Les ramparts d'avignon

Les ramparts d'avignon

Avignon

43°57′00″N 4°49′01″E / 43.95, 4.81694

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Avignon

Le centre historique autour du palais des papes.
Le centre historique autour du palais des papes.

Armoiries
Détail
Administration
Pays France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Vaucluse (préfecture)
Arrondissement Avignon (chef-lieu)
Canton Chef-lieu de quatre cantons
Code Insee abr. 84007
Code postal 84000
Maire
Mandat en cours
Marie-Josée Roig (UMP)
2008-2014
Intercommunalité Communauté d'agglomération du Grand Avignon
Site internet http://www.avignon.fr/
Démographie
Population 92 454 hab. (2006)
Densité 1 427 hab./km²
Gentilé Avignonnaise, Avignonnais
Géographie
Coordonnées 43° 57′ 00″ Nord
       4° 49′ 01″ Est
/ 43.95, 4.817
Altitudes mini. 10  m — maxi. 122  m
Superficie 64,78 km²

Voir la carte physique

Voir la carte administrative

La place du Palais des Papes avec le petit palais au fond de la place; en arrière plan le Rhône et le pont d'Avignon ; au fond le fort Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon.
Monument aux morts (rocher des Doms)

Avignon est une ville du Sud de la France, dans le Vaucluse, qui s'étend sur la rive gauche du Rhône. Sur les 92 454 habitants que compte la ville, 12 000 demeurent intra-muros.

Surnommée la « cité des papes » en raison de l’installation des papes de 1309 à 1423, qui conservèrent des États (Comtat Venaissin) dans le sud de la France jusqu’à la Révolution, elle est actuellement la plus grande ville et chef-lieu du département de Vaucluse. Une des rares villes françaises à avoir conservé une grande partie de ses anciens remparts, son centre historique, composé du Palais des papes, de l'ensemble épiscopal et du pont d’Avignon, elle a été classé Patrimoine mondial de l'UNESCO sous les critères I, II et IV.

Vitrine artistique et culturelle, la renommée de son principal festival connu sous le nom de festival d'Avignon, a largement dépassé nos frontières.

Sommaire

Géographie

Plans et vues satellite : 43°56′58″N 4°48′32″E / 43.94944, 4.80889.

Localisation

Avignon se situe au confluent du Rhône et de la Durance, et de ce fait, est limitrophe à l'ouest du département du Gard, avec les communes de Villeneuve-les-Avignon et Les Angles, et au nord des Bouches-du-Rhône et des communes de Barbentane, Rognonas, Châteaurenard et Noves.

La ville se situe à proximité d’Orange (au nord), de Nîmes ou encore de Montpellier (au sud-ouest), d’Arles (au sud) et de Salon de Provence et Marseille (au sud-est).

A l'est et au nord, les communes de Caumont-sur-Durance, Morières-lès-Avignon, Le Pontet et Sorgues

Accès et transports

Avignon est à proximité de deux autoroutes. L'autoroute A7 (E714), selon un axe nord-sud, sur lequel existe deux sorties : "Avignon nord" et "Avignon sud". L'autoroute A9 (E15) qui se débranche à proximité d'Orange de l'A7 pour se diriger, selon un axe nord-est sud-ouest, vers l'Espagne.

Les routes principales sont la route nationale 100 qui part, à l'ouest sur Villeneuve-lès-Avignon, à l'est vers l'Isle-sur-Sorgue et la route nationale 7 qui vient de l'est, puis bifurque au nord en voie rapide et rejoint la route départementale 225.

Avignon est desservi par deux gares : La gare historique datant de 1860, gare d'Avignon Centre, située extramuros, face aux remparts, qui peut accueillir tout type de train, et depuis 2001, la gare d'Avignon TGV, dans la zone de "Courtine" au sud de la ville, construite sur la ligne LGV Méditerranée.

L'aéroport d'Avignon - Caumont est en bord de commune et propose plusieurs lignes internationales (les 4 vols par jour à destination de Paris ont été supprimés le 31 juillet 2008). Environs 80 000 passagers par an transitent par cet aéroport.

Une station vélopop' devant les murs de la ville.

La ville propose sept parkings payants surveillés et met à disposition gracieuse deux parkings relais surveillés d'une capacité de 1 200 places de stationnement ( avec des navettes gratuites direction centre ville ).

Les Transports en Commun de la Région d'Avignon, également connu sous l'acronyme TCRA est le réseau de transports en communs de l'agglomération d'Avignon.

Avignon compte également 110 kilomètres de pistes cyclables[1] et s'est équipée en Juillet 2009 d'un système de vélocation, le vélopop'[2] géré par la TCRA.

Le Rhône représente aussi depuis de nombreux siècles un moyen de transport important pour la ville. Le trafic fluvial à Avignon bénéficie de deux ports marchands, de stations d'accueil pour des bateaux-croisières et de divers aménagements des berges. Une navette fluviale gratuite a été mise en place.

Géologie et relief

La région dans laquelle se situe Avignon est très riche en pierre calcaire et a permis de nombreuses constructions. Par exemple, Les remparts actuels, qui mesurent tout de même 4 330 mètres de long, ont été bâtis avec une pierre calcaire tendre très abondante dans la région que l’on appelle « molasse burdigalienne ».

Clocher de l'église des Augustins

Sur la commune d'Avignon, à l’abri des remparts, le rocher des Doms est une importante élévation calcaire de type urgonien. Les massifs calcaires sont très présents autour de la commune (Massif des Angles, Villeneuve-lès-Avignon, les Alpilles, etc.) et résultent en partie de l’océanisation du bassin liguro-provençal consécutive à la migration du bloc Sardo-corse.

L'autre élévation importante de la commune d'Avignon est la colline de Montfavet, une colline boisée à l'est de la commune.

La présence de failles dans ces calcaires montrent qu'un important travail tectonique a provoqué des séismes dans les différents âges géologiques. Le dernier tremblement de terre de magnitude importante a eu lieu le 11 juin 1909[N 1]. Il a laissé une trace toujours visible dans le centre de la ville, puisque le clocher des Grands Augustins, près de la place des Carmes, est resté légèrement penché à la suite de ce tremblement de terre.

La vallée du Rhône présente une zone d'alluvions anciennes : un dépôt meuble y couvre une grande partie du sol. Il se compose d'un limon sablonneux plus ou moins coloré de galets provenant principalement de roches siliceuses. Les îles du Rhône, dont l'île de la Barthelasse, sont nées de l'accumulation des dépôts alluvionnaires et du travail des hommes. Le relief y est donc assez faible malgré la création de buttes permettant aux locaux de se protéger en cas de forte montée des eaux (inondations).

Dans les terres qui se situent autour de la ville on peut noter la présence d’argile, limon, sable et calcaire[3].

Hydrographie

Le pont d'Avignon sur le Rhône. Au fond, le Mont Ventoux.

Le Rhône passe en bordure ouest de la commune mais est divisé en deux bras : On parle de « Petit Rhône », ou « bras mort » pour la partie est qui touche Avignon et « Grand Rhône » ou « bras vif » pour la partie ouest, celle qui touche Villeneuve-les-Avignon dans le département du Gard, entre les deux, un chapelet d'îles dont la plus grande est l'Île de la Barthelasse. En parallèle au Rhône, un canal a été créé.

Les bords du Rhône et l'Île de la Barthelasse peuvent être sujets aux inondations durant l'automne et le mois de mars. Les inondations en France depuis le VIe siècle jusqu'à nos jours - recherches et documents[4] de Maurice Champion relate un certain nombre d'entre elles (jusqu'en 1862), mais elles n'ont jamais vraiment cessées comme le montre les inondations de 1943-1944[5] ou encore janvier 1955[6], et sont encore importantes de nos jours à l'image des inondations du 2 décembre 2003[7]. C'est pourquoi, une nouvelle cartographie du risque a été élaborée.[8]

La Durance, qui s'écoule en limite sud de la commune, vient se jeter dans le Rhône et marque aussitôt la limite avec les Bouches du Rhône.

Plusieurs plans d'eau naturels ou artificiels comme le lac de Saint-Chamand à l'est de la ville.

Sismicité

Les cantons de Bonnieux, Apt, Cadenet, Cavaillon, et Pertuis sont classés en zone Ib (risque faible). Tous les autres cantons du département de Vaucluse sont classés en zone Ia (risque très faible). Ce zonage correspond à une sismicité ne se traduisant qu'exceptionnellement par la destruction de bâtiments[9].

Climat

La commune d'Avignon, située dans la zone d’influence du climat méditerranéen, est soumise à un rythme à quatre temps : deux saisons sèches, dont une brève en fin d'hiver, une très longue et accentuée en été ; deux saisons pluvieuses, en automne, avec des pluies abondantes sinon torrentielles, et au printemps. Les étés sont chauds et secs, liés à la remontée des anticyclones subtropicaux, entrecoupés d’épisodes orageux parfois violents. Les hivers sont doux. Les précipitations sont peu fréquentes et la neige rare[10].

Mois
Janv Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Année
Températures maximales moyennes (°C) 10 12 16 18 23 27 30 30 25 20 13 10 19,75
Températures minimales moyennes (°C) 2 3 6 8 12 15 18 18 14 11 6 3 9,6
Températures moyennes (°C) 6 7,5 11 13 17,5 21 24 24 19,5 15,5 8,5 7,5 14,7
Moyennes mensuelles de précipitations (mm) 36,5 23,3 24,9 47,5 45,6 25,4 20,9 29,1 65,8 59,6 52,8 34,0 465,4
Source : Données climatologiques d'Avignon 2000-2007

Selon Météo-France, le nombre par an de jours de pluies supérieures à 2,5 litres par mètres carrés est de 45 et la quantité d'eau, pluie et neige confondues, est de 660 litres par mètre carré. Les températures moyennes oscillent entre 0 et 30° selon la saison. Le record de température depuis l'existence de la station de l'INRA est de 40,5°C lors de la canicule européenne de 2003 le 5 août (et 39,8° le 18 août 2009) et -12,8°C le 5 janvier 1985. Les relevés météorologiques ont lieu à l'Agroparc d'Avignon.

Le mistral

Le vent qui est principalement le mistral, dont la vitesse peut aller au delà des 110 km/h. Il souffle entre 120 et 160 jours par an, avec une vitesse de 90 km/h par rafale en moyenne[11]. Le tableau suivant indique les différentes vitesse du mistral enregistrées par les stations d'Orange et Carpentras-Serres dans le sud de la vallée du Rhône et à sa fréquence au cours de l'année 2006. La normale correspond à la moyenne des 53 dernières années pour les relevés météorologiques d'Orange et à celle des 42 dernières pour Carpentras[12].

"=" : idem à la normale ; "+" : supérieur à la normale ; "-" : inférieur à la normale.

Mistral. Jan. Fev. Mars. Avril. Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Dec.
Vitesse maximale relevée sur le mois 96 km/h 97 km/h 112 km/h 97 km/h 94 km/h 100 km/h 90 km/h 90 km/h 90 km/h 87 km/h 91 km/h 118 km/h
Tendance : jours
avec une vitesse >
16 m/s (58 km/h)
-- +++ --- ++++ ++++ = = ++++ + --- = ++

Histoire

Préhistoire

Ce site fut occupé dès le néolithique comme l'ont prouvé les chantiers de fouille du rocher des Doms et du quartier de la Balance[13].

En 1960 et 1961, des fouilles dans la partie nord du rocher des Doms dirigées par Sylvain Gagnière ont mis au jour une petite stèle anthropomorphe (hauteur : 20 cm) qui fut trouvée dans une zone de terre remaniée[14]. Sculptée dans de la molasse burdigalienne, elle a la forme d'une « stèle funéraire » avec sa face gravée d'une figure humaine très stylisée et sans bouche dont les yeux sont marqués par des cupules. Sur la partie inférieure, décalée légèrement sur la droite, a été creusée une cupule profonde d'où partent huit traits formant une représentation solaire, découverte unique sur ce type de stèle.

Par comparaison avec des figurations solaires identiques[N 2], cette stèle représentant le « premier avignonnais » a été classée dans une période s'étalant entre l'âge du cuivre et le bronze ancien qui correspond au chalcolithique méridional[N 3].

Cela a été confirmé par les trouvailles faites dans ce déblai, situé près du grand réservoir d'eau sommant le rocher, où ont été mis au jour deux haches polies en roche verte, une industrie lithique caractéristique des « pasteurs des plateaux », quelques objets de parures chalcolithiques et une grand abondance de tessons de poterie hallstattienne indigène ou importée (ionienne et phocéenne).

Antiquité

Article détaillé : Avenio.

Le nom de la ville remonte aux environs du VIe siècle av. J.-C.. La première citation d'Avignon (Aouen(n)ion) a été faite par Artémidore d'Éphèse. Si son ouvrage, « La Périple », est perdu, il est connu par l'abrégé qu'en fit Marcien d'Héraclée et les Ethniques, dictionnaire des noms des villes que fit Étienne de Byzance en se basant sur cet écrit[15]. Il y indique :

« Ville de Massalia (Marseille), près du Rhône, le nom ethnique (le nom des habitants) est Avenionsios (Avenionensis) selon la dénomination locale (en latin) et Auenionitès selon l'expression grecque. »

Ce toponyme a deux interprétations : ville du vent violent ou encore plus vraisemblablement seigneur du fleuve. D’autres sources font remonter son origine au gaulois mignon (marais) et de l’article celtique défini.[16]

Stèle grecque en provenance d'Avignon, Musée lapidaire

Simple emporion grec fondé par les Phocéens de Marseille vers 539 av. J.-C., c'est au cours du IVe siècle av. J.-C. que les Massaliotes commencèrent à signer des traités d'alliance avec quelques villes de la vallée du Rhône dont Avignon et Cavaillon.

C'est probablement de cette période que date l'une des rares inscriptions puniques connues en France[17]. En 1897, des fouilles au quartier Champfleury, ont permis de découvrir à quatre mètres de profondeur, gravée sur du schiste ardoisé, une stèle funéraire sans doute été réalisée sur place, ce matériau étant inconnu à Carthage. Déposée au musée Borély de Marseille, elle a été traduite par Mayer Lambert.

« Tombeau de Zayqebat, la prêtresse de la Grande Dame… fille de…
Abdechmoun, fils de Baaljaton, fils de Abdechmoun, femme de Baalhanno, fonctionnaire des dieux, fils de Abdelmequart, fils de Himilkal, fils de Abdechmoun.
Ne pas [ouvrir ce tombeau]. »

Un siècle plus tard, Avignon fait partie de la « région des Massaliotes »[18] ou du « pays de Massalia »[19]

Fortifiée sur son rocher, la cité devient par la suite et resta longtemps la capitale des Cavares[20]. Strabon, le géographe grec, parle d'elle comme l’une des plus importantes ville de la région[13]. Un trésor d'oboles massaliotes, daté du IIe siècle av. J.-C. a été mis au jour en 1824 lors du creusement des fondations de l'Opéra sur la place de l'Horloge. C'est à cette même époque que le monnayage avignonnais imite celui de Massalia. Sur un côté est frappée la tête d'Apollon, sur l'autre une roue ou un sanglier surmontant les lettres A. O. Y. E., abréviation d'Aouenion[21].

A l'arrivée des légions romaines vers 120 av. J.-C., les Cavares, alliés des Massaliotes, deviennent ceux de Rome. Passée sous domination de l'Empire romain, Aouenion devient Avennio et fait maintenant partie de la Gaule Narbonnaise (118 av. J.-C.), puis de la 2e Viennoise. Avignon reste « ville fédérée » de Marseille jusqu'à la conquête de la cité phocéenne par C. Trébonius et Décimus Junius Brutus, lieutenants de César, elle devient alors une cité de droit latin en 49 av. J.-C[22]. Elle acquiert le statut de colonie latine en 43 av. J.-C.. Pomponius Mela la place parmi les villes les plus florissantes de la province[23].

