Cathédrale Saint-Étienne de Châlons

Cathédrale Saint-Étienne de Châlons
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Cathédrale Saint-Étienne de Châlons
Image illustrative de l'article Cathédrale Saint-Étienne de Châlons
Présentation
Culte Catholique romain
Type Cathédrale
Rattaché à Diocèse de Châlons-en-Champagne
Début de la construction XIIe siècle
Fin des travaux XVIIe siècle
Style(s) dominant(s) Roman -Gothique
Protection  Classé MH1862
Géographie
Pays France
Région Champagne-Ardenne
Département Marne
Ville Châlons-en-Champagne
Coordonnées 48° 57′ 18″ N 4° 21′ 28″ E / 48.955, 4.35777848° 57′ 18″ Nord
       4° 21′ 28″ Est
/ 48.955, 4.357778
  

Géolocalisation sur la carte : France

(Voir situation sur carte : France)
Cathédrale Saint-Étienne de Châlons

La cathédrale Saint-Étienne de Châlons est une cathédrale française située à Châlons-en-Champagne et dédiée à saint Étienne.

Châlons-en-Champagne, autrefois Châlons-sur-Marne, est le siège d'un diocèse couvrant la partie Sud du département de la Marne (la partie Nord relevant de l'archidiocèse de Reims). Il s'agit d'un des plus anciens diocèses de France puisque son évêque était présent au concile de Sardique en 344. Le premier évêque de la cité des Catalaunes serait saint Memmie duquel une légende tardive fait un envoyé de saint Pierre. La cathédrale se situe dans l'ancienne cité gallo-romaine, de petite dimension et de forme ovale, elle jouxte d'ailleurs l'une des deux voies qui se croisaient (cardo et decumanus), la rue de Marne. Elle était entourée d'un quartier cathédral comportant plusieurs églises (deux collégiales : Saint-Nicolas, supprimée aux XIIIe siècle et la Trinité, détruite à la Révolution), le cloître des chanoines au nord, l'évêché à l'ouest.

En 1115, saint Bernard y reçut l'ordination des mains de son ami évêque de Châlons, Guillaume de Champeaux. Philippe d'Orléans, frère de Louis XIV s'y maria avec la princesse palatine, Charlotte-Élisabeth de Bavière le 19 novembre 1671.

La cathédrale Saint-Étienne a été classée monument historique par liste de 1862[1]

Sommaire

Description générale

Le monument présente des parties romanes du XIIe siècle (crypte, tour du bras nord du transept dont le rez-de-chaussée abrite une rare verrière romane) mais fut reconstruit en style gothique rayonnant. L'abside, le transept et trois travées de la nef étaient achevés en 1261.

L'ancienne cathédrale romane

Entreprise sous l'épiscopat de Guillaume de Champeaux, la cathédrale romane comprenait un chœur vitré, sans déambulatoitre, un transept et une longue nef. Des deux tours greffées sur les bras du transept substiste la tour nord, à comparer avec les tours de Notre-Dame-en-Vaux. La crypte dédiée à la Vierge comprenait trois vaisseaux et deux entrées de chaque côté du chœur. La cathédrale romane fut consacrée par le pape Eugène III le 26 octobre 1147. De cette époque subsistent des vitraux romans ainsi que la cuve baptismale.

La cathédrale gothique

Entreprise sous l'épiscopat de Pierre de Hans, elle fut rapidement marqué par les avancées stylistiques de chantiers tels que Saint-Denis et adopta prestement le style rayonnant. Les chapelles rayonnantes et le déambulatoire furent ajoutés entre 1280 et 1310 leur ajout a nécessité le percement des murs de l'abside vitrée afin d'ouvrir le chœur sur le déambulatoire. L'aspect irrégulier des quatre piliers n'a été corrigé qu'au XVIIe siècle lors de leur reprise en sous-œuvre. La nef fut continuée à la fin du XVe siècle et au début du XVIe siècle. Entre 1628 et 1634, on éleva la façade occidentale (en style baroque) ainsi que les deux travées voisines. Cependant, la conception primitive de la nef fut conservée à travers les siècles par les constructeurs successifs, qui ont voulu lui préserver son unité. La tour nord portait une flèche de bois et de plomb construite au XVIe siècle (au moins 80 m). Elle reçut la foudre en 1668, brûla et tomba sur l'abside en défonçant la voûte qui dût être refaite (voir la rosace de pierre avec la date 1668). Les deux-tiers de la crypte furent alors remblayés pour servir d'assise à la reprise des piliers. On construisit à la fin du XVIIe siècle deux flèches d'un style mêlant gothique et baroque. Mal-aimées au XIXe et taxées de « pâtisseries » ces flèches gracieuses et originales furent sacrifiées au nom de l'unité de style. Depuis la cathédrale n'a plus de flèche.

