- Limites d'Atterberg
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En géotechnique, les limites d’Atterberg définissent à la fois un indicateur qualifiant la plasticité d’un sol, mais aussi l’essai qui permet de définir ces indicateurs. Cet essai a été établi par l’agronome suédois Atterberg.
La teneur en eau d’un sol peut en effet beaucoup varier au cours des opérations de terrassements.
Pour la fraction fine (graviers exclus), la cohésion tient à la présence d'eau : parfaitement sec, le matériau serait pulvérulent. Au-dessus d'une certaine teneur (limite de plasticité), on peut le pétrir en forme de boudin, de boulette ou de fil. Pour une teneur plus forte (limite de liquidité), il forme un liquide, visqueux, qui ne conserve pas la forme qu'on lui a donnée. La détermination, soigneusement normalisée, de ces deux teneurs caractéristiques appelées limites d'Atterberg, est un élément important d'identification, et permet déjà de prévoir certaines propriétés.
Sommaire
Consistance d’un sol
La consistance d'un sol fin ou cohérent peut être appréciée par un essai de résistance mécanique (essai de rupture en compression simple, essai de poinçonnement ou de pénétration). Cette consistance varie considérablement avec la teneur en eau du sol. En faisant décroître progressivement la teneur en eau d'un échantillon de sol on constate que le sol passe successivement par plusieurs états:
- Etat liquide à teneur en eau élevée.
Le sol se comporte comme un liquide. Sa résistance au cisaillement est nulle et il se répand lorsqu'on le déverse. Les grains du sol sont pratiquement séparés par I'eau;
- Etat plastique :
Le sol est stable naturellement mais, dès qu'un effort lui est appliqué, il est le siège de déformations importantes, en grande partie non réversibles sans variation notable de volume et sans apparition de fissures. Par trituration il perd sa consistance.
Certains sols, dits thixotropes, ont la propriété de récupérer avec le temps une partie de leur résistance;
- Etat solide :
Le sol a le comportement d'un solide, l'application d'un effort n'entraîne que de faibles déformations. Le passage à l'état solide s'effectue au départ avec réduction du volume ou retrait, puis à volume constant donc sans retrait
Indicateurs
Limite de liquidité
La limite de liquidité (wl) caractérise la transition entre un état plastique et un état liquide. C'est la teneur en eau pondérale, exprimée en pourcentage, au-dessus de laquelle le sol s'écoule comme un liquide visqueux sous l'influence de son propre poids.
Formule de la teneur en eau pondérale: Masse d'eau (g)/Masse de sol sec (g)
Limite de plasticité
La limite de plasticité (wp) caractérise la transition entre un état solide et un état plastique. Cette limite indique la teneur en eau pondérale, en pourcentage, maximale pour travailler un sol et éviter la compaction. En dessous de cette limite, le sol est friable ou facilement travaillable d'un point de vue agronomique.
Indice de liquidité
Il = (W-Wp) / (Ip)
Indice de densité
Id = (emax - e) / (emax - emini)
Indice de plasticité
ll mesure l'étendue de la plage de teneur en eau dans laquelle le sol se trouve à l'état plastique, Ip = wl – wp
Suivant la valeur de leur indice de plasticité. Les sols peuvent se classer comme suit :
Indice de plasticité Degré de plasticité 0 < Ip < 5 Non plastique (l’essai perd sa signification dans cette zone de valeurs)
5 < Ip < 15 Moyennement plastique 15 < Ip < 40 Plastique Ip > 40 Très plastique La plasticité est une propriété caractéristique des éléments très fins ou argileux du sol, en relation avec l'existence de couches d'eau adsorbée avec ou sans électrolytes dissociés. On conçoit donc que les limites d'Atterberg et l'indice de plasticité d'un sol varient non seulement avec l'importance de sa fraction argileuse mais également avec la nature des minéraux argileux et des cations adsorbés. À titre d'exemple, les valeurs les plus fortes de cet indice sont obtenues avec les montmorillonites et plus particulièrement celles chargées du cation sodium (Na+).
Indice de consistance
Il s’agit d’un indicateur dérivé : Ic = (wl - w) / Ip ,où w=w normale de l'échantillon
Mode opératoire de l’essai
L’essai s’effectue sur le mortier du sol (fraction inférieure à 400 mm).
Limite de liquidité : Le sol est mélangé à une quantité d'eau. La pâte obtenue est placée dans une coupelle de 100 mm de diamètre environ. On trace sur la pâte lissée une rainure normalisée avec un outil spécial. A l'aide d'une came, on fait subir une série de chocs à la coupelle. On observe en fin d'expérience le contact des deux lèvres de la rainure. La limite de liquidité est la teneur en eau en % qui correspond à une fermeture en 25 chocs.
Limite de plasticité : On mélange l'échantillon avec des quantités variables d'eau; on façonne avec la pâte un rouleau de 6 mm de diamètre pour une centaine de mm de longueur. Puis on atteint 3mm de diamètre en le roulant (souvent avec les doigts), après 5 à 10 aller-retour maximum. La limite de plasticité est la teneur en eau en % du rouleau qui se fissure et se brise lorsqu'il atteint un diamètre de 3 mm.La précision de l’essai est de l’ordre du demi-point de teneur en eau pour la détermination de la limite de liquidité et du point de teneur en eau pour la détermination de la limite de plasticité.
Normes
En France
- NF P94-051 Limite de liquidité à la coupelle
- NF P94-051 Limite de Plasticité au rouleau
- NF P94-052.1 Limite de liquidité au cône de pénétration
- NF P94-060.1 Limite de Retrait volumique
- NF P94-060.2 Limite de Retrait linéaire
En Europe, dans le cadre de l’Eurocode 7 « Géotechnique », les spécifications techniques de l’essai des limites d’Atterberg ont été normalisées sous le numéro de code XP CEN/ISO/TS 17892-12
Voir aussi
Liens internes
Mécanique des roches - Géotechnique - Sol (géotechnique)
Liens externes
- Descriptif de l’essai
- Mécanique des sols (université de Picardie)
- Normes sur les essais de sols
- Consistance du sol (fao.org)
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