Des remparts sont construits autour de la ville dès le premier siècle (les Romains, lancés à la conquête de la Gaule, font d'Avignon une ville fortifiée), la ville couvre alors 46 hectares et a une population de près de 25 000 habitants[22]. Le forum romain est sur l’actuelle place de l’Horloge.

Au cours des années 121 et 122, l’empereur Hadrien séjourne dans la Provincia où il visite Vaison, Orange, Apt et Avignon. Il accorde à cette dernière cité le statut de colonie romaine : « Colonia Julia Hadriana Avenniensis » et ses citoyens sont inscrits dans la tribu.

À la suite du passage de Maximien Hercule, qui allait combattre les Bagaudes, paysans gaulois révoltés, un premier pont en bois est construit sur le Rhône et unit Avignon à la rive droite. Il a été daté par dendrochronologie de l'an 290. Au IIIe siècle, il existe une petite communauté chrétienne hors les murs autour de ce qui deviendra l’abbaye Saint-Ruf.

Haut Moyen-Âge

Si la date de la christianisation de la cité n'est pas connue avec certitude et que ses premiers évangélisateurs et prélats relèvent de la tradition hagiographique, ce qui est assuré est la participation de Nectarius, premier évêque historique d'Avignon[N 4], le 29 novembre 439, au concile régional dans la cathédrale de Riez auquel assistent les treize évêques des trois provinces d’Arles.

En novembre 441, Nectarius d’Avignon, accompagné de son diacre Fontidius, participe au concile d’Orange convoqué et présidé par Hilaire d'Arles, où les pères conciliaires définissent le droit d’asile. L'année suivante, avec ses lecteurs Fonteius et Saturninus, il se retrouve au premier concile de Vaison avec dix-sept évêques, représentant des Sept Provinces. il décède en 455[N 5].

Clovis, roi des Francs,
mit le siège devant Avignon en l'an 500

Les grandes invasions ont commencé et les cités de la vallée du Rhône n'y échappent point. En 472, Avignon est pillée par les Burgondes et ravitaillée par Patiens, le métropolitain de Lyon, qui lui fait parvenir du blé[24].

En 500, Clovis 1er, roi des Francs, attaque Gondebaud, roi de Burgondes, accusé du meurtre du père de son épouse Clotilde. Battu, celui-ci quitte Lyon et se réfugie à Avignon que Clovis assiège. Grégoire de Tours signale que le roi des Francs fit dévaster les champs, couper les vignes, raser les oliviers et saccager les vergers. Le Burgonde est sauvé par l’intervention du général romain Aredius. Il l’avait appelé à son secours contre les « barbares francs » qui ruinaient le pays.

Durant la première moitié du VIe siècle, Avignon, une des grandes cités provençales, se trouve convoitée comme toute la « Provincia » par les Goths, les Burgondes et les Francs. Elle est d’abord sous la domination d'Alaric II, roi des Wisigoths. Avec son autorisation, le 10 septembre 506, se réunit le concile d’Agde où, sous la présidence de Césaire d'Arles se retrouvent vingt-quatre évêques. Outre les dix prélats exilés de leur siège, on note l’absence de représentants de vingt-six cités dont les évêques devaient être passé à l'arianisme à l’exemple de Julianus d’Avignon.

Ce qui n’est pas pour satisfaire Francs et Burgondes. En 508-509, afin de s’emparer de la « Provincia », leurs deux armées mettent le siège devant Arles. En Italie, le roi des Ostrogoths, Théodoric, beau-frère d’Alaric II, prend les armes. Ses troupes dégagent Arles puis reprennent Avignon, Orange, Carpentras et Saint-Paul-les-Trois-Châteaux.

En 517, les Burgondes ont repris pied dans la basse vallée du Rhône. Au concile d’Épaone[N 6] présidé par l’évêque Avit de Vienne se retrouvent les vingt-cinq évêques sujets de Sigismond, dont Salutaris d’Avignon.

Mais Théodoric l’Amale, qui a une revanche à prendre, quitte Ravenne en 523, repasse les Alpes, Avignon et Vaison sont occupés par l’armée du roi ostrogoth. Six ans plus tard, les Burgondes reprennent d’assaut Avignon.

En 536, Avignon suit le sort de la Provence qui est cédé aux mérovingiens par Vitigès, le nouveau roi des Ostrogoths. Clotaire 1er annexe Avignon, Orange, Carpentras et Gap ; Childebert 1er, Arles et Marseille ; Théodebert 1er, Aix, Apt, Digne et Glandevès. L’empereur Justinien 1er, à Constantinople, approuve cette cession.

Les Francs ayant assis leur pouvoir avec l'assassinat de Sigismond, les évêques provençaux sous la conduite de Césaire d’Arles participent au concile national d’Orléans en 541. Antoninus d’Avignon et Clematius de Carpentras sont présents[N 7].

En dépit de toutes les invasions, la vie intellectuelle continue à fleurir sur les berges du Rhône[N 8]. Grégoire de Tours note qu’après la mort de l’évêque Antoninus, en 561, l’abbé parisien Dommole refusa l’évêché d’Avignon auprès de Clotaire Ier persuadé qu’il serait ridicule «au milieu de sénateurs sophistes et de juges philosophes qui l’auraient fatigué »[N 9].

C’est cette même année, le 30 novembre, que meurt le roi des Francs. Son royaume est partagé en quatre : Caribert Ier devient roi de Paris ; la Neustrie est donnée à Childéric Ier ; la Bourgondie revient à Gontran Ier ; l’Austrasie est l’apanage de Sigebert Ier. Comme l’Austrasie n’a pas de débouché vers la Méditerranée, Sigebert s’ouvre un passage. Arles tombe puis est reprise par les Burgondes ainsi qu’Avignon. Mais un « couloir austrasien » (ou vallaque) est forcé qui relie l’Auvergne à Marseille coupant en deux la Burgondie de Gondran. Ce passage perdurera trente-deux ans. Il se retrouve dans la toponymie avignonnaise avec Mondevergues (Mons Alvernicus) et Saint-Chamand (quartier d’Avignon)[N 10].

Le patrice Ennius Mummolus, le général de Gondran, réside, près d’Avignon, à Machaovilla[25]. Les Lombards du roi Alboïn, qui occupent les Alpes, descendent régulièrement dans la vallée du Rhône et se livrent au pillage. Par deux fois en, 571 et 572, Mummole, le patrice de «féroce nature», les vainc.

Deux ans plus tard, ils reviennent et ravagent toutes les cités le long de l’antique voie Domitienne, pillent Apt, détruisent Machaovilla et mettent Avignon à sac. Pour se protéger la cité va s’entourer de fossés et de pièges «afin que toute la localité fut protégée par les eaux »[26].

Mummole s’y retranche et n’hésite pas à accueillir, en 584, Gondowald, le bâtard de Clotaire 1er, qui voulait s’installer sur le trône de Gondran. Après un long périple au côté du prétendant qui le mène durant deux ans d’Auvergne dans le Comminges, Mummole rejoint Avignon. Suite à la mort de Gondowald, en 586, le duc Gontran Boson, qui était allé chercher le bâtard à Constantinople, est arrêté par Gondran. Pour échapper à son sort il promet de capturer Mummole et met le siège devant la cité provençale. Le patrice résiste d’abord victorieusement mais décède au cours du siège. Gondran s’empare du trésor de guerre que celui-ci avait accumulé : 250 talents d’argent et plus de 30 talents d’or, soit environ 5 000 kg d’argent et 600 kg d’or que la patrice aurait découvert dans Avignon même.

Ce siècle s'achève par deux catostrophes. En 590, après un automne marqué par des orages et des inondations, la peste inguinaire, partie du port de Marseille, ravage Avignon qui perd le tiers de ses habitants et remonte dans le Vivarais. Et la crue du Rhône oblige à la réfection du pont de bois traversant le fleuve[N 11].

Le VIIe et le VIIIe siècle sont les plus noirs de l’histoire avignonnaise. La cité devient la proie des Francs sous Thierry Ier, roi d’Austrasie, en 612. Le concile de Chalon-sur-Saône est le dernier qui, en 650, indique une participation épiscopale des diocèses provençaux. À Avignon, il ne va plus y avoir d’évêque pendant 205 ans, le dernier titulaire connu étant Agricol[N 12].

Un historien maghrébin du XVIIe siècle, a publié une vieille chronique qui peut être datée vers 725[27]. Elle indique que la cité d'Avignon était alors cantonnée uniquement sur le Rocher des Doms :

« ...de la communauté musulmane aux Francs...[28]
Des musulmans sont venus dans le pays des Francs et se sont avancés en pillant jusqu'au fleuve Rhône, point extrême de l'influence arabe et ultime contrée des Arabes chez les Francs.
Les expéditions de Tariq et de ses troupes ont permis la conquête des villes de Barcelone, de Narbonne, du Rocher d'Avignon et du fort de Lyon sur le fleuve Rhône. Cette armée s'est éloignée du littoral d'où elle était entrée. Rappelons que la distance entre Cordoue et Narbonne, dans le pays des Francs, est de 335 (?) ou 350 (?) selon d'autres.
Lorsque les musulmans sont entrés à Narbonne, ils se sont heurtés à Charles, le roi des Francs de ce grand pays[N 13]. Irrité par leur conquête, il a mobilisé de nombreuses troupes et est allé à leur rencontre pour les contrer.
Quand il est arrivé au fort de Lyon, et que les Arabes ont appris qu'il y avait un grand nombre de troupes, ils se sont écartés de son chemin. Charles s'est avancé jusqu'au Rocher d'Avignon et il n'a trouvé personne. Les musulmans avaient installé leur camp, loin devant, dans les collines avoisinant la ville de Narbonne[29] »

— Al Maqqari. Même si les faits se sont plutôt passés ainsi : « En 725, le nouveau gouverneur d’Espagne Cho’eim El Kelbi envahit la Provence jusqu’à la vallée du Rhône puis Abderahman el Ghafiqi (Abdéraman) continue sur Châlons, Mâcon, Besançon, Beaune, Auxerre jusqu’à Luxeuil (monastère) et Sens, Lyon, Autun, Valence et Vienne sont envahies[30]. », cette chronique du VIIIe siècle confirme l'état de régression dans lequel se trouvaient Avignon et la quasi totalité des autres cités de l'ancienne Narbonnaise.

Après leur défaite à la bataille de Poitiers, les troupes d’Abd al-Rhamân refluent par la vallée du Rhône vers les côtes méditerranéennes. Les armées franques les poursuivent, prennent Avignon, en 737, égorgent une partie de sa population puis rentrent en Septimanie, l’actuel Languedoc. Les troupes sarrasines sont dispersées à Montfrin puis écrasées sur le plateau de Signargues, près du Pont du Gard. Horrifié par les exactions des Francs, le patrice provençal Moronte sollicite l’aide des Sarrasins qui reviennent en alliés à Avignon et Marseille[N 14]. Pour les déloger, en 739, Pépin, le fils de Charles Martel, fait appel à Liutprand, le roi lombard, qui arrive par les cols des Alpes. Les deux cités sont prises d’assaut et mises à sac par les Francs et les Lombards. Leur population est exterminée[N 15].

Gérard de Roussillon, gouverneur de Provence et héros de la « Chanson de Roland »

Après ce désastre, le milieu du IXe siècle marque un léger renouveau dans l’histoire d’Avignon et de son diocèse. En 853, le noble Gaucelin et son épouse donne à l’Église d’Avignon et à son évêque Ragenutius le prieuré Sainte-Marie de Jonquerettes et tous leurs biens « dans le comté d’Avignon ». La sureté de cette place forte est à nouveau reconnue puisque Gérard de Roussillon, gouverneur de Provence et héros de la « Chanson de Roland », s’y réfugie après sa défaite face aux armées de Charles le Chauve. Il y meurt en 873.

Un gouvernement centralisé est mis en place et en 879, l’évêque d’Avignon, avec tous ses collègues provençaux, se rend au plaid de Mantaille, en Viennois, où Boson 1erest élu roi de Provence[N 16].

Le Rhône peut à nouveau être franchi puisqu’en 890, une partie de l’antique pont d’Avignon est restauré dont la pile n° 14 près de Villeneuve. Cette même année, Louis, fils de Boson, succède à son père. Son élection a lieu au plaid de Varennes, près de Mâcon, et Teutbert, qui a été son plus efficace soutien, devient comte d’Apt. En 896, il agit comme plénipotentiaire du roi à Avignon, Arles et Marseille avec le titre de « gouverneur général de tout le comté d’Arles et de Provence ». Deux ans plus tard, à sa demande, le roi Louis fait don de Bédarrides au prêtre Rigmond d’Avignon.

Le 19 octobre 907, le roi Louis, devenu empereur et aveugle[31], restitue à Remigius, évêque d’Avignon, une île sur le Rhône. Cette charte porte la première mention d’une église cathédrale dédiée à Marie[32].

Le 16 mai 908, alors qu’il se trouve à Vienne, Louis l’Aveugle, par une charte conservée dans le cartulaire de Notre-Dame des Doms, donne cette fois à Remigius et à sa cathédrale tout le territoire compris entre la Sorgue et le Rhône[33].

Sur proposition de ses deux lieutenants, le comte Hugues d’Arles et le comte Theutbert d’Apt, le 4 avril 912, Louis l’Aveugle remet à Fulcherius, le nouvel évêque d’Avignon, plusieurs églises de son diocèse et y ajoute le terroir de Bédarrides[34].

L’année suivante, l’évêque d’Avignon, reçoit du même l’église des saints Côme et Damien, avec ses vignes, près de Châteauneuf-Calcernier, ainsi que le port et le « Castrum de Léris»[35].

Le 2 mai 916, Louis l’Aveugle restitue au diocèse d’Avignon les églises de Saint-Ruf et de Saint-Géniès. Le même jour, l’évêque Fulcherius teste en faveur de ses chanoines et des deux églises Notre-Dame et Saint-Étienne formant sa cathédrale[36].

Dans l’église Saint-Laurent d’Avignon, en 919, Laudoin et son épouse Eiglenracle font donation à la cathédrale et à l’église Saint-Pierre sises en cette cité, d’un domaine comprenant Lirac avec son église Saint-Pierre et leur villa de l’Arbre avec son église Saint-Laurent[37].

Un événement politique d’importance a lieu en 932 avec la réunion du royaume de Provence et de celui de Haute Bourgogne. Cette union forme le royaume d’Arles dont Avignon est l’une des plus fortes cités.

En dépit de leur défaite à Poitiers et à Signargues, les Sarrasins étaient revenus et après avoir conquis le Fraxinet[N 17] s’étaient installés dans les Alpes durant tout le Xe siècle.

Carte du Royaume d'Arles qui sera rattaché au Saint Empire romain germanique en 1003

En 972, dans le Valais suisse, ils pillent Saint-Maurice d’Agaune et dévastent le prieuré bénédictin du « Col Pœninus »[N 18]. Dans la nuit du 21 au 22 juillet, ils font prisonnier dom Mayeul[N 19], l’abbé de Cluny, qui revenait de Rome. Ils demandent pour chacun une livre de rançon, soit 1 000 livres, une somme énorme, qui leur est rapidement payée. Maïeul est libéré à la mi-août et retourne à Cluny en septembre.

