Tchad

Tchad
جمهورية تشاد (ar)
Jumhūriyyat Tshād (ar)
République du Tchad (fr)
Drapeau du Tchad Armoiries du Tchad
(Drapeau du Tchad) (Armoiries du Tchad)
Devise nationale : Unité - Travail - Progrès
carte
Langue officielle Français, arabe
Capitale Ndjamena
12°07′N 15°03′E / 12.117, 15.05
Plus grande ville Ndjamena
Forme de l’État République
 - Président de la République
 - Premier ministre
Idriss Déby Itno
Emmanuel Nadingar
Superficie
 - Totale
 - Eau (%)
Classé 21e
1 284 000 km2
1,9 %
Population
 - Totale (2009)
 - Densité
Classé 80e
11 274 106 hab.
8,8 hab./km2
Indépendance
 - Date
de la France
11 août 1960
Gentilé Tchadien(ne)s
IDH (2007) en augmentation 0,392 (bas) (175)
Monnaie Franc CFA (XAF)
Fuseau horaire UTC +1
Hymne national 'La Tchadienne'
Code ISO 3166-1 TCD, TD
Domaine internet .td
Indicatif
téléphonique
+235


Tchad carte.gif

Le Tchad, en forme longue la République du Tchad, en arabe Tshād, تشاد et Jumhūriyyat Tshād, جمهورية تشاد, est un pays d'Afrique centrale sans accès à la mer, situé au sud de la Libye, à l'est du Niger et du Nigeria, au nord du Cameroun et de la République centrafricaine et à l'ouest du Soudan. Sa capitale est N'Djamena. Géographiquement et culturellement, le Tchad constitue un point de passage entre l'Afrique du Nord et l'Afrique noire.

Le Tchad se divise en trois grands ensembles géographiques : du nord au sud, on trouve successivement une région désertique, un espace semi-aride, puis la savane soudanaise. Le lac Tchad, qui donne son nom au pays, est son principal plan d'eau ; le point culminant du pays est l'Emi Koussi, dans le massif du Tibesti.

Différents États et empires se sont succédé dans la partie centrale du pays depuis la fin du Ier millénaire av. J.‑C., tentant de contrôler le commerce transsaharien. De la fin du XIXe siècle au début du XXe siècle, la France affirme progressivement sa souveraineté sur l'ensemble du territoire du Tchad actuel, qu'elle incorpore à l'Afrique équatoriale française en 1920. Le pays obtient son indépendance en 1960, avec pour premier chef d'État François Tombalbaye ; il conserve néanmoins une relation privilégiée avec l'ancien colonisateur qui est depuis lors intervenu militairement à plusieurs reprises. Le pays est le théâtre de troubles quasi-permanents, liés à des dissensions internes, et plus récemment à l'extension du conflit du Darfour. Le Tchad est en 2010 le 2e État le plus défaillant au monde derrière la Somalie[1]. En 2003, le pays est devenu un pays exportateur de pétrole, alors que son économie reposait principalement sur la production de coton, d'arachide et de viande bovine ; cela a considérablement accru les ressources financières de l'État tchadien, dont le chef actuel est Idriss Déby Itno.

Sommaire

Histoire

Articles détaillés : Histoire du Tchad et Histoire postale du Tchad.

L'État du Tchad dans ses frontières actuelles est une création de la colonisation européenne. Ses frontières résultent de négociations entre Français et Allemands dans les années 1880. Mais l'espace tchadien possède une histoire riche et relativement bien connue. Il est sans doute un des berceaux de l'Humanité (découverte récente de « Toumaï »). Il a été le siège de trois grands royaumes sahéliens : le Kanem-Bornou, le Baguirmi et le Ouaddaï.

Considéré comme protectorat français à partir de 1900, le Tchad fut érigé en colonie en 1920 dans le cadre de l'AEF (Afrique équatoriale française). Sous l'impulsion du gouverneur Félix Éboué, il fut la première colonie française à se rallier à la France libre en 1940.

Devenu république autonome en 1958, le Tchad accéda à l'indépendance le 11 août 1960 sous la présidence de François Tombalbaye. Celui-ci dut bientôt faire face à la révolte des populations du Nord, en majorité musulmanes, ce qui l'amena à solliciter l'aide des troupes françaises en 1968. Après l'assassinat de Tombalbaye en 1975, le pouvoir échut au général Félix Malloum, qui dut céder la place au nordiste Goukouni Oueddei à la suite de la première bataille de Ndjamena en 1979. En 1980, la seconde bataille de Ndjamena permit à Goukouni Oueddei d'évincer son rival, Hissène Habré, avec l'aide décisive du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.

