Léon Lefébure

Léon Lefébure
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Léon Albert Lefébure, né à Wintzenheim le 31 mars 1838 et mort à Orbey le 4 avril 1911, est un publiciste, journaliste et homme politique français.

Il collabore au Correspondant, à la Revue de Paris et à la Revue des Deux Mondes. Il est le fondateur de la Société générale des prisons en 1877 et de l'Office central des œuvres de bienfaisance en 1890. Il est élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1903.

Il fit ses premières armes dans la vie politique en Algérie à Oran, où l'avait envoyé son oncle maternel l'industriel Antoine Herzog, qui avait des interêts dans cette colonie, notamment une ferme et des plantations de coton.

Marié le 6 janvier 1874 à Paris, avec Marie-Anne, Émilie Froment-Meurice, fille de François-Désiré Froment-Meurice, orfèvre, argentier de la ville de Paris, officier de la Légion d’honneur, né à Paris le 30 décembre 1801, y est mort le 17 février 1855, et de Louise, Henriette Mainguet, décédée à Paris en 1899. Marie-Anne Froment-Meurice mourut prématurément à Paris le 7 juillet 1876.

Homme politique, membre de l’académie des sciences morales et politiques. Publiciste, membre de l’institut en 1898, auditeur au conseil d’état. Il succéda à son père et fut élu député du Haut-Rhin en mai 1869. Pendant la guerre, il servit dans les mobiles de son département, et opta ensuite pour la nationalité française. Il fut élu député de la Seine le 2 juillet 1871. Il siégeât au centre droit, et vota avec la majorité monarchiste de l’assemblée, repoussa l’amendement Wallon, mais accepta l’ensemble des lois constitutionnelles. Il ne se représenta pas aux élections pour la chambre des députés. Il fut fait chevalier de la Légion d’honneur en 1867 lors de l’exposition universelle. Académicien libre le 28 novembre 1903, il fut fondateur de l’office central de la charité.

Léon LEFÉBURE fut en effet un pionnier de la réinsertion des prisonniers, et plus généralement de l'assistance aux miséreux et aux déshérités. Il fonda en 1890 l'Office central des œuvres de bienfaisance, et fut membre actif de la Société Générale pour le patronage des libérés créée en 1872 par Jules Lamarque. On a de lui divers ouvrages :

Le dictionnaire biographique d’Alsace dit de lui :