En septembre 973, Guillaume et son frère Roubaud, fils de Boson II, mobilisent, au nom de dom Maïeul, tous les nobles provençaux. Avec l’aide d’Ardouin, marquis de Turin, au bout de deux semaines de siège, les troupes provençales chassent les Sarrasins de leurs repaires du Fraxinet et de Ramatuelle, puis de celui de Peirimpi, près de Noyers, dans la vallée du Jabron. Guillaume et Roubaud y gagnent leur titre de comtes de Provence. Le premier siège à Avignon, le second à Arles.

En 976, alors que Bermond, beau-frère d’Eyric[N 20], est nommé vicomte d’Avignon par l’empereur Conrad le Pacifique, le 1er avril, le cartulaire de Notre-Dame des Doms d’Avignon indique que l’évêque Landry restitue aux chanoines de Saint-Étienne des droits qu’il s’était injustement approprié. Il leur cède un moulin et deux maisons, qu’il avait fait construire à leur intention sur l’emplacement de l’actuelle tour de Trouillas du palais des papes. En 980, ces chanoines sont constitués en chapitre canonial par l’évêque Garnier.

En 994, dom Maïeul arrive à Avignon où se meurt son ami Guillaume le Libérateur. Il l’assiste dans ses derniers moments dans l’île faisant face à la cité sur le Rhône. Le comte a comme successeur le fils qu’il avait eu de sa seconde épouse Alix. Celui-ci va régner en indivision avec son oncle Roubaud sous le nom de Guillaume II. Mais en face du pouvoir comtal et épiscopal, la commune d’Avignon s’organise. Vers l’an mil, il existe déjà un proconsul Béranger qui nous est connu, avec son épouse Gilberte, pour avoir fondé une abbaye au « Castrum Caneto »[N 21].

Le royaume d’Arles, en 1003, est rattaché au Saint Empire romain germanique. Le Rhône désormais est une frontière qui ne peut être franchie que sur le vieux pont d’Avignon.

Bas Moyen Âge

Article détaillé : Siège d'Avignon.
Siège d'Avignon en 1226 (sur la gauche), Mort de Louis VIII le Lion et couronnement de Louis IX (sur la droite)

Après le partage de l’empire de Charlemagne, Avignon, comprise dans le royaume d’Arles ou royaume des Deux-Bourgogne, fut possédée en commun par les comtes de Provence et de Forcalquier, puis par ceux de Toulouse et de Provence.

Sous la suzeraineté de ces comtes, elle fut dotée d’une administration autonome (création d’un consulat en 1129, deux ans avant sa voisine Arles)

1209, concile d'Avignon avec une deuxième excommunication pour Raymond VI de Toulouse.[38]

Lors de la guerre des Albigeois, la ville ayant pris parti pour Raymond VII de Toulouse, comte de Toulouse, elle fut assiégée et prise par le roi de France Louis VIII le 9 septembre 1226[38].

Fin septembre, soit peu de jours après la reddition de la ville aux troupes du roi Louis VIII, Avignon connu des inondations.

En 1249, elle s’érigea en une république à la mort de Raymond VII, ses héritiers étant partis en croisade.

Mais en 1251, elle fut forcée de se soumettre aux deux frères de Saint Louis, Alphonse de Poitiers et Charles d’Anjou, héritiers par les femmes des marquisat et comté de Provence, qui en furent coseigneurs. Après la mort d’Alphonse (1271), Philippe III de France hérita de sa part d’Avignon, et il la transmit en 1285 à son fils Philippe le Bel. Celui-ci la céda en 1290 à Charles II d’Anjou, qui dès lors resta seul propriétaire de toute la ville.

La papauté d’Avignon

Article détaillé : Papauté d’Avignon.
Le palais des Papes et la ville d'Avignon, interprétation du Maître de Boucicaut au début du XVe siècle
ms. 23279, f° 81, Bibliothèque nationale

Transfigurée par les papes au XIVe siècle, la cité rhodanienne a résisté aux assauts du temps. Églises, palais et couvents composent un décor médiéval spectaculaire et parfaitement conservé.

Avignon est connue comme ancienne cité papale. En 1309, sous le pape Clément V (ex-archevêque de Bordeaux), Avignon devint la résidence des papes, déjà possesseurs du comtat Venaissin ; elle fut vendue le 9 juin 1348 à Clément VI par Jeanne Ire de Naples, reine de Naples et comtesse de Provence. Au total ce sont neuf papes — dont deux schismatiques — qui vont se succéder dans le palais des Papes et enrichir celui-ci au fil des pontificats. À la fois forteresse et palais, la résidence papale est construite entre 1334 et 1363. Elle sera pendant près d'un siècle le siège de la chrétienté d'Occident. Sept papes et deux anti-papes s'y succédèrent.

La cour bouillonne et attire un grand nombre d'immigrants : marchands, peintres, sculpteurs, musiciens...

Le Petit Palais
Livrée cardinalice d'Anglic de Grimoard où mourut Urbain V
Les remparts d'Avignon
Plan d'Avignon gravé en 1649 pour l'Atlas van Loo

En 1355, Innocent VI fait élever de nouveaux remparts, afin d'englober les nouveaux faubourgs et de tenir les grandes compagnies à distance. Ces bandes de pillards épargnent la ville après avoir reçu une très dissuasive compensation financière. Puis les saints pères s'en retournent à Rome, les siècles passent... Et Avignon conserve sa muraille. Une muraille pas bien haute, finalement, que l'on pourrait presque enjamber et qu'un certain missionnaire, le père Labat, raillait ainsi en 1731 : « Si les boulets de canon n'étaient remplis que de vent, [les remparts] pourraient résister quelque temps. » Il a même été question un moment de les démolir. On les avait déjà percés : ils comptaient en effet 7 portes à l'origine, fermées la nuit et réduites à 4 vers le XVIe siècle. On en compte aujourd'hui 29, étroites poternes et brèches incluses. Les murs actuels (4 330 mètres de longueur) datent de 1356. Ils furent édifiés à la demande du pape Innocent VI pour englober les nouveaux quartiers d'une ville en pleine expansion et la protéger des bandes de pillards qui écumaient la région. Au XIXe siècle, l'architecte Viollet-le-Duc redessina l'ensemble. Parfaitement conservée, cette muraille basse à mâchicoulis ensère le cœur administratif et culturel de la ville. Un Avignonnais sur sept y a élu domicile.

Urbain V prendra le premier la décision de retourner à Rome au grand bonheur de Pétrarque, mais la situation chaotique qu’il y trouve et les différents conflits l’empêchent de s’y maintenir. Il meurt très peu de temps après son retour à Avignon.

Son successeur Grégoire XI décide à son tour de rentrer à Rome, ce qui met fin à la première période de la papauté d’Avignon. Lorsque Grégoire XI ramena le siège de la papauté à Rome, en 1377, la ville d’Avignon fut administrée par un légat. Les papes revinrent l’habiter pendant le Grand Schisme (13791411). Puis, de nouveau, la cité fut administrée par un légat, assisté, de manière permanente à partir de 1542, par un vice-légat.

Temps modernes

À la mort de l’archevêque d’Arles Philippe de Lévis (1475), le pape Sixte IV de Rome réduisit le diocèse d’Arles : il détacha le diocèse d’Avignon de la province d’Arles, l’érigea en archevêché et lui attribua comme suffragants les évêchés comtadins de Carpentras, Cavaillon et Vaison-la-Romaine.[39]

En 1562, la ville est assiégée par le baron des Adrets, qui voulait venger le massacre d’Orange[40].

Charles IX passe dans la ville lors de son tour de France royal (1564-1566), accompagné de la cour et des grands du royaume : son frère le duc d’Anjou, Henri de Navarre, les cardinaux de Bourbon et de Lorraine[41]. La cour y séjourne trois semaines.

1618, exil de Richelieu à Avignon.[42]

La ville reçut la visite de saint Vincent de Paul en 1607 et celle de saint François de Sales en 1622.[39]

En 1691, la fonction de légat est supprimée et le vice-légat gouverne désormais seul la cité.

Ultérieurement, Avignon, comme capitale du Comtat Venaissin, est donc restée possession pontificale jusqu’à la Révolution française.

Au début du XVIIIe siècle, les rues d'Avignon sont toujours étroites et tortueuses, mais le bâti se transforme et des maisons remplacent petit à petit les anciens hôtels. Autour de la ville, plantations de muriers, vergers et prairies.[43]

Anecdote fiscale : c’est le Rhône qui déterminait la frontière entre les terres pontificales et le royaume de France. Mais le fleuve était considéré comme territoire français. Lorsque les crues inondaient les bas-quartiers d’Avignon, les collecteurs d’impôts royaux venaient donc en barque prélever les impôts dus à la couronne.

La Révolution française et le XIXe siècle

Le 12 septembre 1791, l’Assemblée nationale constituante vota l’annexion d’Avignon et la réunion du Comtat Venaissin au royaume de France, suite à un référendum soumis aux habitants dudit Comtat.

Les 16 et 17 octobre 1791, ont lieu les massacres dits de la Glacière. Une soixantaine de personnes sont sommairement exécutées dans une tour du Palais des Papes, après le lynchage par la foule d'un administrateur municipal soupçonné à tort de vouloir saisir les biens des églises.

Le 7 juillet 1793, les insurgés fédéralistes du général Rousselet entrent à Avignon[44]. Lors du passage de la Durance pour la prise de la ville par les troupes marseillaise, une seule personne sera tuée, Joseph Agricol Viala[45].

Le 25 juillet, le général Carteaux se présente devant la ville qui est abandonnée le lendemain par les troupes du général Rousselet[46] suite à une erreur d'interprétation des ordres venus de Marseille[47].

Bateaux à Avignon (dessin de T. Allom, gravure de E. Brandard)

À la création du département du Vaucluse le 12 août 1793, la ville en devient le chef-lieu. Cette réunion fut confirmée en 1797 par le traité de Tolentino. Le 7 vendémiaire an IV, le chevalier de Lestang s’empare de la ville pour les royalistes, avec une troupe de 10 000 hommes[48]. Le représentant en mission Boursault reprend la ville, et fait fusiller Lestang.

Pendant la Révolution et en 1815, Avignon fut le théâtre de déplorables excès de la Terreur blanche. Le 2 août 1815, le maréchal Brune y est assassiné.

Article détaillé : Guillaume Marie-Anne Brune.

Le 18 octobre 1847, ouverture de la ligne Avignon - Marseille par la Compagnie du chemin de fer d'Avignon à Marseille[49]. 1860, construction de l'actuelle gare d'Avignon-Centre. En novembre 1898, le réseau de tramway de la Compagnie des Tramways Électriques d'Avignon est ouvert en remplacement de l'ancienne compagnie de transport hippomobile.

Décembre 1851, tentative de coup d'État.[50]

En 1856, une crue exceptionnelle de la Durance inonde Avignon[51].

Du XXe siècle à nos jours

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Le XXe siècle connaitra un important développement de la ville. Entre 1920 et 1975, la population a pratiquement doublée malgré la cession du Pontet en 1925 et la deuxième guerre mondiale.

1937 voit la création de l'aérodrome d'Avignon-Caumont.

Septembre 1947, première édition du futur Festival d'Avignon.

Le double viaduc des Angles, passage de la LGV Méditerranée sur le Rhône.

Le 11 novembre 1948, Avignon reçoit une citation à l’ordre de la division. Cette distinction comporte l’attribution de la croix de guerre avec étoile d’argent.[52]

La ville se développe dans l'extramuros et plusieurs projets importants voient le jour.

Du début des années 80 à nos jours, important développement de l'aéroport d'Avignon-Caumont avec ouverture de lignes internationales, nouvelle tour, travaux d’allongement de piste, etc.[53]

1996, le projet concernant la ligne LGV Méditerranée est lancé. Son trajet le fait passer sur la commune et par dessus le Rhône. De 1998 à 2001, construction de la gare d'Avignon TGV.[54]

Héraldique

blason

Les armes d'Avignon se blasonnent ainsi: de gueules, à trois clefs d’or, posées en fasce
En ornements extérieurs (non représentés ici) l’écu est supporté par deux gerfauts.

Sa devise est Unguibus et rostro[55] qui signifie littéralement « à bec et à griffe », équivalent de l’expression française « bec et ongles »

Toponymie

L'Auenion du 1er siècle avant notre ère s'est latinisé en Avennio au 1er siècle pour s'écrire ensuite Avinhon en graphie occitane classique[56] ou Avignoun en graphie mistralienne (provençal)[57]. La toponymie actuelle fait remonter ce nom à un thème pré-indoeuropéen ab-ên suivi du suffixe -ionem[58].

« À Avignon » ou « en Avignon » ?

Deux explications peuvent être données à propos de la locution en Avignon mais on notera qu'elles ne sont pas à prendre comme règle grammaticale universelle, n'engageant que leurs auteurs.[59]

  • Historique : d'aucuns prétendent qu’existerait une convention de la langue française voulant qu’on désigne une localisation dans la ville en utilisant la préposition « en » au lieu de « à » : Mireille Mathieu est née en Avignon. Cette dénomination est le seul produit de l’histoire et n’a aucune justification grammaticale pour la ville. Si elle concerne de nos jours l’État pontifical d’Avignon qui comprenait outre la cité papale celles de Bédarrides, Châteauneuf-du-Pape, Entraigues-sur-la-Sorgue, Le Pontet, Morières-lès-Avignon, Sorgues et Vedène, cette tournure n'en est pas moins tout à fait correcte, puisque fixée par l'usage et la littérature.

La même explication vaut pour le royaume d’Arles qui regroupait une partie de la Bourgogne et les provinces de la rive gauche du Rhône. Quelques empereurs germaniques descendirent en Arles pour se faire couronner à Arles en la cathédrale Saint-Trophime. Une des seules exceptions actuelles reste Andorre : tout un chacun peut se rendre en Andorre (principauté) afin de faire ses emplettes à Andorre (la Vella). Pour résumer, ces trois villes dont le nom commence par un « A- » ont justifié cette exception en tant que capitale nommant un état, un royaume, une principauté, mais également du fait d'un régionalisme qui s'est étendu à toutes les Lettres.

  • Linguistique : dans le dialecte provençal de la langue occitane, existe l’expression en Avinhon / en Avignoun (à Avignon, dans Avignon) mais aussi anar a(n) Avinhon / ana à-n-Avignoun (aller à Avignon) (selon le dictionnaire de Frédéric Mistral, Lou Tresor dóu Felibrige). Ce particularisme s’applique également à la ville d’Arles. Par exemple : Mai, per lo saussissòt... a(n) Arle lo pompon ! / Mai, pèr lou saussissot... à-n-Arle lou poumpoum ! (extrait d’un poème sur le saucisson d’Arles).

Si cet usage du en est jugé pédant par certains, voire grammaticalement incorrect, l'Académie française ne le condamne pas pour autant ; du reste s'en exprime-t-elle sur son propre serveur (http://www.academie-francaise.fr/langue/questions.html) : « On ne saurait condamner les tournures en Arles, en Avignon, bien attestées chez les meilleurs auteurs, et qui s’expliquent à la fois comme archaïsme (l’usage d'en au lieu de à devant les noms de villes, surtout commençant par une voyelle, était beaucoup plus répandu à l’époque classique) et comme régionalisme provençal. Il semble cependant que cet emploi de en soit en régression. Rien ne justifie qu’on l’applique à d’autres villes : on ne dira pas en Arras, en Amiens, etc. »

L'usage d'une langue ne se décrétant pas et compte tenu des pratiques historique, littéraire et linguistique précitées, l'expression en Avignon continue d'être utilisée par une grande partie de la population et de la presse.

