Histoire de la Ancienne République Yougoslave de Macédoine

Histoire de la Ancienne République Yougoslave de Macédoine

Histoire de la République de Macédoine

Sous l'Empire byzantin, au VIe siècle, s'installent des Slaves : les Slavons, tandis que les Grecs restent groupés près de la côte au sud, et les Aroumains dans les montagnes du Pinde à l'ouest. Cyrille et Méthode, deux moines de Salonique, adaptent l'alphabet grec à la langue slavonne : c'est la naissance de l'alphabet cyrillique. Englobée de 893 à 927 dans l'empire bulgare de Siméon (sauf sa capitale Salonique), la Macédoine revient à l'Empire byzantin vers 1015. Vers 1200 se répand l'« hérésie » des « Bogomiles » (prêchée par le pope Bogomil) ou « Cathares » (« purs » en grec).

Le tsar serbe Stefan Uroš IV Dušan s'empare à son tour de la Macédoine (1331-1355), puis la Macédoine est intégrée à l'Empire ottoman jusqu'en 1912. Sous les Ottomans, la Macédoine fait partie de la Roumélie occidentale(« Rumeli » : le « pays des Romains »), mais sur toutes les cartes européennes de l'Ouest, le nom de Macédoine est conservé car jusqu'au XIXe siècle, les érudits d’Europe pensaient la géographie des Balkans selon les conceptions de Ptolémée et Strabon.

Les Slaves orthodoxes de Macédoine et de Bulgarie dépendaient du patriarcat d' Ohrid, alors que ceux de Serbie avaient leur propre patriarcat à Pec et que les Grecs dépendaient directement de celui de Constantinople. Ce critère religieux était le seul moyen de distinguer les groupes ethniques avant les recensements modernes.

Au début du XXe siècle, la population de la Macédoine était fort bigarrée : Slavons bulgarophones, Serbes, Albanais, Aroumains, Grecs, Turcs et Rrôms s'y côtoyaient : à Paris, selon la légende, un cuisinier invente un plat de légumes mélangés qu'il baptise « Macédoine ». En 1913 la Serbie, la Bulgarie et la Grèce, qui revendiquaient chacune la Macédoine, l'envahissent et se la partagent, au détriment des Ottomans. Les Serbes en occupent la plus grande part (l'actuelle République de Macédoine), que les Bulgares et les Grecs revendiquent. Par deux fois, durant la Première et la Seconde Guerre mondiale, la Bulgarie s'alliera à l'Allemagne pour tenter (vainement) de récupérer cette région, où la population la plus nombreuse est formée de Slavons bulgarophones.

Après la Première Guerre mondiale, la Serbie devient la Yougoslavie. La politique centralisatrice de Belgrade se heurte à la résistance armée de l' ORIM (organisation de résistance intérieure macédonienne), aussi appelée OVRA ou familièrement Comitadji, créée d'abord contre les Turcs et à l'origine de nombreux attentats.

Après la Seconde Guerre mondiale, avec le communisme, la Bulgarie renonce définitivement à ses revendications, tandis que la Yougoslavie se divise en six républiques fédérées : la République socialiste de Macédoine sera l'une d'elles. Les Slavons bulgarophones y sont officiellement redéfinis comme « Macédoniens »[1]. La « bigarrure » linguistique et religieuse se simplifie par le départ des Turcs, des Grecs et des Aroumains.

C'est cette République qui accède à l'indépendance en 1991. En fait, elle n'a même pas eu à la réclamer : elle a simplement bénéficié de la dissolution de la fédération yougoslave, après le retrait de la Slovénie et de la Croatie .

Depuis son indépendance, la Macédoine a connu deux défis graves: la "querelle du nom" qui l'oppose à la Grèce et qui a retardé sa reconnaissance européenne et internationale, et les revendications de la minorité albanaise (23% de la population). Après avoir été au bord de la guerre civile en 2001, la Macédoine a procédé à des réformes institutionnelles qui ont satisfait les revendications des albanophones.

À noter que, comme en Serbie et en Bulgarie, il circule en Macédoine une théorie historique d'inspiration mystique qui fait remonter l'origine des Macédoniens actuels non pas aux Slaves (malgré la langue clairement slave) « mais aux plus anciens peuples du monde originaires du Caucase » ; dans certaines versions figure une ascendance remontant aux fils de Noé.


Notes et références

  1. Floudas, Demetrius Andreas; "Pardon? A Name for a Conflict? FYROM's Dispute with Greece Revisited”, in: Kourvetaris et al (eds.), The New Balkans, East European Monographs: Columbia University Press, 2002, p. 85
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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Histoire de la Ancienne République Yougoslave de Macédoine de Wikipédia en français (auteurs)

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