Maladie de Forestier

Maladie de Forestier

La Maladie de Forestier est une hyperostose vertébrale qui entraîne des raideurs du dos ou cou et parfois une dysphagie. Nommé pour le médecin français Jacques Forestier[1]

La Maladie de Forestier ou [hyperostose] vertébrale est une maladie dont la fréquence a été longtemps sous-estimée. Elle se traduit par des ponts osseux entre les vertèbres dorsales au début qui s'étendent progressivement aux vertèbres lombaire et aux vertèbres cervicales. Elle touche parfois les articulations des hanches et peut provoquer un rétrécissement du canal rachidien qui comprime les racines des nerfs sciatique. La plupart du temps elle est bien tolérée et n'entraine qu'une limitation peu douloureuse des articulations et de la mobilité de la colonne vertébrale historique ELle a été décrite dans les années 50 par Jacques Forestier Tout a commencé alors qu’il colligeait avec J Rotès Querol (professeur de rhumatologie à l’université de Barcelone) et F Jacqueline (chef du service de rhumatologie de l’hôpital d’Aix les Bains) des observations de spondylarthrite ankylosante (SPA) pour la rédaction d’un livre (1). Il avait déjà beaucoup étudié cette maladie. ils ont isolé 9 observations et 2 dossiers radiologiques qui se distinguaient nettement du groupe de SPA (2). Dans un des articles publiés ultérieurement (3), Jacques Forestier dit qu’il s’est souvenu, à ce moment là, de deux rachis présentant une ankylose vertébrale qu’il avait disséqués dans les années quarante. Leur aspect radiologique était différent de celui rencontré dans la SPA. Celle-ci était considérée à l’époque comme la seule maladie susceptible de provoquer une ankylose rachidienne. Il s’agissait toujours de patients âgés. Ils présentaient une raideur qui concernait toujours le rachis dorsal, souvent le rachis lombaire et dans trois cas l’étage cervical. La limitation des amplitudes rachidiennes contrastait avec la bonne tolérance fonctionnelle. Elle était le plus souvent latente et s’était établie progressivement. Il n’y avait pas de trouble statique vertébral important. Les auteurs n’avaient pas constaté, lors de cette première publication, d’atteinte des articulations périphériques à l’exception de deux cas d’atteinte des genoux qui correspondaient à une arthrose. Aucun patient ne présentait de signes généraux ni d’anomalies biologiques. C’est surtout la particularité de l’aspect radiologique qui permettait de distinguer ces patients. La « coulée » osseuse antérieure, continue à l’étage dorsal, devenait discontinue sur les rachis lombaire et cervical sans altération de la hauteur du disque. Il n’y avait pas, contrairement à ce qu’on rencontre dans la SPA, d’arthrite sacro-iliaque. L’examen anatomopathologique de deux rachis montrait une structure osseuse de type cortical. Une des colonnes autopsiées lors des premières publications sur l’HVA est, paraît-il, visible au musée de l’homme, à Paris, mais nous ne savons pas si elle est l’une des deux décrites dans l’article princeps. La description anatomo-clinique était assortie d’une recherche bibliographique. Celle-ci avait permis de retrouver des descriptions de cas qui semblaient d’authentiques HVA. Les appellations étaient multiples : « cyphose hérédo-traumatique de Betcherew » (4), « hyperostose moniliforme du flanc droit de la colonne dorsale » (5), « mélorhéostose vertébrale » (6). Un auteur en faisait une forme de SPA (7). Epilogue Comme souvent, les idées nouvelles mettent du temps à s’imposer. On a vu des ouvrages de radiologie osseuse ou de rhumatologie, dont certains ont été publiés plus de vingt ans plus tard, qui ne citent pas les termes d’hyperostose ou de maladie de forestier et Rotès Querol dans leur index (8, 9, 10, 11). D’autres n’y ont vu, pendant longtemps, qu’une forme particulière d’arthrose (12, 13). Un autre enfin l’a classée dans les ossifications péridiscales du vieillard et la considèrent comme une maladie rare (14). Il faut ajouter que cet auteur parle, dans le même chapitre, de la grande fréquence des ossifications de la partie antérieure des disques dorsaux dans les « cyphoses séniles » (14). On voit encore de nos jours des comptes rendus de radiologie qui parlent d’arthrose devant des coulées osseuse pré-vertébrales, sans atteinte discale et asymptomatiques sur le plan clinique. La maladie a connu un regain d’intérêt sur le plan international après qu’elle ait été rebaptisée DISH (diffuse idiopathic skeletal hyperostosis) par les Anglo-saxons (15). En France, Arlet a montré qu’à côté des formes asymptomatiques, la maladie de Forestier et Rotès Querol pouvait avoir un retentissement clinique sévère.


Notes et références

  1. Jacques Forestier sur le site Who Named It? (en anglais) http://www.whonamedit.com/doctor.cfm/1463.html

(1) J FORESTIER, F JACQUELINE, J ROTES QUEROL. La spondylarthrite ankylosante. Masson Paris 1951. (2) J FORESTIER, J ROTES QUEROL. Hyperostose ankylosante vertébrale sénile. Revue du rhumatisme et des maladies ostéoarticulaires 1950 ; 10 :527-34. (3) J FORESTIER, R LAGIER. Ankylosing hyperostosis of the spine. Clinical Orthopaedics and Related Research. 1971 ; 74 :65-83. (4) A LERI. Les affections de la colonne vertébrale. Masson, Paris 1926. (5) M MEYER, E FORSTER. Considérations pathogéniques sur « l’Hyperostose moniliforme du flanc droit de la colonne dorsale ». Revue du rhumatisme1938, 3, 286-94. (6) J LACAPERE. Acta Physiologica et rheumatologica Belgica. Mars 1949. 77. (7) A OPPENHEIMER. Radiology 1942, 38, 160. (8) M PHANINK, C COUPERNIK, S DE SEZE. Radiodiagnostic en rhumatologie. Expansion scientifique française, Paris 1967. (9) I MESCHAN. Analysis of rœntgens signs. Saunders, Philadelphia 1973. (10) JG TEPLICK, M HASKINS, Roentgonologic diagnostic. Saunders, Philadelphia. 1976 (11) P BUFFARD, C FAURE, R BOCHU. Radiologie, Os et articulation. Flammarion médecine science 1976. (12) P RAVAUD, G VIGNON. Rhumatologie clinique. Masson Paris 1956, 309. (13) S DE SEZE, A RYCKWAERT. Maladies des os et des articulations. Flammarion, Paris 1967, 1062 z. (14) R TRIAL, A RESCANIERE. Guide pratique d’interprétation radiologique. Vigot Paris 1969, 460. (15) Diffuse idiopathic skeletal hyperostosis [Ankylosing hyperostosis of Forestier an Rotes Querol]. D REZNICK,RF SHAPIRO, KB WIESNER, G NIWAYAMA, PD USTINGER, SR SHAUL. Semin Arthritis Rheum 1978 ;7(3) :153-87.


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