Et un et deux et trois zéro

Et un et deux et trois zéro

Finale de la Coupe du monde de football de 1998

Finale de la Coupe du monde de football 1998, la rencontre France contre Brésil s'est déroulée le 12 juillet 1998 au Stade de France à Saint-Denis devant 75 000 spectateurs.

Sommaire

Repères

Parvenue en finale de "sa" Coupe du monde, la France a fait preuve tout au long de la compétition d'une maîtrise impressionnante, ne concédant que 2 buts en 6 rencontres, dont un sur pénalty contre le Danemark. Mais l'animation offensive, point faible des Bleus depuis de très longs mois, continue à poser problème. Après un début en fanfare lors des matchs de poule contre des équipes de faible niveau, la France a eu toutes les peines du monde à se défaire du Paraguay, n'est pas parvenue à marquer contre l'Italie et a souffert de manière inattendue contre la Croatie. L'absence pour suspension du libéro Laurent Blanc, capable de montées décisives et excellent de la tête, est encore un atout offensif en moins pour la France.

Favori logique de la compétition, le Brésil a pour sa part montré les défauts et les qualités inverses de la France. Malgré sa star Ronaldo qui n'apparait pas à son meilleur niveau, le Brésil dispose d'une puissance de feu impressionnante en attaque et semble capable de marquer à tout instant. Inversement, en défense, la charnière centrale composée d'Aldair et du très fébrile Júnior Baiano a laissé entrevoir de grosses lacunes, tandis que les spectaculaires montées du fantasque Roberto Carlos sur le côté gauche ont parfois semblé aussi dangereuses pour ses partenaires que pour ses adversaires. Mais le Brésil a tout de même la satisfaction de s'être trouvé un nouveau héros pour le moins inattendu en la personne de son gardien de but Taffarel, déterminant contre les Pays-Bas en demi-finale.

Feuille de match

  • France France - Brésil Brésil: 3-0 (2-0 mt)
  • Finale de la Coupe du Monde, joué le 12 juillet 1998 au Stade de France de Saint-Denis, devant 75 000 spectateurs
  • Arbitre : M. Said Belqola Maroc Maroc
  • Buts : Zidane (27'), Zidane (45+1'), Petit (93')
  • Avertissements : Junior Baiano (34'), Deschamps (38'), Desailly (48'), Karembeu (56'), Desailly (68')
  • Expulsion : Desailly (68')

Composition des équipes

Flag of France.svg Équipe de France (569e match)

57e, Alain Boghossian - Sampdoria (Italie Italie)

76e, Patrick Vieira - Arsenal (Angleterre Angleterre)

66e, Christophe Dugarry - Olympique de Marseille (France France)

Sélectionneur national : Aimé Jacquet

Blanc suspendu, Jacquet l'a remplacé poste pour poste par Frank Lebœuf en charnière centrale. Pour le reste, Jacquet est fidèle à son traditionnel schéma à trois milieux récupérateurs utilisé à l'Euro 1996 et à nouveau depuis le quart de finale contre l'Italie. Deschamps évolue dans l'axe tandis que Karembeu et Petit sont décalés sur les côtés. Zinédine Zidane se voit confier l'animation du jeu et Djorkaeff évolue dans un rôle d'électron libre en soutien de Guivarc'h seul en pointe qui a été préféré à Christophe Dugarry.

Flag of Brazil.svg Équipe du Brésil

46e, Denílson - São Paulo FC (Brésil Brésil)

74e, Edmundo - AC Fiorentina (Italie Italie)

Sélectionneur national : Mário Zagallo

Le Brésil aligne son équipe type, sans surprise. Pourtant, sur la première feuille de match communiquée à la presse quelques heures avant le match, c'est Edmundo et non la star Ronaldo qui était annoncé à la pointe de l'attaque. Simple coup de bluff destiné à semer le trouble dans les esprits français ? On apprendra à l'issue de la rencontre que victime d'un curieux malaise avec perte de connaissance le matin même du match, Ronaldo était réellement très incertain pour la finale.

La finale

Prenant dès le coup d'envoi le jeu à son compte, dominant outrageusement la bataille du milieu de terrain, la France se rue à l'assaut du but de Taffarel. En l'espace de quelques minutes, Stéphane Guivarc'h se retrouve à deux reprises en face à face avec le portier brésilien. Tout d'abord suite à un long ballon aérien de Deschamps, puis sur une ouverture lumineuse de Zidane à l'issue d'un beau travail de Djorkaeff. Mais les deux fois, Guivarc'h ne parvient pas à trouver le cadre.

