- Lexique des sports de combat
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Dans le milieu des arts de combat et des sports de combat, plus précisément dans la communauté des pratiquants et des entraîneurs existe une façon propre de s’exprimer et de communiquer « techniquement ». Ce « parler » spécifique permet de mieux comprendre ce qu’on fait, et chaque action à ses propres mots et expressions. Ce langage est quelquefois commun à de nombreux sports de combat ou emprunté à d’autres activités.
Termes centraux et expressions majeures
On peut classer le langage des pratiques de combat dans différentes rubriques :
- Les compartiments de jeu et phases de jeu (attaque, défense, contre-offensive) ;
- Les secteurs d’activité : analyse du jeu adverse, intentions de jeu, planification du jeu, organisation du jeu, gestion de l’opposition, conduite des actions (pilotage/contrôle), régulation du plan tactique, etc. ;
- Les tâches et sous-tâches de match (actions et opérations de match) : défendre, riposter, attaquer, contrer, imposer son jeu, s'adapter à l'opposant, utiliser l'activité adverse…
Termes et expressions des sports de combat
- Aller à la guerre : aussi « aller au combat ». Expression qui signifie qu’un combattant défend ses chances en donnant tout ce qu’il a et très souvent avec rage. Cette façon de dire, qui peu paraître violente, n’a rien de péjoratif car il faut se rendre à la réalité, pour avoir des chances de remporter un combat il faut être très entreprenant. « Aller au combat » c’est choisir un mode opératoire différent de celui d’une boxe calculée et bien gérée. Et certains combattants, sous la pression adverse ou de l’entourage, tombent dans le piège de cette façon de faire.
- Aller au tapis : expression de compétition qui signifie « se faire assommer » par un coup et donc « se faire envoyer à terre ». Voir aussi voyage au tapis.
- Allonge : relatif à la longueur des segments d’un combattant. Un combattant de par sa morphologie rectiligne (filiforme) dispose très souvent d’une envergure supérieure aux normes habituelles, ce qui va poser un problème d’organisation à son adversaire – notamment pour se rendre au corps à corps. On dit quelquefois dans le jargon pugilistique que ces boxeurs à grande envergure ont des « tentacules » en guise de bras.
- Appât : moyen mis en place pour utiliser la réaction adverse à son avantage. Il consiste à présenter une cible corporelle découverte à l’adversaire afin de tirer parti de l’offensive adverse (notion de sacrifice de cible). Ce procédé tactique appartient à la catégorie des pièges. Certains combattants vont jusqu’à simuler des comportements d’athlètes « en difficulté ». Par exemple : faire croire à une fatigue (ou à un « demi-K.O ») en se couchant sur les cordes pour décocher un contre. Ce type d’attitude relève d’un manque d’esprit sportif. On traite cet athlète de « vicelard » et le différencie d’un combattant honnête et usant d’intelligence tactique. Voir aussi : invitation (invite), piège et tromperie.
- Arrêt (coup d’…) : aussi « stoppage ». Coup porté sur avancé adverse ou sur déclenchement d’attaque adverse, le plus souvent dans l’axe direct, dans le but :
- 1. De limiter la progression adverse (notion de « mise en butée »). Ex. : porter un lead long afin de stopper net la progression adverse ;
- 2. D’annihiler l’attaque adverse dès son déclenchement (notion de neutralisation de l’action adverse). Ex. : porter un lead long dans le déclenchement d’un jab adverse. Ici, nous sommes proche de la notion de contre, mais à la différence, le coup d’arrêt est destiné à neutraliser l’action adverse et non à percuter violemment l’opposant.
- Le plus souvent, l’arrêt est un coup « lourd » et profond qui a suffisamment de puissance pour mettre en fin de course le déplacement adverse (phénomène dit de « mise en butoir ». Il est porté le bras tendu en passant l’épaule et la hanche ce qui lui donne de la puissance. Par conséquent, un coup « sec » n’est pas toujours suffisant pour stopper l’inertie adverse. En boxe éducative ou boxe assaut, la puissance de frappe étant prohibée, ainsi la réalisation du coup d’arrêt nécessite un savant dosage de l’inertie du poing. Ainsi, il est réalisé le plus souvent en tendant le bras, coude verrouillé en fin de course.
