alors, dans la sphère politique, une connotation plutôt raciste.
Génétique
Les Melungeons sont porteurs de certaines maladies génétiques que l’on retrouve dans le bassin méditerranéen.
Discrimination
Si l’origine exacte des Melungeons a longtemps été occultée, c'est parce que ces derniers ont été claquemurés dans le silence et la discrétion, victimes d'une discrimination raciale qu’ils ont dû subir durant des siècles. Ainsi, lors d’un recensement, les Melungeons, au teint hâlé, furent qualifiés de « personnes libres de couleur ». En conséquence de quoi, le statut de « Blanc » leur fut refusé ! Ils ne pouvaient donc ni voter, ni bénéficier de l’éducation dans le cadre du système scolaire, ni devenir propriétaire. Cette population, considérée comme "métisse", fut victime du racisme de la "majorité blanche". Aussi, bien souvent les Melungeons ont-ils du masquer leurs origines et se faire discrets pour échapper à ces discriminations. Ils furent spoliés de leur terres et certains, avec les Indiens Cherokees, subirent en 1834 une déportation forcée vers l’Oklahoma. Cette triste période est connue sous le nom tragique de « Piste des larmes. Ce n’est qu’en 1960, avec l’abrogation des lois raciales, que les Melungeons ont pleinement acquis leurs droits.
Voir aussi
Bibliographie
- Jean Patterson Bible, “Melungeons Yesterday and Today,” Rogersville, Tennessee, 1976.
- Mike Nassau, “Melungeons and Other Mestee Groups,” Gainesville, Florida, 1994.[2]
- N. Brent Kennedy, “The Melungeons: The Resurrection of a Proud People,” Mercer Press, Macon, Georgia, 1997, sf. 165.
Articles connexes
Liens externes
- (en)Qu'est-ce qu'un Melungeon?
- (en)site de la communauté melungeonne
- (en)Melungeons.com
- (en)Melungeon Heritage Research Group
Notes et références
- http://multiracial.com/site/content/view/283/27/
- http://www.jgoins.com/webtimeline.htm
- http://historical-melungeons.blogspot.com/2008/06/mulungeons-and-eboshins-ethnics-and.html
- Walking Toward The Sunset: The Melungeons Of Appalachia, par Wayne Winkler, page 7
Catégories :- Afro-Américain
- Peuple amérindien d'Amérique du Nord
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