Démographie

Évolution démographique
(Source : Cassini[60] et INSEE[61])
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
24 000 21 412 23 789 29 407 29 889 31 786 33 844 35 169 35 890
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
37 077 36 081 36 427 38 196 38 008 37 657 41 007 43 453 45 107
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
46 896 48 312 49 304 48 177 51 685 57 228 59 472 60 053 62 768
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 - -
72 717 86 096 90 786 89 132 86 939 85 929 92 454 - -

Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes


Le recensement de 1826, qui ne serait qu'une réactualisation de celui de 1821, n'a pas été retenu. Le recensement de 1871 a été, pour cause de guerre, repoussé à l'année 1872. Le recensement de 1941, réalisé selon des instructions différentes, ne peut être qualifié de recensement général, et n'a donné lieu à aucune publication officielle.

La première guerre mondiale a eu une impact important sur la population de la commune puisque l'on peut observer la première baisse de population du XXe siècle (- 2,3 % entre 1911 et 1921).

Après la deuxième guerre mondiale, on peut observer une importante augmentation de la population.

Dans un contexte général d'une très forte croissance de la démographie de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, on constate une stagnation du nombre d'habitants de la ville d'Avignon depuis les années 1975 jusqu'au début des années 2000. De multiples causes (services proposés, qualité de la vie, pression fiscale...) peuvent expliquer la perte d'attractivité de la commune d'Avignon, le déplacement de ses habitants et l'installation vers les communes périphériques.

Durant cette période, la diminution régulière du nombre d'habitants intra muros est à peine compensée par l'augmentation de la population extra muros.

Selon l'INSEE, le ville-centre connait à nouveau un solde migratoire positif.[62] Plusieurs projets de réhabilitation et de développement intramuros, comme par exemple le clos des arts, semblent montrer une volonté de changement et peuvent expliquer une partie de cette évolution. De plus, et bien que les statistiques de la chambre des notaires montrent un minimisation du phénomène, la LGV Méditerranée et sa gare Gare d'Avignon TGV a aussi eu un impact. Ce phénomène est d'ailleurs constaté d'une manière générale sur l'ensemble de la PACA (+ 0,7 % par an contre + 0,3 % en France)[62].

La Communauté d'agglomération du Grand Avignon compte plus de 180 893 habitants d'après les chiffres de l'INSEE (2006), l'aire urbaine presque 300 000.

Pyramide des âges

Pyramide des âges de la commune d'Avignon en 1990[63] en pourcentage.
Hommes Classe d'âge Femmes
0,0  > 95  0,2
5,7  75-64  10,0
12,4  60-74  14,8
15,9  45-59  15,6
21,8  30-44  20,7
24,6  15-29  22,9
19,5  0-14  15,9
Pyramide des âges de la commune d'Avignon en 1999[64] en pourcentage.
Hommes Classe d'âge Femmes
0,1  > 95  0,3
6,1  75-64  10,6
12,1  60-74  14,0
18,0  45-59  17,6
21,1  30-44  20,0
22,9  15-29  21,2
19,7  0-14  16,3

Évolution des frontières de la communes

Avignon absorbe Montfavet entre 1790 et 1794, puis cède en 1870 Morières-lès-Avignon et en 1925, Le Pontet.

Le 16 mai 2007, la commune des Angles dans le Gard a cédé 13 hectares de parcelles à Avignon.[65]

Superficie et population

La commune d'Avignon a une superficie de 64,78 km² et une population de 92 454 habitants en 2006, ce qui la classe [65] :

Rang Superficie Population Densité
Flag of France.svg France 578e 62e 689e
Blason région fr Provence-Alpes-Côte d'Azur.svg Provence-Alpes-Côte-d'Azur 105e 5e 24e
Blason département fr Vaucluse.svg Vaucluse 6e 1e 2e

Administration

Buste de Guillaume Puy
Liste des maires de 1945 à nos jours
Période Identité Parti Qualité
1945 1947 Georges Pons PCF -
1947 1948 Paul Rouvier SFIO -
1948 1950 Henri Mazo RPF -
1950 1953 Noël Hermitte sans étiquette -
1953 1958 Édouard Daladier Parti radical-socialiste -
1958 1983 Henri Duffaut SFIO puis PS -
1983 1989 Jean-Pierre Roux RPR -
1989 1995 Guy Ravier PS -
1995 en cours Marie-Josée Roig RPR puis UMP -


Autre dénomination : « La cité des papes »

Depuis quelques années, la physionomie générale de la ville a considérablement évolué. Selon certaines estimations, 20 à 25 % de la population avignonnaise se sont renouvelés en ces quelques années. Première illustration concrète, le dernier recensement fait état d'un gain de population évalué à plusieurs milliers de personnes, alors que le nombre de résidents n'avait cessé de décliner depuis 1975. Dans le centre historique, ceinturé par les imposants remparts médiévaux laissés en l'état, la hausse démographique s'élève à plus d'un millier de personnes, pour un secteur comptabilisant 12 000 à 13 000 habitants. Économiquement, Avignon s'est toujours fait valoir comme le poumon économique de son département, le Vaucluse. Mais la réalité des chiffres, sans vraiment contredire ce constat économique, vient rappeler une réalité moins reluisante. Avignon est une ville « pauvre », dans tous les sens du terme. Concentrant une part prépondérante des rmistes et du parc de logements sociaux d'un département déjà très mal classé pour ses statistiques sociales, la cité des papes aligne tout logiquement un palmarès bien peu flatteur, celui d'être l'une des communes les plus pauvres de France, en termes de revenus moyens, de chômage, ou encore de minima sociaux. Seuls 42 % des foyers avignonnais sont imposables, pour une moyenne nationale de l'ordre de 50 %. Le logement social représente près de 35 % du total (45 % il y a une dizaine d'années). Avignon concentre plus de 80 % du logement social de son agglomération.

Avignon est chef-lieu du département de Vaucluse, de l’arrondissement d’Avignon et de quatre cantons :

Les cantons d'Avignon
Avignon-Est Avignon-Nord
Avignon-Ouest Avignon-Sud
Autres cantons de Vaucluse

Par ailleurs, Avignon est le siège de la communauté d’agglomération du Grand Avignon.

Tendances politiques

Au référendum européen sur le traité de Maastricht (scrutin du 20 septembre 1992), sur 52 044 inscrits, 36 753 ont voté, ce qui représente une participation de 70,62% du total, soit une abstention de 29,38%. Il y a eu une victoire du non avec 18 557 voix (51,85%) contre 17 231 voix (48,15%) prononcées oui et 965 (2,63%) de votes blancs ou nuls.[66]

Au référendum sur la constitution européenne (scrutin du 29 mai 2005), sur 53 653 inscrits, 35 229 ont voté, ce qui représente une participation de 65,66% du total, soit une abstention de 34,34%. Il y a eu une victoire du contre avec 20 518 voix (59,49%), 13 973 voix (40,51%) s’étant prononcées pour et 738 (2,09%) étant des votes blancs ou nuls.[67]

À l’élection présidentielle de 2007, le premier tour a vu se démarquer en tête Nicolas Sarkozy (UMP) avec 30,44%, suivi par Ségolène Royal (PS) avec 28,68 % et François Bayrou (UDF) avec 15,65 %, Jean-Marie Le Pen (FN) avec 13,00 %, puis aucun autre candidat ne dépassant les 5%. Le second tour a vu arriver en tête Nicolas Sarkozy avec 52,02 % (résultat national : 53,06 %) contre 47,98 % pour Ségolène Royal (résultat national : 46,94 %).[68]

Aux élections législatives de juin 2007, les électeurs de la commune, qui fait partie de la première circonscription de Vaucluse, ont contribué à faire élire Marie-Josée Roig (UMP) avec 55,52 % des voix contre 56,71 % à l’échelle de la circonscription.[69]

Aux élections européennes de 2009, sur 54 993 inscrits, 21 315 ont voté, ce qui représente une participation de 38,76 % du total, soit une abstention de 61,24 %. Les résultats sont Françoise Grossetête (UMP) avec 25,39 % des voix, suivie de Michele Rivasi (Europe Écologie) avec 18,17 %, de Vincent Peillon (PS) avec 16,52 %, de Jean-Marie Le Pen (FN) avec 10,61 %, puis aucune autre liste n'a dépassée les 10 %.[70]

Budget 2007

Le projet du 15/02/2007 pour le budget 2007[71] du conseil municipal d'Avignon est d'un montant global de 218,7 M€.

Avec une section de fonctionnement de 150,4 M€, la municipalité pense dégager 19,7 M€ d'autofinancement.

Les recettes réelles de fonctionnement se décomposent de la manière suivante[71] :

  • 53,9 M€ de produits fiscaux et taxes,
  • 44,5 M€ Grand Avignon,
  • 43,4 M€ de dotations état et participations (progression modérée) et
  • 8,5 M€ pour le reste.

Depuis 1996, taxe d'habitation (de 22,41 à 19,24) et taxe foncière non bâti (de 62,36 à 55,18) baissent. La taxe foncière bâti quant à elle est au même taux (25,64).

Les dépenses réelles de fonctionnement se décomposent de la manière suivante[71] :

  • 67,3 M€ pour le personnel et frais assimilés,
  • 29,5 M€ de subventions et contingents,
  • 23,9 M€ en Achats de biens et services,
  • 9,7 M€ de charges financières et
  • 0,2 M€ pour le reste.

Fiscalité

L'imposition des ménages et des entreprises à Avignon en 2008[72]
Taxe part communale Part départementale Part régionale
Taxe d'habitation (TH)  19,24%  7,34%  0.00%N1
Taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB)  25,64%  12,63%  3,84%
Taxe foncière sur les propriétés non bâties (TFPNB)  55,18%  28,14%  8,85%
Taxe professionnelle (TP)  0.00%N2  12,63%  3,84%

Jumelages

Avignon est jumelée[73] avec 5 villes de la CEE, dont deux en Espagne :

Mais aussi 3 villes en dehors de la CEE :

Les bâtiments administratifs

L'Hotel de ville, place de l'horloge

En plus de la mairie, Avignon compte 8 mairies annexes.[74]

Avignon est la préfecture du Vaucluse est possède donc sur son territoire de nombreux bâtiments administratifs. Parmi cela, on peut noter les Archives départementales de Vaucluse qui comme celles de tous les départements français, ont été créées en 1796, ou encore le Centre départemental de documentation pédagogique du Vaucluse.

Justice

Palais de Justice, 2 bd Limbert (extramuros, en face les remparts), comprenant : Tribunal de Grande Instance, Tribunal de commerce et Greffe du Tribunal de Commerce, le Tribunal d’Instance ainsi que le Conseil des Prud’Hommes.

Chambre des notaires : 23 bis rue Thiers

Chambre de commerce : 46 Cours Jean Jaurès

L'ancienne Maison d’arrêt du 55 bis Rue Banasterie a été fermée et transférée au Pontet.

Risques naturels et technologiques

Les risques naturels et technologiques possibles sur la commune sont : Inondations (et coulées de boue), mouvements de terrain, ruptures de barrage, séismes zone de sismicité 1a[N 23] et transports de marchandises dangereuses.[65]

Économie

Avignon est le siège de la chambre de commerce et d'industrie de Vaucluse. Elle gère l’aéroport d'Avignon - Caumont et le port de commerce du Pontet.

Avignon compte 7 000 entreprises, 1 550 associations, 1 764 commerces et 1 305 prestataires de services.[1]

Le secteur tertiaire est de loin le plus dynamique dans le département : sur la base de la production importante de primeurs en Vaucluse, le MIN est devenu le pôle structurant de l'activité commerciale dans le département, prenant le pas sur les marchés locaux (notamment celui de Carpentras). Dans les années 1980-1990, le développement des échanges de marchandises entre le Nord et le Sud de l'Europe ont renforcé la position d'Avignon comme carrefour logistique, et favorisé la création d'entreprises de transport et de stockage dans l'habillement et l'alimentaire.

Une Zone Franche Urbaine a été créé permettant aux entreprises voulant s'y installer des exonérations à la fois fiscales et sociales[75]. Celle-ci si situe au sud d'Avignon, entre les remparts et la Durance, localisée sur les quartiers de la Croix Rouge, Monclar, Saint Chamand et la Rocade.[76]

Les zones d'activités économiques

On considère neuf zones d'activités économiques principales sur Avignon.[77]

La zone d’activité de Courtine est la plus importante avec presque 300 établissements implantés (dont plus ou moins la moitié sont des établissements de service un tiers d'établissements de commerce, et le reste lié à l'industrie) pour un emploi de plus de 3 600 personnes.[77] Le site couvre une superficie de 300 hectares et se situe au sud-ouest de la commune, au niveau de la gare TGV.

Vient ensuite la zone d’activité de Fontcouverte avec une centaine d'établissements implantés représentant un millier d'emploi, celle-ci est cependant plus tournée vers les établissements de commerces que la zone de Courtine.[77]

La zone d’activité du MIN d'Avignon, la zone d’activité d’Agroparc[78] (ou « Technopole Agroparc ») et la zone d’activité la Christole qui lui est accolée, abritent toutes trois un peu moins d'une centaine d'établissements.[77]

Enfin, les zones de la Castelette, de la croix de Noves, de Realpanier et de l'aéroport qui compte moins de 25 établissements implantés chacun, généralement répartis entre activités de services et commerces. Il est à noter que la zone de la Castelette représente à elle seule plus de 600 emplois, c'est à dire une bonne centaine de plus que la zone d’activité la Christole.[77]

Tourisme

4 millions de visiteurs y séjournent annuellement tant pour la visite de la ville et de la région que pour son festival.[79]

Relativement bien desservie, on peut noter à proximité d'Avignon :

  • Une autoroute A7 qui relie le nord au sud, Paris à la cote d'Azur.
  • Une deuxième autoroute A9 (à quelques kilomètres au nord) en direction de l'ouest de la France et de la péninsule ibérique.
  • Un aéroport international offrant des destinations vers Paris orly ouest avec la compagnie française Air France et des destinations vers l'Angleterre tel que Exeter et Southampton avec une compagnie low-cost du nom de Flybe.
  • Deux gares, toutes deux capables de recevoir des TGV (Avignon-Centre et Avignon TGV).
  • Le Rhône, parcouru par des bateaux de croisières.

Une ville de culture

Durant la période du festival, les rues se retrouvent inondées d'affiches

Avignon est la ville qui accueille le siège du Félibre[80] (Mouvement pour le défense de la langue d'oc).

À la Renaissance des peintres comme Enguerrand Quarton vont donner naissance au mouvement pictural de l’école d’Avignon[13].

Dans le cadre d'une exposition d'art moderne qu'ils organisent dans la grande chapelle du Palais des papes d'Avignon, le critique d'art Christian Zervos et le poète René Char demandent à Jean Vilar, acteur, metteur en scène et directeur de théâtre, une représentation de Meurtre dans la cathédrale, qu'il a créé en 1945. Après avoir refusé, Vilar leur propose trois créations : La Tragédie du roi Richard II, de Shakespeare, une pièce méconnue en France, La Terrasse de midi, de Maurice Clavel, auteur alors encore inconnu, et L'Histoire de Tobie et de Sara, de Paul Claudel[81]. Après accord de la municipalité, la Cour d'honneur du Palais des Papes est aménagée, et Une semaine d'Art en Avignon se concrétise du 4 au 10 septembre 1947. 4800 spectateurs, dont 2900 payant, assiste dans trois lieux (la Cour d'Honneur du Palais des Papes, le Théâtre municipal et le Verger d'Urbain V), à sept représentations des trois créations[82]. Le Festival d'Avignon était né !

Depuis cette date, Avignon accueille le festival où de nombreux acteurs de théâtre, danseurs et chanteurs viennent se produire pendant le mois de juillet.

