- Marie comnène (1154-1217)
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Marie Comnène (1154-1217)
Pour les articles homonymes, voir Marie Comnène.Marie Comnène, née en 1154, morte vers 1217, est un princesse byzantine, une reine de Jérusalem de 1168 à 1174 par son mariage avec le roi Amaury Ier, et une dame de Naplouse de 1174 à 1187, par droit de douaire.
Sommaire
Biographie
Famille
Elle est fille de Jean Comnène, duc de Chypre, et de Maria Taronitissa. Son père fait partie de la famille Comnène qui dirige l’empire byzantin avec fermeté et compétence depuis 1081. Sa mère est membre de la famille Taronites, une branche cadette de la famille arménienne des Bagratouni qui acquit le Taron au VIIIe siècle et le céda au Xe siècle en échange de domaines byzantins.
Jean Comnène
x Anne DalassèneAlexis Ier
ComnèneMarie Comnène Micheal Taronites
protosebastosJean II
ComnèneJean Taronites Gregorios Taronites
protovestariosN Taronites Manuel Ier
ComnèneAndronic Comnène
x Irène AineidasaJean Taronites
protosebastosAlexis II
ComnèneJean Comnène
duc de ChypreMaria Taronitissa Marie Comnène
x Amaury Ier de Jérusalem
xx Balian d'IbelinEudoxie Comnène
x Guilhem VIII
de MontpellierThéodora Comnène
x Bohémond III
d'AntiocheReine de Jérusalem
En 1164, Amaury Ier, roi de Jérusalem, a imposé le protectorat franc sur le califat fatimide d'Égypte et recherche l'alliance byzantine pour consolider ses succès. Hernesius, archevêque de Césarée et Eudes de Saint-Amand[1] sont envoyés dans la ville impériale et reviennent au bout de deux ans de négociations avec la princesse Marie Comnène, nièce de Manuel Ier Comnène. Ils abordent à Tyr en août 1167 et le mariage est célébré le 29 août 1167[2].
Le mariage est l'occasion de l'amorce de nouvelles négociations. Au début de l’année 1168, Amaury envoie à Jérusalem deux ambassadeurs, Alexandre de Gravina et Michel d’Otrante, puis Guillaume de Tyr part en ambassade à Byzance et les négociations aboutissent à un traité de partage de l'Égypte entre les Francs et les Byzantins en septembre 1168, mais qui ne peut être appliqué, car les Francs attaquent trop tôt l'Égypte et devant la résistance, doivent l'évacuer[3].
La reine douairière
Veuve le 11 juillet 1174, Marie Comnène se remarie en 1177 avec Balian seigneur d'Ibelin, à qui elle apporte la seigneurie de Naplouse, qu'elle avait obtenu à titre de douaire. A Amaury Ier, succèdent ses enfants nés d'un premier mariage, Baudouin IV le lépreux, puis Sibylle, mariée à Guy de Lusignan. En novembre 1183, elle ne peut empêcher le mariage de sa fille Isabelle avec Onfroy IV de Toron, bien que ce soit un mariage d'amour mais Onfroy de Toron a pour Marie Comnène le principal défaut d'être fils d'Étiennette de Milly que Marie déteste. Marie Comnène séjourne régulièrement à la Cour et se trouve à Jérusalem en juillet 1189, quand l'armée franque est vaincue par celle de Saladin à la bataille de Hattin. Balian d'Ibelin, qui avait réussit à quitter le champ de bataille sans être capturé ou tué, obtient de Saladin un sauf-conduit qui l'autorise à se rendre à Jérusalem pour emmener sa femme et ses enfants à Tyr. Mais les habitants de Jérusalem, affolée, le supplient de conduire la défense de la ville et Balian accepte, tout en s'excusant auprès de Saladin de ne pas tenir ses engagements. Saladin accepte les excuses, et fait même escorter jusqu'à Tripoli la reine Sibylle, la reine douairière Marie Comnène, ses enfants, Thomas d'Ibelin, seigneur de Rama et neveu de Balian, ainsi qu'il fils du sire de Gibelet[4] Marie Comnène obtient également de Saladin le droit d'emmener toutes ses possessions, serviteurs, objets précieux et croix enrichies d’or et de joyaux[5].
