Les différentes formes de communismes

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Les différentes formes de communismes

Les différentes formes de communismes : Le communisme est un système de société dans lequel les ressources majeures et les techniques de productions sont la propriété d’une communauté. Platon, dans son traité La République, parle déjà d’organiser la société par le partage des tâches et des ressources de façon égalitaire. Aujourd’hui, et depuis le XIXe siècle, la doctrine communiste a évolué et a permis l’émergence de divers groupuscules et partis plus ou moins virulents. Le marxisme est une forme de socialisme.

Sommaire

Qu’est ce que le communisme ?

Le communisme primitif

Notion défendue par Karl Marx et Friedrich Engels. Pour eux, l’état de société qui précède la société de propriété était forcément une forme de communisme. La société de chasseurs et de cueilleurs de la Préhistoire est une forme de communisme primitif. Il y a une société égalitaire avec une division du travail naturelle. Toute la population est nécessaire pour assurer le bon fonctionnement de la société.

L’idée de société sans classes

Dans la conception marxiste, la société sans classes, que l’on peut comprendre par société communiste ou socialiste, désigne une société qui ne serait plus divisée en classes sociales. Karl Marx (1818-1883) est un des théoriciens les plus important de cette notion. D’origine allemande, Marx étudiera le droit à Bonn puis l’histoire et la philosophie à Berlin. Il est reçu docteur de philosophie à l’université d’Iéna en 1841.

Marx s’intéresse à la philosophie de Georg Hegel dont il développera la philosophie du droit. Marx est socialiste et s’oppose au mouvement libéral moderne (celui-ci est défendu par Mill, Tocqueville ou encore Popper.) Le socialisme repose sur trois sources : a) Les Lumières françaises, b) l’économie politique anglaise, c) la philosophie de Hegel.

L’influence de Georg Hegel

Hegel, dans Les principes de la philosophie du droit, s’oppose au libéralisme. Il dénonce la fracture entre riches et pauvres que le libéralisme peut entraîner. Pour lui la société ne peut plus être harmonieux. Hegel insiste aussi sur le fait que l’homme public (le citoyen) doit l’emporter sur l’homme privé (le bourgeois.)

Les bases de la pensée de Karl Marx

Il faut d’abord spécifier une chose : la pensée de Marx n’est pas une idéologie mais bien une philosophie. De plus, Marx, lui-même a spécifié que sa philosophie n’était pas une philosophie politique mais une philosophie de l’économie. En 1848, Marx et Engels publient le Manifeste du parti communiste commandé par la Ligue des communistes. Marx en reconnaissait déjà le caractère historique. Ce texte est une sorte de rupture avec le courant socialiste officiel.

Le texte reprend et insiste sur le concept de lutte des classes et le résume à un seul antagonisme : les bourgeois contre les prolétaires. Le texte constate l’existence de l’économie de marché et l’apparition du capitalisme qu’il dénonce comme étant un « mouvement accomplis par des minorités au profit des minorités. » Marx dénonce le fait que le Capital accumulé par les bourgeois profite aux bourgeois alors qu’il existe grâce au salariat. « Les travailleurs n’ont pas de patrie. » Marx avance qu’il faut renverser la société bourgeoise en expliquant qu’à « la place de l'ancienne société bourgeoise, avec ses classes et ses antagonismes de classes, surgit une association où le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous ».

Les idéologies communistes

À la suite de Marx sont nés de nombreux courants de pensées dont nous allons voir les plus importants.

Les courants antiléninistes

  • Nous avons d’abord le luxembourgisme en référence à la Ligue Spartakus de Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht qui seront assassinés en 1919 par un dirigeant socialiste. Ce courant politique est essentiellement ouvrier et révolutionnaire. Ils ont refusé la guerre de 14 et s’opposent à la vision militaire et antidémocratique promue par Lénine. Ce mouvement est endigué de façon définitive en 1919 après avoir tenté de mettre en place un soulèvement ouvrier.
  • Un autre mouvement antiléniniste se crée en 1919. Il s’organise par des conseils ouvriers qui sont des assemblées fonctionnant sur la démocratie directe et qui doit s’organiser en pouvoir insurrectionnel. Ce type de communisme s’oppose à celui de Lénine appelé « communisme de parti ». Ce mouvement est désigné comme étant un « communisme de gauche. »

Les formes de léninisme

Le léninisme est un courant politique se revendiquant de Vladimir Ilitch Oulianov dit Lenine (1870-1924). Lénine est un révolutionnaire et un homme politique russe. C’est un orthodoxe. Il apprend le latin et le grec. Mais ce qui marqua le jeune Vladimir c’est la pendaison de son frère sur ordre du tsar Alexandre III en mai 1887.

La pensée de Lénine

Dans sa jeunesse, le jeune Lénine s’intéresse à la pensée de Marx, et, dès le début, il préconise une révolution socialiste en faveur de la classe ouvrière. À Saint-Pétersbourg, il fréquente les bolcheviks du Parti ouvrier social-démocrate de Russie. En 1905, il doit fuir en Finlande. Il revient en 1917, après qu’une nouvelle révolution, en plein milieu de la guerre, est chassée le tsar.