Alors que le match essaie de s'équilibrer et que le Brésil réussit quelques dangereuses tentatives de buts dans le camp français, les Bleus remettent la pression sur leur adversaire. Coincé à proximité du poteau de corner, Roberto Carlos concède ainsi un coup de pied de coin largement évitable à la 27e minute. Tiré par Emmanuel Petit, le corner trouve la tête de Zidane qui ouvre le score. 1-0 pour la France.

Alors que la première mi-temps touche à sa fin, Guivarc'h perd encore un duel face à Taffarel, qui dévie une frappe de l'attaquant auxerrois en corner. Tiré à nouveau par Petit sur le côté droit, le corner est dégagé par la défense brésilienne. Nouveau corner, côté gauche cette fois, tiré par Youri Djorkaeff. Démarqué au beau milieu de la défense brésilienne, sans même avoir à sauter, Zidane inscrit de la tête le deuxième but français. 2-0 pour la France.

Dès l'entame de la seconde période, le sélectionneur brésilien décide de jouer l'attaque à outrance. Milieu de terrain relayeur, l'ancien parisien Léonardo cède sa place à l'imprévisible Denilson, craint pour sa remarquable qualité de dribble. De plus en plus pressants, les Brésiliens se créent une occasion en or lorsque décalé par une somptueuse transversale de Roberto Carlos, Ronaldo se trouve en position de frapper au but quasiment à bout portant. Mais fermant parfaitement l'angle, Fabien Barthez bloque la frappe de l'attaquant brésilien, particulièrement amorphe depuis le début de la rencontre.

Le sort du match semble prêt de basculer à la 67e minute avec l'expulsion de Marcel Desailly, le patron de la défense tricolore. Déjà averti quelques minutes plus tôt dans des circonstances peu claires, Desailly reçoit un second carton jaune synonyme d'expulsion en taclant irrégulièrement Cafu à l'issue d'une montée rageuse sur le côté droit du terrain. Jacquet fait alors sortir Djorkaeff pour le remplacer par un milieu défensif (Vieira), tandis qu'Emmanuel Petit glisse au poste plus qu'inhabituel pour lui d'arrière central à la place de Desailly.

Réduits à dix, les Français subissent les assauts de Brésiliens plus que jamais tournés vers l'offensive avec l'entrée d'un nouvel attaquant, le fougueux Edmundo, surnommé « O Animal » ! Mais le temps tourne sans que le Brésil ne parvienne à réellement inquiéter les Français, si ce n'est suite à un bel enchainement de Denilson dont la frappe touche le haut de la barre transversale de Barthez.

Alors que le temps réglementaire s'achève, Thuram oblige Dénilson à concéder un énième corner côté gauche. Mais mal tiré, le corner est récupéré par Chistophe Dugarry qui peut amorcer la contre-attaque. Dugarry sert Vieira, qui passe immédiatement à Petit lancé seul vers le but brésilien. La frappe croisée de Petit évite Taffarel parti à sa rencontre et termine dans les filets. 3-0. La France devient championne du monde de football pour la première fois de son histoire.

Cette victoire marque le début de la période irésistible bleue (1998-2000). L'équipe gagnera un titre de champion d' Europe (2000.

Le but de la victoire

Le troisième but inscrit par Emmanuel Petit lors de cette finale est aussi le 1000e but inscrit de l'histoire des Bleus.

Ce score est aussi historique puisque c'est le plus grand écart jamais observé lors d'une finale de Coupe du Monde (avec la finale de 1958 entre le Brésil et la Suède 5-2 et celle de 1970 entre le Brésil et l'Italie 4-1).

L'expression Trois-zéro

En référence au score de ce match, une expression populaire est née : Trois-zéro.
Elle fut souvent employée par les supporteurs de l'équipe de France en scandant « Et un ! Et deux ! Et trois - zé-ro ! »[1] afin de mettre en avant la performance de leur équipe et de jeter le doute sur celle du Brésil. Cette expression ne signifie donc rien en elle-même mais évoque, de manière presque désincarnée, un match mémorable pour les spectateurs français qui l'ont suivi (Voir le film 3 zéros de Fabien Onteniente sorti en 2002).

Une adaptation parodique de la chanson « Si tu vas à Rio » de Dario Moreno a également eu son petit succès quelque temps :

Si tu vas à Rio,
N'oublie pas que t'as pris trois-zéro...

Notes et références

  1. Christophe Bérard, « La Coupe du monde en France - La consécration », dans Le Parisien, 12 juillet 2006, p. Le Fait du Jour [texte intégral (page consultée le 30 septembre 2009)] 

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