Marie Maugeret

Marie Maugeret

Marie Maugeret (1844-1928), institutrice puis journaliste et imprimeuse française, est la fondatrice de la Société des Féministes chrétiens (1896), première association féministe catholique en France, et de l'Union nationaliste des femmes françaises (1898), association patriotique antidreyfusarde et antisémite.

Sommaire

Biographie

Marie Maugeret (1844-1928) crée en 1896 la Société des féministes chrétiennes. Le 25 février 1896 parait le premier numéro du bimensuel Le Féminisme Chrétien, revue qui a pour but de « faire pénétrer les idées féministes dans les milieux chrétiens, et les idées chrétiennes dans les milieux féministes »[1]

Marie Maugeret définit le féminisme comme "un mouvement d'opinion qui tend à modifier les conditions d'existence de la femme, à améliorer son sort individuel, à augmenter son action dans la famille et la société[2]".

Dans son esprit, les droits des femmes sont les conditions du plein exercice des devoirs des femmes en tant qu'épouses et mères. Ils permettront aussi aux vertus féminines d'agir dans le monde.

Concrètement, ses revendications de féministe chrétienne sont : La liberté de travail pour les femmes (y compris la nuit) et l'égalité de salaire, l'abolition du régime légal de la communauté des biens dans le mariage, la recherche de paternité, et, après 1900, le droit de vote[3]. Elle est proche en cela de féministes parmi les plus avancées, avec lesquelles elle est heureuse de faire cause commune dans l'action sinon dans les principes.

Le Féminisme chrétien participe en ce sens au Congrès féministe international de Bruxelles, en 1897 et il assure quelque temps l'impression du journal féministe de Marguerite Durand, La Fronde, qui lui ouvre ses colonnes le 11 décembre 1897. Mais l'affaire Dreyfus vient séparer le Féminisme chrétien de beaucoup de mouvements féministes : le journal se fait antidreyfusard et antisémite[4] et Marie Maugeret fonde avec Marie Duclos (….-1907) une « Union nationaliste des femmes françaises » (1898)

Toute sa vie Marie Maugeret dut se défendre à la fois contre les mouvements féministes anti-catholiques (ou dreyfusards) et contre les catholiques anti-féministes, mais son exemple inspira à l'étranger la naissance des premiers mouvements féministes catholiques : au Québec la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste de Marie Lacoste-Gérin-Lajoie et en Belgique le Féminisme chrétien de Belgique de Louise Van den Plas.

Bibliographie

Publications de Marie Maugeret

La revue féministe dirigée par Marie Maugeret porte plusieurs noms successifs selon les absorptions et les publications conjointes :

  • 1896 : Le Féminisme chrétien (ISSN : 1956-9653)
  • 1896-1898 (février à mai) : Le Féminisme chrétien et la Revue des femmes russes
  • 1898-1924 : Le Féminisme Chrétien et L'Echo littéraire de France
  • 1924-1929 : Questions féminines et questions féministes : organe de la Fédération et des Congrès Jeanne d'Arc (Réunit : Le Devoir des femmes françaises, Le Féminisme chrétien et L'Echo littéraire de France)

Autres articles et ouvrages de Marie Maugeret :

  • 1897 : "Le féminisme chrétien", La Fronde, 11 décembre.
  • 1905 : "Le féminisme chrétien", L'Univers, 20 février.
  • 1923 : Vieilles gens, vieilles choses(souvenirs d'enfance)
  • 1925 : Choses effeuillées

Fonds d'archives

  • Bibliothèque Marguerite Durand (Paris) : Lettres adressées à Marguerite Durand (091 MAU), dossier documentaire (DOS MAT), journal Le Féminisme chrétien
  • Bibliothèque de l'Université de Stanford : Le Féminisme chrétien et l’écho littéraire de France, 1896-1898

Notes et références

  1. ↑ « Discours de Mlle Maugeret », Le Féminisme chrétien et l'Echo littéraire de France, 20 janvier 1899, n°2, p. 52. Cité in Anne Cova, Au service de l'Eglise, de la famille et de la patrie. Femmes catholiques et maternité sous la IIIe République, Paris, L'Harmattan, 2000, p. 45
  2. ↑ « Discours de Mlle Maugeret », Le Féminisme chrétien et l'Echo littéraire de France, 20 janvier 1899, n°2, p. 51. Cité in Anne Cova, Au service de l'Eglise, de la famille et de la patrie. Femmes catholiques et maternité sous la IIIe République, Paris, L'Harmattan, 2000, p. 45-46
  3. ↑ Laurence Klejman et Florence Rochefort, L'Egalité en marche : le féminisme sous la Troisième République, Paris, Presses de la Fondation Nationale des sciences politiques, Des Femmes-Antoinette Fouque, 1989, p. 111.
  4. ↑ Anne Cova, Au service de l'Eglise, de la famille et de la patrie. Femmes catholiques et maternité sous la IIIe République, Paris, L'Harmattan, 2000


Voir aussi

Bibliographie complémentaire

  • BARD Christine, Les filles de Marianne. Histoire des féminismes 1914-1940, Paris, Fayard, 1995, p. 273-274.
  • COVA Anne, Au service de l'Église, de la patrie et de la famille. Femmes catholiques et maternité sous la IIIe République, Paris, L'Harmattan, 2000.
  • HAUSE S. C. & KENNEY A. R, « The Development of the Catholic Women's Suffrage Movement in France, 1896-1922 », Catholic Historical Review, 1981, vol. 67, n° 1, pp. 11-30, Washington, D.C.
  • KLEJMAN Laurence et ROCHEFORT Florence, L'Egalité en marche : le féminisme sous la Troisième République, Paris, Presses de la Fondation Nationale des sciences politiques, Des Femmes-Antoinette Fouque, 1989, p. 110-112.
  • McMILLAN James F., « Wollstonecraft's daughters, Marianne's daughters and the daughters of Joan of Arc: Marie Maugeret », in Clarissa Campbell Orr (éd.), Wollstonecraft's Daughters: Womanhood in England and France 1780-1820, Manchester University Press, Manchester, 1996, pp. 186-198.
  • ROGER Hélène, Le féminisme chrétien sous la troisième république. Féminisme, nationalisme ou philanthropie ?, mémoire de maîtrise d'histoire sous la direction de Yannick Ripa, Université Paris VIII - Saint-Denis, 1994.
  • VAN DEN PLAS Louise, « In memoriam. Marie Maugeret », Le Féminisme chrétien de Belgique, sept.-oct. 1928, 19e année, n° 8, p. 113-116.

Articles connexes

Liens externes


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