- Louis Bresson
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Louis Bresson
Louis Bresson (né à Ribes le 28 décembre 1896, mort en février 1983) est un sculpteur français.
Biographie
Fils de paysan, il est destiné à reprendre le travail des vignes et des terres familiales. Il en sera pourtant autrement : il deviendra sculpteur.
If fut élève de Sallé et a exposé des bustes au Salon des Artistes Français ; il obtient la mention honorable en 1935[1].
Il a été scolarisé à l’école publique des garçons, là où est située l'actuelle mairie (l’école publique des filles était au Mas). Son instituteur, Monsieur Favier, fut aussi un maître envers lequel il vouait en effet une grande admiration. Ses neveux et nièces étaient à l’école des sœurs, dirigée par l’abbé Etienne, dans l’actuelle maison des associations (maison qui avait été donnée à l’abbé Étienne). Il travaillait la terre avec son père, qui le considérait comme un rêveur.
Il obtient son Certificat d'Études à l'âge de 11 ans 1/2 et travaille à la ferme familiale jusqu'en 1916.
Il part alors à la guerre et reste 21 mois au front : il est alors en contact avec de nombreux monuments publics.
Démobilisé, il rentre au pays et sculpte directement dans la pierre avec des ciseaux de maçon. Ses plus anciennes œuvres conservées sont deux bustes en grès réalisés en 1922-1923. Sculptés directement à l’échelle, sans modèle, ils représentent un homme et une femme, ainsi que son célèbre "Poilu" grandeur nature en 1925.
Il a dû se débrouiller pour charrier la pierre choisie pour sculpter le poilu, les voisins l’ont aidé à sortir la pierre de grès du ruisseau du Suel, et elle dû être coupée en deux car trop lourde : il lui fallu alors ériger le poilu en deux parties. Il l’a sculpté avec le modèle d'un voisin en tenue de soldat. Il sculptait pendant que les travailleurs des champs faisaient la sieste : il n’était pas concevable qu’il fasse de la sculpture pendant les heures de travail de la terre. À l’époque, dans le village, il ne fallait pas parler d’un sculpteur, notamment de femmes nues. Il se parlait de Louis Bresson uniquement par la sculpture du poilu.
Il rencontre ensuite en 1926 G. Dintrat, sculpteur à Valence, et se perfectionnera auprès de lui pendant 3 années. Pendant les années qu’il passe au service de Dintrat, L. Bresson se forme aux techniques de la sculpture, apprenant notamment à travailler à partir de modèle de plâtre : cette technique consiste à réaliser une statue de plâtre qu’il est possible de retoucher jusqu’à la perfection, ce qui n’est pas le cas du matériaux définitif. C’est ensuite à partir de ce modèle que l’artiste réalise son œuvre en pierre, reportant les dimensions recherchées à l’aide d’une multitude de points de mesures et d’un compas. Après quelques temps à Valence, G. Dintrat emmène L. Bresson à Paris. Il y connaîtra des hauts et des bas.
Il décide finalement de quitter l’atelier de Gaston Dintrat en 1932 pour entrer au service d’André Del Debbio chez qui il demeure deux années, travaillant à diverses œuvres de commande dans l’ombre du maître.
Il suit des cours du soir de dessin et de modelage à Montparnasse et à l'Académie de la grande Chaumière.
Il s’éloigne alors totalement de ses œuvres d’autodidacte, ne travaillant plus le grès cévenol au fil d’une inspiration libre, mais le plâtre et le marbre pour reproduire des portraits fidèles.
En 1934, il a son premier atelier au 7 ter rue Antoine Bourdellet et il expose dans des salons.
Il déménage en 1936 pour s’installer dans un local vaste et bien éclairé au 14 avenue du Maine - 75015 Paris, et qu’il ne quittera plus jusqu’à sa mort en février 1983.
L. Bresson y a réalisé au moins 170 œuvres, dont les études et les modèles en plâtre ont presque tous été conservés, et sont aujourd’hui regroupés à Ribes.
L’après guerre n’est plus à la sculpture de commande, et L. Bresson peine alors à trouver des clients souhaitant faire réaliser leur buste. Pour vivre, il doit travailler comme décorateur de façades et de plateaux de cinéma tout en conduisant en parallèle son œuvre de sculpteur.
Il n’a pas d’attraction pour les salons mondains, il se présente comme un « paysan -sculpteur », fier de ses origines rurales. Bien que reconnu par ses pairs (plusieurs de ses œuvres sont primées dans différentes expositions), les mécènes boudent cet artiste passant ses étés dans son mas natal ardéchois de Ribette, plus que dans les stations à la mode. Son oeuvre est cependant récompensée par des médailles de bronze et d'argent, ainsi que par le prix "Arthur Leduc" au Salon des Artistes (médaille de bronze en 1966 et d'argent en 1967), exposition d'art qui se tient annuellement à Paris depuis 1881. En 1966 également, le prix "Hairon" de "l'Association des artistes" ou "Fondation Taylor". Médaille d'Honneur en Argent de la Société d'encouragement "Pax et Labor" en 1970.
Il est l'auteur d'une centaine de statues de toutes dimensions, dont une statue "Libération" acquise par l'État (1979) et actuellement dans un square à Thouars (Deux-Sèvres), et les quatre Cariatides ornant le fronton du restaurant "Ledoyen" face à la Place de la Concorde à Paris.
L’œuvre de Louis Bresson se compose principalement de deux volets : d’une part les sculptures de commandes et les études qu’il cherche à vendre (bustes avant tout), et de l’autre, les créations libres. Ces dernières sont inspirées par des thèmes récurrents qui traversent toute sa carrière :
- l’Antiquité et la mythologie grécquo-latine : (Les Muses, Cérès, etc.) ;
- les thèmes chrétiens (Vierge, Christ, saint Paul, saint Christophe, le Jugement Dernier, etc.) ;
- la féminité (Brigitte Bardot, danseuses, allégorie de la Libération, Marianne, etc.), ces œuvres rejoignant souvent les sujets d’inspiration antique.
Il est curieux de constater que, malgré ses origines rurales, à aucun moment, sauf lorsqu’il réalise l’étude de médaillons consacrés aux travaux des champs, Louis Bresson ne s’inspire de thèmes naturels, végétaux ou campagnards. Et encore, même ses médaillons agraires témoignent d’une approche strictement figurative de la campagne dans laquelle son expérience du monde rural ne transparaît pas.
Ecrivain à ses heures, il a fait une critique de l'art contemporain et écrit divers poèmes. Un petit essai philosophique "Vers l'Arbre de Vie" en 1972, un roman genre fiction "Six mois en OVNI" en 1974, et enfin en 1976 un recueil de poèmes "Les Rêveries d'un Paysan-Sculpteur".
Si la nature et le monde rural transparaissent peu dans les œuvres sculptées de Louis Bresson, ce n’est pas le cas dans ses poésies. Plusieurs poèmes sont directement inspirés de ses origines paysannes (Le Vin, L’arbre, Les cigales). La sculpture a aussi été pour lui une source d’inspiration poétique, magnifiant "La statue", ou s’interrogeant sous forme de monologue sur son geste dans "La prière du sculpteur".
Il décède en février 1983 et a été inhumé dans le petit cimetière de Ribes.
Sources : panneaux d'exposition réalisés par la Communauté des Communes du Pays Beaume Drobie, éléments communiqués par la famille de Louis Bresson, et informations relevées sur divers sites Internet.
Notes et références
- ↑ Bénézit (édition 1997)
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