- Louis Emond (ecrivain, 1969)
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Louis Émond (écrivain, 1969)
Pour les articles homonymes, voir Louis Émond.Louis Émond, né le 9 novembre 1969 à Lévis, est un écrivain québécois.
Sommaire
Biographie
Louis Émond fait son Baccalauréat International au Petit Séminaire de Québec où il bénéficie de l’enseignement de Monique Ségal et d’Albert Dallard. Il découvre alors Noam Chomsky et rédige une thèse sur la satire sociale dans Les demis-civilisés, roman de Jean-Charles Harvey longtemps mis à l’index. Admis au programme Honours, faculté de physique, de l’Université McGill, il se désintéresse rapidement de ses cours et fréquente plutôt les bibliothèques où il lit en cascade les œuvres de Nietzsche, de Kundera et de Mallarmé. Étudiant brièvement les sciences politiques et l’histoire de l’art à l’Université de Montréal, il intègre ensuite le programme de littérature à l’Université Laval.
Après une année, il délaisse la vie universitaire, qu’il dit trop aisée, pour se consacrer à l’écriture de son premier roman, Le manuscrit, à l’âge de vingt ans. Il sera publié 12 années plus tard, après que l’auteur a occupé de nombreux boulots de fortune, subit deux procès, passé une nuit en prison pour désordre public et essuyé plus de 200 refus d’éditeurs. Soudain, et suite au commentaire du respecté critique de La Presse, Réginald Martel, qui écrit: «Notre littérature nationale a besoin de son immense talent», il s’attire l’attention des médias, qui le comparent à Hubert Aquin et voient dans son ton libertin l’esprit de Denis Diderot. C'est ainsi que Hoc et «mon personnage» font leur entrée dans la littérature. Il obtient bientôt deux bourses du Conseil des arts du Canada. Toutefois, au besognage médiatique il préfère l’isolement et, l’occasion se présentant, il quitte le pays afin de séjourner en Asie du Sud-Est pendant deux ans. À son retour, il offre son deuxième roman, Le conte, texte méditatif, à l’éditeur et prolifique auteur Victor-Lévy Beaulieu, qui en fait son coup de cœur - y retrouvant à la fois Yves Thériault et Maurice Blanchot - au point qu’il rachète les droits du premier roman et le publie de nouveau.
Citations
Le manuscrit :
- ... cela aurait pu être n'importe où dans le monde parce que, en réalité, il s'agissait toujours du même lieu abstrait, dessiné autour de nous. (III, V)
- Aujourd'hui, avec un peu plus de lucidité, je n'ai pas envie d'oublier. Le manuscrit fait partie de moi. Mon personnage conserve cette vie même qui se continue. Ce dont je me souviens maintenant, c'est surtout de cette histoire, de ce qu'elle est devenue, de ce que vous avez lu. (Épilogue)
Le conte :
- D’abord, on estima prématurée cette fin survenue sans prévenir, mais à mesure que la nouvelle se répandit, certains considérèrent qu’elle aurait pu frapper bien avant, la mort. (L)
Les carnets du Conte :
- Rédiger ce conte équivalait à baliser mon chemin. À son commencement, j'ai aspiré à des points de repère ultimes, à un genre de sacré dans l'ordre temporel. J'ai trouvé la vie, l'amour et la mort.
- Qu'a-t-on devant soi lorsque l'on entreprend de recommencer à zéro? C'est là emprunter un chemin ardu, parfois impitoyable, où les réponses ne se trouvent ni ne s'admettent aisément.
Œuvres
En marge des courants littéraires, les romans de Louis Émond s’enchaînent selon une logique intime. Ils appartiennent à un cycle, intitulé Le scripte, qui se déroule dans une géographie abstraite peuplée de personnages tenant plus du fantasme que de la génétique et qui se recoupent d’une œuvre à l’autre. Ces derniers se définissent surtout par rapport à «mon personnage», double du narrateur, y compris Hoc, qui est un reflet déformé, presque un négatif, de «mon personnage».
- Son premier roman, Le manuscrit (2002), est le point de départ d’une réflexion sur la condition humaine qui s’amorce par l’anéantissement des idéaux : «j’ai longtemps cru qu’il me fallait recommencer, tout recommencer», dit le narrateur. C’est l’histoire d'un homme cherchant à rester objectif devant le sujet qui le préoccupe, sa propre déroute, mais il perd peu à peu le sang-froid, l’objectivité, la distance qu’il a instaurés.
- Son roman suivant, Le conte (2005), relate une promenade dans la neige qui prend rapidement la forme d’un road trip intérieur. La métaphore de la mise au monde sert à explorer le bouleversement qui sème le doute et donne lieu au questionnement. L’auteur y aborde l’idée d’une «quête profane de ce qui pourrait ressembler au sacré».
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