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Lutte sénégalaise
La lutte sénégalaise (ou lamb, laamb en wolof) est un sport traditionnel très populaire au Sénégal, tout particulièrement dans les régions du Sine-Saloum et de la Casamance. On le pratique aussi en Gambie.
Sport de contact, la lutte sénégalaise intègre en plus la boxe d'où l'appellation de « lutte avec frappe ». Le lutteur peut à la fois donner des coups et recourir au corps à corps pour terrasser son adversaire.
En sus de sa dimension sportive elle intègre une dimension culturelle et folklorique (bakk) qui met en œuvre au travers d’animations la tradition culturelle sénégalaise. On peut la considérer comme l'un des « gardiens du temple ».
Au départ sport amateur, la lutte sénégalaise est devenue aujourd'hui un sport professionnel qui attire de plus en plus de jeunes sportifs et le public. Les cachets de lutteurs s'élèvent à des dizaines de millions de FCFA. Les lutteurs sont regroupés en écuries et adhérent à la fédération qui est l'organe de gestion de ce sport.
Sommaire
Histoire
Traditionnellement, les premiers combats de lutte se déroulaient après la saison des pluies et opposaient les lutteurs de villages environnant dans des championnats appelés mbaapat. C’est le cas notamment dans les régions du nord, du Sine-Saloum et de la Casamance. Le vainqueur du tournoi pouvait remporter avec lui du bétail, des céréales et autres biens en jeu.
Au fil du temps et du succès, les combats deviennent de plus en plus importants, les cachets des lutteurs aussi.
De grands noms marquent l’histoire de la lutte sénégalaise : Falaye Baldé, Doubaless, Mbaye Gueye (Tigre de Fass), Manga 2 (Roi des arènes) entre autres.
Mais c’est avec l’avènement de Mouhamed Ndao (Tyson) que la lutte a pris son envol pour devenir un sport professionnel avec des cachets de millions de francs et un grand nombre de spectateurs. Aujourd’hui les combats sont de grands événements sportifs mobilisant les médias et l’attention des résidents et de la diaspora.
Rituel
Règles
Le règlement est très rigoureux et complexe. Il est appliqué par trois juges arbitres.
Un combat dure quarante-cinq minutes (45') en trois tiers temps avec des pauses de cinq minutes (5'). Le combat se termine dès qu'il y a une chute d'un des lutteurs. On considère qu'il y a chute lorsque la tête, les fesses ou le dos du lutteur touchent le sol. La victoire peut aussi être attribuée à un lutteur lorsque son adversaire ne présente plus les conditions physiques ou médicales aptes à la lutte.
Champions (ordre alphabétique)
- Arenas Zak, dit « l'Équarisseur »
- Balla Beye 1
- Balla Beye 2, l'ouragan de Pikine
- Balla Gaye 2
- Falaye Baldé
- Bombardier (Serigne Ousmane Dia)
- Robert Diouf (Mohamed Ndiaye)
- Fodé Doussouba
- Falang
- Gris Bordeaux (Ibrahima Dione)
- Lac de Guiers
- Lac de Guiers 2
- Mbaye Guèye
- Tapha Guèye
- Manga
- Mame Gorgui Ndiaye
- Doudou Baka Sarr
- Tyson (Mouhamed Ndao)
- Yékini (Yakhya Diop)
- demba thiaw diene - ousmane n'dir - talla diagne - manga 2 - abdoulaye diop
Compétitions
Les combats ont lieu tout au long de l'année, généralement le samedi ou le dimanche, notamment dans le Stade Demba Diop, mais la rencontre la plus populaire se déroule le 1er janvier au Stade Léopold Sédar Senghor de Dakar.
Philatélie
Albert Decaris a créé pour les Postes sénégalaises un timbre "Luttes africaines".
