Affaire Sébastien Deyzieu

Affaire Sébastien Deyzieu
Photographie de la marche du Comité du 9-Mai de 2010.
Marche du Comité du 9-Mai de 2010.

Le 7 mai 1994, lors d'une manifestation d'extrême droite organisée à Paris par le Groupe union défense (GUD) et les Jeunesses nationalistes révolutionnaires visant à critiquer l'« impérialisme américain », Sébastien Deyzieu, militant nationaliste de 22 ans, trouve la mort en tombant d'un immeuble alors qu'il essayait de fuir la police.

Sommaire

Contexte

Le rassemblement, intitulé « Bienvenue aux ennemis de l'Europe ! »[1] et initialement prévu place Denfert-Rochereau à 17 heures, visait à critiquer l'« impérialisme américain », notamment à l'approche des commémorations du 50e anniversaire du débarquement allié du 6 juin 1944[2].

Les faits

La manifestation ayant été interdite par le préfet de police de Paris, Philippe Massoni, les forces de police sont nombreuses sur la Place Denfert-Rochereau, lieu prévu de manifestation. Après des affrontements, la quasi-totalité des manifestants sont arrêtés, seuls quelques-uns arrivent à échapper aux forces de police (dont une partie est en civil). Sébastien Deyzieu, qui tente de fuir en montant dans un immeuble, fait une chute mortelle entre le quatrième et le cinquième étage du 4, rue des Chartreux. Les circonstances exactes de sa mort restant obscures, des sources proches des organisateurs de la manifestation[3] soutiennent que cet accident serait directement lié à la violence policière.

La création du Comité du 9-Mai

À la suite de ces événements, le Comité du 9-Mai (C9M) fut créé par les organisateurs de la manifestation et le Front national de la jeunesse pour honorer cette mort. Le 11 mai 1994, le Comité organise l'occupation des locaux du conseil général des Hauts-de-Seine (entre 14 heures et 15 heures 20) et de Fun Radio (de 19 heures 30 à 20 heures), au cours de l'émission Lovin' Fun présentée par le Doc et Difool. Le 16, à 19 heures, il organise, avec l'Œuvre française et le Front national, une manifestation silencieuse place Denfert-Rochereau.

Les commémorations

Photographie du GUD à la marche du Comité du 9-Mai de 2010.
Le GUD à la marche du Comité du 9-Mai de 2010.

Depuis lors, chaque 9 mai, le Comité du 9-Mai organise une marche commémorative prenant la forme d'un défilé aux flambeaux, autorisé la plupart du temps par la préfecture de police de Paris, allant de l'esplanade de l'Observatoire, située près de la gare RER Port-Royal, à la rue des Chartreux. Après de brèves allocutions devant l'immeuble d'où le militant nationaliste est tombé, les manifestants entonnent Les Lansquenets.

Depuis quelques années, les militants antifascistes du Réseau No Pasarán, du Scalp, de la Confédération nationale du travail, de la Fédération anarchiste et plus récemment de SUD Étudiant et d'Alternative Libertaire, se mobilisent pour essayer d'empêcher physiquement cette manifestation.

Sébastien Deyzieu fait encore aujourd'hui figure de « mort pour la cause » au sein de plusieurs organisations nationalistes[4].

Le 7 mai 2008, le préfet de police de Paris, Michel Gaudin, interdit le défilé en raison des « risques de confrontation qui n'ont jamais été aussi grands » entre les manifestants d'extrême droite et les militants d'extrême gauche[5].

Le 9 mai 2010, la commémoration avait lieu le même jour que celui de la fête nationale de Jeanne d'Arc. Elle fut donc transformée en manifestation unitaire contre le mondialisme. Ainsi, près d'un millier de personnes a défilé de la Place de la Madeleine jusqu'à la statue de Jeanne d'Arc, Place des Pyramides. Plusieurs mouvements politiques, tels la Nouvelle Droite populaire de l'ancien député alsacien Robert Spieler, Terre et Peuple de Pierre Vial, ou de jeunes nationalistes comme le Renouveau français, le Groupe union défense (GUD) et les Jeunesses nationalistes révolutionnaires de Serge Ayoub appelaient à cette manifestation à la fois commémorative et revendicative.

