- Les Sorcières de Salem (film)
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Les Sorcières de Salem
Les Sorcières de Salem par Walter McEwen (1892)
Données clés Titre original Les Sorcières de Salem Réalisation Raymond Rouleau Scénario Jean-Paul Sartre adapté de la pièce d'Arthur Miller The Crucible Acteurs principaux Simone Signoret (Elisabeth Proctor)
Yves Montand (John Proctor)
Mylène Demongeot (Abigail Williams)Sociétés de production Films Borderie
CICC
Pathé Cinéma
DEFAPays d’origine Allemagne
FranceGenre Drame
Film historiqueSortie 1957 Durée 145 min Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Les Sorcières de Salem est un film franco-allemand réalisé par Raymond Rouleau en 1956 et sorti en 1957. Il relate le procès en sorcellerie qui eu lieu dans cette ville de Nouvelle-Angleterre en 1692. Il est librement inspiré de la pièce éponyme du dramaturge américain Arthur Miller.
Sommaire
Synopsis
Au XVIIe siècle, dans le petit village de Salem dans le Massachusetts, pour se venger de sa maîtresse Elisabeth Proctor qui l'a renvoyée à cause de la relation adultérine qu'elle avait avec son époux, la servante Abigail Williams (personnage) se livre à la sorcellerie. Arrêtée, elle prétend être une victime et la cour de justice formée à cette occasion va alors envoyer à la potence toutes les personnes dénoncées comme sorcières par les jeunes filles qu'Abigail a eu le temps de mettre en son pouvoir...
Fiche technique
- Titre : Les Sorcières de Salem
- Titre allemand : Die Hexen von Salem
- Réalisation : Raymond Rouleau
- Scénario : Jean-Paul Sartre, adapté de la pièce d'Arthur Miller The Crucible
- Dialoguiste : Jean-Paul Sartre
- Assistants-réalisateur : Gérard Renateau, Paul Nuyttens, Ruth Fischer
- Musique : Georges Auric
- Directeurs de la photographie : Claude Renoir, Louis Stein
- Ingénieur du son : Antoine Petitjean
- Décorateur : René Moulaert
- Costumes : Lila De Nobili, Lydia Fiege
- Coiffeurs : Alex Archambault, Bernhard Katisch
- Monteuse : Marguerite Renoir
- Photographe de plateau : Roger Corbeau
- Producteur : Raymond Borderie
- Directeurs de production : Charles Borderie, Robert Bossis, Richard Brandt
- Sociétés de production : Films Borderie (France), CICC (Compagnie Industrielle et Commerciale Cinématographique, France), Pathé Cinéma (France), DEFA (Deutsche Film Aktiengesellschaft, Berlin, Allemagne)
- Pays d'origine : France, Allemagne
- Langue de tournage : français
- Format : noir et blanc — 1,33:1 — monophonique — 35 mm
- Genre : drame, film historique
- Durée : 145 minutes
- Date de sortie : 26 avril 1957 en France
Distribution
- Simone Signoret : Elisabeth Proctor
- Yves Montand : John Proctor
- Mylène Demongeot : Abigail Williams
- Alfred Adam : Thomas Putnam
- Raymond Rouleau : Danforth
- Pierre Larquey : Francis Nurse
- Jean Debucourt : révérend Paris
- Jean Gaven : Peter Corey
- Jeanne Fusier-Gir : Martha Corey
- Françoise Lugagne : Jane Putnam
- Marguerite Coutan-Lambert : Rebecca Nurse
- Aribert Grimmer : Gilles Corey (crédité sous « A. Grimmer »)
- Pascale Petit : Mary Warren
- Yves Brainville : Hale
- Michel Piccoli : James Putnam
- Alexandre Rignault : Willard
- Darling Legitimus : Tituba
- Gérard Darrieu : Ezchiel Cheever
- François Joux : un juge
- Chantal Gozzi : Fancy
- Véronique Nordey : Mercy Lewis
- Christian Férez
- Ursula Korbs
- Jean Amadou
- Jean Riveyre
- François Darbon
- Christian Lude
- Lucien Guervil
Distinctions
- 1957 : Prix de la meilleure interprétation féminine au Festival international du film de Karlovy Vary à Mylène Demongeot pour sa composition du personnage d'Abigail.
Autour du film
- Afin de ne pas porter préjudice à la nouvelle version tournée en 1996 et adaptée par Arthur Miller lui-même, l'auteur décida de suspendre les droits d'exploitation de ce premier film pour une durée indéterminée. Cela explique qu'il soit encore aujourd'hui si difficile à visionner. Cela, c'est la raison diplomatique. En réalité, Miller, ulcéré par la liaison Monroe-Montand, a bloqué le film pour nuire à l'acteur (révélé par Mylène Demongeot, le 19 août 2009, sur Europe 1)[1].