Filmographie
- (fr) (wo) Cheikh Ndiaye, L' Appel des arènes, 2005 [1]
- (fr) Paulin Soumanou Vieyra, Lamb, 1963
- (fr) Momar Thiam, La Lutte casamançaise, 1968
Bibliographie
- (fr) A. Badji, La lutte traditionnelle joola. Étude et perspectives, Dakar, INSEPS, 1982, 47 p. (Mémoire de Maîtrise STAPS)
- (fr) I. Bidiar, La lutte traditionnelle avec frappe à Dakar : quelles perspectives ?, Dakar, INSEPS, 1990, 72 p. (Mémoire de Maîtrise STAPS)
- (fr) Philippe Bordas, Au combat : les boxeurs du Kenya, les lutteurs du Sénégal, Filigranes, 1997, 20 p. (ISBN 291068234X)
- (fr) Philippe Bordas, L'Afrique à poings nus, Paris, Seuil, 2004, 352 p. (ISBN 2020556723)
- (fr) A. O. Diallo, La lutte tarditionnelle sans frappe (essai d'identification de quelques problèmes liés à son développment en milieu urbain, Dakar, INSEPS, 1986, 42 p. (Mémoire de Maîtrise STAPS)
- (fr) J. V. Faye, La lutte traditionnelle : son importance, sa signification en fonction des éthos et des habitus ethniques au Sénégal, Dakar, INSEPS, 1984, 34 p. (Mémoire de Maîtrise STAPS)
- (fr) Oussaynou Faye, « Sport, argent et politique : la lutte libre à Dakar (1800-2000) » in Momar Coumba Diop (dir.), Le Sénégal contemporain, Khartala, 2002, p. 309-339 (ISBN 2845862369)
- (fr) O. Ly, De la dépréciation de nos activités sportives traditionnelles : la lutte sénégalaise, Dakar, INSEPS, 1996, 34 p. (Mémoire de Maîtrise STAPS)
- (fr) S. Ndour, Pour une catégorisation de la lutte avec frappe, Dakar, INSEPS, 2000, 49 p. (Mémoire de Maîtrise STAPS)
- (fr) N. F. Sarr, Approche socio-culturelle de la lutte dans le "Kassa". Pour une meilleure vulgarisation de cette pratique, Dakar, INSEPS, 1987, 42 p. (Mémoire de Maîtrise STAPS)
- (fr) Moustapha Sène, La Lutte sénégalaise, Comité de participation du Sénégal au Premier Festival mondial des arts nègres, 1966
- (fr) O. Soumaré, Le dopage dans la lutte au Sénégal. Contrôle et assainissement, Dakar, INSEPS, 1980, 43 p. (Mémoire de Maîtrise STAPS)
- (fr) K. Sow, Problématique de l'enseignement de la lutte traditionnelle dans les établissements publics moyens et secondaires de Dakar : état de la question et perspectives, Dakar, INSEPS, 1994, 99 p. (Mémoire de Maîtrise STAPS)
Voir aussi
Liens externes
- (en) Senegalese traditional wrestling - Reportage avec photos en noir et blanc
- (fr) « L'Afrique à poings nus : boxe anglaise au Kenya et lutte sénégalaise s'affrontent » - Présentation du livre de Philippe Bordas, 2004
- (fr) « Tout savoir sur la lutte sénégalaise » - Sur Afrik.com
- (fr) « Lutte avec frappe. L’actualité de la lutte sénégalaise traditionnelle avec frappe » - Article de Lutte Magazine
- (fr) La lutte sénégalaise - Sur au-senegal.com
- (fr) « La lutte sénégalaise » - Sur le site de l'INA, un extrait de 2' 14 sur les 7' 28 d'un reportage réalisé pour l'émission télévisée Les Coulisses de l'Exploit et diffusé par l'ORTF le 15 avril 1964 ; on y voit notamment Robert Diouf
- (fr) « Yékini, la légende vivante de la lutte sénégalaise. Le lutteur invaincu depuis neuf ans » - Interview réalisée par David Cadasse le 17 février 2006
- (fr) « Gris Bordeaux contre Bombardier le 22 juillet au stade Demba Diop : 95 millions aux deux lutteurs et 155 millions pour l'organisation » - Article Wal Fadjri, 19 mai 2007
- (fr) « Bilan de lutte 2006/2007. Un cocktail de lauriers, de couleurs, de sons et de ... sous » - Article Le Soleil
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