Arc de triomphe de l'Étoile

Arc de triomphe de l'Étoile
Page d'aide sur les redirections Cet article concerne le monument de Paris. Pour les autres significations, voir Arc de triomphe (homonymie).
Arc de triomphe de l'Étoile
Arc Triomphe.jpg
Présentation
Période ou style Néoclassicisme
Type Arc de triomphe
Architecte Jean-François-Thérèse Chalgrin
Date de construction 1808 - 1836
Dimensions 50 m
Destination initiale Commémoration de la bataille d'Austerlitz
Protection  Classé MH (1896)
Géographie
Pays Drapeau de France France
Région Île-de-France
Localité Paris
Coordonnées 48° 52′ 25″ N 2° 17′ 42″ E / 48.873689, 2.29502848° 52′ 25″ Nord
       2° 17′ 42″ Est
/ 48.873689, 2.295028
  

Géolocalisation sur la carte : France

(Voir situation sur carte : France)
Arc de triomphe de l'Étoile

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(Voir situation sur carte : Paris)
Arc de triomphe de l'Étoile
Arc de triomphe de l’Étoile de jour.
L'arc de triomphe vu du ciel avec le sud de Paris en fond.
L'arc de triomphe vu des Champs-Élysées.

L’arc de triomphe de l’Étoile souvent appelé simplement l'arc de triomphe, construit de 1808 à 1835 sur ordre de Napoléon, est situé à Paris dans le 8e arrondissement, sur la place de l’Étoile, à l’extrémité ouest de l’avenue des Champs-Élysées, à 2,2 kilomètres de la place de la Concorde. Haut de 50 mètres, large de 45 mètres et profond de 22 mètres, il est géré par le Centre des monuments nationaux[1]. La hauteur de la grande voûte est de 29,19 mètres et sa largeur de 14,62 mètres. La petite voûte, quant à elle, mesure 18,68 m de haut et 8,44 m de large.

La place de l'Étoile forme un énorme rond-point de douze avenues percées au XIXe siècle sous l’impulsion du baron Haussmann, alors préfet du département de la Seine. Ces avenues « rayonnent » en étoile autour de la place, notamment l’avenue Kléber, l'avenue de la Grande-Armée, l’avenue de Wagram et, bien sûr, l’avenue des Champs-Élysées. Des pavés de couleurs différentes dessinent sur le sol de la place deux étoiles dont les pointes arrivent pour l'une au milieu des avenues, pour l'autre entre les avenues.

(M) Ce site est desservi par la station de métro Charles de Gaulle - Étoile.

Sommaire

Histoire

Napoléon Ier, au lendemain de la bataille d'Austerlitz déclare aux soldats: « Vous ne rentrerez dans vos foyers que sous des arcs de Triomphe » et ordonne la construction de l'arc le 18 février 1806 : son projet initial était d'en faire le point de départ d'une avenue triomphale traversant notamment le Louvre et la place de la Bastille.

Inscriptions à l'intérieur de l'arc de triomphe relatant la construction du monument

Pour la conception du monument, l'architecte Chalgrin fut en concurrence avec son confrère Raymond, chargé de collaborer avec lui. Le premier souhaitait orner l'arc de colonnes isolées tandis que le second les voulait engagées, l'incompatibilité de ces deux conceptions rendant impossible toute collaboration entre les deux architectes. Un arbitrage rendu par Champagny, ministre de l'intérieur, força Raymond à se retirer honorablement. Chalgrin supprima alors les colonnes de son projet[2].

Les fondations exigèrent deux années de chantier. En 1810, les quatre piles s'élevaient à environ un mètre au-dessus du sol. À l'occasion de son mariage avec l'archiduchesse Marie-Louise et de l'entrée de celle-ci dans Paris, l'Empereur délégua des crédits qui permirent à Chalgrin de construire une maquette en vraie grandeur en charpente, stuc et toiles peintes qui resterent assez longtemps en place. L'architecte mourut assez subitement en 1811, suivi, huit jours après lui, par son confrère Raymond[3].

Lors des premières défaites napoléoniennes (Campagne de Russie en 1812), la construction fut interrompue, puis abandonnée sous la Restauration, avant d'être finalement reprise et achevée entre 1832 et 1836, sous Louis-Philippe Ier. Les architectes Louis-Robert Goust puis Huyot prirent la relève sous la direction de Héricart de Thury.

L'Arc de triomphe de l'Étoile est inauguré le 29 juillet 1836 pour le sixième anniversaire des Trois Glorieuses. Au départ, avait été prévue une grande revue militaire en présence de Louis-Philippe. Mais, alors que celui-ci venait d'être visé par un nouvel attentat le 25 juin, le président du Conseil, Adolphe Thiers, convainc le roi de s'abstenir. La revue militaire est décommandée et remplacée par un grand banquet offert par le roi à 300 invités, tandis que le monument est inauguré en catimini par Thiers, à sept heures du matin.

