- L’illusion tranquille
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L'Illusion Tranquille
L'Illusion Tranquille est un documentaire d'opinion québécois sorti en 2006 au cinéma.
Sommaire
Synopsis
Ce documentaire d'opinion de 72 minutes est le résultat d'une initiative de deux citoyens de la région de Québec qui ont questionné des experts en politique politique, des jeunes et des gens de la rue, inquiets face à l'avenir du Québec et à l'héritage qui est laissé aux futures générations.
L'Illusion tranquille lève le voile sur les causes réelles et profondes de nos malaises sociaux et économiques: culture des acquis, monopoles d'État et syndicaux, discours idéologique qui masque des intérêts corporatistes. Il remet en cause et critique sévèrement les fondations du temple québécois: l'universalité et la gratuité des programmes sociaux, monopoles dans la fourniture des services publics, monopoles syndicaux, subventions clientélistes déguisées en politiques de solidarité.
Ce film a entièrement été financé par ses deux coauteurs, Joanne Marcotte et Denis Julien, et n'a bénéficié d'aucune subvention d'organisme ou d'un quelconque niveau de gouvernement.
Distribution
- Réalisation : Joanne Marcotte
- Production : Denis Julien et Joanne Marcotte
Intervenants
- Marcel Boyer, Économiste, Université de Montréal
- Réjean Breton, Spécialiste en droit du travail, Université Laval
- Yves Chartrand, Fiscaliste, Centre québécois de formation en fiscalité Inc.
- Alain Dubuc, Chroniqueur, La Presse
- Jean-Yves Duclos, Économiste, Université Laval
- Robert Gagné, Économiste, HEC Montréal
- Norma Khozhaya, Économiste, Institut économique de Montréal (IEDM)
- Philip Merrigan, Économiste, Université du Québec à Montréal
- Claude Montmarquette, Économiste, Université de Montréal
- Frédérick Têtu, Professeur de Philosophie, Collège François-Xavier-Garneau
En plus de ces experts, 11 étudiants et/ou jeunes adultes partagent leur opinion en groupe.
Réception
L'éditorialiste Mario Roy écrivait dans un article intitulé La Crucifixion [1] : « Les artisans qui ont fabriqué ce film avec des bouts de ficelle, sans aide institutionnelle, n'en sont peut-être pas eux-mêmes conscients. Mais la question que le documentaire L'illusion tranquille soulève est philosophique. Elle touche le rapport que l'homme entretient avec le réel. Elle concerne la soif irréductible de l'être humain pour la foi. ». Il poursuit plus loin en écrivant : « (...) La description des aspects religieux des dogmes qui fondent le bon vieux modèle québécois constitue certainement la partie la plus fascinante de L'illusion tranquille. L'image se prête bien, en effet à une telle démonstration. Des processions syndicales jusqu'aux sermons du clergé social-démocrate en passant par l'«enterrement de la paix sociale» (décembre 2003), la statue du col bleu Jean Lapierre, la liturgie de l'affrontement et autres objets ou cérémonies du culte bref, tout ce qui est montré constitue une sainte introduction à la réalité québécoise qu'on crucifiera ensuite allègrement. ». Et il concluait ainsi : « (...) il ne serait pas inutile qu'il soit largement fréquenté, en particulier par les jeunes, une fois achevée, bien sûr, la lecture du missel Parlons souveraineté à l'école et du bréviaire syndical Parlons politique!, disponibles à la procure de toutes les bonnes institutions d'enseignement. »
Huit jours plus tard, le chroniqueur Alain Dubuc, qui apparaît d'ailleurs dans le film, écrivait ceci dans un article intitulé Mais où est donc la gauche ? [2] : « (...) il y a une idée de ce film que je partage sans réserves, et sur laquelle j'ai beaucoup écrit, et ce sont les effets pervers de l'universalité des programmes sociaux. C'est cette idée qui a provoqué les plus vives réactions des gardiens de l'orthodoxie et des élites médiatiques, notamment radio-canadiennes. Et c'est la plus belle illustration de l'ossification de la pensée dite de gauche et de son glissement vers la droite. ». Et il concluait par cette constatation sur la notion de gauche et de droite en politique : « Pourquoi la gauche se braque-t-elle contre ces idées ? Parce qu'elle est maintenant la droite, qui incarne l'immobilisme et la résistance au changement. Elle s'attache aux symboles, elle défend des acquis, elle s'accroche au statu quo, elle valorise le passé, elle résiste aux débats qui mèneraient au changement, elle refuse des chemins qui nous permettraient d'aller plus loin sur le chemin du progrès social. C'est la définition même du conservatisme. »
Loin d'égaler le succès et l'impact de pamphlets politiques tels que L'Erreur boréale, le film a tout de même entraîné une vague d'articles et de commentaires dans une multitude de journaux et de blogues, en anglais et en français, atteignant même un sommet de plus de 125 000 pages recensées par le moteur de recherche Google après deux semaines de présentation dans les cinémas de Montréal.