Après l'échec d'un projet de fusion entre le Tchad et la Jamahiriya arabe libyenne en 1981, les troupes libyennes se retirèrent dans le cadre d'un accord conclu avec le gouvernement français. En 1982, Goukouni Oueddei fut renversé à son tour par Hissène Habré, et dut faire appel l'année suivante au support des forces françaises pour l'aider a contenir une nouvelle invasion libyenne (Opération Manta). En 1987, une contre-offensive des forces tchadiennes contraignit finalement les troupes libyennes à évacuer le pays, à l'exception de la bande d'Aozou qui ne fut restituée au Tchad qu'en 1994.

En 1990, Hissène Habré fut renversé du pouvoir par Idriss Déby Itno, qui est en place depuis lors. Paradoxalement, ce dernier semble bénéficier aujourd'hui du soutien de la France et de la Libye, face aux divers mouvements de rébellion qui seraient plus ou moins encouragés par le Soudan voisin, en liaison avec le conflit du Darfour.

En 1999, le Tchad s'engage dans la Deuxième guerre du Congo, en soutenant le gouvernement de Kinshasa.

En février 2008, la rébellion tente de renverser le gouvernement d'Idriss Déby en pénétrant dans Ndjamena après une traversée du pays depuis le Soudan voisin.

En mai 2009, une autre offensive de la rébellion partant du Soudan a lieu.

Politique

Article détaillé : Politique du Tchad.

Le Tchad est une république. Officiellement démocratie parlementaire, le pays est dans les faits un régime autoritaire. Des observateurs internationaux ont constaté des irrégularités dans les élections de 1996 et de 2001. Le président dispose de grands pouvoirs, il peut notamment nommer les ministres. Le parlement ne comporte qu'une seule chambre.

Le 17 janvier 2005, devant un rapport d'ONG mettant en évidence l'insécurité à la frontière entre le Tchad et la province soudanaise en guerre du Darfour ; le premier ministre annonce un renforcement des moyens dans cette région tout en niant le problème.

Un référendum a eu lieu le 6 juin 2005 pour modifier la Constitution de 1996 sur plusieurs aspects préalablement votés par l'Assemblée nationale le 23 mai 2004. Le point le plus important est la possibilité pour le président Idriss Déby de se présenter indéfiniment aux élections présidentielles (modification de l'article 61 de la constitution du 31 mars 1996). Désormais le président peut se représenter plus de deux fois. La dernière élection présidentielle a eu lieu le 3 mai 2006. Des groupes d'opposants ont dénoncé un scrutin truqué avec la complicité de la Commission nationale électorale, d'autres ont appelé au boycott. Peu avant cette date, le 13 avril 2006, de brefs combats ont lieu dans la périphérie de N'Djamena, entre une faction de la rébellion, le FUC (Front uni pour le changement) et les troupes gouvernementales. Idriss Déby accuse le Soudan de soutenir ses adversaires. Sans grande surprise en l'absence de concurrent sérieux et avec des élections truquées, Idriss Déby est réélu avec plus de 77% des voix.

Le 2 février 2008, les rebelles, apparemment soutenus par le Soudan[réf. nécessaire] ont pris la capitale du pays N'Djamena, à l'exception du palais présidentiel où le président Idriss Déby semble s'être réfugié[2]. La France évacue une partie de ses ressortissants. Le 4 février, le Conseil de sécurité de l'ONU condamne les attaques contre le gouvernement tchadien[3]. L'armée tchadienne repousse les rebelles avec l'aide logistique de la France[4].

La stabilité régionale au Tchad est assurée conjointement par la force de l'Union européenne EUFOR (déployée de mars 2008 à mars 2009, environ 3 000 soldats) et par les forces françaises de l'opération Epervier. Menant une guerre de mouvement, les rebelles venus du Soudan voisin, multiplient les attaques rapides dans l'est du pays avec pour but avoué la chute du gouvernement tchadien. En juin 2008, des combats ont opposés pour la première fois l'EUFOR et ces rebelles autour de la ville de Goz Beida, au sud d'Abéché[5]. Le 17 novembre 2008, deux hélicoptères soudanais visent délibérément des véhicules belges de l'Eufor[6].

Géographie

Article détaillé : Géographie du Tchad.

