Perisonium

Perisonium

Pagne

Le pagne; vêtement et/ou parure parmi les plus anciens
Ce peut être un sous-vêtement
Le fundoshi traditionnel japonais dont il existe de nombreuses versions est parfois qualifié de pagne
Pagne d'un christ en croix
Idéal en climat chaud et/ou humide, c'est un habit qui a été très porté par les Amérindiens avant l'arrivée des missionnaires et des colons
Le pagne était également porté en Amérique du Nord
Pagne aztèque
Motif à la cire, de pagne wax, Afrique de l'Ouest
Pagne amérindien du XVIIe siècle, à décoration assortie à celle d'une cape, XVIIe siècle (Codex Ixtlilxochitl)

Le pagne est une pièce de tissu ou de matière végétale tressée (ex. : raphia), généralement rectangulaire, avec laquelle une personne se couvre les hanches jusqu'aux cuisses ou aux genoux, ou du nombril aux chevilles.
Il est généralement composé d'une seule pièce, ou d'une pièce et d'une ceinture. Il peut être simple, coloré, imprimé, brodé ou décoré de diverses manières. Certains pagnes (ex. : pagne royal chendjit du musée du Louvre) pouvaient être en tissus plissés pour leur partie inférieure, ou accompagnés de bijoux ou pièces d'étoffe décoratives.
C'est le vêtement de tissus le plus simple que l'Homme ait créé et porté. Il est encore couramment utilisé, notamment dans les régions chaudes. Quelques créateurs de mode et artistes s'en inspirent.

Dans la culture chrétienne, le pagne porté par le Christ en croix s'appelle le périzonium.

Selon les époques, les cultures et les âges de la vie, le pagne est mixte ou tantôt porté par les hommes, par les femmes, dehors, ou à l’intérieur.

Sommaire

Origine

Son origine est inconnue, mais il semble avoir été porté comme vêtement, parure ou en surplus au dessus d'autres vêtements depuis très longtemps et sur tous les continents.

Utilisation, us et coutumes

Il est toujours porté de nos jours dans plusieurs pays d'Afrique, d'Amérique tropicale et d'Océanie.
Il existe des centaines de sortes de pagnes différents selon l'âge et les activités, ainsi que pour l'intimité.

Le pagne blanc de la mariée, chez certaines ethnies africaines attachant une grande importance à la virginité, devait être taché de sang le lendemain de la nuit de noce pour prouver la virginité de la mariée. Il était ostensiblement promené dans les rues jusqu'à la concession du mari afin de montrer à sa famille que la mariée était réellement vierge, mais l'on sait que le sang d'une volaille pouvait aussi être utilisé pour faire passer la mariée pour vierge, ou si l'hymen ne saignait pas[1].

« Pagnes mortuaires » ; spécifiquement décorés, pour accompagner le défunt dans l'au-delà, chez de nombreuses ethnies d'Afrique, d'Asie du Sud-Est ou de Madagascar, les individus devant dans certaines cultures préparer ou acheter ce pagne, ou en prévoir plusieurs au long de leur vie[2] en Afrique chez les Manjaques. Les motifs de ces pagnes peuvent par exemple raconter la vie du défunt, décrire les rites et cérémonies du village ou décrire l'enterrement du mort[3].

Variants

En Afrique

De très nombreuses sortes de pagne coexistent en Afrique, fabriqués avec les matériaux de la forêt ; en écorce battue ornée de motifs M'buti par les Pygmées au Zaïre, aux tissus les plus riches et complexes inspirés des techniques indonésiennes, en passant par les pagnes colorés des masaï et les pagnes courts et affriolants réservés à l'intimité dans l'Ouest et centre-ouest du continent.

On appelle pagne ou pagne wax les tissus imprimés utilisés notamment en Afrique de l'Ouest et dont la technique s'inspire des Batiks Javanais, réalisés avec des cires hydrophobes (Wax signifie « cire »). La création et le tissage de ces pagnes ont donné lieu à une véritable industrie, semi-artisanale pour le vrai pagne Wax (il existe des versions imprimées de faux-wax) très dynamique en Côte d'Ivoire notamment. Les motifs, parfois humoristiques ou populaires (images de héros de série télévisé, formules chocs…) en sont dessinés par des artistes burkinabés, maliens, ivoiriens principalement. Il y a aussi les pagnes kitas en Côte d'Ivoire et au Ghana.

En Polynésie

On appelle tapa les vêtements en forme de pagne décrits par les navigateurs européens du XIXe siècle constitués d'écorce ou de fibres végétales battues, utilisés en Polynésie (ex : sud du Vanuatu, îles Salomon et littoraux, N-W de la Nouvelle-Guinée…).
Le pareo est un pagne long, constitué d'une étoffe légère portée comme un pagne, ou noué au-dessus des seins ou éventuellement au-dessus de l'épaule ou derrière le cou. Son usage s'est répandu dans le monde comme vêtement d'intérieur et de vacances, évoquant par leur forme et motifs (fleurs, végétaux…) les images paradisiaques de Tahiti, des vahinés… De nombreux créateurs de la Haute-couture s'en sont inspirés, pour les robes de soirées notamment.