Mais réduire la vie culturelle d'Avignon au simple Festival serait particulièrement inexact. La ville accueille de nombreuses manifestations durant l'année. On peut citer :

  • Les Hivernales d’Avignon, festival de danse contemporaine ;
  • Avignon/New York & Avignon Film Festivals (rencontres cinématographiques euro-américaines, festival des cinémas indépendants) ;
  • Avignon-Jazz Festival.

Avignon possède plusieurs cinémas dont deux cinémas Utopia, des cinémas indépendants classés Art et essai et Cinéma de recherche. Le premier, composé de quatre salles, est situé à La Manutention, le second, d'une seule salle, est situé à République.

La ville possède aussi de nombreux théâtres et un opéra, de nombreuses galeries d'Art.

Industrie

Seul EDF (Grand Delta) avec environ 850 employés et Onet Propreté[N 24] avec un peu plus de 300 dépassent les 100 employés.[83]

Secteur public (hors Etat)

Le centre hospitalier Henri Duffaut puis la mairie d'’Avignon et le CHS de Montfavet sont les plus gros employeurs de la commune avec environ 2000 employés chacun. Vient ensuite le Conseil Général de Vaucluse avec environ 1300 employés.[83]

Le Centre international des congrès

Depuis 1976, un centre de congrès occupe deux ailes du palais des Papes. Disposant de 10 salles d’accueil et de travail, il accueille un grand nombre de manifestations. Les grandes salles de prestige du Grand Tinel et de la Grande Audience, situées sur le circuit de visite du monument, sont utilisées en complément des salles de réunion pour l’organisation des cocktails, diners de gala, expositions...

Enseignement et Recherche

Avignon bénéficie de 27 écoles maternelles publiques, 34 écoles primaires publiques, 5 écoles maternelles et primaires privées[84].

Les restaurants scolaires fabriquent environ 4 000 repas par jours.

Collèges et lycées

Avignon compte sur le territoire de sa commune[85] 9 collèges publics (Jean Brunet, Paul Giéra, Anselme Mathieu, Frédéric Mistral, Gérard Philipe, Joseph Roumanille, Alphonse Tavan, Joseph Vernet et Joseph Viala), 4 collèges privés (Champfleury, Charles Péguy, Saint Jean-Baptiste de La Salle et Saint-Michel), 8 lycées publics (Théodore Aubanel, Frédéric Mistral, Maria Casares (professionnel), René Char (général, technologique et professionnel), Robert Schuman (professionnel), Philippe de Girard (général et technologique), Joseph Roumanille (professionnel) et François Pétrarque (agricole)) et 4 lycées privés (Saint-Joseph, Louis Pasteur, Vincent de Paul (professionnel) et Saint Jean-Baptiste de La Salle (technologique & professionnel)).

L'Université d'Avignon et des Pays de Vaucluse

Façade classique du principal bâtiment de l'université d'Avignon (ancien hôpital Sainte Marthe).

L’université d’Avignon et des Pays de Vaucluse accueille 7 642 étudiants. Elle regroupe 4 UFR, 1 IUT et 1 IUP et propose des formations universitaires allant du diplôme universitaire (DU) au doctorat, dans tous les principaux domaines disciplinaires, notamment dans les domaines de la culture et du patrimoine, des agrosciences et de l'informatique.

Fondée[86] en 1303 par le pape Boniface VIII, puis protégé par Charles II, roi de Sicile et comte de Provence, l’université sera supprimée, par le décret du 15 septembre 1793. Avignon redevient universitaire en 1963, par l'ouverture d'un Centre d'enseignement supérieur scientifique, suivi l'année suivante de celle d'un Centre d'enseignement supérieur littéraire. Les deux entités dépendent respectivement de la Faculté des Sciences et de la Faculté des Lettres d'Aix-Marseille.

En 1972, les deux Unités d'enseignement et de recherche sont fusionnées dans un centre universitaire, qui devient université de plein exercice (indépendante de l'Université d'Aix-Marseille) le 17 juillet 1984 sous le nom d'Université d'Avignon et des Pays de Vaucluse. À cette époque, trois UFR (Lettres et Sciences Humaines, Sciences Exactes et Naturelles, Sciences et Langages Appliqués) se partagaient 2 000 étudiants. Le quatrième pôle, le juridique, sera issu de la création d'une faculté de droit en lieu et place d'une annexe de l'Université d'Aix Marseille III. Suivront par la suite un Institut Universitaire de Technologie en 1990 et un Institut Universitaire Professionnalisé en 1992.

Pour éviter une trop grande dispersion des étudiants (10 sites d'implantation en 1991) et redynamiser le centre-ville, il est décidé de déplacer les différentes formations au sein d'un site unique, apte a accueillir des équipements collectifs (Bibliothèque et restaurant universitaires notamment). L'aménagement de l'ancien hôpital Sainte-Marthe est lancé, et aboutit à la rentrée 1997.

Beaux arts

L’École d’Art d’Avignon est une école municipale d'enseignement supérieur où l'accès se fait sur concours.[87]

Matières enseignées :

  • les différents langages plastiques (dessin, peinture, approche de la mise en espace, photographie, vidéo, multimédia).
  • histoire des cultures et des civilisations.
  • histoire de l'art contemporain.
  • approche scientifique de l'art (science et art, physique et chimie).

Autres

Il existe sur Avignon 9 CFA ou équivalent d'origines et de compétences variées (industrie agroalimentaire, Chambre de commerce et d'industrie d'Avignon et de Vaucluse, Chambre des métiers de Vaucluse, BTP, industrie, Centre de ressources de techniques avancées, etc.) auxquels se rajoutent 24 écoles et organismes de formation initiale et continue.[85]

Conservatoire[85] : Danse, musique, art dramatique

Urbanisme

vue depuis une hauteur des toits d'Avignon

Historiquement et pour des raisons stratégiques, Avignon s'est développé entre le Rhône, ce qui faisait une première barrière naturelle de protection, et le Rocher des Doms, ce qui permettait de voir plus loin (ou d'être vu pour le Palais des Papes). La ville a une forme plus ou moins ronde qui s'est élargie à plusieurs reprises. Les premiers remparts apparaissent au 1er siècle et seront modernisés au fur et à mesure des besoins jusqu'à arriver à la taille et à la forme que nous leur connaissons aujourd'hui. Plusieurs rues circulaires de l'intramuros en gardent d'ailleurs les traces.

La percée de la Rue de la république

Intramuros

"Intramuros" signifie "à l'intérieur des murs", c'est-à-dire qualifie la partie de la ville située à l'intérieur des remparts. Les bâtiments sont donc dans leur majorité anciens mais, malgré tout, plusieurs quartiers (Percée de la Rue de la République sous le Second Empire avec façades hausmanniennes et aménagements de la place de l'horloge et construction de l'actuel hôtel de ville de style néoclassique ainsi que du théâtre, quartier de la Balance, ...) ont au fil des années été remaniés et des immeubles (Bureau de Poste, Lycée Frédéric Mistral, ...) rebatis.[88]

Avignon fut l'objet d'un important débat lors de la création des secteurs sauvegardés (au cours des années 1960), son maire d'alors proposant une rénovation du quartier de la Balance avec une destruction d'environ les deux tiers du bâti en ne gardant que les édifices classés ou inscrits. Au final, c'est une solution de compromis qui fut adoptée, une partie du quartier étant effectivement rénovée, c'est-à-dire reconstruite, seule la zone située à proximité de la place du palais bénéficiant d'une véritable restauration.[89]

Article détaillé : Rue des Teinturiers (Avignon).

Extra muros

"Extramuros" signifie "à l'extérieur des murs", ce qui dans le cas d'Avignon veut dire à l'extérieur des remparts. Contrairement à l'intra-muros (à l'intérieur des murs donc des remparts) l'architecture est différente :

Dans le centre-ville, à l'intérieur des remparts il y a des petites ruelles, des impasses et peu de nouveaux bâtiments, la plupart des bâtiments ont gardé leurs anciens aspects qui révèlent le passé ainsi que le charme de la Cité des Papes.

Par contre à l'extérieur des remparts les bâtiments n'ont rien à voir avec ceux du centre ville, il y a peu d'anciens bâtiments, de petites ruelles et l'architecture est plutôt moderne ce qui fait penser à n'importe quelle autre ville de France.

  • Quartiers nord : Saint Jean Grange d'Orel, Reine Jeanne, Neuf Peyre
  • Quartiers sud : Saint Chamand, la Rocade Charles de Gaulle, La Croix des oiseaux, Les Sources
  • Quartiers est : Pont-des-deux-eaux, La Croisière
  • Quartiers ouest : Louis Gros, Champfleury, Monclar

Espaces verts

Le jardin des Doms.

Avignon a reçu le premier prix des villes fleuries du concours départemental "Villes et Villages fleuris".[79]

La ville d'Avignon compte 26 parcs et jardins publics, pour un total de quelque deux cents hectares d'espaces verts.

Jardin du rocher des Doms, square Agricol Perdiguier, jardin des Carmes, square Saint-Ruf, square Louis Gros, Parc Chico Mendès, etc.[90]

Santé

Avignon a le principal pôle de santé du Vaucluse avec entre autres la seule "urgence pédiatrique" dédiée du département. Sur sa commune, l'on compte deux hôpitaux : le Centre Hospitalier d'Avignon Henri Duffaut[91], le Centre Hospitalier de Montfavet, ainsi que plusieurs cliniques privées.

Centre Hospitalier d'Avignon

Le Centre Hospitalier d'Avignon est un établissement public de santé communal au sens des dispositions de l'ordonnance n° 96-346 du 24 avril 1996 portant réforme hospitalière de l'hospitalisation publique et privée.[92]

  • Crèche : capacité d'accueil de 39 enfants
  • maternité de niveau 2b
  • Hélisurface

Le centre hospitalier d'Avignon se voit confier des missions de soins (dont l'aide médicale urgente et actions de santé publique), de formation et d’enseignement.

Centre Hospitalier de Montfavet (Montdevergues)

Le centre hospitalier de Montfavet[93] est principalement un centre hospitalier à vocation psychiatrique. Il s'agit d'un établissement public de santé[94] gérant :

  • Des secteurs de psychiatrie Adulte
  • Des secteurs de psychiatrie infento-juvénile
  • Une maison d'accueil spécialisée
  • Un secteur d'aide par le travail

Il est situé à 5 kilomètres d'Avignon en direction de l'est, au lieu dit "Montfavet" sur la colline de Montdevergues.

Cultes

La métropole Notre-Dame des Doms, vue de la place du Palais; à droite, la tour de la Campagne du Palais des Papes
Chapelle des Pénitents Noirs.
Détail de la façade de la chapelle des Pénitents Noirs : la tête de saint Jean-Baptiste.

Depuis l'arrivée des Papes à Avignon, le lieu est un brassage de communautés, véritable ambassade vers les autres religions. Ce brassage se retrouve encore de nos jours, Avignon étant à un carrefour entre divers axes de transport.

Lieux de cultes

Cimetières

La Ville d’Avignon compte quatre cimetières :

  • Le cimetière Saint-Véran, créé en 1820, qui s’étend sur 12 hectares et abrite 12 000 sépultures.[99] Dans le cimetière s’élève un columbarium depuis 1999 destiné à recueillir les urnes funéraires. Au cœur du cimetière s’élève un monument en mémoire des harkis. [100]
  • Le cimetière de Montfavet qui s’étend sur 7 hectares et abrite 4 000 sépultures dont celle de Camille Claudel. Ce cimetière accueille d’autres communautés religieuses (Israélites, Musulmans).[101]
  • Le cimetière de la Barthelasse (1910) qui accueille aujourd’hui 125 caveaux sur près de 2 000 m2.[102]
  • Le cimetière de Saint-Roch (XIIe siècle) est le plus ancien. Il s’étend sur une superficie de 2 000 m2 environ. Ce lieu fait partie du domaine de la communauté juive et n’est pas ouvert au public.[102]

Environnement

Selon le mensuel " Ca m’intéresse " de janvier 2003, Avignon est la première ville de France concernant la collecte sélective. On est passé de +/- 1000 tonnes à 3190 tonnes (chiffre 2003) en seulement sept ans.[103]

Dix points d'apport volontaire de tri sélectif sont à la disposition des Avignonnais soit 4 intra-muros et 6 extra-muros.[103]

Depuis mai 2003, une brigade "environnement" qui travaille au sein de la police municipale, est chargée de traquer les dépots sauvages d'ordures, les tagueurs, les pollueurs sonores, etc.[104]


Centre de traitement des déchets

La communauté d'agglomération du Grand Avignon a dans ses fonctions la collecte et le traitement des déchets des ménages et déchets assimilés. Il existe aussi une équivalence pour les déchets issues des industries et commerces du grand Avignon.

Surveillance de la radioactivité de l’air et de l’eau

La ville d’Avignon s'est équipée d'une balise atmosphérique de surveillance de la radioactivité de l’air. La ville se trouve en effet au sud de deux installations sensibles situées en amont, sur le Rhône: Avignon est à 70 kilomètres de la centrale nucléaire et de l'usine d'enrichissement de l'uranium de Pierrelatte, et à une trentaine de kilomètres du site nucléaire de Marcoule). La ville s'est également équipée d’une balise aquatique de surveillance de la radioactivité pour l’eau du Rhône.[105]

Qualité de l'air

L’indice de qualité de l’air ATMO est calculé quotidiennement sur la ville. En moyenne, il est considéré comme "très bon" ou "bon" dans 60% des cas, "moyen" ou "médiocre" dans 38% et seulement 2% "mauvais". Ces résultats sont facilités par le Mistral qui fait office de disperseur.[106]

Environnement sonore

Les services de municipalité d'Avignon chargés de la lutte contre le bruit sont le Service Environnement Hygiène Santé et la police municipale.[107]

Pour lutter contre le bruit, plusieurs action ont été menées : Adoption d'arrêtés municipaux, actions de verbalisation, installation de murs anti-bruit, achat de véhicules électriques, etc.[107]

En janvier 2005, Avignon accueille les quatrièmes Assises de la qualité de l’environnement sonore.[108]

Sport

Comme toutes les villes d'une certaine importance, Avignon possède de nombreux équipements sportifs (Plusieurs stades et piscines municipales, patinoire, bowling, golfs, dojos, etc.). Qu'elles soient publiques ou privées, d'accés libre ou réglementé, toutes ces installations permettent la pratique de nombreuses activités sportives. Les plus gros équipements sportifs de la ville sont le Parc des Sports, le Stade de Saint-Ruf, le Cosec Moretti, le Palais Omnisports Champfleury, Palais de la Glace, l'Hippodrome Roberty

Avignon est aussi le lieu de naissance de personnalités du sport comme le pilote Jean Alesi qui y est né en 1964 ou du footballeur Cédric Carrasso qui évolua dans la section junior de l'Avignon Football 84 avant de rejoindre l'Olympique de Marseille.

De nombreux événements sportifs sont organisés chaque année comme le "Tour des Remparts", le "Triathlon du Pont d’Avignon", les "15 km de la Cité des Papes", des tournois ou rencontres de football, de boules, de boxe, de gymnastique, de rugby, de rock acrobatique, de rollers, etc.[109]

Il y a environ 120 clubs sportifs dans cette commune[109]. Plusieurs clubs marquent ou ont marqué l'histoire de la ville :

L'ES Avignon (Basket-ball) qui à évolué pendant 12 saisons en Nationale 1 et Nationale 1 A (de 1977 à 1979, et de 1980 à 1990). Son meilleur classement se passant lors de la saison 1980-1981 avec une 6e place[110]. Le club à aussi participé à la Coupe Korac (coupe d'Europe). Le club à déposé le bilan et à disparu au tout début des années 90. Actuellement l'Union Sportive Avignon-le Pontet évolue en Nationale 2.