Après la prise de Jérusalem, le royaume semble perdu, quand un croisé, Conrad de Montferrat, prend la défense de Tyr et résiste à Saladin avec succès. Balian et Marie s'installent à Tyr[6]. Lorsque Guy de Lusignan est libéré par Saladin, Conrad refuse de le laisser entrer dans Tyr, soutenu par une majorité de barons qui lui reprochent la défaite de Saladin, et Guy de Lusignan se dirige vers Acre pour l'assiéger. Conrad cherche à obtenir une légitimité pour revendiquer le trône, et les barons envisagent de faire annuler le mariage d'Onfroy et d'Isabelle. Pendant que Marie Comnène, qui tient sa revanche sur Étiennette de Milly, passe son temps à persuader Isabelle, un baron défie Onfroy de Toron, qui refuse de le relever et renonce à son épouse[7].
Après la troisième croisade et le traité de paix qui y met officiellement fin, Saladin donne à Balian d'Ibelin la seigneurie de Caymont à titre viager, en compensation des fiefs qu'il a conquis[8]. Balian d'Ibelin meurt en 1193. En 1197, les Francs reprennent Beyrouth qui est donné en fief à son fils aîné Jean d'Ibelin[9]. Il semble que Marie Comnène, après son second veuvage, se soit retiré dans une vie religieuse[5], et elle meurt en 1217[10].
Mariages et enfants
De son premier mariage avec Amaury Ier d'Anjou (1136 † 1174) roi de Jérusalem, elle donne naissance à une fille[10] :
- une fille (1171 † jeune)
- Isabelle (1172 † 1205), reine de Jérusalem.
De son second mariage avec Balian d'Ibelin († 1193), elle donne naissance à[10] :
- Jean d'Ibelin (mort en 1236), seigneur de Beyrouth et d'Arsur, connétable et bailli du royaume de Jérusalem, et bailli de Chypre.
- Philippe d'Ibelin (mort en 1227), régent de Chypre
- Helvis d'Ibelin (morte en 1216), mariée à Renaud de Grenier, comte de Sidon, puis à Guy de Montfort, seigneur de Castres
- Marguerite d'Ibelin, mariée à Hugues II de Saint-Omer (mort en 1204), prince (titulaire) de Galilée, puis à Gautier III de Brisebarre (mort en 1229), seigneur de Césarée.
- une fille qui, selon le chroniqueur musulman El Afdahl aurait été envoyée comme esclave au calife de Bagdad après la prise de Jérusalem[10], mais quand on sait que Saladin a accordé un sauf conduit et une escorte à Marie Comnène[4], on peut mettre en doute cette affirmation.
Précédé par Marie Comnène (1154-1217) Suivi par Philippe de Milly, puis domaine royal dame de Naplouse 1174-1187
avec Balian d'Ibelinconquête par Saladin Notes et références
- ↑ à cet époque bouteiller du royaume. Par la suite, il devient maître de l’Ordre du Temple.
- ↑ Grousset 1935, p. 481-2.
- ↑ Grousset 1935, p. 485-7.
- ↑ a et b Grousset 1935, p. 757, 764 et 951.
- ↑ a et b Abdel Rahman Nehmé, « Figures féminines de la noblesse des croisades », dansLouis Pouzet et Louis Boisset et , Chrétiens et Musulmans au temps des croisades, entre l’affrontement et la rencontre, Presse de l’Université Saint-Joseph, Beyrouth, 2007 (ISBN 9953-455-73-2)
- ↑ Grousset 1936, p. 759.
- ↑ Grousset 1936, p. 83-86.
- ↑ Grousset 1936, p. 158.
- ↑ Grousset 1936, p. 191.
- ↑ a , b , c et d Foundation for Medieval Genealogy
Annexes
Sources
- René Grousset, Histoire des croisades et du royaume franc de Jérusalem, Perrin, Paris, 1936 (réimpr. 1999)
- II. 1131-1187 – L’équilibre, 1935 (ISBN 2-262-02568-1)
- III. 1188-1291 – L’anarchie franque, 1936 (ISBN 2-262-02569-X)
Articles connexes
- Comnène
- Manuel Ier Comnène
- Amaury Ier de Jérusalem
- Isabelle de Jérusalem
- Balian d'Ibelin (mort en 1193)
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