Ouatagouna

Ouatagouna
Géographie
Pays	Mali
Région	Gao
Cercle	Ansongo
Superficie	4093 km²
Longitude	0°44'40 Est
Latitude	15°12'07 Nord
Altitude	m
Population
Commune (2004)	29066 hab.
Ville	hab.
Politique
Maire	(élu en 2009)

Introduction

Située à l'extrême Sud du cercle d'Ansongo et de la région, la commune de Ouatagouna a été créée par la loi n° 096-059 du 4 novembre 1996 portant création des communes. Elle est limitée au Nord par les communes du Bourra et de Tin-Hamma, au Sud par la préfecture de Tilabery (République du Niger), à l'Est par la commune de Tin-Hamma et le cercle de Menaka et à l'Ouest par la commune de Tessit. Elle couvre une superficie de 4.093 km² avec une population estimée à 29.066 habitants (recensement administratif à caractère fiscal organisé par la commune et financé par le PADL, Avril 2004). La commune de Ouatagouna est composée de 5 villages sédentaires (Bintia, Fafa, Ouatagouna, Karou, Labbézanga) et de 16 fractions peuhls et tamacheq. Peuhls = Banganabé II, Peuhl Ixanane, Peuhls Gouloubé I, Peuhls Gouloubé II, Kel Eguef, Kel Arokass, Kel Sougane, Efrag Efrag, De frag frag, Kel Egit, Mellegesène, Kamoga, Ibadratane II, Kel Gueguelène, Kel tamadast, Boubacar EGGA. Elle est administrée par 23 élus dont une femme, trois au Conseil de cercle et un à l'Assemblée régionale avec à sa tête un Maire, trois Adjoints, un Secrétaire général, un Régisseur, un Gardien..

Traits Physiques

a) Le relief : Il est très accidenté avec quelques rares collines localisées près d'Ankoum Migno et El Macki (Bintia dans le Haoussa). Plusieurs escarpements rocheux longent la vallée où jalonne le fleuve Niger. C'est le cas des chutes de Labbézanga.

b) Le climat : De type sahélien, il est caractérisé par trois saisons distinctes :

   * une saison sèche/froide d'octobre à mars ;
   * une saison chaude d'avril à mai ;
   * une saison pluvieuse/humide de juin à septembre.

Les vents dominants : Ce sont l'harmattan, vent sec soufflant pendant huit à neuf mois dans la direction NE/SO suivi de la mousson qui est un vent humide soufflant de juillet à septembre. La pluviométrie moyenne oscille entre 250 à 300 mm d'eau par an et les écarts de température sont souvent trop élevés entre 10° C et 30° C. Le cumul de pluies enregistrées subit des variations d'une année à l'autre. C'est ainsi que de 1997 à 2002, le cumul a varié entre 129,5 mm en 10 jours en 1997 et 429,2 mm en 1999. En 2002, il a été de 208,4 mm en 18 jours contre 307 mm en 23 jours en 2001 et 383,3 mm en 24 jours en 2004.

c) Le réseau hydrographique : Sur un parcours de 50 km environ, le fleuve Niger traverse la commune du Nord au Sud. Plusieurs oueds déversent les eaux de ruissellement dans le fleuve notamment ceux de Kamgala, Sororé, Bolilam dans le Haoussa ; puis celui d'Imminan dans le Gourma. La zone pastorale renferme plusieurs mares semi-permanentes dont les plus importantes sont localisées comme suit : Afrag, Barguvi, Tamakazène, Sorori Koutou, Tirrazir, Tikoubaradène, Tamakaza dans le Haoussa ; puis Tangouba, Tin Chiguéren, Tinibit, Pêtan Tibanguir, Gardabane, Tabakatt, Darous Bangou dans le Gourma. Les eaux souteraines sont peu exploitées car la commune ne compte que huit puits et sept forages positifs sur lesquels deux sont équipés.

d) La végétation : Elle est surtout influencée par le climat et se compose d'herbacées et de ligneux. C'est le domaine de la savane herbeuse. Mais suite aux nombreuses sécheresses qui ont marqué la région, les forêts ne sont représentées que des fourrés d'acacia radiana autour des mares et oueds de Afrag, Banguir, Sorori, Bolilan.

e) Les sols : Les plus dominants sont :

   * les sols argilo-sablonneux très profonds, propices à l'agriculture et légumes en bordure du fleuve Niger,
   * les sols minéraux bruts, d'apport éolien,
   * les sols rouges-bruns sub-arides.

