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Marie-Anne de Bovet
Pour les articles homonymes, voir Bovet.Marie-Anne de Bovet, née à Metz le 12 février 1855, est une femme de lettres française féministe et patriote.
Sommaire
Biographie
Fille du général de Bovet, sa ville natale est rattachée à l’Empire Allemand en 1871 par le traité de Francfort après la guerre franco-prussienne. Marie-Anne a alors 16 ans.
Elle épouse le marquis de Bois-Hébert mais écrit sous son nom de jeune fille. [1]
Elle commence en 1889 par publier des récits de voyage. Elle participe enfin à plusieurs revues et journaux français et anglais et donne des traductions d’ouvrages anglais. Elle est donc parfaitement bilingue.
Dès 1888, Marie Anne de Bovet fréquente le salon de Juliette Adam et entre ainsi à La Nouvelle Revue où elle s’exerce à la critique littéraire. Elle voyage ensuite en Irlande pour le compte de La République Française, journal de Gambetta, qui a été un proche de Juliette Adam. Elle écrit également beaucoup pour La Vie parisienne, qui se fait une spécialité des tableaux de mœurs et des différentes modes en cours à Paris et ailleurs.
On peut noter sa participation au journal féministe[2] La Fronde, fondée en 1887 par Marguerite Durand, où elle écrit régulièrement des articles, parmi lesquels « Ménagère ou Courtisane » du 9 décembre 1897, où elle s’en prend à Maupassant et Proudhon pour leurs discours sur les femmes, et « L’Éternel Féminin » du 22 décembre 1897, où elle conteste justement cette notion, et rejette la catégorisation des femmes. Marie-Anne de Bovet proteste ainsi contre les préjugés misogynes et défend l’intelligence féminine.
« Qu’on laisse ainsi les femmes ordonner leur vie à leur guise et à leurs risques, le plus honnêtement possible. Quand on aura démontré que le métier de portefaix convient mieux à l’homme, inapte par contre à celui de nourrice, on a découvert l’Amérique. […] Quant à la valeur intellectuelle, elle se jauge à une mesure unique. Si ce qu’une femme écrit est bon, on le lit, sinon on le laisse. C’est une épreuve très sûre, qui épargne bien des flots d’encre et de lieux communs »[3]
Durant l’affaire Dreyfus, elle se positionne au côté des nationalistes et écrit le 13 décembre 1898 dans La Libre Parole, journal fortement antisémite, un article intitulé « Aux braves gens » en soutien à la veuve du lieutenant-colonel Henry, auteur des faux. Elle y lance un appel pour une souscription qui doit permettre à cette veuve de poursuivre en diffamation les accusateurs de son mari. En effet, Marie-Anne de Bovet se montre très prompte à défendre le sentiment patriotique et surtout la grandeur de l’armée.
« Et c’est très beau, cette fraternité d’armes qu’enveloppent les plis d’un drapeau dont tous, à titre égal, sont les défenseurs, tous versant leur sang pour lui quand il le leur commande, celui qui a tout à perdre comme celui qui n’a presque rien à y gagner, les trous à la peau pansés d’un bout de ruban ou de galon qui, aux uns de donne que la gloire, aux autres à peine un peu de beurre sur leur pain »[4]
Grande voyageuse, on peut remarquer qu’elle écrit essentiellement sur l’Irlande (elle y consacre trois ouvrages) et sur l’Algérie à la fin de sa vie, mais elle visite également l’Écosse, la Grèce et la Pologne.
Ainsi, si aujourd’hui elle est largement oubliée, elle fait partie du monde des salons, de la vie mondaine et de la littérature populaire de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. De 1893 à 1930, elle aura pubíé pas moins de 35 romans, outre ses autre ouvrages.
La date et les circonstances de sa mort sont inconnues mais son dernier ouvrage date de 1935 - elle avait 80 ans.
Publications
- Récits de voyage
- Lettres d’Irlande'', Paris, Guillaumin et Cie, 1889
- Trois mois en Irlande, article illustré extrait du Tour du Monde, Hachette, 1891
- La Jeune Grèce, Société française d’édition d’art L.-H. May, 1897 Texte en ligne
- L’Écosse. Souvenirs et impressions de voyage, Hachette, 1898
- Cracovie, H. Laurens, Paris, 1910
- L’Algérie, E. de Boccard, Paris, 1920
- Alger-Djelfa, Laghouat-Ghardaïa et l’Heptapole de M’Zab, Imprimerie Algerienne, 1924
- De Paris aux dunes du Souf et retour en vingt-et-un jours, Georges Lacan, 1924
- Monographie du tapis algérien'', édité par le Gouvernement général de l’Algérie, 1930
- Le désert apprivoisé, Randonnées au Sahara'', Nouvelles Éditions Argo, Paris, 1933
- La Grande Pitié du Sahara, Plon, 1935
- Notice sur les tapis algériens et autres industries indigènes, Imprimerie E. Pfister, ?