L'édifice a conservé une remarquable parure de vitraux. Dans le bas-côté sud se trouve une intéressante série de vitraux de la fin du XVe siècle et du début du XVIe siècle. Ceux de l'autre bas-côté ont été faits au XIXe siècle dans le goût du XIIIe siècle. Ceux du bras du transept sud datent du XXe siècle.
De très nombreuses dalles funéraires gravées du XIIIe siècle au XVIIe siècle sont incrustées dans le pavage ou relevées le long des murs. Elles se caractérisent par une grande élégance du dessin.

Principales dimensions

Façade de la cathédrale Saint-Étienne
Vue du transept Nord et des vitraux du XIIIe siècle
  • Longueur hors œuvre : 96,4 mètres
  • Hauteur de la tour : 38,66 mètres
  • Largeur de la façade occidentale : 30,50 mètres
Le chœur
  • Hauteur du chœur : 25,40 mètres
  • Largeur de la nef : 28,60 mètres
La nef
  • Hauteur sous voûte de la nef : 27,08 mètres
  • Largeur du vaisseau central entre axes des colonnes : 11,70 mètres
  • Hauteur des grandes arcades de la nef : 13 mètres
Le transept
  • Longueur du transept : 40,70 mètres
  • Largeur du transept : 12,10 mètres

Mobilier

Parmi les vitraux on remarquera : Une crucifixion entourée de figures symbolique et de figures de l'Ancien Testament formant un vitrail de la Rédemption (inspirée de l'art mosan) du milieu du XIIe siècle, : elle est en neuf panneaux et fait 1,78 sur 2 m, le vitrail a été retravaillé après l'incendie de 1230 pour s'adapter aux fenêtres de la nouvelle église gothique.

La Crucifixion.

En 1872, le vitrail a été retiré pour aller à Paris au musée du vitrail entre 1884 et 1898 puis à l'Exposition universelle de 1900. Il part au Musée de la Sculpture comparée de 1910 à 1934 et fut rendu à la cathédrale de Châlons-en-Champagne, en 1949, pour être replacé dans la partie romane de l'église qu'est la tour romane, ainsi fut constitué la salle du trésor du rez-de-chaussée, il fut décidé de la restauré par Jean-Jacques Grüber aidé de Jean Verrier et Louis Grodecki avant d'être rendue au public en 1957. Cette restauration respecte les parties ancienne en se laissant voir par son aspect géométrique et ses nuances. Textes porté par le tour de l'auréole de la crucifixion : Ce qu'a apporté le premier Adam non vêtu, le deuxième le transporta par la crucifixion. QUOD VET INTULIT ALTER ADA TULIT IN CRUCE FIXUS[2]. Au-dessus des deux oculus qui surplombent le bras de la croix : Le soleil : SOL La lune : LUM. Au-dessus de la tête de Jésus et sur deux lignes : Jésus Nazaréen . IES (en grc)NAZAREN . Roi des juifs . REX IUDEORU

Ils sont a mettre en relation avec les quatre scènes entourant la crucifixion aux quatre points cardinaux.

L'Église.