En 1842, Honoré de Balzac en a fait un symbole de la fidélité des soldats à l'Empereur : « mais tous les cœurs, même les plus hostiles à l'empereur, adressaient au ciel des vœux ardents pour la gloire de la patrie. Les hommes les plus fatigués de la lutte commencée entre l'Europe et la France avaient tous déposé leurs haines en passant sous l'arc de triomphe[4] »

L'arc de triomphe de l'Étoile fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 6 février 1896[5].

Un symbole historique

L'Arc de Triomphe fait partie maintenant des monuments nationaux à forte connotation historique. À ses pieds se trouve la tombe du Soldat inconnu de la Première Guerre mondiale. La flamme éternelle qu’il abrite, est avec celle de l'autel de la Patrie à Rome la première du genre depuis l’extinction de la flamme des Vestales en 391. Elle commémore le souvenir des soldats morts au combat et ne s’éteint jamais : elle est ravivée chaque soir à 18h30 par des associations d'anciens combattants ou de victimes de guerre. Depuis 1923, année de l'allumage de la flamme qui veille sur la tombe du Soldat Inconnu, ce geste de ravivage symbolique a été accompli chaque soir, même le 14 juin 1940, jour où l'armée allemande est entrée dans Paris et défilait sur la place de l'Étoile : ce jour là, le ravivage a eu lieu devant les officiers allemands qui ont autorisé la cérémonie.

L'association La Flamme sous l'Arc de Triomphe, qui regroupe cinquante membres appelés "Commissaires à la Flamme", est en fait une fédération d'associations, maintenant issues de milieux qui ne sont plus uniquement d'origine militaire ou anciens combattants. Elle organise les cérémonies de ravivage ainsi que les dépôts de gerbes et prises de Flambeau par les associations qui la constituent et accueille les personnalités françaises et étrangères qui y participent. Il y a chaque jour, au minimum deux et la plupart du temps, plusieurs membres du Comité de la Flamme sous l'Arc de Triomphe pour accueillir les associations qui viennent tour à tour raviver la Flamme du Souvenir, chaque soir, à 18 heures 30.

En février 2008 fut inaugurée la nouvelle scénographie permanente de l'Arc de Triomphe due à l'artiste Maurice Benayoun et à l'architecte Christophe Girault. Renouvelant l'exposition des années 1930, cette nouvelle muséographie accorde une large place au multimédia. Intitulée "Entre guerres et paix", elle propose une lecture de l'histoire du monument prenant en compte l'évolution de sa symbolique jusqu'à la période actuelle, période où les valeurs du dialogue et de la rencontre prennent le pas sur la confrontation armée. Une présentation multimédia raconte en sept stations et sur trois niveaux l'histoire du monument de façon contemporaine, interactive et ludique. Elle permet de découvrir ce qui aurait pu être (les projets non réalisés), ce qui a disparu et ce qui ne peut être facilement vu (le décor sculpté).

Détails des sculptures

Valmy, Jemappes, Fleurus, Montenotte, Lodi, Castiglione, Rivoli, Arcole, Pyramides, Aboukir, Alkmaer, Zurich, Heliopolis, Marengo, Hohenlinden, Ulm, Austerlitz, Iena, Friedland, Somosierra, Essling, Wagram, Moskowa, Lützen, Bautzen, Dresde, Hanau, Montmirail, Montereau et Ligny.

Batailles gravées sur atique ADT.jpg
Batailles gravées sur les boucliers de l'attique (noter les détails calligraphiques)

  • Les grandes arcades sont rehaussées de figures allégoriques représentant des personnages de la mythologie romaine (par J. Pradier).
  • Sur les faces intérieures des piliers des grandes arcades, les noms des grandes batailles de la Révolution et de l'Empire sont gravés.

Batailles gravées sous grandes arcades.jpg
Batailles gravées sous les grandes arcades (noter les séparateurs)

Ici
repose
un soldat
français
mort
pour la patrie

1914 . 1918
La tombe du soldat inconnu


La tombe de nuit
  • Le monument est encerclé par 100 plots symbolisant les Cent-Jours.

Philatélie

Dès 1929, l'arc de triomphe est représenté sur un timbre de France d'une valeur de 2 F de couleur brun-rouge.

En 1938, il figure sur un timbre de 1F75 outremer, émis lors de la visite des souverains britanniques en regard de la Tour du Palais de Westminster. Le visuel est repris pour un entier postal.