Le Tchad est un pays vaste et de faible densité humaine. Il connaît pourtant d'importants contrastes. Le tiers nord du pays est occupé par le Sahara, et presque vide d'hommes. Plus au sud se trouve le Sahel où les précipitations sont plus importantes, de 300 à 600 mm. C'est dans le Sud de cette zone que se trouve la capitale Ndjamena ainsi que le lac Tchad. Plus au sud encore, se trouve une zone de savane où les précipitations peuvent dépasser 900 mm. C'est là, dans le sud-ouest qu'en moyenne les densités sont les plus élevées.

Le Nord et le Centre représentent les deux-tiers de la superficie du pays et comptent environ 30% de la population totale. Ces régions sont peuplées de populations négro-africaines et sahariennes disparates, mais toutes musulmanes, appartenant aux groupes linguistiques saharien, soudanais oriental et central (Toubous – 2,5%, Daza, Kredas - 4,5%, Zaghawas, (Kobe(90%)-Bideyats) – 1,5%, Kanembous – 8,5% et Ouaddaïens – 15%).

Par ailleurs, les Arabes (de souche, métissés et négro-africains arabisés), musulmans, occupent trois grandes zones de peuplement, au Nord (nord-ouest du Kanem), au Centre (Batha,Guéra,Chari-Baguirmi et nord du Ouaddaï) et au Sud-est (Salamat), représentant environ 14,5% de la population tchadienne.

D'autre part, les Hadjaraïs (8,5%), nom de désignation ethnique, communément attribué aux divers groupes ethniques (plus en référence à la région administrative qu'à leurs divergences culturelles ou religieuses) qui peuplent le centre et le centre-ouest du pays, groupes linguistiques afro-asiatique, tchadique, nilo-saharien, bongo baguirmi, sara baguirmi, baguirmi, soudanais oriental et central, sont majoritairement musulmans. Néanmoins, il existe une minorité de chrétiens voire des animistes dans cette partie du territoire.

Enfin, le Sud-ouest, chrétien, musulman et très marginalement animiste, est composé de populations négro-africaines appartenant aux groupes linguistiques tchadien et soudanais central (Sara – 30%, Ngambayes – 5,5%, Toupouris, Kotokos, Baguirmis, Massas, et autres – 9,5%).

Environnement

Subdivisions

En 2002, le Tchad a été divisé en 18 régions administratives. Le 19 février 2008, le nombre des régions a été porté à 22. Elles remplacent les quatorze préfectures qui existaient auparavant. Chaque région est dirigée par un gouverneur nommé par le gouvernement tchadien.

Les régions sont divisées en départements (61), administrés par un préfet, eux-mêmes subdivisés en sous-préfectures. Au plus petit niveau se trouvent les cantons. Chaque entité territoriale devrait être dirigée par une assemblée élue mais aucune élection n'a encore eu lieu.

Les unités administratives sont les relais de l'État à un niveau local. La ville de Ndjamena (qui a un statut spécial) est divisée en 10 arrondissements.

Économie

Article détaillé : Économie du Tchad.

Le Tchad est aux trois-quarts rural. L'agriculture et l'élevage du bétail sont les activités dominantes. La mise en exploitation des gisements pétroliers depuis 2003 a été très encadrée par la Banque mondiale. Elle pourrait avoir des effets importants sur l'économie tchadienne. Dès 2004, le pétrole représentait plus de 80% des exportations nationales, permettant à la balance commerciale de devenir nettement excédentaire[7].

Pétrole

Article détaillé : Économie du pétrole au Tchad.

L'exploitation commerciale des gisements pétroliers de Doba, dans le sud du pays à partir des années 2000 a un impact profond sur la vie économique et politique tchadienne.

L'exploitation a commencé après l'achèvement en 2003 de l'oléoduc Tchad-Cameroun qui permet d'acheminer le pétrole dans le golfe de Guinée. Les gisements sont exploités par un consortium associant ExxonMobil, Chevron, et Petronas. L'oléoduc a été partiellement financé par la banque mondiale. En échange du prêt, l'État tchadien touche des redevances et des dividendes, soient des recettes de 2 milliards de dollars/an sur 25 ans[8]. Le Tchad s'est engagé auprès de la Banque mondiale à dépenser 80 % des redevances et 85 % des dividendes à la lutte contre la pauvreté[9]. Suite à un différend entre la Banque et le gouvernement tchadien, un nouveau protocole d'accord a été signé en juin 2006, le gouvernement tchadien doit désormais consacrer 70% de son budget total aux programmes prioritaires de réduction de la pauvreté[10].

Agriculture

Après le pétrole, la première ressource d'exportation du Tchad est le coton de la Cotontchad et le sucre de la CST, Compagnie sucrière du Tchad (anciennement SONASUT).

