Hippolyte Bellange

Hippolyte Bellange

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Hippolyte Bellangé
Portait de Hippolyte Bellangé
Naissance 17 janvier 1800
Paris
Décès 10 avril 1866
Paris
Nationalité France France
Activité(s) Peintre, graveur et lithographe
Maître Antoine Gros

Hippolyte Bellangé, né à Paris, 17 janvier 1800 et mort à Paris le 10 avril 1866 est un peintre, dessinateur, graveur et lithographe français.

Élève de Gros, Bellangé s’est fait un nom pour la peinture des batailles et des scènes militaires. Plusieurs de ses toiles sont exposées au musée de Versailles.

Son père était fabricant de meubles à une époque où l’ébénisterie était considérée comme un art. Après de courtes études au collège du lycée impérial Bonaparte, Hippolyte Bellangé est placé dans une maison de commerce, puis à 16 ans entre dans l’atelier du peintre Antoine-Jean Gros. Parmi ses condisciples figurent Bonington, Lami, Roqueplan, Delaroche. Il se lie d’une amitié durable avec Nicolas-Toussaint Charlet, de huit ans son aîné ; tous deux s’enthousiasment pour l’œuvre de Géricault. Bellangé débute par des dessins, des aquarelles, des sépias. Sous l’influence de Charlet, il se tourne vers la lithographie, une technique encore nouvelle et réputée séduisante. De 1823 à 1835, il publiera chez Gihaut quinze albums lithographiques consacrés à des sujets militaires et patriotiques qui lui attirent la faveur populaire.

Cependant, son goût le porte de plus en plus vers la peinture militaire. Il expose pour commencer au Salon de 1822 avec la Bataille de la Moskowa et trois petites scènes de campagne (Une Halte, Bivouac, Chariot de blessés). Il est remarqué au Salon de 1824 où il obtient une médaille de seconde classe. La consécration officielle arrive dix ans plus tard avec Napoléon au retour de l'île d’Elbe (Salon de 1834), qui lui vaut le titre de chevalier de la Légion d'honneur. Le succès est énorme. L’œuvre est gravée et lithographiée par Bellangé lui-même. Elle est suivie des grandes toiles qui ont assis sa réputation de peintre militaire : Bataille de Fleurus (Salon de 1835), Wagram (Salon de 1837), Friedland (1838), Altenkirchen (1839), Attaque du Téniah de Mouzaia (guerre d’Afrique, 1841), Combat devant La Corogne (1843), Veille de la Bataille de la Moskowa (1846). Avec Charlet et Raffet, il deviendra « l’un des trois artistes qui entendent le mieux la reproduction des troupiers de l’Empire » (V. Thoré). Il présente aussi des scènes de genre liées à la vie militaire, comme la Maîtresse-femme (1838) et Départ du cantonnement (1855), dans lesquelles transparaissent l’humour ou la drôlerie.

Épisode de la retraite de Russie (fragment), 1862

Entre-temps, en 1837, il s’était installé avec sa famille à Rouen où il fut nommé conservateur du Musée. De retour à Paris en 1853, il trouve un nouvel élan dans la représentation des guerres du Second Empire, notamment les campagnes d’Orient et d’Italie : bataille de l'Alma (1855), Prise de Malakoff (1858), Combat dans les rues de Magenta (1861), Les deux amis (1861) ; après le succès particulier obtenu par ce dernier tableau, il fut promu au rang d’officier de la Légion d'honneur. Il revient à la lithographie pour créer une série de scènes de la guerre de Crimée (Les zouaves avant et après l’action, Revenants de Sébastopol). Dans les dernières années de sa vie, il renoue avec l’épopée napoléonienne (Episode de la retraite de Russie, Salon de 1863, Les Cuirassiers de Waterloo, 1865) et connaît un triomphe avec son dernier tableau, La Garde meurt (1866), une œuvre emblématique terminée la veille de sa mort.

L’œuvre

Hippolyte Bellangé a produit une œuvre considérable. Il prit part à toutes les expositions (à l’exception des Salons de 1844 et de 1848) et présenta en tout plus de 120 toiles, dont plusieurs de grandes dimensions. Dans l’ouvrage qu’il lui a consacré, Jules Adeline avance le chiffre de 250 tableaux et près de 1200 dessins et aquarelles. L’œuvre lithographique, très importante, est estimée à 800 lithographies populaires : types et costumes de soldats, scènes de genre, fantaisies, imprimés par Villain et Godefroy Engelmann, puis par Auguste Bry et édités par les frères Gihaut et François Delarue. À cela s’ajoutent les feuilles de croquis éditées par Rittner, ainsi que les pièces publiées dans L’Artiste, les Cent-et-un, La Caricature (Le mouvement, Le juste milieu, La résistance, 1831). Bellangé contribua également à l’illustration d’ouvrages historiques et géographiques, et réalisa des vignettes pour les Chansons de Béranger (1828-1834).

Une des principales qualités reconnues à Bellangé est son art de la composition, dans laquelle il manifeste une capacité remarquable à faire évoluer des masses énormes sur le champ de bataille. Mais il sait aussi dépeindre, dans les aléas de la guerre, les préoccupations de « l’homme intérieur » (F. Wey). Ses eaux-fortes et ses lithographies traduisent une connaissance intime du métier. Le dessinateur se distingue par son « habileté extrême de crayon », qu’il s’agisse des esquisses de ses grands tableaux ou de son travail de vignettiste. Ses feuilles de croquis traitées avec esprit sont intéressantes et constituent l’aspect le moins daté de son œuvre. On a pu lui reprocher le côté conventionnel de sa peinture militaire, mais ce trait n’est pas propre au genre ni à son œuvre. Celle-ci témoigne d’une époque marquée par le souvenir des guerres de la Révolution et de l’Empire ; la vie militaire y jouait un rôle important et sa représentation était propre à recueillir l’adhésion du public.

Point de vue

« Dans la peinture, (…) Bellangé a porté très loin la préoccupation d’être avant tout vrai, clair, simple de ton, afin de détacher le dessin, l’intention, le relief, et de ne point distraire par des sensations vaines un spectateur appelé à se pénétrer des formes pour saisir l’esprit des compositions. »

— Francis Wey, Exposition des œuvres d’Hippolyte Bellangé à l’École impériale des Beaux-Arts, 1867, p. 29

Liens externes

Bibliographie

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  • Francis Wey, Exposition des œuvres d’Hippolyte Bellangé à l’École impériale des Beaux-Arts, étude biographique, 1867
  • Jules Adeline, Hippolyte Bellangé et son œuvre, Paris, Quantin, 1880
  • Henri Béraldi, Les Graveurs du XIXe siècle, Guide de l’amateur d’estampe moderne, Paris, L. Conquet, 1885-1892, 12 vol., vol.2, Bellangé, p. 5-25
  • (en)Jane Turner, Dictionary of Art, Londres, McMillan, New York, Grove’s dictionaries, 1996, vol.3
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