Le pagne long

On appelle également « pagne » tout vêtement long qui donne l’apparence d’une jupe longue quand il est porté, mais qui n’est constitué que d’une seule pièce de tissus rectangulaire démunie de système de fermeture (il tient par le fait que le tissu soit replié plusieurs fois sur lui-même à la ceinture, ou par un nœud). L’absence de couture permet une grande liberté de mouvement.

Par exemple au Mali (où le pagne bogolan est dessiné et porté par les femmes), il couvre le corps du nombril aux chevilles, donc s'arrêtant aux pieds. Il est traditionnellement constitué de sept bandes de coton cousues entre elles (Le : taafe en bamanan). Il est enroulé autour du corps, le côté droit attaché sur le côté gauche. La décoration, divisée en cinq parties, a un sens symbolique :

- La bordure supérieure (fini siri (attacher) bolo , ou finitayoro), parfois plus solide, sert à nouer le pagne.
- Le bord droit (sokonon bolo ; so signifiant : la maison, et konon dedans/à l'intérieur, et bolo : main/ limite) n’est plus visible une fois le pagne noué, alors que la bordure gauche (kenema (dehors) bolo) est apparente.
- La bordure du bas (duguma bolo ou senkorola (duguma signifiant la terre/le sol, et sen le pied, Korola signifiant auprès de) est une bande décorative comportant des motifs associés à ceux du panneau principal central, finin ba (ba désignant la grand-mère, et finin l'étoffe).

Les motifs dessinés sur les pagnes en bogolan et leurs positions respectives symbolisent ou évoquent des récits d'événements réels ou mythiques. Les motifs, qui peuvent avoir plusieurs sens, portent des noms et ils protègent la femme qui porte le pagne. Ce sont souvent des stylisations d’empreintes d'homme ou d’un animal. Chez les bamanan, les traces laissées sur le sol étaient réputées contenir une partie de la personne.

- Certains motifs sont créés à l’occasion d’un événement, et caractéristiques d’une ethnie ou d’une région et d’une époque.
- Différents pagnes sont portés selon le moment de la vie d'épouse ou de mère.
- Un motif différent peut marquer les angles du pagne.

La technique du Bogolan au Mali a été dans les années 1980 appropriée et transformée par des artistes maliens, sénégalais ou du Burkina Faso (ex : groupe malien Bogolan kasobané) qui dessinent sur des pièces de tissus.

Au sein du groupe ethnique des Kuba les hommes tissent les pagnes, mais ce sont les femmes qui les décorent au moyen d'appliqués, de broderies et en ajourant le tissu.

Le pagne court

Il existe de nombreuses sortes de pagnes courts, dont en fibre, écorces battues, voire en simple ceinture de plumes chez certaines ethnies de la forêt sud-américaine.

Au Sénégal, le bethio, dit « Petit Pagne » (Bekou-soukar, tame thiere, keyitoukeur gui en wolof) est un vêtement, parfois ajouré, très lié à la séduction[4] et à l’érotisme en Afrique, qui peut être porté avec un ou plusieurs collier(s) de perles autour des hanches (Dial Dialy est le collier porté par les femmes, Bine Bine étant celui porté par les jeunes filles, mot qui signifie aussi « doucement » en wolof) autour de la taille pour notamment mettre en valeur le corps dans certaines danses aux déhanchements évocateurs.

Ce vêtement a également été approprié par des artistes et créateurs, évoquant d’un certain point de vue le phénomène de la mini-jupe ou plutôt de la lingerie de séduction (charme ou sexy) en Occident, car porté à l’intérieur et dans l’intimité.

Évolution

Le paréo survit comme vêtement de plage, le temps des vacances, mais le modèle occidental a fait reculer le port du pagne dans de nombreux pays, et chez les immigrés des pays riches.
Très souvent, les enfants d'immigrés, pour mieux s'intégrer, abandonnent souvent la culture vestimentaire de leur pays d'origine, optant pour les sportswears à la mode à l'école. Parfois, le pagne est porté dans l'intimité familiale à la maison. Dans certains pays et à certaines époques, le pagne a été interdit dans les missions, les écoles, les églises, au travail ou dans la rue pour forcer les ethnies traditionnelles à s'adapter aux modes vestimentaires importés de l'Occident.

Inversement, quelques artistes ou praticiens de la mode tentent périodiquement de relancer l'intérêt du public pour les aspects pratiques et confortables de diverses sortes de pagnes, avec l'aide des autorités locales parfois, avec par exemple une Fête du pagne de trois jours créée à Douala en juin 2005, pour relancer le port du pagne, « booster la créativité des couturiers et tailleurs », mais aussi « orienter la création vers des lignes et un esprit plus contemporains » des vêtements traditionnels[5].

Voir aussi

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Voir « pagne » sur le Wiktionnaire.

Liens externes

Notes et références

Ce document provient de « Pagne ».

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Perisonium de Wikipédia en français (auteurs)

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Regardez d'autres dictionnaires:

  • perizonă — PERIZÓNĂ s.f. (Liv.) Centură, brâu; slip. [cf. fr. périzonium, it. perizonna, engl. perisonium]. Trimis de LauraGellner, 22.07.2005. Sursa: DN …   Dicționar Român

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