- Massacre de Paracuellos
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Le nom massacre de Paracuellos désigne l'assassinat, les 7 et 8 novembre 1936, de plusieurs milliers de prisonniers politiques par des membres du Frente Popular (le Front populaire espagnol), dans les communes, proches de Madrid, de Paracuellos del Jarama et de Torrejón de Ardoz. Ce fut l'un des épisodes les plus notoires de la terreur rouge espagnole. Pour l'historien très controversé César Vidal[1], il s'agit du plus grand massacre réalisé pendant toute la guerre civile dans l'un ou l'autre des deux camps. D'après Bartolomé Bennassar[2], le nombre de victimes de ce massacre précis s'élève à 2 000 (sur 10 000 prisonniers), mais il s'y ajoute celles, très nombreuses, des exactions incontrôlées qui, à Madrid, vont du mois de juillet au mois de décembre (date à laquelle l'anarchiste Melchor Rodríguez[3], inspecteur des prisons, met fin à ces actions contre les prisonniers).
Sommaire
Les protagonistes
- La députée socialiste Margarita Nelken qui fut la première à demander de faire « évacuer » de force les prisonniers pour les fusiller. En revanche, elle n'eut aucun rôle durant la journée du massacre[4] ;
- Le directeur général de la Sécurité Manuel Muñoz ;
- Le socialiste Ángel Galarza, ministre de l'Intérieur (Ministro de Gobernación) dans le gouvernement Largo Caballero ;
- Le communiste Santiago Carrillo, qui deviendra secrétaire général du Parti communiste d'Espagne (PCE) en 1960, responsable de l'ordre public dans le Comité de défense de Madrid du 7 novembre au 24 décembre 1936[5].
Les victimes
Les raisons pour lesquelles les personnes furent fusillées[6] :
- appartenance à un collège catholique ;
- appartenance à une famille de médecins ou d'avocats ;
- sympathisants du soulèvement national.
Anecdote
À la fin de 1936, le docteur Georges Henny, représentant de la Croix-Rouge, décida de faire un rapport sur les massacres et de le communiquer à Genève, mais lors de son retour, son avion fut abattu le 8 décembre par les pilotes soviétiques Shmelkov et Sakharov qui combattaient dans l'aviation du Front populaire. L'ordre avait été donné par Alexandre Orlov, un des agents de Staline, afin que personne ne prenne connaissance des agissements du Frente Popular en Espagne.
Notes et références
- César Vidal, Paracuellos-Katyn, 2005.
- La Guerre d'Espagne et ses lendemains, Perrin, 2004, collection Tempus, page 121. À Madrid, le nombre de nationalistes victimes d'exactions serait de 8 800 de 1936 à 1939, dont 2/3 en 1936, soit 5 850 environ.
- Juan García Oliver ; aussi, Rodríguez démissionne le 14 ; le 4 décembre, en raison des protestations émises par les diplomates contre les exactions, il est officiellement nommé Delegado general de prisiones avec de larges pouvoirs, et cette fois parvient à rétablir l'ordre ; il occupe ce poste jusqu'au 1er mars 1937. Ibidem. Melchor Rodríguez García assume de facto la fonction de directeur des prisons à partir du 10 novembre, mais son action pour protéger les prisonniers est désavouée par le ministre de la Justice, lui aussi anarchiste,
- ISBN 84-01-45076-4). Seconde édition : Madrid, Temas de Hoy, 2005. Ian Gibson, Paracuellos: cómo fue, Madrid, Plaza & Janés, 1983, (
- César Vidal a publié des documents impliquant directement Santiago Carrillo comme le principal organisateur des massacres. Le premier est une lettre du 30 juillet 1937 adressée par Dimitrov, responsable du Komintern, à Vorochilov, l'informant que c'est Carrillo qui donna l'« ordre de fusiller». Le second provient d'un rapport de Stepanov, agent du Komintern, envoyé à Staline ; il y est également affirmé que Carillo a ordonné le massacre (entretien de César Vidal à la NRH, juillet 2006).
- César Vidal, Paracuellos-Katyn, 2005.
Voir aussi
Articles connexes
- Guerre d'Espagne
- Terreur rouge (Espagne)
- Frente Popular
- Massacre de Katyń
- La page espagnole Matanzas de Paracuellos est très développée
- La page espagnole Víctimas de la Guerra Civil Española contient un développement important sur les Fusiliamentos de Paracuellos y Torrejón de Ardoz.
Bibliographie
- César Vidal, Paracuellos-Katyn, 2005.
- Ian Gibson, Paracuellos: cómo fue, Madrid, Plaza & Janés, 1983, (ISBN 84-01-45076-4). Seconde édition : Madrid, Temas de Hoy, 2005.
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