Avignon Football 84 qui a évolué une saison en Division 1 en 1976-1977 pour une place de dernier (20e)[111]. Le club a joué en Division 2 de 1965 à 1976, puis de 1977 à 1981 et de 1989 à 1991. Le club évolue maintenant en 1er division régionale. Le football dans cette ville voit un autre club évolué en Ligue 2 : l'Athlétic Club Arles-Avignon suite au regroupement du club d'Arles avec Avignon pour la saison 2009-2010.

Le Sporting Olympique Avignonnais XIII (Rugby) qui évolue actuellement en Élite 1. Ce club a pour palmarès 4 coupe de France (1955, 1956, 1982 et 1986), 4 finale de coupe de France (1947, 1958, 1959 et 1998) et finaliste d'Élite 1 en 1957. L'autre club de rugby de la ville est l'USAP 84 qui évolue en 2009-2010 en Fédérale 3. Un autre club de rugby (disparu depuis) s'est autrefois fait remarquer : l'Entente Sportive Avignon Saint-Saturnin avec un quart de finale de championnat de France de 1er division en 1975.

Avignon Volley-Ball qui évolue en Ligue A. Le club à longtemps fait l'ascenseur entre la 1er et la 2e division nationale. A participé à la Coupe de la CEV (coupe d'Europe) en 1996-1997. Egalement champion de France Pro B en 1999 et 2000.

L'Olympique Hockey Club d'Avignon (Hockey sur glace) joue en Division 1 (2e division). Le club a été champion de France de Division 2 en 2003 et a fini 4e en 2005-2006 (meilleur classement).

Les Warriors du Vaucluse (Football Américain) qui évolue actuellement en Division 3.

Personnages célèbres

Naissance à Avignon

Artistes

Sportifs

Philosophes, poètes, écrivains

Divers

Autres personnes en rapport avec Avignon...

Par leur engagement

Par une habitation

Par leur mort

Autre

Monuments, musées, et lieux touristiques

Vue vers le nord-est avec le mont Ventoux en arrière-plan.

Avignon n’est pas seulement un centre administratif, c’est une vitrine artistique et culturelle de premier plan. Avignon est aussi une ville au riche patrimoine. « Ville d'art » jusqu'à la disparition de ce label en 2005 au profit du réseau des Villes et Pays d'Art et d'Histoire, la municipalité ne s'est pas incluse dans ce nouveau réseau.

C’est avant tout les remparts du XIVe siècle que l’on remarque lorsque l’on s’approche du centre. Ils sont long d’environ 4 kilomètres, sont flanqués de 39 tours et percés de 7 portes principales reparties tout autour de la vieille ville. Les anciennes douves ont été comblée et aménagées en parkings, autrefois le niveau des remparts était bien plus élevé assurant une bien meilleure protection aux habitants d’Avignon.[112]

Une fois dans la vieille ville, ce sont des églises, des livrées cardinalices, des hôtels particuliers aux façades du XVIe, XVIIe et XVIIIe siècle, des cloîtres, dont le cloître des capucins, un opéra, plusieurs places dont la place de l’horloge, des musées (musée lapidaire, musée Requiem, musée Calvet, musée Louis-Voulant, musée du Petit Palais, etc.), une bibliothèque classée, une chapellerie classée (la seule de France) : la chapellerie Mouret, un "mur de verdure" accroché à la façade Nord des halles et bien sur le palais des papes d’Avignon, sa cour d’honneur et ses diverses dépendances. Froissart décrivit ce Palais qui servit à l’époque où les Papes étaient venus vivre à Avignon en ces termes : « La plus belle et la plus forte maison du monde ». Le Palais fut construit par le premier d’entre eux sur la seule butte suffisamment proche de ce coté du Rhône, le rocher des Doms. C’est aussi sur ce rocher que fut construit la cathédrale Notre-Dame-des-Doms.[112]

Lorsque l’on ressort de la vieille ville et que l’on fait le tour le long des berges, on ne peut s’empêcher de rechercher le fameux pont d’Avignon, le pont Saint Bénezet. Contrairement à ce que dit la chanson, sa largeur ne permet pas réellement de danser dessus (selon les danses de l’époque) et c’est dessous, où des berges avaient été aménagées, que l’on allait danser. Une version plus ancienne de la chanson disait d’ailleurs « SOUS le pont d’Avignon, l'on y danse l'on y danse … »[112]

Le palais des Papes du XIVe siècle et le pont Saint-Bénezet (il s’agit du fameux pont d’Avignon) du XIIe siècle sont classés au patrimoine de l’humanité par l’Unesco.

Articles détaillés : Monuments d'Avignon et Livrée cardinalice.

Le palais des Papes

Vue sur le palais.

Le palais des Papes, à Avignon en France, est la plus grande des constructions gothiques du Moyen Âge. Il a été construit entre 1335 et 1352 sur une protubérance rocheuse au nord de la ville, surplombant le Rhône, sous les pontificats de Benoît XII et Clément VI.

Après le retour définitif des souverains pontifes à Rome, au début du XVe siècle, elle devient la résidence des légats envoyés par le Vatican. La ville resta propriété de l'Église jusqu'en 1791, date à laquelle elle fut, avec le Comtat Venaissin, réunie à la France.

Au XIXe siècle, le palais accueille successivement des soldats, des prisonniers, puis les archives départementales. Sa restauration débute en 1906.

Depuis 1995, le palais des Papes est classé, groupé avec le centre historique d'Avignon, sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, avec les critères culturels (i, ii, iv).

Article détaillé : Palais des Papes d'Avignon.

L'Hôtel des Monnaies

Hôtel des Monnaies

Situé en face de l'entrée principale du palais des Papes se trouve l'ancien Hôtel des Monnaies.

En 1619 (MDCXIX) le vice-légat Jean-François de Bagni[113] décide de sa réfection[114], comme nous le rappelle une inscription gravée en latin sur une imposante plaque de marbre blanc. Cette plaque nous indique aussi qu'il est dédié au pape régnant Paul V.[115]

L'on retrouve sur sa façade, de style baroque, les armes de la famille du cardinal de Borghèse[114] (Aigles et dragons).

En 1860, il abrite le conservatoire national de musique. On lui ajoute par la suite le nom d’Olivier Messiaen (1908-1992) avignonnais du XXe siècle à qui l'on voulait rendre hommage[115]. Il a été utilisé pour le conservatoire de musique jusqu'en 2007.

Le pont d’Avignon

Le « pont d'Avignon » célébré par la chanson, le pont Saint-Bénezet.

Construit au XIIe siècle, le pont Saint-Bénezet reliait Avignon à Villeneuve. Mais les crues et les conflits ont progressivement ruiné l'ouvrage. Des 22 arches initiales, il n'en reste que 4 et la chapelle Saint-Bénezet, dédiée au patron des mariniers du Rhône.

Ce pont, poste frontière entre l'État pontifical et le territoire de France, était l'un des seuls pour traverser le Rhône sur des kilomètres en amont et en aval, un bon moyen de collecter des taxes sous la forme d'un péage ou d'une aumône à Saint-Bénézet. Il a même été durant toute une période l'unique pont entre la ville de Lyon et la mer, ce qui en faisait alors un point de passage obligatoire pour de nombreux marchands, voyageurs, etc. Avant ce pont, on traversait ici le Rhône en barque.

La plus grande partie du pont était la propriété du roi qui l'a peu entretenu et suite à de fortes crues du Rhône, une première arche s'effondre en 1603, puis trois autres en 1605... toutes quatre rebâties vers 1628. En 1633, juste après la réouverture du pont, deux nouvelles arches s'effondrent. En 1669, une nouvelle crue du Rhône emporta plusieurs autres arches pour ne laisser pratiquement que celles qu'on lui connaît de nos jours.[116]

Le théâtre

L'opéra théâtre d'Avignon

Situé au niveau de la place de l'horloge[N 25], entre la rue Molière au nord, la rue Racine à l'ouest, et la rue Corneille au sud qui le sépare de la mairie, l'opéra théâtre d'Avignon fut initialement construit sur un terrain de jeu de paume. Il était alors apprécié comme l'un des plus beaux de France[117]. Détruit dans l'incendie de 1846, il est reconstruit sur des plans des architectes Léon Feuchère[N 26] et Théodore Charpentier et possède une élégante salle à l'italienne.[118] La façade principale, à l'est, donne directement sur la place.

Musées

Le musée Calvet dans l'hôtel de Villeneuve-Martignan

En plus de son palais des Papes et de ses divers monuments, la ville d'Avignon a plusieurs musées : L'hôtel de Caumont qui abrite la collection Lambert, le palais du Roure, la maison Jean-Vilar et les musées Angladon, Calvet, de l’Œuvre, du Mont-de-piété, le musée du Petit Palais, lapidaire, Louis-Vouland et Requien.

Églises

De par son passé, Avignon a dans son patrimoine architectural de nombreux bâtiments de caractère religieux... la cathédrale Notre-Dame-des-Doms, des églises comme les églises Saint-Agricol, Saint-Didier (entièrement rebâtie en 1356 et 1359)[119], Saint-Pierre (Façade du début XVIe siècle et portes en bois sculpté de 1551)[120] Saint-Symphorien-les-Carmes, ou encore la moderne Saint-Joseph travailleur (1969) conçue par le grand prix de Rome Guillaume Gillet[118], mais aussi de nombreuses chapelles publiques ou privées comme la chapelle Saint-Bénezet sur le pont du même nom, chapelle de l'oratoire, église des Célestins, chapelle St Louis, chapelle des Templiers[121], etc.

Synagogue

La salle de prière de la synagogue d'Avignon

La synagogue est située sur la place Jérusalem à proximité de l'ancienne juiverie (qui était qualifié dans le cas d'Avignon de « carrière des Juifs » ou plus brièvement « la carrière »). Après un incendie, elle a été reconstruite entièrement en 1846 en style néoclassique. Auparavant, l'édifice beaucoup plus ancien ressemblait aux autres anciennes synagogues provençales. La communauté juive d'Avignon a en effet constamment résidé dans ce quartier du Moyen Âge à la Révolution[122]. La Synagogue propose des visites commentées lors des journées du patrimoine.

Bibliothèques

La ville d'Avignon a 12 bibliothèques permettant au total la consultation de plus de 500 000 ouvrages[123].

L'une d'entre elles est une bibliothèque municipale classée ou "BMC". La liste des BMC dont elle est issue, établie par l'article 1er du décret de 1933, modifié à plusieurs reprises, est désormais contenue par l'article R. 1422-2 du Code général des collectivités territoriales.

Vestiges antiques

Article détaillé : Avenio.

À Avignon, il ne reste que très peu de monuments visibles de cette époque. Pourtant le sous-sol regorge de vestiges. Le forum, centre de la cité, se trouvait à l'emplacement actuel de la place de l'Horloge. À sa plus grande extension, aux Ie et IIe siècles, l'agglomération s'étend sur 46 hectares et compte environ 25 000 habitants. Avignon est fortifiée, et comme toutes les villes romaines, elle est dotée de nombreux monuments : temple, curie, arc de triomphe. Même si Avignon n'a pas le rayonnement de Arles ou Nîmes, c'est un centre religieux, administratif et commercial important. La proximité de la Via Agrippa, une des grandes voies romaines, lui assure déjà une certaine renommée.

Avignon dans les arts

Peintures, gravures et sculptures

La plus ancienne représentation du palais des papes se trouve dans la chapelle du Saint-Sacrement de la collégiale Saint-Barnard à Romans-sur-Isère. Une de ses arcades est décorée par une fresque du XVe siècle représentant la légende des saints viennois Exupère, Félicien et Séverin, agenouillés aux pieds d'un pape qui les accueille en les bénissant devant le palais.

Le « Retable du crucifix » d'Antoine Rozen, peint en 1520 est considéré comme la seconde plus ancienne représentation réaliste du palais. Ce panneau montre, de droite à gauche, la tour de la Campane qui possède encore sa toiture quadrangulaire, le campanile de la cloche d'argent, les deux tourelles octogonales surmontant l'entrée du palais démolies en 1770, le chemin de ronde couvert le long de la façade, la tour de la Gache qui domine l'ensemble des bâtiments avant son arasement en 1665. Il est à noter de chaque côté de la porte des Champeaux, la position des défenses avancées qui ne se retrouveront plus sous cette forme dans les représentations des siècles suivants[124].

Le dessin du palais des Papes en 1617 par le père jésuite Étienne Martellange parfaitement réaliste laisse apparaitre de notables différences entre le retable de Rozen et ce que l'on connaît de nos jours, notamment au niveau d'un porche à l'entrée du palais. Il diffère de celui du tableau peint en 1774 par Claude Marie Gordot sur le « Cortège du vice-légat » et dont l'action principale se situe sur l'esplanade devant le Palais. N'étant pas personnage principal du tableau mais élément du décors, le palais, situé sur le tiers droit du tableau, y est représenté en perspective, mais là encore, l'entrée est différente de ce que nous connaissons aujourd'hui. Cette entrée différente se retrouve aussi sur la gravure de Lemaire, réalisée d'après un dessin de Boucherel, au début du XIXe siècle. Si le ravelin et les défenses avancées, encore en bon état, vont subsister jusqu'en 1857, le châtelet de la tour de la Campane ainsi que les créneaux ont disparu et les tourelles octogonales ont été démolies, en 1770, lors de l'occupation française[125]. Ce document iconographique, outre son intérêt artistique, montre surtout l'état de délabrement de cette façade du palais dont, comme nous le rappelle Viollet-le-Duc : « La partie supérieure (...) était encore intacte au commencement du siècle ; l'ouvrage a été rasé au niveau du chemin de ronde depuis lors ».

Parmi les représentation plus récentes, dans un style artistique différent, plusieurs peintres ont peint l'ensemble Rhône - pont d'Avignon - Palais des papes - rocher des Doms, mettant tour à tour en avant l'un ou l'autre. Lorsque James Carroll Beckwith peint Le palais des papes et le pont d'Avignon, le palais en lui-même n'est en fait présent que dans le coin supérieur droit sur moins d'un 1/6e du tableau alors que le Rhône en couvre la moitié. Paul Signac, avec son tableau Le Palais des Papes représente une vue sensiblement orientée de la même manière, mais même si la proportion accordée au pont d'Avignon (sur la gauche du tableau) reste sensiblement la même, l'angle choisi recentre le palais, le rendant beaucoup plus important et gommant presque du fait le rocher de doms. Les proportions choisie par l'auteur semblent même exagérée afin de lui donner une importance plus grande. Avec une orientation différente, vraisemblablement depuis l'ile de la Barthelasse ou Villeneuve-lès-Avignon, Adrian Stokes pour son Le palais des papes d'Avignon écrase le palais et le pont sur la moitié droite du tableau pour faire ressortir la colline du rocher des doms, et y ajout même de la végétation.

Avignon, uniquement dans le titre de l'œuvre :

Films et séries

Plusieurs films se sont tournés sur Avignon, mais rarement en faisant le centre de l'intrigue. Parmi eux, on peut noter :

On voit également l'exposition d'Agnès Varda de ses photographies consacrées au Festival à la Chapelle Saint-Charles dans son documentaire autobiographique Les Plages d'Agnès (2008).

En revanche, deux feuilletons télévisés français ont été situés dans la ville : La Demoiselle d'Avignon en 1972, et La Prophétie d'Avignon, en 2007, sur le thème de l'ésotérisme, tourné dans le Palais des papes.