En partie, tous ces sols possèdent un potentiel de production et de limitation moyenne de limitation non arable.

f) La faune : La rive gauche de la commune et sa limite Sud servent de prolongement à la réserve temporaire de faune dite "Ansongo-Ménaka" constituée dans les années 1956-1960. La constitution de ladite réserve avait été suscitée par l'existence d'une faune abondante et variée comprenant entre autres des éléphants, des girafes, des gazelles damah ou biches robert, des panthères, des lions, des tigres, des hyènes, des oryx, des autruches, des tortues, des boas, des porcs-épics, des hippopotames, des canards, des hérons, des oies, des chacals, des lamantins, des crocodiles, des varans complétaient ce tableau. Aussi, la présence de cette faune avait à l'origine de la construction d'un campement touristique à Fafa qui servait de gîte de chasse, mais malheureusement, la sécheresse, le braconnage, les feux de brousse ont fait disparaître cette belle richesse de la commune. Actuellement, les espèces couramment rencontrées sont les chacals, les outardes, les hyènes. Les gazelles et les singes sont localisés dans la partie Nord-Est à la limite entre Tin-Hamma et Andéramboukane près de la mare d'Amalaoulaou.

g) Les ressources halieutiques : La commune était et demeure encore une zone de grande production piscicole. Cependant, il faut reconnaître que les captures de poisson ont fortement baissé en quantité et en qualité suite à la baisse de la pluviométrie, la crue et de l'exploitation abusive. La présence de la trentaine de campements de pêcheurs dans la commune atteste éloquemment l'importance relative des ressources piscicoles dans la zone. Aussi il n'est guère étonnant d'affirmer que le développement de la filière de commercialisation de poissons frais dans le cercle d'Ansongo. Est partie de la commune de Ouatagouna pour s'étendre à toutes les communes riveraines du fleuve. Les pêcheurs professionnels (Haoussa) originaires du Nigeria et Sorko natifs de la commune et d'autres amateurs sont actifs dans le sous-secteur.

LES TRAITS HUMAINS La population est composée de Songhoy, Tamacheq, Peuhl etc. Les sédentaires occupent la vallée dans les villages éparpillés entre les deux rives du fleuve Niger et dans les îles tandis que les nomades sont dans les "débé" ou sites de fixation dont certains ont l'allure de village n'eut été la variabilité des saisons d'hivernage. Les fractions Banganabé II, Peuhl Ixanane, Peuhl Gouloubé, Kel Egit, Melleguezène, Ibatrane II, Kel Gueguelène, Kel Eguef, Kel Sougarre ont leur territoire d'attache dans le Haoussa, tandis que celles de Boubacar Egga, Efrag-Efrag, Defrag-defrag, Kel Arokass, Kamoga, Kel Tadamast sont dans le Gourma. Mais, au gré de la disponibilité des pâturages, ces communautés transhument à la fois dans les zones pastorales de l'une ou l'autre rive du fleuve. De tous ces groupes ethniques, l'Islam est la religion dominante.

LES REALITES ECONOMIQUES

ACTIVITES ECONOMIQUES

L'agriculture, l'élevage, la pêche la cueillette l'exploitation forestière l'artisanat et le petit commerce constituent les principaux piliers de la vie socio-économiques de la commune.

Agriculture: Dans cette commune l'agriculture une activité commune aux deux milieux (sédentaire et nomade). En effet à la faveur de l'existence de multitudes de mares, bon nombre de nomades cultivent le mil dunaire et le sorgho de mares ou de dunes. Cette agriculture souffre du manque d’équipement et de l’insuffisance de l’encadrement. A côté de l’agriculture la population pratique aussi le maraîchage qui connaît aussi les mêmes problèmes. Les superficies aménagées dans le domaine des périmètres hydro-agricoles dans la commune par le PRODECA sont de 1 533 ha. Pour un appui technique, il est mis à la disposition de la commune trois Agents d'agriculture dont un Chef d'antenne et deux Agents pour l'encadrement des activités du secteur de développement rural

Elevage Cependant il faut reconnaître que l'élevage demeure l'apanage de la frange nomade de la population. Cet élevage est extensif et porte sur les:

   * Bovins : 4222
   * Ovins-Caprins : 7905
   * Asins : 2818
   * Equins : 22
   * Camelins : 36

Toutefois ce secteur connaît des difficultés parmi lesquels l’insuffisance des parcs de vaccination, des points d’eau, des pâturages, le manque d’encadrement, et de formation pour les éleveurs. Source : Recensement administratif à caractère fiscal organisé par la commune et financé par le PADL (avril 2004).