- Romans
- Terre d’Emeraude, Ollendorff, 1893
- Confessions d’une fille de trente ans, Lemerre, 1895
- Roman de femmes, Lemerre, 1896
- Confessions conjugales, Lemerre, 1896
- Partie du pied gauche, Lemerre, 1897
- Parole jurée, Lemerre, 1897
- Par orgueil, Lemerre, 1898
- Petites rosseries, Lemerre, 1898
- Pris sur le vif, Lemerre, 1899
- Marionnettes, Lemerre, 1899
- Courte folie, Lemerre, 1901
- Monsieur Victor, roman publié par Le Monde Moderne, Albert Quantin, Paris, 1901
- Maîtresse royale, Lemerre, 1901
- La Cadette, Armand Colin, 1901
- La Belle Sabine, Lemerre, 1902
- Ballons rouges, Lemerre, 1903
- Autour de l’étendard, Lemerre, 1904 Texte en ligne
- Ame d’Argile, Lemerre, 1904
- Contre l’impossible, Lemerre, 1905
- Plus fort que la Vie, Lemerre, 1905
- Noces blanches, Lemerre, 1906
- Le Beau Fernand, Hachette, 1906
- La repentie, Lemerre, 1907
- Et l’Amour triomphe, Nilsson, 1907
- Après le Divorce, Lemerre, 1908
- La jolie Princesse, Lemerre, 1908
- La folle Passion, Lemerre, 1909
- La Dame à l’oreille de velours, Lemerre, 1911
- La Terre refleurira, Lemerre, 1913
- Le Fils de l’autre, Lemerre, 1914
- La Dernière de sa Race, Lemerre, 1924
- La Dame d’Antibes, Lemerre, 1927
- Veuvage blanc, édition de la Mode nationale, 1930
- L’Homme rouge'', Nilsson, date?
- Défends ta femme contre la tentation'', Nilsson, date?
- Varia
- Le Général Gordon, Paris, Firmin Didot, 1890
- Charles C. F. Gréville, Les quinze premières années du règne de la reine Victoria. Souvenirs d’un témoin oculaire, Firmin Didot, 1888, traduit et annoté par Marie-Anne de Bovet
- Charles C. F. Gréville, La cour de Georges IV et de guillaume IV. Souvenirs d’un témoin oculaire, Firmin Didot, 1888, traduit et annoté par Marie-Anne de Bovet (extrait du journal de Charles C. F. Gréville, secrétaire du conseil privé)
- Marguerite de Lostanges, Comtesse de Béduer, Les chanoinesses de Remiremont pendant douze siècles : 620 à 1792, introduction de Marie-Anne de Bovet, Tequi, 1900
Notes et références
- ↑ Le marquis de Bois-Hébert est le petit-fils du marquis de Martainville, contre-révolutionnaire très actif qui sera fait pair de France sous la Restauration. Par ailleurs il est possible que cette noblesse normande des Bois-Hébert soit très ancienne puisqu’on retrouve un Bois-Hébert lors de la conquête de l’Angleterre aux côtés de Guillaume le Conquérant.
- ↑ Mary Louise Roberts, « Le journalisme féministe en France à la fin du siècle dernier », dans Clio, n° 6, 1997.
- ↑ Marie-Anne de Bovet, « Ménagères ou courtisanes? » dans La Fronde, 9 décembre 1897.
- ↑ Marie-Anne de Bovet, « Aux braves gens », dans La Libre Parole, 13 décembre 1898.
Sources
- Marie Anne de Bovet, petite notice biographique, sans nom d’auteur, date et éditeur, numéro de notice : 107502526 à la BNUS
- Han Ryner, Le Massacre des Amazones : études critiques sur deux cents bas-bleus contemporains : Mesdames Adam, Sarah Bernhardt, Marie-Anne de Bovet, Bradamante, Jeanne Chauvin, Alphonse Daudet…, Paris, Chamuel, 19--?, 300 p.
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