« Après un bref séjour au collège des jésuites, il fut confié à divers précepteurs, professeurs au collège de Colmar, dont l’abbé Guthlin, d’orientation libérale, qui exerça sur lui une grande influence. Etudes de droit à Paris, au cours desquelles il se lia au groupe des catholiques libéraux : Cochin, Montalembert, Melun. Au cours des années 1862-1863, il collabora aux efforts de son oncle Antoine Herzog pour exploiter de vastes plantations de coton dans les environs d’Oran, et fut conseiller général d’Oran de 1863 à1867, au moment où les Herzog abandonnèrent ces projets, contraires à la politique arabe de Napoléon III. Auditeur au conseil d’état (1864), L. fut nommé secrétaire de la commission de l’Enquête agricole pour l’est, présidé par l’instruction général Tisserant. Ils publièrent en 1868 un tiré à part de l’Enquête relative à l’Alsace. Membre actif de la société d’économie sociale à partir de 1866, il fit connaître à la Société des études de l’abbé Hanaur, professeur au collège de Colmar .L. succéda à son père au Conseil général dès 1867. Il assura cette années là le secrétariat de Frédéric Le Play, commissaire général de l’exposition universelle de 1867, et rédigea le rapport du jury spécial « chargé de créer des récompenses en faveur des établissement et des localités qui dans le monde entier donnent les meilleurs exemples de paix sociale ». En 1868, il fut nommé conseiller de préfecture à Strasbourg :poste d’attente , destiné à lui permettre de se lancer dans la campagne électorale pour le mandat législatif de Colmar, qu’abandonnait son père, mais que les Herzog et les Lefébure ne voulaient pas laisser à Frédéric Hartmann de Munster. La campagne électorale fut fort vive : le journal de Colmar fondé par Hartmann, polémiqua vigoureusement avec l’Alsace rédigé par l’abbé Guthlin. La victoire de L ne fut pas seulement celle d’un héritier : elle dut autant à son intelligence politique et à son talent oratoire qu’aux pressions de l’administration et du clergé, et les deux candidats disposaient de caisses électorales consistantes. Au corps législatif, L. reprit la tradition libérale de son père et signa la motion des Cent-Seize ou Tiers parti qui entraîna la chute du ministère Rouher (juillet 1869). Léon Lefébure. se plaça au Centre gauche, et soutint l’expérience de l’empire libéral d’Emile Olivier. Il se fit remarquer dans le débat sur l’Algérie (8.3.1870), où il se prononça vigoureusement pour la mutualité du melk, le régime civil et le renforcement de la colonisation. Il fit voter pour le oui au plébiscite de mai 1870. Le 16 juillet 1870, il vota contre la guerre (pour la communication des dépêches) L. participa à la dernière séance du corps législatif, le 4 septembre 1870, puis il rejoignit les unités de la garde mobile du Haut-Rhin regroupées autour de Bussang, où il commanda une compagnie. N’ayant pas réussi à entrer dans Belfort déjà assiégée, les compagnies alsaciennes - dont la sienne – refusèrent de suivre Emile Keller à Besançon et furent dissoutes. Léon Lefébure séjourna alors à Tours, puis à Bordeaux. Il se présenta le 2 juillet 1871 aux élections complémentaires de la Seine et fut élu. Il prit place dans le groupe conservateur et libéral de Broglie et Buffet. Il vota pour le renvoi de Thiers, contre l’amendement Wallon, pour les lois constitutionnelles de 1875. Il fut sous-secrétaire d’état aux finances dans le gouvernement de Broglie (27.5.1873-21 5 1874) et de Cissey (23 5 1874-2 8 1874).

Léon Lefébure avait acheté un château dans l’Orne , où il projetait de poursuivre sa carrière politique, mais ce projet n’aboutit pas. Eprouvé par la maladie et le décès de sa femme, il abandonna la vie politique. Désormais, il partagea sa vie entre Orbey, Paris , la Normandie et la côte d’azur. Membre de nombreux conseils d’administration (Les assurances le soleil, les Chemin de fer de l’est, vice-président de la Compagnie minière de la vieille montagne, Mines de zinc en Belgique et en Suède…etc.) Il continua de participer aux activités de la d’économie sociale, et anima de nombreuses associations d’assistance, il fut notamment fondateur en Alsace, de la société pour la propagation des bibliothèques populaires (1866) secrétaire général à Paris de la société de protection des apprentis, et président de la société de patronage des détenus libérés. Rejetant « la seule organisation bureaucratique de la charité légale, et voulant associer à l’assistance officielle de l’état l’initiative charitable », Il fonda en 1889 l’Office central des œuvres de bienfaisance, qui compta les grands noms du paternalisme social français dans son conseil d’administration : Vogüé Georges Picot, Cheyson , etc. L’Office publia en 1904 deux grandes enquêtes : Paris charitable et prévoyant et La France charitable et prévoyante portant sur l’activité d’assistance non gouvernementale au début du siècle en France. Mais il enquêta aussi sur l’assistance privée dans l’état de New York (par Eugène Lefébure, son fils) sur l’assistance chômage en Grande Bretagne, (de Witt-Guizot), etc. Cette activité lui valut d’être élu membre de l’Académie des sciences morales et politiques en 1903, après un premier échec en 1890. Dans la Renaissance Catholique, en France, paru en 1886, il avait fait l’histoire du groupe des catholiques libéraux réunis autour de Montalembert, et prôné la fédération des forces catholiques, face à la République laïque. Il renouvela cet appel en 1896, dans la recherche de l’idéal. En 1905, il publia Portraits de croyants, où sont évoqués les figures de Montalembert, Auguste Cochin, et son maître de Colmar, mort évêque d’Orléans, l’abbé Guthlin. ».

