Princes-électeurs

Princes-électeurs

Prince-électeur

Les princes-électeurs étaient des princes, grands féodaux ou souverains, investis d'une fonction élective à des trônes impériaux.

Sommaire

Saint-Empire

Les électeurs à la fin du Moyen Âge : (de gauche à droite) les archevêques de Trèves, Mayence et Cologne, le roi de Bohême, le duc de Saxe, le margrave de Brandebourg et le comte palatin du Rhin

Les princes-électeurs (Kurfürsten), ou électeurs du Saint-Empire, étaient les sept princes allemands qui élisaient l'empereur romain germanique. Leur statut fut défini par la Bulle d'Or de 1356. L'empereur était élu à la majorité de leurs voix, au minimum quatre, quel que soit le nombre d'électeurs participant à l'élection.

Par la suite la composition de ce collège électoral a varié : création des électorats de Bavière et de Hanovre au XVIIe siècle, disparition du premier au XVIIIe siècle.

Ces princes régnaient sur des États importants du Saint-Empire ; ils disposaient de privilèges très étendus, dont la souveraineté territoriale (Landeshoheit), ce qui les rendait quasi-indépendants de l'empereur. Les électorats (nom donné aux principautés des électeurs) étaient indivisibles, ne pouvant être partagés entre les héritiers (dans le cas des électorats laïcs). En cas d'extinction de la lignée d'un électorat, l'empereur pouvait l'attribuer à un nouveau titulaire (sauf dans le cas du roi de Bohême, car il était lui-même élu, et ce jusqu'au XVIIe siècle).

Les princes-électeurs de la Bulle d'or

Les princes-électeurs désignés par la Bulle d'or de Charles IV étaient :

Les princes-électeurs de l'époque moderne

En 1623, le palatin Frédéric V fut dépossédé de sa charge qui fut transmise (à titre viager, et donc provisoire) à son parent le duc Maximilien Ier de Bavière, mais en 1648 son fils le palatin Charles Louis récupéra la dignité électorale, avec la charge d'archi-trésorier. Un huitième électorat fut créé à cette occasion, l'électorat de Bavière ayant été pérennisé entre-temps.

En 1692, l'empereur Léopold Ier promut Ernest-Auguste de Hanovre, duc de Brunswick-Lunebourg, prince de Calenberg, au rang d'électeur (Électeur de Brunswick-Lunebourg), avec la dignité d'archi-porte-étendard. Ses successeurs furent connus après 1705 comme électeurs de Hanovre ; ils prirent en 1708 la dignité d'archi-trésorier, après la démission du palatin qui réclamait son ancienne dignité d'archi-sénéchal.

En 1701, l'électorat de Brandebourg fut érigé en royaume de Prusse par l'empereur Léopold Ier, suite à la réunion de la marche de Brandebourg et du duché de Prusse (qui était hors des frontières du Saint-Empire jusque-là).

En 1777, l'électeur Palatin hérita de la Bavière et les deux électorats furent réunis.

En 1803, le Saint-Empire fut réorganisé sous la tutelle de Napoléon Bonaparte. Les électorats de Trèves et de Cologne furent supprimés. En revanche, Napoléon fit attribuer la dignité électorale à quatre princes laïcs réputés favorables à la politique française :

En 1806, le Saint-Empire fut dissous. Seul l'électeur de Hesse continua à porter le titre électoral jusqu'en 1866.

Autres fonctions des électeurs

Outre l'élection impériale, les princes-électeurs détenaient des fonctions dans les différentes institutions du Saint-Empire. Les trois électeurs ecclésiastiques, en tant qu'archi-chanceliers, contrôlaient et procédaient aux nominations dans différents institutions impériales. En cas de vacance du siège impérial, le duc de Saxe et le comte palatin du Rhin assuraient l'intérim en tant que curateurs. Les électeurs formaient un des collèges de la Diète d'Empire (Reichstag).

Élection et hérédité de fait

Si la dignité impériale fut théoriquement élective jusqu'à la dissolution du Saint-Empire, elle fut de facto héréditaire dès le XVe siècle. En effet les électeurs élisaient le roi des Romains, qui devait par la suite être couronné empereur. Ce couronnement était effectué par le pape, jusqu'à l'élection de Maximilien.

Après ce couronnement, un nouveau roi des Romains pouvait être élu du vivant de l'empereur. La coutume voulait que l'empereur désigne ainsi, de son vivant, son propre successeur (le plus souvent son fils ou son petit-fils). Ceci explique que le système électoral ait instauré paradoxalement une hérédité de fait au profit des Habsbourg, sans discontinuité entre le XVe et le XVIIIe siècle (à l'exception de Charles VII et François Ier, gendres de l'empereur Joseph Ier, issus respectivement des maisons de Wittelsbach et de Lorraine).

Cas particulier du roi de Bohême

Les Habsbourg réussirent à obtenir au XVIe siècle un Électorat (ce qu'ils n'avaient pas obtenu de Charles IV, malgré leur influence au sein de l'Empire), en faisant élire régulièrement un des leurs comme Roi de Bohême. Au XVIIe siècle, le titre de roi de Bohême devint héréditaire, donnant définitivement aux Habsbourg un Électorat. Par ailleurs, la dynastie de Habsbourg puis Habsbourg-Lorraine se maintint à la tête du royaume de Bohême jusqu'en 1918.

France

Lors de l'organisation de l'empire français, on créa un grand électeur, chargé de convoquer les collèges électoraux et le corps législatif. Joseph Bonaparte fut investi de cette dignité.

Voir aussi

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