Voir aussi

Notes et références

  1. L'affiche mentionne « 1944-1994 : 50 ans d'impérialisme américain » et en sous-titre « Nagasaki 150 000 morts - Hiroshima 320 000 morts - Corée 1 600 000 morts - Vietnam 2 760 000 morts - Cuba 600 morts - Grenade 1 350 morts - Panama 1 960 morts - Libye (sic) 60 morts - Irak 190 000 morts - Somalie 6 500 morts - Serbie combien ? ».
  2. Le site officiel précise ainsi : « une manifestation pour protester contre le faste outrancier des commémorations du débarquement américain. C'était aussi l'occasion de rappeler tous les morts causés par les guerres impérialistes Yankees à travers le monde depuis 50 ans. »
    Le GUD, dans son communiqué de presse officiel, déclarait :
    « trouve[r] indécents la kermesse organisée et l'argent du contribuable gaspillé, alors que des centaines de milliers de soldats et de civils sont morts en ce jour du 6 juin 1944. C'est en se recueillant dans la simplicité et l'anonymat que les politiciens auraient pu rendre le meilleur hommage aux morts des deux camps. Mais ceux-ci ont préféré s'exhiber en compagnie de leurs idoles américaines. Américains qui, ne l'oublions pas, ont bombardé aveuglément de nombreuses villes comme Dresde (1944 : 250 000 civils morts en une nuit), n'hésitant pas à raser Caen et à tuer des dizaines de milliers de civils français. L'Europe vit depuis cinquante ans sous tutelle américaine, cela suffit. Europe, libère-toi ! Le GUD rend hommage aux millions de victimes de l'impérialisme américain, de Panama à Hiroshima. »
  3. Cf. les témoignages d'un militant nationaliste belge et de Marine Lainé.
  4. Philippe Vardon, « Stratégie : du courage, du courage, du courage... », communiqué du 10 mai 2004.
  5. Béatrice Jérôme, « Le préfet de police de Paris interdit un défilé annuel de l'extrême droite radicale », Le Monde, 8 mai 2008.

Bibliographie

  • Frédéric Chatillon, Thomas Lagane et Jack Marchal, Les Rats maudits. Histoire des étudiants nationalistes 1965-1995, Édition des Monts d'Arrée, 1995, chapitre 6, « Le parcours des combattants. Les années Intifada », p. 139-145.

Liens externes

Liens généraux

Revue de presse du défilé 2007


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Affaire Sébastien Deyzieu de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем сделать НИР

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Affaire Sebastien Deyzieu — Affaire Sébastien Deyzieu Le 7 mai 1994, lors d une manifestation d extrême droite organisée à Paris par le Groupe union défense (GUD) et les Jeunesses nationalistes révolutionnaires visant à critiquer l « impérialisme américain »,… …   Wikipédia en Français

  • Sebastien deyzieu — Affaire Sébastien Deyzieu Le 7 mai 1994, lors d une manifestation d extrême droite organisée à Paris par le Groupe union défense (GUD) et les Jeunesses nationalistes révolutionnaires visant à critiquer l « impérialisme américain »,… …   Wikipédia en Français

  • Sébastien Deyzieu — Affaire Sébastien Deyzieu Le 7 mai 1994, lors d une manifestation d extrême droite organisée à Paris par le Groupe union défense (GUD) et les Jeunesses nationalistes révolutionnaires visant à critiquer l « impérialisme américain »,… …   Wikipédia en Français

  • Comité du 9-Mai — Affaire Sébastien Deyzieu Le 7 mai 1994, lors d une manifestation d extrême droite organisée à Paris par le Groupe union défense (GUD) et les Jeunesses nationalistes révolutionnaires visant à critiquer l « impérialisme américain »,… …   Wikipédia en Français

  • Groupe Union Défense — Pour les articles homonymes, voir GUD. Logotype du GUD (1988) Le Groupe union défense, plus connu sous l acronyme GUD, fut une organ …   Wikipédia en Français

  • Groupe union-défense — Pour les articles homonymes, voir GUD. Logotype du GUD (1988) Le Groupe union défense, plus connu sous l acronyme GUD, fut une organ …   Wikipédia en Français

  • Groupe union defense — Groupe union défense Pour les articles homonymes, voir GUD. Logotype du GUD (1988) Le Groupe union défense, plus connu sous l acronyme GUD, fut une organ …   Wikipédia en Français

  • Groupe union droit — Groupe union défense Pour les articles homonymes, voir GUD. Logotype du GUD (1988) Le Groupe union défense, plus connu sous l acronyme GUD, fut une organ …   Wikipédia en Français

  • Groupe union défense — Pour les articles homonymes, voir GUD. Logotype du GUD (1988) Le Groupe union défense (plus connu sous l acronyme GUD) est une organisation étudiante française d …   Wikipédia en Français

  • In Memoriam (groupe) — Pour les articles homonymes, voir In Memoriam. In Memoriam Pays d’origine …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”