- Atout : se présente comme le point fort d’un athlète ; c’est-à-dire son caractère dominant ou sa qualité majeure. Exemple : coup d’œil exceptionnel, grande vaillance, vitesse de réaction hors du commun. Certains boxeurs savent utiliser leurs « atouts » pour élaborer leur propre façon de boxer. Ex. : une forte puissance musculaire du tronc notamment dans les crochets peut inviter un athlète à miser sur ce point fort là pour construire son propre jeu. D’ailleurs, on dit, souvent pour un grand champion, que sa qualité exceptionnelle en fait sa propre « marque de fabrique » et laisse souvent une empreinte à vie dans la mémoire collective.
- Attaque : mouvement offensif destiné à atteindre des cibles adverses. On distingue plusieurs formes d’attaque :
- simple, faite d’un mouvement unique,
- doublée ou renouvelée (redoublement du même mouvement),
- indirecte : différée, composée (comprenant appel, feinte, provocation, etc.), progressive (organisée autour de différentes actions pour s’approcher de la cible),
- cachée (masquée),
- en « aveugle »,
- sur préparation, lancée alors que l’adversaire a entrepris une préparation d’attaque. Il s’agit ici plus précisément d’un coup d’arrêt voire d’un coup de contre.
- Attaque différée : se dit d’une attaque déclenchée en décalage temporel par rapport au signal initial. Elle se présente comme une « amorce » d’attaque afin de réaliser une action volontairement retardée. Elle a pour effet d’induire en erreur l’opposant qui s’empresse de défendre lors du signal initial et qui n’est plus disponible lors de l’attaque réelle. À l’encontre d’une feinte qui est de nature stratégique très proche, l’attaque différée est seulement basée sur la notion de décalage temporel. Ex. : préparer un direct du bras arrière et l’envoyer un peu plus tard lorsque l’opposant a achevé sa défense. Voir aussi feinte, simulation et tromperie.
- Attaque directe : offensive portée par un seul mouvement. Les pratiquants débutants utilisent habituellement ce mode d’action très « lisible », ce qui peut, face à des combattants expérimentés, leur occasionner des contres.
- Attaque en aveugle : se dit d’une offensive portée sans vision réelle de la cible. Ex. : porter un drop au corps à corps après avoir abaissé son centre de gravité.
- Attentiste : en boxe, se dit d’un combattant qui laisse l’initiative à l’adversaire pour en tirer profit. Certains boxeurs sont spécialisés dans ce type de boxe dite « en attente » et leurs actions interviennent lors de l’activité adverse ou juste après. Dans ce style de boxe, on recense trois activités principales : le coup d’arrêt, le contre ou la riposte. Ex. : « faire le centre du ring » et attendre que l’adversaire s’approche pour le cueillir en coup de poing dans l’axe direct.
- Attitude de combat : désigne deux notions principales. D'abord la façon de se tenir en situation d'opposition (Façon d’être positionné, de se tenir, de s’orienter, d’être protégé ou en garde, etc., dans le combat - posture, garde, positionnement...) et d'autre part, la façon de se comporter en termes de comportement d'opposition (style utilisé, stratégie globale employée...). Ex. : on recense différentes attitudes de combat en boxe : garde de trois-quarts de face, garde de profil, garde en crouch (ramassée), garde basse, garde le poids sur jambe avant, garde le poids sur jambe arrière, garde en appuis très écartés, etc. Quelquefois, la position du corps peut indiquer les intentions d’un combattant à l’égard de son adversaire. Ex. : une attitude de profil peut être le signe d’un travail d’esquive et riposte du bras avant ainsi de coups de contre. Voir aussi appuis, empattement et garde.
- Axe direct d’affrontement : aussi ligne d’attaque. Se présente comme la ligne imaginaire reliant deux protagonistes sur laquelle la grande majorité des actions se déroule. C’est donc le chemin le plus utilisé mais certains athlètes savent utiliser d’autres axes pour passer à l’offensive. Ex. : trajectoires obliques (diagonales), pas de côté, etc. On parle également de « couloir d’affrontement » pour désigner le chemin sur lequel se situent les appuis des deux protagonistes.
- Couper la route à l’adversaire : c’est empêcher l'adversaire de s'échapper par une « porte » latérale.
- Contrer l’adversaire : c’est attaquer dans l'attaque adverse.
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