La même année un timbre rouge carminé de 65 centimes surtaxé 35 centimes est émis pour célébrer le 20ème anniversaire de la victoire. L'arc est au centre avec le défilé du 11 novembre sur les côtés du timbre. Le visuel est également repris pour un entier postal.

En 1944, le Gouvernement Provisoire en fait un symbole de la République et une série de 10 timbres d'usage courant est émise (valeurs entre 5 centimes et 10 F). Les timbres sont imprimés aux Etats Unis. Une nouvelle série de 10 timbres toujours imprimée aux Etats Unis sort en 1945 ; les chiffres de la valeur sont en noir et comprises entre 30 centimes et 3 francs.

En 1968, il est présent pour le cinquantenaire de l'Armistice du 11 novembre sur un timbre à 25 centimes carmin et bleu.

En 1971, il est en arrière plan d'un timbre rouge émis dans la bande émise à l'occasion de la mort du Général de Gaulle. Il représente la descente des Champs Elysées en 1944.

En 1973, la poste célèbre le 50ème anniversaire de la flamme sous l'arc de triomphe par un timbre de 40 centimes lilas, rouge et bleu.

En 1989, la poste présente un panorama de Paris sur une bande. L'arc y figure en arrière plan de 2 timbres multicolores à 2,20 F représentant l'Arche de la défense et la tour Eiffel. Les visuels sont repris sur des entiers postaux.

En 1995, à l'occasion du cinquantenaire de la victoire du 8 mai 1945, il figure en arrière plan d'un portrait du général de Gaulle pour une valeur de 2,80 F.

En 2001, il figure pour une valeur de 3 F ou 46 centimes d'euros, sur un timbre de très grand format émis à l'occasion du centenaire de la naissance du dessinateur et graveur Albert Decaris.

En 2003, il est inclus dans un bloc feuillet : Portraits de régions. La France à voir. Dans cette série de 10 timbres, il est le sujet unique d'un timbre à 50 centimes d'euros.

En 1999, il figure sur un timbre de distributeur à valeurs variables[6].

Faits divers

  • Durant le transfert des cendres de Napoléon, le 15 décembre 1840, le cortège passa sous l'Arc de Triomphe.
  • Le corps de Victor Hugo est veillé sous l'arc la nuit du 22 mai 1885, avant d'être enterré au Panthéon.
  • Deux fois par an (aux alentours du 10 mai et du 1er août), le Soleil se couche dans l'axe des Champs-Élysées. Pour une personne située sur les Champs-Élysées, le disque solaire est ainsi visible quelques minutes sous l'arche de l'Arc de Triomphe. Le 10 mai 1994, le phénomène s'est accompagné d'une éclipse partielle de Soleil, observée par près de 200 000 personnes. À noter qu'en sens opposé vu de la Porte Maillot, le Soleil se lève deux fois par an dans l'Arc de Triomphe, aux alentours du 7 février et du 4 novembre.
Paris vue du sommet de l'Arc de triomphe avec, à droite, la tour Eiffel
  • Il y eut au sommet de l’Arc de 1882 à 1886, une sculpture monumentale d’Alexandre Falguière, le "Triomphe de la Révolution" (un char tiré par des chevaux s’apprêtant à "écraser l’Anarchie et le Despotisme") qui n’est restée là-haut que quatre ans avant de tomber en ruines.
  • Le 7 août 1919, un as de l'aviation, Charles Godefroy, réussit à passer en avion sous l'Arc de Triomphe, photographié par Jacques Mortane[7]. Un autre as, Jean Navarre, se tua à proximité de Villacoublay le 10 juillet de la même année au cours d'un vol d'entraînement pour réaliser cet exploit[8].
  • En 1997, un Australien essaya de se faire cuire des oeufs au plat sur la flamme du soldat inconnu, ce qu'avait fait quelques années plus tôt un chanteur de rock du nom d'Hector, suite à un pari avec Jean Yanne[9].
  • En octobre 1981, Alain Marchand réédite le passage sous l'Arc de Triomphe ; il est condamné à 5 000 francs d'amende.
  • Le 11 août 1991, un pilote non identifié passe de nouveau sous l'Arc et la Tour Eiffel aux commandes d'un Mudry Cap-10B, déclaré volé à l'aéroclub de Lognes.
  • En 1998, un supporter mexicain éméché, au cours de la Coupe du Monde de football, est arrêté par la police pour avoir éteint la flamme en urinant dessus.

Notes et références

Voir aussi

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Bibliographie

  • Michel Gallet, Les Architectes parisiens du XVIIIe siècle : Dictionnaire biographique et critique, Paris, Éditions Mengès, 1995, 494 p. (ISBN 2-85620-370-1), p. 110-116 

Articles connexes

Lien externe


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