Le général du Barail évoque Léon Lefébure dans ses souvenirs :

« Très expert en matières financières, M. Léon Lefébure, avec ses cheveux blonds bouclés, sa moustache blonde, sa tournure élégante, son parler doux et persuasif, ressemblait à l’ange Gabriel ; Il s’est envolé de la politique en secouant ses ailes et sans y laisser une plume, et il est devenu la séduisante incarnation de la charité chrétienne, en attachant son nom aux plus belles entreprises de la bienfaisance sociale » (----)

Charles Grad, dans son ouvrage « l ‘Alsace » dit de lui :

« …Né à Orbey, il connaît mieux que personne les besoins des populations au milieu desquelles il a été élevé et qu’il représentées dans les assemblées politiques avant d’être député de Paris. Eprouvé cruellement dans ses affections les plus chères, il vit ici pendant plusieurs mois de l ‘année dans une retraite prématurée, partagé entre le culte de sa mère et l’éducation de son fils, loin des agitations de la politique, après un brillant début dans une carrière que nous ne voulons pas croire close. Son talent, son caractère, ses aptitudes ont valu à M. Lefébure de grandes sympathies. Aussi bien ses services rendus à la chose publique, comme écrivain et comme homme d’état, ne lui permettent pas de persister dans une retraite définitive, même laborieuse et employée à des œuvres charitables et sociales. Homme d’action autant que de doctrine, nous l’avons vu aux jours de l’invasion allemande quitter son siège de la chambre des députés pour prendre les armes et enrôler ses bons Orbeyens dans les corps francs des Vosges. Aucune des questions qui préoccupent notre temps ou le pays n’est venue à l’ordre du jour sans exciter sa participation. Avec des antécédents pareils et un cœur généreux, on peut goûter un instant le calme de la solitude, mais sans se résoudre à rester isolé ou en dehors de la vie publique pour l’avenir. »


Léon LEFEBURE fut fait comte héréditaire du Vatican le 3 mars 1882. (Armes : « D’azur au chevron d’or à une rose et une étoile d’argent posées en chef et un vol d’argent en pointe »).

De son mariage avec Henriette FROMENT-MEURICE, Il eut un fils unique qui suit :

Marie, Emmanuel, Henri, Paul-Eugène LEFEBURE, Comte Lefébure, né à Paris le 27 janvier 1875, décédé à Paris en 1920. Il épousa en premières noces le 22 juin 1899 Madeleine de BOUSQUET , décédée au château de Ronfeugerai (Orne) le 27 février 1903 à l’âge de 26 ans, fille de Gaston de BOUSQUET, lieutenant de chasseurs, né à Paris le 28 mai 1852, et de Sophie-Marie-Claire POLONCEAU. Il épousa en secondes noces sa belle-sœur Cécile de BOUSQUET. Gazé lors des combats de la grande guerre, il en garda de graves séquelles et mourut prématurément à l’âge de 45 ans.


Ouvrages

  • Étude sur l'économie rurale de l'Alsace, 1869
  • Étude sur l'Allemagne nouvelle, 1872
  • Les Questions vitales, 1876
  • La Science pénitentiaire au Congrès de Stockholm, 1880
  • La Renaissance religieuse en France, vues sur l'action catholique depuis cinquante ans, 1886
  • Le Devoir social, 1890 Texte en ligne
  • L'Organisation de la charité privée en France, histoire d'une œuvre, 1900 Texte en ligne
  • Portraits de croyants au XIXe siècle : Montalembert, Auguste Cochin, François Rio, A. Guthlin, 1905

Bibliographie

  • Arthur Chuquet, Discours de M. Arthur Chuquet, à l'occasion de la mort de M. Léon Lefébure, membre libre de l'Académie, Académie des sciences morales et politiques, Firmin-Didot, Paris, 1911
  • Alphonse Kannengieser, Un Alsacien : Léon Lefébure, membre de l'Institut, fondateur de l'Office central des œuvres de bienfaisance, P. Lethielleux, Paris, 1912
  • René Stourm, Notice historique sur la vie et les travaux de M. Léon Lefébure, Académie des sciences morales et politiques, Firmin-Didot, Paris, 1915

Source

  • « Léon Lefébure » , dans Robert et Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, 1889 [détail de l’édition]



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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Léon Lefébure de Wikipédia en français (auteurs)

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