Démographie

Article détaillé : Démographie du Tchad.

En 2009, la population tchadienne est estimée par le CIA World Factbook à environ 10,33 millions d'habitants[11] ; 46,7 % a moins de quinze ans, 50,4 % entre quinze et soixante-quatre ans, et 2,9 % soixante-cinq ans et plus. Le taux de croissance démographique serait de 2,069 %, avec un taux de natalité de 40,86 pour mille et un taux de mortalité de 16,09 pour mille. Le Recensement général de la population et de l'habitat de 1993 donnait le chiffre de 6 288 261 habitants. Plus de 47% de la population a moins de 15 ans et le taux de fécondité était de 6,08. L'espérance de vie était de cinquante-et-un ans.

27 % des Tchadiens vivent en ville, et près de la moitié des urbains résident à Ndjamena, la capitale. Les densités varient considérablement du nord au sud du pays, avec 0,1 habitant au km² dans les régions du Borkou, de l'Ennedi et du Tibesti, et 52,4 habitants au km² dans le Logone Occidental. La moitié de la population vit dans le cinquième le plus méridional du territoire. Selon le World Refugee Survey 2008[12] publié par le Comité américain pour les réfugiés et les immigrants[13], le Tchad abritait 294 100 réfugiés et demandeurs d'asile en 2007. 242 600 d'entre eux provenaient du Soudan et le reste de la République centrafricaine[12]

La polygamie est couramment répandue, et concerne environ 39 % des femmes tchadiennes ; elle est encadrée par la loi, qui prévoit que la femme peut refuser cette pratique dans son contrat de mariage. Les mutilations génitales féminines sont interdites par la loi mais couramment pratiquées[14]

Culture

Article détaillé : Culture du Tchad.

Même si le français et l'arabe tchadien sont les seules langues officielles, plus d'une centaine de langues sont utilisées à travers le pays, comme le sar, le ngambaï, le mbaï, le kabalaye, le lélé, le kim, le massa ou le toupouri et le baguirmi, le nandjéré, le mboum, le gourane, le kanembou, le zakawa, le mabak, le kado, le moudang, le laga, le gor, le kaba, le zimé, le n'gama, le moundang, le LABeT.

Article détaillé : Liste des langues du Tchad.
Fêtes et jours fériés
Date Nom français Nom local Remarques
1er décembre Fête nationale Prise du pouvoir par l'actuel président Idriss Déby en 1990
1er mai Fête du travail
11 août Jour de l'Indépendance
28 novembre Jour de la République Proclamation de la République en 1958
Aîd Alkabir
Aïd Alfitr
Achoura'a
Hégire (nouvel an)
Isra'a et Mi'raj
6 mai Le Labétien
Lundi de Pâques

Codes

Le Tchad a quatre codes :

Notes et références

  1. Failed States Index 2010
  2. Occupation de N'Djamena le 02/02/2008
  3. centre de nouvelles de l'ONU, 4 février 2008
  4. La France a acheminé des munitions depuis la Libye, déclaration du ministère de la Défense AFP le 14 février 2008
  5. Le Monde, édition du 17 juin 2008, « Dans l'est du Tchad, premier incident armé entre EUFOR et rebelles venus du Soudan »
  6. 2 véhicules belges de l'Eufor brûlés, De Crem confirme, Bruxelles2, 9 février 2009
  7. [PDF] World Data, Encyclopædia Britannica
  8. Le Monde économie du 18 octobre 2005 TRIBUNES Par Mballe M. Alonge www.amisdelaterre.org
  9. dispositions exactes du contrat : « 80 % des Redevances et 85 % des Dividendes servent à financer des dépenses, jugées acceptables par la Banque, dans les secteurs prioritaires pour la lutte contre la pauvreté à l’appui de l’objectif d’équilibre régional visé par l’Emprunteur, à savoir : santé et affaires sociales ; éducation ; infrastructure ; développement rural (agriculture et élevage) ; environnement et ressources en eau." "10 % des Redevances et des Dividendes doivent être déposés et investis dans les meilleurs délais dans des instruments de placement à long terme auprès d’une institution financière, satisfaisants pour la Banque (le Fonds pour les générations futures) » ; [PDF]traduction non officielle de l'accord de prêt entre le Tchad et la banque mondiale
  10. Questions et réponses, site de la Banque mondiale
  11. CIA World Factbook - Chad.
  12. a et b World Refugee Survey 2008
  13. (en) U.S. Committee for Refugees and Immigrants
  14. Country Human Rights Report, 2010.

Les deux langues officielles sont le français et l'arabe.

Voir aussi

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Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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