- Premiers jours de tournage des sorcières — Simone Signoret[2] : « Pour le tournage des Sorcières, c’est une armée de Français qui investit la Gasthaus[3]. Toute la maison était à nous. Nous, ça voulait dire[4] : Claude Renoir, le chef opérateur, et son équipe ; Mylène Demongeot qui reprenait au cinéma le rôle de Courcel[5] ; Alex, pour nos cheveux et nos barbes à tous, mais pas de maquilleurs : Raymond, Lila, et Renoir nous voulaient absolument crédibles en puritains du XVIIe siècle, qui ne connaissaient ni la poudre de riz ni les faux cils. […] Les éclairages se chargeaient de nous embellir quand c’était le moment. Il y eut certains matins frileux sur les bords de la Baltique. […] On était comme on était à sept heures du matin. […] Le scénario de Sartre était un scénario sartrien, complètement fidèle à la pièce de Miller. Il avait d’ailleurs été le fruit d’une longue correspondance entre Miller et Sartre pendant le temps de la préparation. Miller n’avait toujours pas de passeport. […] Sartre n’allait pas en Amérique. Ils se parlaient donc par écrit. […] La figuration noire était fournie par des étudiants africains inscrits à l’université de Leipzig. […] La figuration blanche était fournie par les citoyens de la République démocratique allemande. Elle était nombreuse : la DEFA faisait très bien les choses. […] Des séquences prévues pour Paris, en studio, furent tournées aux studios de la DEFA. C’était plus économique, mais ça prenait du temps. Des acteurs prévus pour Paris se retrouvaient tout à coup à Babelsberg, ça avait pris du temps à organiser. Mais on ne voyait pas le temps passer parce qu’on riait énormément. Ça n’est pas indécent de rire quand on est en train de tourner une tragédie. C’est en riant beaucoup à propos des mêmes choses de la vie qu’une troupe qui tourne un film grave retrouve la gravité au moment de la donner à l’histoire qu’elle raconte. Si on ne rit pas ensemble dans un film, on ne peut pas non plus faire pleurer ensemble. »
- Dernier jour de tournage des sorcières[6] — Mylène Demongeot[7] : « Dernier tour de manivelle. Nous sommes en fin de journée. Rouleau, qui est comme à l'accoutumée très énervé, vient vers moi… J’ai l’impression que maintenant, il me déteste. Il reste un quart d’heure pour faire un plan très difficile, un quart d’heure, pas une minute de plus, m’explique-t-il.
C’est un très long travelling. Je dois regarder une perche de bois qui passera lentement devant et sur laquelle il y a une croix blanche marquée au chatterton. C’est la toute fin du film. C’est censé représenter le corps de Proctor (Yves Montand) mort qu’Abigaïl découvre et regarde passer devant elle… Sa vie est finie, son échec est total. Elle a fait mourir des tas de gens pour rien…
— Tu fais ce que tu veux, me dit-il d’un ton rogue. Je ne la tournerai qu’une fois.
Piquée au vif, je mets tout mon « art » dans cette prise.
Tiens ! Je vais lui montrer !
Je deviens folle de douleur ! Et c’est mon meilleur plan du film, sans aucun doute. En tout cas, mon préféré. Rouleau est tout surpris. Il me semble me souvenir qu’il va même jusqu’à me féliciter…
Voilà. Le film est fini. Tout le monde est sur les rotules, surtout Rouleau, mais lui, maintenant, doit s’attaquer au montage. »
Liens externes
- Les Sorcières de Salem (film) sur l’Internet Movie Database - Version plus complète en anglais
- Les Sorcières de Salem (film) sur AlloCiné
Notes et références
- Alexandre Ruiz Émission MDR - Les Matins de Ruiz, animée par
- Éditions du Seuil, Paris, 1975 (ISBN 2020045206) Extrait de ses mémoires, La nostalgie n’est plus ce qu’elle était,
- Mylène Demongeot précise : « Genre hôtel-pension de famille, bordé par une rivière au fond d’un jardin. Cette rivière, m’explique-t-on, est coupée en deux. Ça se voit. Moitié est, de notre côté, il n’y a personne. Moitié ouest, c’est très gai, très vivant, il y a des bateaux qui passent et des gens qui rient… Deux mondes, un gris et un en couleur. »
- Simone Signoret oublie de mentionner le réalisateur Raymond Rouleau et sa famille (l'actrice Françoise Lugagne et leur fils Philippe).
- Théâtre Sarah-Bernhardt. Créatrice du rôle d'Abigaïl au
- studios de Babelsberg en Allemagne, le tournage s’achèvera aux studios Pathé de la rue Francœur à Montmartre (18e arrondissement de Paris). Après plusieurs semaines de tournage aux
- Éditions Le Pré aux clercs, 2001 (ISBN 2842281314) Extrait de son autobiographie, Tiroirs secrets,
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