La pêche : Elle est actuellement un secteur porteur d'espoir avec surtout l'existence de la filière de commercialisation des poissons frais.

La cueillette : Elle porte sur les fruits, le cenchrus, le fonio et le nénuphar.

L'artisanat : Consiste aux travaux de bois, métaux, cuire, peaux, vannerie et poterie.

INFRASTRUCTURES En plus du potentiel naturel et physique, la commune dispose d'infrastructures éducatives, socio sanitaires, hydrauliques et d'élevage.

a) L'éducation : Il y a 13 écoles dont trois second cycles (Fafa, Ouatagouna, Labbézanga) dans la commune et trois CED. Il y a au total 40 enseignants dont 12 fonctionnaires ; 01 conventionnaire ; 16 contractuels au premier cycle pour 1 529 élèves. On trouve aussi 251 élèves au second cycle et 76 auditeurs dans les CED. Source : CAP Ansongo. Ces écoles sont appuyées dans leur fonctionnement par certaines ONG, l’Etat, et les partenaires au développement. Il faut noter aussi l’insuffisance des salles de classe et des équipements à ce niveau.

b) Santé Humaine : Il y a 03 centres de santé dont 02 dispensaires à Ouatagouna et Labbézanga ; 01 CSCOM à Bintia. Tous ces secteurs sont sous-équipés dans l'ensemble, dirigés par 03 Agents socio sanitaires du 1er degré. Ces centres inégalement répartis ne parviennent pas à donner satisfaction aux populations.

c) Santé Animale: La commune compte quatre parcs de vaccination mal répartis sur le territoire, ce qui oblige certains éleveurs à vacciner chez les voisins .Aucun dépôt pharmaceutique n’existe dans la commune. L’approvisionnement en vaccins et autres produits se fait à partir d’Ansongo ou de Gao.

d) Aménagements Hydro agricoles et hydrauliques: La commune de Ouatagouna dispose de 1533ha de plaines en cours d’aménagement par le PRODECA, Un nombre important de puits villageois et de puits à grand diamètre et des forages mal répartis sur le territoire. Certains forages ne sont pas fonctionnels à cause des pannes d’équipement. Outre les investissements cités on note dans la commune la présence de certaines mares importantes autour desquelles les gens pratiquent la culture du sorgho.

e) Infrastructures marchandes: La commune compte six marchés hebdomadaires ( Bentia , Fafa , Ouatagouna , Karou , Hourara , Labbézanga ) tous non aménagés et demeurent les seuls points d’approvisionnement des populations en denrées , habits , céréales et articles divers .

f) Banques de céréales : La commune de Ouatagouna compte environ trois banques de céréales ou des magasins construits avec l’appui des ONG et ou des projets tous non fonctionnels du fait de la mauvaise organisation de l’insuffisance de l’encadrement et de la formation des membres. Ces magasins sont inégalement répartis et ne parviennent pas à satisfaire les besoins des populations.

g) Système financier décentralisé : Il n’existe dans la commune aucun système de financement de crédit, seule la BNDA octroie du crédit souvent à certaines associations de femmes

h) Les Intervenants : Au niveau de la commune de Ouatagouna, on peut noter la présence de projets et programmes qui interviennent dans des secteurs multiples que variés. Il s’agit notamment du PRODECA, PADENEM, PADH, SNV et le PGP ainsi que les ONG locales telles que : FAABA, GARI, GANDA FAABA.

Contraintes principales Contraintes liées à la disponibilité

   * Faiblesse et insuffisance des productions agricoles
   * Insuffisance des pâturages
   * Perte du cheptel dû aux épizooties

Contraintes liées à l’accès

   * Faible revenu des populations
   * Enclavement de certains secteurs de la commune

Contraintes liées à l’utilisation appropriée de la nourriture

   * Malnutrition des enfants et des femmes
   * Sous alimentation des populations

Contraintes liées à la stabilité des approvisionnements

   * Rupture des stocks.

Source: PLAN DE SECURITE ALIMENTAIRE COMMUNE DE OUATAGOUNA-2005-2009 (PROMISAM-USAID)

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