Malli, le combat d'une vie

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La Terroriste (titre alternatif en France : Malli, le combat d'une vie ; tamoul : த டெரரிஸ்ட் = Theeviravaathi) est un film indien réalisé par Santosh Sivan sorti en 1999 en Inde. Il relate l'histoire de Malli, interprétée par Ayesha Dharker, jeune femme terroriste, chargée de commettre un attentat suicide.

Sommaire 1 Synopsis 2 Commentaires 3 Fiche technique 4 Distribution 5 Récompenses 6 Notes 7 Liens externes

Synopsis

Malli, jeune femme de 19 ans, est une révolutionnaire qui appartient à une fraction armée depuis la mort de son frère alors qu'elle était enfant. Combattante aguerrie et impitoyable, elle se porte volontaire pour commettre un attentat suicide contre un homme politique important. Lors du voyage et de la préparation de cette action, ses rencontres avec un enfant dont la famille a été décimée par les combats et avec un couple dont le fils unique est mort, l'amènent à repenser à sa propre existence. Touchée par leur douleur et l'affection qu'ils lui témoignent, elle réévalue douloureusement ses convictions.

Commentaires

Thématique

Le film s'inspire de l'assassinat du Premier ministre, Rajiv Gandhi, en 1991, bien qu'aucun élément du film n'y fasse clairement allusion^[1]. S'interrogeant sur les motivations d'un tel acte, Santosh Sivan a travaillé sur ce qui aurait pu dissuader son auteur de le commettre^[2]. Le film ne comporte quasiment aucune scène de violence^[3] et évite de porter un jugement moral sur l'action terroriste^[4], simple donnée de départ, pour se concentrer sur l'évolution de Malli. Son cheminement intérieur s'accomplit pendant son voyage depuis le camp jusqu'à la ville où doit se produire l'attentat^[5].

Malli traverse la jungle guidée par Lotus qui en connaît tous les abris et les pièges. La vie de cet enfant de douze ans est dévastée par la mort ; celle de sa famille tuée par l'armée et celle, qu'il suppose, des nombreux guerilleros qu'il a pris en charge et qu'il n'a jamais revus malgré leur promesse de revenir. Quand une jeep saute sur une mine, le visage enfoui dans les mains, il sanglote : "Il y aura du sang partout".

Pendant la préparation de l'attentat, Malli est hébergée en bordure de la ville dans la ferme du bavard Vasu. Depuis la mort de leur fils, la femme de Vasu est plongée dans le coma, cependant son mari dispose son couvert à tous les repas, lui parle tendrement, espérant sa guérison contre toute logique. C'est également Vasu qui descelle les signes de la vie que Malli porte en elle, et lui fait remarquer très naturellement qu'elle est enceinte. Malli repense alors à l'unique nuit d'amour qu'elle a passée avec un camarade blessé, cachés à l'orée d'un village qu'investissait l'armée.

Ces rencontres avec des personnes sensibles, laissant libre court à leurs sentiments de joie ou de douleur^[3], est une situation complètement nouvelle pour la jeune terroriste habituée à vivre dans un milieu où mourir en martyre et avoir des funérailles grandioses est la meilleure chose que l'on puisse espérer^[1]. Ajouté à la perspective d'avoir un enfant, cela oblige Malli à repenser les principes qui ont guidé sa vie, faisant grandir son hésitation à se sacrifier^[3].

Réalisation

L'héroïne ne s'exprimant que très peu, Santosh Sivan nous fait suivre son introspection grâce à des gros plans de son visage regardant directement la caméra comme s'il s'agissait de sa conscience^[2]. En cela le réalisateur est aidé par la beauté de Ayesha Dharker dont les grands yeux noirs et la bouche pulpeuse permettent au spectateur de s'identifier à Malli même s'il désapprouve sa mission^[1].

L'eau est omniprésente tout au long du film, rivières, courants, pluie, cascades, larmes forment un lien entre les personnages, l'action et les émotions^[3] à travers un vêtement que l'on lave de son sang, les douches qui permettent à Malli de prendre conscience de son corps ou la rivière qui sépare/protège la ferme de la ville.
Pour réaliser ce film, Santosh Sivan, l'un des meilleurs directeurs de la photographie indien^[1], n'a disposé que d'un budget très limité, 50 000 US$^[2]. Il a tourné essentiellement dans la jungle et dans son propre jardin^[1], utilisant la lumière naturelle et la bruine persistante. Malgré ces conditions de travail difficiles, Santosh Sivan réussit un film techniquement et visuellement impressionnant^[3].

Fiche technique

• Titre : La Terroriste
• Réalisation : Santosh Sivan
• Scénario : Santosh Sivan, Ravi Deshpande, Vijay Deveshwar
• Musique : Rajamani, Sonu Sisupal
• Photographie : Santosh Sivan
• Date de sortie : 1999
• Pays : Inde
• Durée : 95 mn

Distribution

• Ayesha Dharker : Malli
• K. Krishna : l'amant de Malli
• Sonu Sisupal : le commandant
• Vishwas : Lotus
• Parmeshwaran : Vasu
• Bhavani : la femme de Vasu

Récompenses

La Terroriste a été sélectionné dans de nombreux festivals internationaux. Lors de sa projection au Festival du film du Caire en 1998, John Malkovich a remarqué sa qualité et a décidé de le parrainer pour sa sortie internationale. Le film a été sélectionné au Festival international du film de Toronto 1999, au Overlooked Film Festival 2000 (Champaign, Illinois, USA), au Festival du film de Sundance et au Festival du film de San Francisco 1999.

Il a obtenu des récompenses dans les festivals suivants :

• Ale Kino ! : International Young Audience Film Festival 2000 (Poznan, Pologne) : Poznan Goat du Meilleur réalisateur
• Cinemanila International Film Festival 1999 (Philippines)
  • Grand prix du jury
  • Prix Lino Brocka
• Festival du film de Sarajevo 2000 : Prix du jury Panorama du Meilleur réalisateur

Notes

Liens externes

• Article sur le film sur Fantastikindia
• (en) Fiche IMDb

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