Citations
Richard Martineau, Journal de Montréal: « Ce film est à la situation financière du Québec ce que An Inconvenient Truth, le fameux documentaire d’Al Gore, est au réchauffement de la planète. Un électrochoc. »
René Homier-Roy, C'est bien meilleur le matin, Radio-Canada: « Un documentaire absolument unique… qui en regorge d’opinions extrêmement, fermement et intelligemment exprimées par des gens qu’on n’entend jamais. »
Nathalie Elgrably, Journal de Montréal: « Ce documentaire est particulièrement intéressant, car les jeunes interrogés y expriment une réelle exaspération face à la « pensée unique étatiste et syndicale ». (…) Étant donné les défis que doit relever le Québec, il est nécessaire de sortir du clivage gauche/droite, de juger les idées à leur mérite et de remplacer les dogmes par le gros bon sens. Ce film est l’équivalent d’une brèche dans le modèle québécois. »
Henry Aubin, The Gazette: « This Quebec-made documentary does what no francophone film has ever done before: it systematically challenges many of the province’s sacred cows, starting with the untouchability of « le modèle québécois ». (…) This Quebec movie requires looking in the mirror. »
Graeme Hamilton, The National Post: « A new disaster movie is playing in Quebec theatres, but this one features no tidal waves or nuclear Armageddon. The nightmare scenario in L'Illusion tranquille involves an ageing society living beyond its means, unable to shake the grip of meddlesome government and powerful trade unions. The place is Quebec, and the year is 2007."
Macleans: « The self-produced documentary has provoked a veritable crise de conscience in the province's media and cultural circles, simply by pointing out what is becoming increasingly obvious: Quebec is broken."
Sortie en salles
Le film étant une production privée, il n'a pas été déployé dans plusieurs salles. Il a été lancé à Québec le 8 novembre 2006, à la Salle Dina-Bélanger de Sillery, puis s'est retrouvé au Clap plus tard en novembre. Dès janvier 2007, il été présenté aux cinémas Beaubien et du Parc de Montréal, à la Maison du Cinéma, à Sherbrooke, et une présentation à Baie-Comeau et à Sept-Îles était prévu. Une télédiffusion a eu lieu sur le Canal D le 1er avril 2007. Le DVD est aussi disponible sur internet en date du 28 février 2007. Une version anglaise est également disponible sur le site de kafkaboutik: [3]
Liens externes
- (fr) Site officiel de l'Illusion Tranquille
- (fr) Dernières nouvelles
- (fr) Chronique de Gérard Bérubé (Le Devoir)
- (fr) Éditorial de Mario Roy (La Presse)
- (fr) Chronique de Nathalie Elgrably (Le Journal de Montréal)
- (fr) Chronique de Richard Martineau(Le Journal de Montréal)
- (fr) Chronique de Jean-Paul Gagné(Les Affaires)
- (fr) Chronique de Alain Dubuc (Le Soleil)
Sources
- Portail du Québec
- Portail du cinéma
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