- Animal Liberation Front
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Front de libération des animaux
Le Front de libération des animaux, ou Animal Liberation Front (ALF) est un terme utilisé de façon internationale par les activistes des droits des animaux, qui engagent des actions illégales et directes, dont certaines sont considérées comme étant terroristes[1].
Sommaire
Origines
Dans les années 1970 se forment des mouvements de protestation contre la souffrance animale, comme la Hunt Saboteurs Association (H.S.A.), créée en 1964, menant des actions contre la chasse[2]. Parmi ses membres, certains décident de créer un nouveau groupe: Band of Mercy en 1972 (le nom vient d'un groupe anti-esclavagiste du 19e siècle issu de la RSPCA). Ce nouveau groupe adopta une approche moins légale et décida d'entreprendre des actions directes contre les chasseurs.
Le groupe commença à avoir du succès et ils décidèrent donc d'entreprendre de nouvelles campagnes. Ainsi en 1973, des actions sont menées contre des laboratoires de vivisection. En 1974, la Band of Mercy entreprit des actions contre les éleveurs de poulets et l'industrie des armes comme en juillet 1974 où une boutique d'arme est endommagée à Marlborough.
En 1976, après plusieurs années d'actions, la Band of Mercy trouva le nom de leur groupe inapproprié et décida de changer pour un nom qui "hante les agresseurs des animaux" et symbolise leur idéologie, c'est ainsi que fut choisi le nom de Animal Liberation Front (A.L.F.)[3].
Structure
L'A.L.F. n'est pas une organisation qui possède un leader, elle est plutôt une résistance derrière laquelle chaque activiste peut se ranger. Cela est du au faite que certaines des actions entreprises peuvent être hors la loi, les activistes travaillent donc de façon anonyme, que ce soit en petits groupes ou individuellement, et n'ont pas d'organisation centralisée. Toute personne qui mène une action contre l'abus envers des animaux, en libérant des animaux ou en causant des dégâts contre des entreprises qui les exploitent peut revendiquer son action au nom de l'A.L.F.. Les activistes de l'A.L.F. utilisent essentiellement Internet pour diffuser leur messages contre la cruauté envers les animaux, par exemple les rapports des actions directes de l'A.L.F. sont publiées sur cette page direcaction.info.
Depuis 2008, l'A.L.F. se fait très présente, on compte une action directe perpétrée dans le monde par jour. En 2008, 22 actions ont été commises en France et 70 actions aux USA. La plus forte hausse, pour ne pas dire l'apparition de l'A.L.F., est au Mexique avec plus de 150 actions directes recensées contre quasiment aucune action en 2007[4], les activistes s'en prennent même à la police qu'ils accusent de commettre des maltraitance envers des animaux.[5] Les activistes présents au Mexique ont nommé leur mouvement F.L.A.M.A (Frente de Liberación Animal-Mexico Anti-especista) c'est-à-dire le Front de Liberation Animale Anti-spéciste. L'E.L.F. est aussi présente dans ce pays depuis quelque peu[6].
Objectif
Le but de l'ALF à court terme est de sauver le plus d'animaux possible et d'interrompre directement la pratique d'abus en tout genre sur les animaux. Leur but à long terme est d'abolir la souffrance des animaux en obligeant les entreprises qui les torturent à mettre la clé sous la porte [7]. L'A.L.F. Déclare: «Nous nous battons jusqu'à ce que chaque cage soit vide, pas jusqu'à ce que chaque cage soit confortable.»
Actions Directes
Le but pour l'ALF est de systématiquement remettre en cause la position le traitement dans la société. L'ALF se considère comme révolutionnaire car elle brise la notion de propriété privé envers un autre être vivant. David Barbarash, ancien activiste de l'ALF devenu une sorte de porte-parole, résume ainsi cette question:
« Sur le plan philosophique nous sommes très dangereux. Une partie du danger est que nous n'accordons aucune attention à l'illusion que la propriété a plus de valeur que la vie. Nous mettons en lumière cette priorité folle et le système ne survivra pas à cela. » [8].
Pour pouvoir revendiquer une action au nom de l'ALF, certains principes doivent être respectés:
Les actions de l'ALF sont variées. On peut prendre comme exemple l'action de sabotage en 1984 dans l'université nord-américaine de Pennsylvanie pratiquant des tests sur les crânes de primates, leur insérant des machines dans la tête pour fracturer le crâne. Le laboratoire dut par la suite fermer après la diffusion de 60 heures de documentaires vidéos de l'ALF montrant ces pratiques (images reprises dans le film L'armée des douze singes). Ou encore, en 1987, l'incendie de 20 voitures de l'université de Californie, faisant plus de 5 millions de dollars de dégâts.
Plus couramment, l'ALF libère les animaux. Le rapport faisant la liste des actions de l'ALF (disponible sur cette page pour l'année 2004) fait une liste des 17 262 animaux libérés. On considère qu'il y a entre 2 000 et 6 000 militants de l'ALF en Grande-Bretagne, et le nombre de personnes mises en prison pour appartenance à l'ALF est allé jusqu'à 600.