Avignon dans la littérature

Tourisme littéraire autour du Palais des Papes

Gravure de Lemaire, d'après un dessin de Boucherel, datée du début du XIXe siècle, montrant l'état général de délabrement de la façade principale du palais des Papes

En 1832, Désiré Nisard, grand défenseur de la cause des monuments historiques, fit escale à Avignon en descendant le Rhône depuis Lyon jusqu'à Arles. Dans ses Souvenirs de voyage[127], il dit avoir trouvé le palais sans aucun intérêt, considérant qu'il ne pourrait l'être que « pour ceux qui sont déterminés à en trouver à toutes les ruines ». Pour lui, cette bâtisse en pleine décrépitude, est le symbole de la « petite et obscure histoire d’un fief pontifical ». Mais cet érudit se remémora brusquement l’histoire du Grand Schisme à la vue d'un vieux muletier coiffé d’un gigantesque chapeau  : « Je croyais voir passer l’ombre d’un anti-pape, venant visiter incognito son ancienne capitale ».

Graffiti gravé au canif par Prosper Mérimée dans la chapelle Saint-Martial

Trois ans plus tard, Prosper Mérimée publia ses Notes d’un voyage dans le Midi de la France[128]. Ce livre contient la relation de sa visite d'Avignon et du palais des Papes qu'il avait décidé de faire inscrire sur la première liste des monuments historiques de 1840. Pourtant, lui aussi livra des impressions mitigées. D'abord, il jugea l'ancienne cité papale :

« L’aspect général d’Avignon est celui d’une place de guerre. Le style de tous les grands édifices est militaire et ses palais comme ses églises semblent autant de forteresses. Des créneaux, des mâchicoulis couronnent les clochers ; enfin tout annonce des habitudes de révolte et de guerres civiles. »

Puis, il écrivit dans son rapport sur le palais qui lui apparut trop complexe et peu digne d’intérêt :

« On dirait la citadelle d’un tyran asiatique plutôt que la demeure du vicaire d’un Dieu de paix. »

Seules trouvèrent grâce à ses yeux les fresques, ce qui ne l'empêcha pas de graver son nom sur l'une de celle-ci. Il vit même dans la cheminée du Grand Tinel « un four qui a pu servir à chauffer des ferrements de torture[129] ».

La rue de la Peyrolerie, passage creusé dans le roc d'où Alexandre Dumas découvrit le palais des Papes

Par contre, en 1834 – l'année du voyage de Mérimée à Avignon – Alexandre Dumas, romantique enthousiaste, tomba en admiration face au palais[130]. Comme il le narre dans Impressions de voyage[131], il fit sa découverte, presque par hasard, après avoir emprunté la rue Peyrolerie :

« Au détour d’une petite rue montante, mon regard alla heurter une arche colossale de pierre, jetée en arc-boutant au-dessus de cette ruelle. Je levai les yeux ; j’étais au pied du palais des Papes. »

Aussitôt, derrière cette façade délabrée, il eut la vision – la réapparition – de toute cette période médiévale :

« Le château de papes, c'est le moyen-âge tout entier aussi visiblement écrit sur la pierre des murailles et des tours que l'histoire de Rhamsès sur le granit des Pyramides : c'est le quatorzième siècle avec ses révoltes religieuses, ses argumentations armées, son église militante. […] Art, luxe, agrément, tout est sacrifié à la défense ; c'est enfin le seul modèle complet qui reste de l'architecture militaire de cette époque. Devant lui, on ne voit que lui, derrière lui, la ville toute entière disparaît. »

Passée la porte, il tomba en pleine caserne, le regretta mais poursuivit sa quête médiévale :

« Malgré l'anomalie que représente la garnison moderne avec la citadelle qu'elle habite, il est impossible de ne pas se laisser prendre à la poésie d'une telle demeure. »

Admis à visiter les intérieurs, il découvrit les fresques et ce fut pour lui une nouvelle révélation :

« Au milieu de toutes ces impressions sombres, on retrouve quelques reflets d’art, comme sur une ramure brunie, des ornements d'or : ce sont des peintures qui appartiennent à la manière rapide et naïve qui forme le passage entre Cimabue et Raphaël. […] Ces peintures ornent une tour réservée probablement pour la demeure habituelle des papes et une chapelle qui servait de tribunal à l’Inquisition. »

Stendhal, à la même période, visita Avignon et son palais. C'était pour lui un retour aux sources puisque la famille de l'un de ses grands-pères en était originaire, ce qui lui permit de s'inventer des origines italiennes. Dans son livre Mémoire d'un touriste, publié en 1838, il narre, faisant fi de toute vérité historique à propos de Giotto et de l'Inquisition :

« Ce palais est étrangement ruiné aujourd'hui : il sert de caserne, et les soldats détachent du mur et vendent aux bourgeois les têtes peintes à fresque par Giotto. Malgré tant de dégradations, il élève encore ses tours massives à une grande hauteur. Je remarque qu'il est construit avec toute la méfiance italienne ; l'intérieur est aussi bien fortifié contre l'ennemi qui aurait pénétré dans les cours, que l'extérieur contre l'ennemi qui occuperait les dehors. C'est avec le plus vif intérêt que j'ai parcouru tous les étages de cette forteresse singulière. J'ai vu le pal (nommé veille) sur lequel l'inquisition faisait asseoir l'impie qui ne voulait pas confesser son crime, et les têtes charmantes, restes des fresques du Giotto. Les contours rouges du dessin primitif sont encore visibles sur le mur[132]. »

En 1877, Henry James effectua un périple en France[133]. Au cours de celui-ci, il visita pour la troisième fois Avignon, ville qui l'avait toujours déçu. Autant que le palais des Papes qui était, pour lui, « le plus sinistre de tous les bâtiments historiques ». Il s'y rendit alors que le mistral soufflait en rafale et l'exécuta en une phrase :

« Cette énorme masse nue, sans ornement ni grâce, privée de ses créneaux et défigurée par de sordides fenêtres modernes, couvre le Rocher des Doms et donne sur le Rhône qu’elle domine, ainsi que sur ce qu’il reste du pont Saint-Bénézet. »

En 1925, Joseph Roth, après un voyage en France, rassembla ses notes sous le titre Les villes blanches. Depuis la fin du XIXe siècle, un mouvement de jeunes architectes de l'Europe centrale s'était passionné pour l'architecture de l'Italie du Sud. Le romancier autrichien voulut poursuivre cette quête en France méridionale et découvrit Avignon. Fasciné, il ressentit la cité des papes comme une ville qui fut « tout à la fois Jérusalem et Rome, l’Antiquité et le Moyen-Âge ». Sa quête devint alors mystique :

« Lorsque je me trouvai devant une des grandes portes enchâssées dans les murs blancs de la fortification, comme des pierres grises dans un anneau d’argent ; lorsque je vis les tours crénelées, la noble puissance, la fermeté aristocratique, l’intrépide beauté de ces pierres, je compris qu’une puissance céleste peut parfaitement prendre forme terrestre, et qu’elle n’a pas besoin de se compromettre pour se conformer aux conditions de la vie d’ici-bas. Je compris qu’elle peut, sans déchoir, assurer sa sécurité militaire et qu’il existe un militarisme céleste qui n’a rien de commun avec le militarisme terrestre : pas même l’armement. Ces places fortes, ce sont les papes qui les ont conçues. Ce sont des places religieuses. Elles représentent un potentiel sacré. Je comprends qu’elles aient pu préserver la paix. Il existe des places fortes pacifiques et des armes qui servent la paix en empêchant la guerre[134]. »

Poèmes, chroniques, contes, romans et BD

Les Mélancolies de Jean Dupin[135] furent imprimées à Paris chez Michel le Noir, sans date, mais sûrement vers 1510. Jean Dupin commença à les rédiger en 1324 et les acheva en 1340. Dans ces deux strophes, le moraliste y mêle les critiques de népotisme qui ont été faites à Jean XXII et que n'a jamais mérité Benoît XII, à son étonnement de voir se construire une forteresse pontificale dans laquelle le pape « se tient fermez[136] ».

En Provence par seigneurie
A le pape (pris) son estaige
Dedans Avignon le citey.
La tient sa court, mais son lignaige
Y est qui prend tout l'avantaige
Les croces, les grans dignitez.

Nostre pape s'est bien mué :
Il vouldra ja de près vouler.
Bien est sa gayole gardee ;
En son palais se tient fermez
Et nul ne puet a luy parler
S'il ne porte d'or grant bousee[137].

Au XIVe siècle, Jean Froissart, dans ses Chroniques décrit la réception organisée par Clément VII et ses cardinaux, au palais des papes, lors de la venue du roi Charles VI en compagnie de son frère et de ses oncles de Berry et de Bourgogne, au cours de l'automne 1389. Il leur fut servi un « dîner bel et long et bien étoffé », puis après les festivités offertes par le roi et qui mêlèrent caroles et danses, « les dames et demoiselles d'Avignon » reçurent moult largesses de la part du souverain[138].

En 1855, dans le premier numéro de l'Armana Prouvençau paraissait un poème intitulé La cansoun di felibre. Il était dû à Théodore Aubanel, un des trois piliers fondateurs du mouvement félibréen. Le poète dans une strophe chante le palais des papes :

Dóu goutigue Avignoun
Palais e tourrihoun
Fan de dentello
Dins lis estello[N 27].

La Mule du pape, est l'un des contes les plus connus d'Alphonse Daudet, paru dans les Lettres de mon moulin en 1870. C'est l'histoire d'une mule pontificale ayant logé dans le Palais. Le jeune et insolent Tistet Védène (un « effronté galopin »), chargé de s'occuper d'elle, eut l'idée de la faire grimper au « clocheton de la maîtrise, là-haut, tout là-haut, à la pointe du palais », juste avant de partir pour sept années. Un profond besoin de vengeance s'est alors développé chez la mule[N 28] et lui valu « un coup de sabot si terrible, si terrible, que de Pampérigouste même on en vit la fumée, un tourbillon de fumée blonde où voltigeait une plume d’ibis ; tout ce qui restait de l’infortuné Tistet Védène ! ». À plusieurs reprises le palais et les éléments qui le constitue sont cités ou évoqués : « du haut en bas des maisons qui se pressaient en bourdonnant autour du grand palais papal comme des abeilles autour de leur ruche », « la pointe du palais », « escalier en colimaçon », « la cour », etc[139].

Portrait de Frédéric Mistral par Paul Saïn

Quant à Frédéric Mistral, en 1897, dans Le poème du Rhône, il mêle dans la même louange admirative Avignon et le palais des papes : « C'est Avignon et le Palais des Papes ! Avignon ! Avignon sur sa Roque géante ! Avignon, la sonneuse de joie, qui, l'une après l'autre, élève les pointes de ses clochers tout semés de fleurons ; Avignon, la filleule de Saint-Pierre, qui en a vu la barque et l'ancre dans son port et en porta les clefs à sa ceinture de créneaux ; Avignon, la ville accorte que le mistral trousse et décoiffe, et qui pour avoir vu la gloire tant reluire, n'a gardé pour elle que l'insouciance[140]… ».

Jacques Bouyala et Havsali, pour les textes, ainsi que Nicole Minck, pour les dessins, sont les auteurs d'une bande dessinée sur Le palais des papes d'Avignon. Elle a été publiée, en 1985, par les Éd. Sibou dans la collection Vivre le passé[141].

Palais des Papes, Livre maquette dû à Jean-Tristan Roquebert, Sylvain Gagnière, Gérard Gros et Alain de Bussac, édité en 1991. Cet ouvrage comprend, outre un texte historique, vingt-huit planches en couleur à découper. Elles permettent de reconstituer le palais pontifical à l'échelle du 1/300. Le texte français est traduit en anglais, allemand, espagnol et japonais[142].

L'anonyme d'Avignon, roman de Sophie Cassanes-Brouquin, paru en 1992, où son héros, le jeune Toulousain Philippe de Maynial, se rend à Avignon après le départ des papes. Tous attendent encore un hypothétique retour et le palais des papes reste le symbole de la splendeur perdue. Toute la première partie se passe dans la cité désertée où le jeune homme apprend les techniques de la peinture. Grâce à son maître, il y découvre les grands anciens que furent Simone Martini et Matteo Giovanetti, et participe, sans le savoir, à la création de l'École d'Avignon dont les œuvres et les artistes vont influencer toute l'Europe[143].

La tour des anges, roman de Michel Peyramaure[144], publié en 2000, et mettant en scène Julio Grimaldi, un fils de paysans italiens venus s'installer à Avignon. Toute sa vie va être scandée à la fois par l'édification du palais des papes, ses rencontres avec ceux qui gravitent autour, dont Pétrarque et Matteo Giovanetti, son travail comme scribe dans le palais même et, après le départ définitif de Grégoire XI à Rome, son rôle de dernier gardien du temple abandonné et particulièrement de la « tour des anges » où la « naine rouge » va le pousser vers la mort.

Panique au Palais des Papes, roman policier de Henri Coupon[145], édité en 2000. L'auteur, un avocat, a choisi Avignon et son Festival comme cadre d'une action terroriste. Après un bain de sang, la loi qui triomphera ne sera pas celle du code de procédure pénale.

La Prophétie d'Avignon, d'Emmanuelle Rey-Magnan et Pascal Fontanille[146], parue, en 2007, sous forme de roman qui reprend les grands thèmes du feuilleton télévisé, faisant du palais des papes un haut-lieu de l'ésotérisme.

Autres :

  • Hervé Aliquot, La chronique d'Avignon, Aubanel (ISBN 9782700601428) 
  • Frédérique Hebrard et Louis Velle, La demoiselle d’Avignon, Presses pocket 
  • Elsa Triolet, Martine Reid, Les amants d'Avignon, Gallimard (ISBN 2-07-034462-2) 

Jeunesse

  • Georges Foveau, Olivier Blazy, Myster Circus à Avignon, Rouge safran (ISBN 2-913647-09-X) 

Avignon et la philatélie

Le 20 juin 1938, un timbre du Palais des papes dessiné par André Spitz et gravé par Jules Piel, d'une valeur faciale de 3 francs a été émis par la Poste française.[147]

Depuis 1960, chaque année, est organisée, par la Société philatélique Vauclusienne et Provençale, une « Journée du Timbre » à Avignon, pour laquelle des cartes sont éditées avec comme illustration principale une vue du pont Saint-Bénezet et du palais des papes.

En 1974, les postes de l'île de Man émettent un timbre représentant le pont Saint-Bénézet.[148]

En 1997, l'administration postale des îles Wallis-et-Futuna, pour le 50e anniversaire du Festival d'Avignon, a consacré une de ses émissions à cet événement. Le timbre-poste d'une valeur de 160 francs représente au milieu des symboles du théâtre, de la danse et de la musique, le palais des Papes illuminé par un feu d'artifice.[149]

En hommage à Jean Vilar, la Poste a émis, le 8 juin 2001, un timbre à double valeur faciale 3 f et 0,46 €, avec en fond le palais des papes.[150]

En 2009, l'administration postale française a émit un timbre d'une valeur faciale de 0,70 euros. Ce timbre, représentant le Palais des papes dans son ensemble[N 29] vue par l'ouest, est dessiné et gravé par Martin Mörck.[151]

Gastronomie

La nourriture locale est une nourriture majoritairement méditerranéenne où les fruits et légumes de production locale ou étrangère au département ont été baignés par le soleil : Tomates, poivrons, aubergines, cerises, melons, fraises, etc. La tomate est, par exemple, très utilisée, notamment l'été dans les salades. On trouve aussi la truffe, ou plutôt les truffes (la "truffe d'été", la "Tuber melanosporum", etc.) ainsi que des fromages avec entre autres des productions locales de fromage de chèvres (Massif du Luberon, Monts de Vaucluse, etc.). [152]

Herbes de Provence, ail et huile d’olive sont aussi très présents dans les plats locaux. On trouve sur les environs d’Avignon de nombreuses productions différentes d’huiles d’olive. Certains vestiges nous permettent d’affirmer que, tout comme la viticulture, l'oléiculture est très ancienne dans le secteur.[152]

Le vin

La culture de la vigne a une grande importance dans l'économie locale. Il existe de nombreux vins en AOC dans les environs d'Avignon : côtes du Rhône, côtes du Luberon, côtes du Ventoux, Châteauneuf-du-Pape, Gigondas ou Vacqueyras, etc.[152] Le Palais des Papes a également remis au goût du jour une recette ancienne d'hypocras.