Au-dessus : en demi cercle la figure symbolique de l'Église avec comme texte rex. SALOMON.Sibi FERCUlum. De . ligni libani pour : le roi Salomon c'est fait une literie en bois du Liban. (Cantique des cantiques, III, 9). A sa gauche : Caleb ou Josué portant le fruit de Canaan avec comme texte EX.canaan.BOTRUS.(Nombres, XIII, 24). A sa droite : VIR.LINEIS.INDUT.VESTIB. : un homme vêtus de lin (Ézéchiel , IX,2-4) l'église apportant les fruits de la rédemption, le signe de Dieu et la nourriture. Les deux sont sur un fond rouge.

La Synagogue.

À ses pieds : la métaphore de la synagogue, dans un demi-cercle clair, une scène qui représente à la fois l'ancien testament et le repas des persécuteurs de l'Innocent.


SANGUIS. Eius.SUPerNOs.eT.SUPer.FILIOs.NOSTROs : « que son sang retombe sur nous et retombe sur nos enfants » (Matthieu, XXVII, 25). Et : fiat mENSA EORUm.CORAM.Ipsisin laqueum : « que devant eux la table soit un piège » (Psaume, LXIII, 23). Il ne reste plus que deux personnages en dessous, à gauche Aaron dessinant le signe Tau sur les portes des maisons juives d'un pinceau trempé dans le sang d'un agneau, pour les préserver de l'ange exterminateur, une des plaies de l'Égypte. La droite, où se trouve inscrit sarePTNA qui accueille Élie, elle ramassé du bois pour faire du feu et la typologie voulait qu'elle fasse une croix avec les branches ramassées.

Le Sacrifice.

À gauche : dans un demi-cercle le moment ou la main de Dieu retient la main d'Abraham au moment ou il allait sacrifier Isaac, dans un ensemble lumineux. Deux personnages, sur un fond vert, l'encadrent au-dessus .DAVID ayant son nom en lettres blanche et en-dessous .Osée, ils tiennent tout deux un phylactère où est inscrit en brun clair sur brun : David tennant et.ERUISTI.ANIMAm meam EX INFERNO INFErioris (Psaume, LXXXV, 13) « et tu délivra nos âmes du séjour des morts ». Et Osée lui tenant .O MORS.ERo mors tua.MORS. TU ero inferne (Osée, XIII, 14) « ô mort, je serai ta mort, je t'arracherai des lieux inférieurs »

Le Mal retenu.

À droite : toujours en demi-cercle clair, se trouve Moïse devant le serpent d'airain enroulé sur une colonne. Au-dessus et à droite, sur un fond vert se tient SAMSON, écrit en brun clair, tenant sur l'épaule les portes de Gaza où l'on avait voulu l'enfermé, elles sont en croix et il apporte la libération. En-dessous de lui est .IOB., inscription en blanc sur fond bleu. Il tient un phylactère où s'inscrit en brun clair sur brun .Num QUID.LEviataN capeS.AMO (Job, XL, 25), « prendra-tu le Léviathan avec un hameçon ? » À ses pieds se trouve le mot leviaTAN. , en brun clair sur brun, pour signifier Satan ou juste un monstre marin ?


La rosace du transept nord (XIIIe siècle); les vitraux de l'abside offerts par saint Louis et représentant les saints évêques fondateurs de Châlons ; deux séries de figures de saints (1475) ; plusieurs verrières du XVIe siècle parmi lesquelles la Genèse.
Les grilles en fer forgé de la table de communion du chœur ont été réalisées par le ferronnier Pierre François Marie Boulanger.
La cuve baptismale romane en pierre de Tournai (milieu XIIe siècle) représentant des anges soufflant dans des trompettes aux angles et la résurrection des morts sur les faces.

Le tableau représentant la consécration de la cathédrale par le pape Eugène III en 1147, date du XVe siècle.

Le 21 mars 2009, Mgr Gilbert Louis, évêque de Châlons, a consacré un nouvel autel (où des reliques de saint Étienne, saint Vincent, mère Léonie Aviat et un souvenir de sœur Odette Prévost ont été enchâssées). Il fait partie d'un ensemble avec la cathèdre et l'ambon, évoquant la Résurrection.

