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Marie-Charles David de Mayrena
Pour les articles homonymes, voir David.Marie-Charles David de Mayrena (31 janvier 1842 Toulon, 1890 île de Tioman, en Malaisie près de Singapour) est un aventurier français.
Il fut sous le nom de Marie Ier souverain du royaume des Sedangs.
Biographie
Il perd son père, un officier de marine, très jeune et est élevé par sa mère. En 1857, il échoue au concours de l'École navale et s’engage au 6e régiment de dragons en 1859. En 1863, il est muté en Cochinchine dans un régiment de Spahis. En 1868 il démissionne de l’armée et rentre en France.
En 1870 il est mobilisé. Il est promu capitaine en 1871 et décoré de la légion d’honneur. Il publie alors Souvenirs de la Cochinchine où il raconte sa vie de 1863 à 1868 et ses aventures dont on ne sait séparer le vrai du faux.
Il mène une vie de boulevardier et s’installe comme banquier mais en juillet 1883 accusé de détournement il fuit en Hollande puis part aux Indes orientales néerlandaises où il arrive en septembre 1883. En août 1884 les autorités locales l’expulsent vers la France.
Il obtient alors des fonds du baron Roger Seillière pour diriger une expédition scientifique et se rend à Saïgon avec son frère où il dépense l’argent de l’expédition puis organise différents trafics (armes) et des escroqueries.
A partir de 1885, il monte plusieurs expéditions à l’intérieur de l’ Indochine. En mars 1888 il arrive à Quin hon pour explorer le pays Moï des hauts plateaux vietnamiens. L’expédition est composée notamment de Mercurol, un autre aventurier louche, un commerçant Paoli, de plusieurs femmes et de porteurs. En chemin il est rejoint par un missionnaire le père Guerlach, qui vit dans la région depuis plusieurs années et parle les dialectes locaux. Très rapidement, il réussit à regrouper différentes tribus dont la plus importante celles des Sedangs. Le 21 mars, il promulgue une constitution et se fait proclamer roi sous le nom de Marie Ier, sa maîtresse annamite devenant reine. Il fait Mercurol marquis de Plenoui. Il crée différentes distinctions comme l’Ordre du Mérite pour récompenser les lettres, les arts, les sciences, l'industrie et le dévouement à la maison royale. La religion d’État est le catholicisme. Pour certains il aurait impressionné les indigènes par ses tours de prestidigitation.
En novembre 1888, il arrive à Hong-Kong, avec sa garde d'honneur habillée d'uniformes d'opérette, pour rechercher des investisseurs en s’adressant aux financiers et marchands locaux. C’est au cours de son séjour qu’il se serait battu en duel avec le marquis de Morès.
Il est reçu par le gouverneur local et demande la reconnaissance officielle de son pays, il contacte également le consul allemand sans succès pour se mettre sous la protection du Kaiser.Il aurait même menacé de déclarer la guerre à la France. Une campagne de presse dévoile son passé trouble.
Il décide alors de se rendre à Paris où il ouvre une ambassade rue de Grammont. Il donne de nombreuses interviews à des journaliste dont Alfred Capus. Il fréquente les cabarets et c’est au Moulin rouge que Maurice Mac-Nab et Charles de Sivry auraient composé l’hymne national. Il survit en vendant des titres et des décorations de son royaume de pacotille.
En avril 1899, il se rend à Bruxelles où il trouve un riche industriel qu’il fait baron et décore de divers ordres. Ce naïf met à sa disposition d’importantes sommes pour que David de Mayrena rentre dans son royaume avec d'autres investisseurs qui constituent sa cour. Le 18 avril 1890, il arrive à Singapour où il est convoqué par le consul de France qui l'informe que son royaume n’existe pas, que la France revendique le territoire et qu’il sera arrêté s’il débarque en Indochine. Il imagine de vendre des actions d’une société qui construira un canal de Isthme de Kra reliant l'océan Indien au golfe de Siam.
Ses compagnons le quittent et il se rend sur le minuscule îlot de Tioman au large de Singapour imaginant que les autorités françaises cherchent à le faire supprimer.
Bonimenteur sans pareil,faiseur, faisan, escroc, homme à femmes, mégalomane et mythomane, il finit à moitié fou pensant être persécuté.
Certains prétendent qu’il fut empoisonné par un de ses compagnons, pour d’autres il se suicida, pour d’autres enfin il serait mort d’une morsure de serpent.
André Malraux a écrit une vie non publiée de Marie-Charles David de Mayrena.Bibliographie
- Maurice Soulie, Marie Ier, roi des Sedangs, 1888-1890, Paris, Marpon 1927
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