Le Châteauneuf-du-Pape tient d'ailleurs son nom actuel (obtenu en 1893) du fait que le lieu était utilisé pour produire une partie des vins pour la cour des Papes à Avignon.[152]

La papaline

Les Papalines

Petit chardon formé de deux fines robes de chocolat retenant de la Liqueur d'origan du Comtat, la papaline a été ainsi nommée en souvenir des Papes d'Avignon, mais sa création ne remonte qu'à 1960.[153] [154] La recette de la liqueur d'Origan reste un secret de fabrication. Créée en 1870, elle est obtenue après distillation, macération et infusion de plantes dans des alcools sélectionnés pour leur finesse et auxquels s'ajoute du miel de très haute qualité. Une soixantaine de plantes entrent dans sa composition, toutes cueillies sur les contreforts du Mont Ventoux et dans la campagne environnante.[153]

Soixante-douze heures de secrète alchimie sont nécessaires pour donner forme à la Papaline, cette cousine du chardon-liqueur, fabriquée de façon artisanale et distribuée uniquement en Vaucluse.[153]

Le papeton d'aubergines

Le papeton est un flanc à base de caviar d'aubergines et d'œufs. Il a été nommé ainsi du fait qu'il était cuit dans un moule ayant la forme d'une tiare pontificale. Il se sert avec un coulis de tomates fraîches.

La daube avignonnaise

C'est un plat qui se mitonne telle une daube classique mais à la place du bœuf, la viande est celle d'un jeune mouton ou d'un agneau. Cette daube peut être mouillée au vin blanc ou au vin rouge et est accompagnée de légumes.

Les tians

Le tian est à l'origine un mets typiquement comtadin. Cuit au four et toujours assaisonné d'huile d'olive, ils sont réalisés à base de légumes[N 30] auxquels on ajoute parfois des pommes de terres.

A noter que le mot tian désigne à la fois un plat à gratin en terre cuite et le gratin lui-même.

Vie Militaire

Les casernes

Après la Révolution française, une partie du palais des papes devint une caserne affectée au génie militaire[155]. Puis, de 1881 à 1900, s'y installa un régiment d'infanterie. Le commandement militaire rebaptisa alors le palais en « Caserne Duprat » en l'honneur de Jean Étienne Benoît Duprat, ancien colonel de la Garde nationale d'Avignon devenu général d'Empire et mort à Wagram.

Sous Napoléon III, Viollet-le-Duc proposa un projet de restauration de l'édifice afin de le rendre plus conforme à son statut de monument historique, mais ce fut peine perdue. Ce projet vit le jour dès 1860, mais la guerre de 1870 l'empêcha d'être mené à terme et sauva ainsi de la destruction des voûtes de la Grande Audience qu'il désirait faire supprimer[156]. Le site resta militaire.

Au changement de siècle, soit plus d'une soixantaine d'années après que Charles de Montalembert eut écrit son Vandalisme en France, lettre à M. Victor Hugo le palais demeurait en très mauvais état. La façade principale avait été dépourvue de ses deux tours qui la rendent si reconnaissable de nos jours, les intérieurs étaient encombrés des détritus consécutifs à l'occupation militaire, les statues avaient été brisées, des fenêtres et des portes ouvertes sans aucun respect de l'architecture comme par exemple au niveau du portail de la grande chapelle dans laquelle le génie militaire s'était autorisé à percer une porte[157], etc.

La ville d'Avignon ne récupéra le palais qu'en 1902. En contre-partie une nouvelle caserne dut être construite par la ville en dehors des remparts, la caserne Chabran[158]. En septembre 1906, les troupes quittèrent le palais. En un siècle, le Génie militaire avait bien travaillé et « sa caserne ressemblait à toutes les casernes[159] ».

L'autre caserne est la caserne d'Hautpoul, installée au niveau des anciens jardins du couvent des Célestins, elle fut terminée vers 1865.[160]

Liste des unités militaires ayant tenu garnison à Avignon

7éme RG, Manoeuvre de Pont, 1916

Parmi les unités militaires ayant tenu garnison à Avignon, l'on peut compter...

Dans l'infanterie :

Le génie :

Les chasseurs à cheval :

Les autres :

Voir aussi

Bibliographie

Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article : source utilisée pour la rédaction de cet article

  • Jules Courtet, Dictionnaire géographique, géologique, historique, archéologique et biographique du département du Vaucluse, Avignon, 1876.
  • Joseph Girard, Avignon, histoire et monuments, Éd. Dominique Seguin, Avignon, 1924.
  • Léon-Honoré Labande, Le Palais des papes d’Avignon et les monuments historiques d’Avignon au XIVe siècle, T. I et II, Éd. Detaille, Aix-Marseille, 1925.
  • L. Imbert et abbé J. Sautel, Avignon et Villeneuve-lès-Avignon, Avignon, 1925.
  • Pierre Pansier, Les Palais cardinalices d’Avignon aux XIVe et XVe siècles, Avignon, Roumanille, 1926-1932.
  • Gabriel Colombe, Le Palais des papes d’Avignon, Paris, 1939.
  • Joseph Girard, Évocation du vieil Avignon, 1958 - ré-édité Éd. de Minuit, Paris, 2000 (ISBN 2-7073-1353-X).
  • Michel Laclotte, L’École d’Avignon. La peinture en Provence aux XIVe et XVe siècles, Paris, 1960.
  • Sylvain Gagnière, Histoire d'Avignon, 1979.
  • Sylvain Gagnière et Jacky Granier, Une nouvelle sculpture chalcolithique à Avignon : la stèle anthropomorphe du quartier de la Balance, Mémoires de l'académie de Vaucluse,1965-1966, pp.35-51.
  • Joseph Girard, Évocation du vieil Avignon, Les Éditions de Minuit, Paris, 1958.
  • Philippe Prévot, Histoire du ghetto d'Avignon, Éd. Aubanel, Avignon, 1975, (ISBN 2-7006-0056-8)
  • Robert Bailly, Dictionnaire des communes du Vaucluse, Éd. A. Barthélemy, Avignon, 1986.
  • René Moulinas, Histoire de la Révolution d’Avignon, Avignon, Aubanel, 1986.
  • Pierre-Marie Danquigny, La ville d'Avignon à travers les textes grecs et latins du IIe siècle avant n.è. au VIe siècle, revue Avignon, Rhône et Comtat, n° 4, Imp. Scribe, L'Isle-sur-la-Sorgue, 1986.
  • Pierre Grava (sous la direction de), Avignon au Moyen-Âge, textes et documents, IREBMA et alii, Publication de la Faculté de Lettres d'Avignon, 1988.
  • Marc Maynègre, La visite de Louis XIV à Avignon et Le massacre de la Glacière in De la Porte Limbert au Portail Peint, histoire et anecdotes d’un vieux quartier d’Avignon, Sorgues, 1991 (ISBN 2-9505549-0-3)
  • Hervé Aliquot, Montfavet, Le Pontet, Sorgues, Avignon. Les Palais gothiques aux XIVème et XVème siècles, Éd. Équinoxe, 1993.
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Magazine

  • GEO, N°136, 1990.

Notes et références

Notes

  1. L'épicentre de ce séisme fut Lambesc, village des Bouches-du-Rhône.
  2. Des représentations solaires identiques existent sur des parois rocheuses ou des sites rupestres le long de la côte provençale, au Mont-Bego, dans la péninsule ibérique et au Sahara marocain.
  3. En Provence, ces stèles anthropomorphes (Lauris, Orgon, Senas, Trets, Goult, Isle-sur-la-Sorgue, Avignon), datées entre - 3 000 et - 2 800, sont rattachées à la « civilisation de Lagoza ». Elles sont les témoins d’une agriculture qui est devenue prédominante dans les basses vallées du Rhône et de la Durance.
  4. Il est quelques fois répertorié sous le nom de Julius.
  5. Nectarius, premier évêque historique d’Avignon, s’était rendu à Rome au cours de son épiscopat pour arbitrer les différents qui opposaient Hilaire d’Arles au pontife Léon 1er.
  6. Épone, aujourd’hui Yenne, près de Chambéry, selon la toponymie, ou, selon certains, Saint-Rambert d’Albon, dans la Drôme, où a été découverte une basilique funéraire contemporaine.
  7. À son retour, Clematius de Carpentras décide de s’installer dans la cité de Venasque (Vendasca), plus sûre à défendre.
  8. Les historiens lui ont donné le nom de cercle littéraire austraso-provençal
  9. Inter Senatores sophisticos ac judices philosophicos fatigari.
  10. Ce couloir austrasien ou vallaque se repère encore par la topnymie en Ardèche avec Saint-Lager-Brassac (Léger, saint auvergnat), Saint-Julien-du-Gua, Saint-Julien-du-Serre (Julien de Brioude, saint auvergnat) ; dans le Gard avec Saint-Julien-de-Peyrolas ; dans le Vaucluse avec Saint-Léger-du-Ventoux, à Suzette avec le Mont-Saint-Amand (Saint Amand, saint auvergnat) et à Robion où la Tour de Sabran fut jusqu’en 1213 le « Castro de Monte Alvernico » (Mont auvergnat) ; enfin dans les Bouches-du-Rhône avec Saint-Chamand, Vernègues (de Alvernico) et Velaux (Vallacus + suffixe onem).
  11. La date de l'an 590 a été confirmée par dendrochronologie.
  12. Riez n’aura plus d’évêque pendant 229 ans, Vence, durant 218 ans, Saint-Paul-les-Trois-Châteaux pendant 189 ans et encore se sera l’évêque d’Orange, les deux diocèses ayant été réunis, Carpentras et Digne perdent les leurs pour 138 ans.
  13. Erreur, il s'agissait du duc Eudes d'Aquitaine, et Charles n'était que Maire du Palais.
  14. Le patrice Moronte, de souche gallo-romaine, considérait les Francs comme d’horribles barbares et les Sarrasins comme les dignes héritiers de l’empire et de la civilisation romaine.
  15. La légende veut qu’en 805, Charlemagne ait ordonné de bâtir sur les rives de la Durance, entre Avignon et Cavaillon, au lieu dit Bonpas, une chapelle qui servit à recueillir les ossements des victimes de l’invasion sarrasine.
  16. Boson était apparenté aux carolingiens par Ermangarde, sœur de Charles le Chauve.
  17. Le Fraxinet a été identifié à la Garde-Freinet.
  18. Le Col Pœninus désignait le futur Grand Saint Bernard.
  19. Maïeul était le fils cadet de Foucher de Valensole, un des plus riches seigneurs de la Provincia, et Raymonde, fille du comte Maïeul 1er de Narbonne, qui s’étaient marié à Avignon.
  20. Eyric était le fils aîné de Foucher de Valensole et de Raymonde de Narbonne, il sera par son fils Humbert de Caseneuve la tige de l’illustre maison des Agoult-Simiane.
  21. Le « Castrum Caneto » correspond au Cannet-des-Maures.
  22. Une erreur sur le site source l'indique en 1992, mais il est toutefois précisé que le trentenaire a déjà été fêté et que le jumelage suivant a été fait en 1984.
  23. Voir Sismicité
  24. Société de nettoyage
  25. anciennement place de l'hôtel de ville
  26. Architecte qui a beaucoup oeuvré à Nîmes
  27. « Du gothique Avignon / Palais et tourillons / Font des dentelles / Dans les étoiles ».
  28. La référence à la mule prend tout son sens quand on se souvient que les chaussures pontificales ont aussi pour nom les mules.
  29. incluant la cathédrale Notre-Dame des Doms
  30. Ce sont généralement ceux utilisés dans la ratatouille : tomate, poivron, aubergine, courgette, ail, oignon.

Références

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  18. Expression utilisée par le Pseudo-Aristote dans Récits merveilleux.
  19. Dénomination employée par Denys le Périocète dans Description de la terre habitée.
  20. Pline l’Ancien dans sa « Naturalis Historia » et Pomponius Mela dans sa « De Choregraphia » désignent Avignon comme la capitale des Cavares.
  21. Eugène Duprat, Les Monnaies d'Avignon, Revue numismatique, 1910.
  22. a  et b (fr) Page sur les origines d'Avignon sur horizon-provence
  23. Pomponius Mela, Description de la Terre, livre II, V.
  24. Cette aide est mentionnée dans les canons du concile des Sept Provinces à Béziers qui se tint en 472 sous la présidence de Sidoine Apollinaire, évêque de Clermont. Le prélat de Lyon ravitailla aussi Arles, Riez, Orange, Saint-Paul-les-Trois-Châteaux, Alba et Valence, villes affamées par le pillage des Burgondes.
  25. (fr) Le site de Machaovilla à Caumont-sur-Durance
  26. Grégoire de Tours, Histoire des Francs.
  27. Al Maqqari, Analectes sur l'histoire et la littérature des Arabes en Espagne par al-Makkari, publiés par R. Dozy, G. Dugat, L. Krehl et W. Wright, Leyde (1855-1861) et reprint Amsterdam, 1967.
  28. Phrase amputée.
  29. Cité par Philippe Sénac, Une source arabe sur l'histoire d'Avignon, in Avignon au Moyen-Âge, texte et documents, IREBMA, Avignon, 1988, p. 5.
  30. (fr) Docteur Dalil Boubakeur, Recteur de l’Institut Musulman de la mosquée de Paris, La Septimanie.
  31. Louis l’Aveugle, fils de Boson 1er, fut roi de Provence de 890 à 928. Il devint roi d’Italie en 900 puis fut couronné empereur du Saint Empire romain germanique en février 901, à Rome, par le pape Benoît V. Son rival italien Béranger de Frioul lui fit crever les yeux en 905.
  32. « Ecclesia suae in honore Sancte Marie Dei genitris dicatae » note le cartulaire de Notre-Dame des Doms.
  33. La cathédrale est alors dédiée à saint Étienne : «ad sedem Avinionensam ecclesiam in onore Sancti Stefani sacratum ». Comme beaucoup de diocèses de cette époque, Avignon avait donc une double église cathédrale.
  34. Cet acte est archivé à la Bibliothèque Inguimbertine de Carpentras (Ms n° 1199).
  35. Charte du cartulaire de Notre-Dame des Doms. Châteauneuf-Calcernier désignait alors Châteauneuf-du-Pape et c’est la première mention d’un vignoble qui est faite pour ce terroir d’exception. Le « Castrum de Léris» était le château de Lhers qui fait toujours face à Roquemaure de l’autre côté du Rhône.
  36. Elles sont notées dans le cartulaire de Notre-Dame des Doms : « genetrici ejus regine celorum et terre interemate Marie virgini protomartyri etiam beatissimo Stephano ». Le 18 août 918, Louis l’Aveugle, dans un diplôme de nouvelle restitution en faveur de Fulcherius, mentionne le complexe cathédral d’Avignon avec deux églises et un baptistère : « Matris ecclesie Sancte Marie et Sancti Stephami ac Sancti Johannis Baptiste ».
  37. Cet acte du cartulaire de Notre-Dame des Doms mentionne le tombeau de saint Agricol : « Ubi humatum videtum esse corpus sancti Agricoli ejusdem civitatis pontificis ». Avec cette donation de Lirac et du futur Saint-Laurent-des-Arbres, c’est le début du passage du diocèse d’Avignon sur la rive droite du Rhône.
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Articles connexes

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