Malgré le rejet affiché de violence envers "les animaux humains et non-humains", certaines actions d'intimidation ont pu déraper. Ainsi en décembre 2006, Donald Currie, membre de l’ALF, fut condamné à 12 ans de prison et surveillance à vie pour avoir déposé une bombe artisanale devant la porte de la maison d’un homme d’affaire ayant des liens avec le Huntingdon Life Sciences[10], une entreprise anglaise spécialisé sur les l'expérimentation animale. Lorsque David Blenkinsop et deux autres membres de l’ALF attaquèrent le directeur du Huntingdon Life Sciences, Brian Cass, avec des pioches en février 2001 – une attaque suffisamment grave pour que Tom Hobbs détective inspecteur en chef de la police de Cambridgeshire remarque « ce n’est que par chance que nous n’enquêtons pas sur un meurtre »[11] -- Ronnie déclara : « Il s’en est tiré de peu. Je n’ai aucune estime pour lui. » [12]
L'une des actions directes de l'ALF la plus médiatisée fut surement le raid sur l'Université de Californie à Riverside le 21 avril 1985. Ce jour-là, plusieurs activistes entrèrent dans les laboratoires de l'université après avoir désactivé les systèmes de sécurité et libérèrent 467 animaux (souris, opossums, pigeons, lapins, rats) ainsi qu'un petit macaque âgé de cinq semaines, nommé Britches par les chercheurs[13] et détruisirent par la même occasion du matériel utilisé par les chercheurs faisant ainsi monter les dommages à 700 000$. Britches fut retrouvé seul dans une cage avec les yeux cousus et un sonar implanté sur le crâne. Le singe qui souffrait de troubles convulsifs fut soigné en Utah puis ensuite emmené dans une réserve au Mexique où il fut recueilli par une mère adoptive. Les activistes de l'ALF envoyèrent une vidéo de l'opération à la PETA qui réalisa un film du raid appelé "Britches".
Philosophie
Pour justifier son combat, l'A.L.F. s'appuie sur les nombreux courants philosophiques qui rejettent l'exploitation animale (voir les références philosophiques de l'article végétarisme)
Statut juridique
L'A.L.F. est considérée par le Département de la Sécurité intérieure des États-Unis comme menace terroriste depuis janvier 2005. L'ALF et L'ELF sont les principaux mouvements "éco-terroristes", qui constituent "la première menace terroriste intérieure" selon le FBI.
« Dans les dernières années, le Front de libération des animaux (ALF) - un mouvement extrémiste de défense des droits des animaux - est devenu l'un des éléments terroristes les plus actifs aux États-Unis. »— "Threat of Terrorism to the United States" 10 Mai 2001, FBI
En France, les incriminations sont "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste".
Néanmoins tous ce qui est affirmé précédemment on ne retrouve pas l'ALF dans les deux principales listes d'organisations terroristes : Organisations considérées comme terroristes par le Département d'État des États-Unis d'Amérique et l' Organisations considérées comme terroristes par le Conseil de l'Union européenne.
Références
- ↑ (en)Douze mois de terreur de l'ALF, Animal Liberation Front
- ↑ HSA History
- ↑ 30 Years of Action 30 ans d'action direct (from No Compromise Issue 18)
- ↑ DIARY OF ACTIONS
- ↑ 06 Mars 2009
- ↑ 31 janvier 2009
- ↑ (fr)Règles de conduite de L'ALF (français)
- ↑ Best, Steven (ed), Terrorists or Freedom Fighters?, Lantern Books, 2004
- ↑ Règles de conduite de L'ALF (francais)
- ↑ Addley, Esther. "Animal Liberation Front bomber jailed for 12 years", The Guardian, 8 décembre 2006.
- ↑ Goodwin, Jo-Ann. "The Animals of Hatred", The Daily Mail, 15 octobre 2003.
- ↑ "From Push to Shove", Southern Poverty Law Center, undated, retrieved 2 octobre 2006.
- ↑ http://en.wikipedia.org/wiki/Britches_(monkey)
Voir aussi
Liens internes
- Bien-être animal
- Earth Liberation Front
- Droits des animaux
- Antispécisme
- Expérimentation animale
- Déclaration universelle des droits de l’animal
- Ligue française contre la vivisection
- Liste des actions revendiquées par l'ALF en France
- Liste des conventions internationales relatives à la protection de l'animal
- Végétarisme
- Action directe (théorie politique)
- Éco-terrorisme
Liens externes
(fr)
- Vegan Revolution, Vegan Revolution (Révolution végétalienne)
- Mouvement de libération des animaux: des nouvelles du Front, www.terrorisme.net, 17/01/07.
(en)
- Animal Liberation Front website - Global website
- Animal Liberation Front Press Office website - US
- Animal Liberation Front Supporters Group
- www.fbi.gov:Search:Single Issue Terrorists/Domestic Terrorists: Animal Liberation Front
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