Orgues

Les grandes orgues sont de John Abbey (1849), le buffet est l'œuvre de l'architecte Arveuf. L'instrument a été complété par Eugène et John Abbey en 1898 qui signent ainsi le plus grand instrument sorti de leur atelier. Après un relevage par Roethinger en 1957, les orgues ont été restaurées entre 2000 et 2006 dans l'esprit (composition et harmonisation) de 1898. Elles sont classées Monument Historique depuis le 2 juillet 1979.

La composition est la suivante:

I Grand Orgue C1–G5
Montre 16'
Bourdon 16'
Montre 8'
Flûte harmonique 8'
Bourdon 8'
Gambe 8'
Salicional 8'
Prestant 4'
Flûte douce 4'
Doublette 2'
Bombarde 16'
Trompette 8'
Basson 8'
Clairon 4'
Cymbale III
Fourniture IV-III
Cornet V
II Positif C1–G5
Flûte harmonique 8'
Principal 8'
Bourdon 8'
Salicional 8'
Unda maris 8'
Dulciane 4'
Doublette 2'
Nazard 2' 2/3
Piccolo 1'
Trompette 8'
III Récit expressif C1–G5
Quintaton 16'
Cor de nuit 8'
Flûte traversière 8'
Viole de Gambe 8'
Voix céleste 8'
Diapason 8'
Voix céleste 8'
Flûte octaviante 4'
Octavin 2'
Quinte 2' 2/3
Basson 16'
Trompette 8'
Basson hautbois 8'
Voix humaine 8'
Clairon 4'
Cornet V
Plein jeu IV-III
Pédale C1–F3
Principal 32'
Flûte 16'
Soubasse 16'
Flûte 8'
Violoncelle 8'
Bourdon 8'
Flûte 4'
Bombarde 16'
Trompette 8'
Clairon 4'

L'orgue de Chœur a été construit par Stoltz en 1852 et profondément remanié par J.Merklin en 1882.

Annexes

Les messes sont célébrées les dimanches et fêtes à 9 heures, en semaine à 8h30, en face au 3 rue René Popelin.

Notes et références

  1. Notice no PA00078610, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
  2. Le texte en majuscule reprend les lettres et les points inscrits dans le vitrail.

Annexes

Articles connexes

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Liens externes

Bibliographie

  • (en) Ultra-fine grout to rescue a cathedral, dans News. The VSL-Intrafor Magazine, 2001, n. 1 v. 12 .
  • Collin, Hubert, Champagne romane, Zodiaque, La Pierre-qui-Vire (France), 1981; pp. 173–178.
  • Collombet, François, Les plus belles cathédrales de France, Sélection du Readers Digest, Paris (France), ISBN 2-7098-0888-9, 1997; pp. 166–167.
  • Harlaut, Yann, Gothique, classique et.. contemporaine : la cathédrale de Châlons, Chez Nous, juillet 2009, p. 6.
  • Pérouse de Montclos, Jean-Marie, Le Guide du Patrimoine : Champagne-Ardenne, Hachette, Paris (France), ISBN 2-85822-614-8, 1995.
  • Ravaux, Jean-Pierre, La Cathédrale Saint-Étienne de Châlons-en-Champagne, Éditions du Patrimoine, Paris (France), ISBN 2-85822-612-1, 2001.
  • Ravaux, Jean-Pierre, « Les chapelles et locaux annexes de la cathédrale de Châlons-sur-Marne », dans Mémoires de la S.A.C.S.A.M., tome XCIII, 1978, p. 59-89.
  • Villes, Alain, La Cathédrale Saint-Étienne de Châlons-en-Champagne, Éditions Dominique Guéniot, Langres, 2007.
  • Guillerez, Arnaud ; Mikus, Sylvain, Historique des orgues de la cathédrale Saint-Étienne de Châlons-sur-Marne, Châlons, 1993.
  • Mikus, Sylvain, Histoire de l'orgue de chœur de la cathédrale de Châlons-en-Champagne, Petit Catalaunien illustré, printemps 2006.
  • Mikus, Sylvain, Les organistes de la cathédrale de Châlons-en-Champagne au fil des siècles, Petit Catalaunien illustré, printemps 2009.
  • Bulletins de l'association des Amis de la Cathédrale de Châlons-en-Champagne.



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