97-77-8

97-77-8

Disulfirame

Disulfirame
Disulfirame
Général
Synonymes Disulfure de tetraéthylthiurame
No CAS 97-77-8
No EINECS 202-607-8
Code ATC N07BB01, AA04
SMILES
InChI
Apparence poudre blanche à grise, d'odeur caractéristique[1].
Propriétés chimiques
Formule brute C10H20N2S4  [Isomères]
Masse molaire 296,539 gmol-1
C 40,5 %, H 6,8 %, N 9,45 %, S 43,25 %,
Propriétés physiques
T° fusion 71 °C[1]
T° ébullition à 2.3 kPa : 117 °C[1]
Solubilité dans l'eau : 0.02 g/100 ml[1],
très soluble dans l'alcool
et dans le chloroforme
Masse volumique 1.3 g/cm³[1]
Précautions
Directive 67/548/EEC
Nocif
Xn
Dangereux pour l`environnement
N
Phrases R : 22, 43, 48/22, 50/53,
Phrases S : (2), 24, 37, 60, 61,
SIMDUT[3]
D2B : Matière toxique ayant d'autres effets toxiques
D2B,
SGH[4]
SGH08 : Sensibilisant, mutagène, cancérogène, reprotoxiqueSGH09 : Danger pour le milieu aquatique
Attention
H302, H317, H373, H410,
Classification du CIRC
Groupe 3 : Inclassable quant à sa cancérogénicité pour l'Homme[2]
Écotoxicologie
LogP 3.9[1]
Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

Le disulfirame (espéral) ou (bis(diéthylthiocarbamyl)disulfure) (disulfure de tétraéthyl-thiocarbamoyle) a pour formule C10H20N2S4. C'est une poudre blanche, inodore et de saveur légèrement amère, fondant vers 71 °C. Le disulfirame est très soluble dans l'alcool et dans le chloroforme.

Il peut être prescrit comme médicament (sous les noms d'Antabuse ou d'Antabus) dans le cas de dépendance à l'alcool car il inhibe une enzyme, l'aldéhyde-déshydrogénase, chargée de transformer l'acétaldéhyde en acide acétique. Comme il contient du soufre, il donne mauvaise haleine. Des études, en cours en 2009, portent sur l'utilisation du disulfirame et son action sur la dopamine pour lutter contre la dépendance à la cocaïne. Un excès de dopamine augmente l'angoisse, engendre la pression sanguine et des malaises.

Sommaire

Interaction avec l'alcool

En cas de métabolisme normal, l'alcool éthylique est détruit par le foie par l'action d'une enzyme qui le transforme en acétaldéhyde, lui-même converti en acide acétique non dangereux par l'aldéhyde-déshydrogénase. Ce processus est bloqué par le disulfirame. Lorsque l'alcool est absorbé après avoir pris du disulfirame, la concentration d'acétaldéhyde dans le sang peut être 5 à 10 fois plus élevée que lors de la prise de la même quantité d'alcool seule. Comme l'acétaldéhyde est un des principaux facteurs de la gueule de bois, elle engendre une réaction dissuasive contre la prise d'alcool. Le disulfirame agit 5 à 10 mn après l'ingestion d'alcool et le malade ressent les effets de la gueule de bois pendant un laps de temps allant de 30 mn à plusieurs heures.

Les autres symptômes observés sont le rougissement de la peau, l'accélération du rythme cardiaque, une difficulté à respirer accompagnée de nausées et vomissements.

On ne doit pas prendre de disulfirame en cas de consommation d'alcool dans les douze dernières heures. Plus la dose de disulfirame est importante, plus son effet est de longue durée. Comme son absorbtion dans le corps est lente, son élimination prends du temps et son effet peut se faire ressentir deux semaines après l'ingestion du médicament. C'est pourquoi il faut informer en détail le malade des effets de la réaction du disulfirame sur l'alcool.

Le disulfirame est disponible en comprimés de 200, 250 et 500 mg. La dose de départ habituelle est de 500 mg, suivie d'une dose de 250 mg par jour, qui ne devrait pas dépasser 500 mg.

Histoire

L'action du médicament a été découverte par hasard en 1948 par les chercheurs Erik Jacobsen et Jens Hald dans le laboratoire pharmaceutique Medicinalco au Danemark. Au départ, le médicament était destiné à lutter contre des infections parasitaires, mais les chercheurs, qui testèrent eux-mêmes le produit, ressentirent des troubles sérieux après une ingestion d'alcool.

On l'obtient actuellement par condensation de la diéthylamine et du disulfure de carbone en présence de soude. Après cette phase, on effectue une oxydation du diéthyl-dithiocarbamate de sodium obtenu par le persulfate d'ammonium.

Limites

Le disulfirame ne doit pas être considéré comme une guérison de l'alcoolisme car il est plus facile pour un malade de supprimer le disulfirame que l'alcool. Il peut abandonner le traitement s'il n'est pas supervisé. Même si la thérapie d'accompagnement est renforcée, les effets dissuasifs engendrés par le disulfirame risquent de s'avérer insuffisants en cas d'alcoolisme chronique. Le traitement s'adresse plus particulièrement à des malades sélectionnés et motivés, volontaires pour se passer d'alcool lors de séances de psychothérapie de groupe ou individuelles.

La prescription du disulfirame doit être contre-indiquée chez les patients coronariens ou traités par anti-hypertenseurs.

Voir aussi

Liens externes

Références

  1. a , b , c , d , e  et f DISULFIRAME, fiche de sécurité du Programme International sur la Sécurité des Substances Chimiques, consultée le 9 mai 2009
  2. IARC Working Group on the Evaluation of Carcinogenic Risks to Humans, « Evaluations Globales de la Cancérogénicité pour l'Homme, Groupe 3 : Inclassables quant à leur cancérogénicité pour l'Homme » sur http://monographs.iarc.fr, 16 janvier 2009, CIRC. Consulté le 22 août 2009
  3. « Disulfiram » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme canadien responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 25 avril 2009
  4. Numéro index 006-079-00-8 dans le tableau 3.1 de l'annexe VI du règlement CE N° 1272/2008 (16 décembre 2008)
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