Lénine fait la paix avec l’Allemagne, mais, avec l’aide de ses partisans, il va prendre le pouvoir par la force. La révolution se transforme en une guerre civile qui fait 500 000 morts côtés russes du fait des combats et de la famine. Vers 1920, Lénine met en place un régime totalitaire, la dictature du prolétariat. Le seul parti autorisé est le Parti communiste.

La politique économique menée n’a pas permis l’établissement du socialisme et Lénine est obligé d’autoriser la création d’une classe de petit propriétaire qui vont finir par s’enrichir. Il aura néanmoins, malgré son échec relatif, laissé l’image de quelqu’un qui aura consacré sa vie à réparer les injustices causées à la classe ouvrière.

Il faut ajouter que Lénine n’était pas défavorable à l’avortement, qu’il a respecté la liberté de la presse, le suffrage universel, la liberté sexuelle, etc.

Le bolchevisme

Le mouvement bolchevik, le Parti ouvrier social-démocrate, ne reconnaît pas du tout la bourgeoisie russe. Ce mouvement fut capable de mener à bien sa propre révolution et à permettre l’alliance de la classe ouvrière et paysanne. Un autre mouvement, les mencheviks, proposaient de s’allier avec la bourgeoisie, et par une réforme progressive de la société, finir par arriver à un système socialiste. Seulement, la bourgeoisie russe est une classe très conservatrice et fermée, fortement marquée par l’idéal monarchique. Les idées du bolchevisme, plus politique et réaliste que celle de Lénine, seront reprises par Staline.

Le stalinisme

Joseph Staline est né en 1878 en Géorgie et mourra en 1953 à Moscou. Sa pensée, contrairement à Marx, est une idéologie politique qui se caractérise par le culte de la personnalité, le centralisme, l’emploi de la force ou de la terreur. L’idéologie politique de Staline se caractérise par :

  • L’organisation du Parti. Le parti communiste est le seul autorisé et Staline en est le secrétaire général du Parti et n’autorise aucune opposition au sein du parti.
  • Une seconde caractéristique de l’idéologie de Staline c’est l’exportation de l’idéal communisme dans le monde entier, ce qui provoqua la Guerre Froide au sortir de la seconde guerre mondiale.
  • Pour Staline, l’Etat doit être fort et autoritaire, et donc, il s’oppose encore plus aux courants favorables à la démocratie directe. La suppression de certaines libertés et la collectivisation des terres sont mises en avant. Staline condamne l’avortement, etc, et s’oppose donc aux avancées sociales permises par Lénine.
  • Staline prône le travail et le dévouement du salarié. Il abandonne la politique de Lénine et nationalise en masse les entreprises et les moyens de production.
  • Finalement, Staline se contredit lui-même. Il remet en cause l’internationalisme en développant un nationalisme empreint de xénophobie et de chauvinisme.

➢ L’héritage du stalinisme

Le Parti communiste français, fondé en 1920, est affilié au Komintern, c’est-à-dire à la Troisième internationale communiste qui fut longtemps favorable à la dictature du prolétariat avant de se démocratiser dans les années 70.

Le bordiguisme

Ce courant marxiste d’inspiration léniniste est peu connu. Il s’inspire des idées d’un certain Amadeo Bordiga (1889-1970), né en Italie. Cet homme politique est le fondateur du Parti communiste italien en 1921. Il était déjà contre la guerre de 14 comme de nombreux communistes et socialiste en Europe. Bordiga s’oppose à Staline et se rapproche du courant Trotskyste.

Bordiga est un homme qui considère davantage le terrain social que ne le fait Staline. Il refuse le côté impérialiste du communisme russe et pour lui la lutte des classes est le seul moyen de lutter contre le capitalisme, comme le pense Marx. Il demande aussi aux prolétaires d’éviter les pièges de la bourgeoisie. Les principes et les tactiques adoptés par le Parti doivent êtres respectés par les militants. Le côté dogmatique et une vision trop centralisée sur le Parti vont être reproché aux bordiguistes par le luxembourgisme.

Le trotskisme

Léon Trotski (1879-1940) est né en Ukraine et est mort assassiné au Mexique. Il participe en 1917 à la révolution d’octobre avec Lénine. Mais bien vite, Trotski va s’opposer au côté nationaliste proposé par Staline. Ainsi, en mélangeant les idées de Marx, Engels et Lénine, les Trotskystes vont développer des idées spécifiques à leur mouvement :

  • Trotski est favorable à l’idée de révolution permanente. Cette théorie de PARVUS se caractérise par la lutte contre l’impérialisme bourgeois ou monarchique et passe par la révolution du prolétariat.
  • Les trotskystes s’opposent ensuite à la conception de la société de Staline et condamnent la montée en puissance de la classe bureaucratique qui reproduit ce que le communisme est censé détruire : les antagonismes de classes.
  • Trotski, comme Bordiga, s’oppose à la prolifération du communisme dans le dessein de construire un empire communiste centralisé. Pour lui, une révolution mondiale n’est pas forcément nécessaire.
  • Trotski s’oppose au fascisme et au nazisme et prône une union de tous les partis ouvriers et communistes existants au sein d’un Front unique.

➢ L’héritage trotskyste

Aujourd’hui, de nombreux partis politiques de par le monde se revendiquent de ce courant, notamment en France :

  • Le Parti des travailleurs est fondé en 1985 sous le nom de Mouvement pour un parti des travailleurs par Daniel Gluckstein (né en 1953).
  • La Ligue communiste révolutionnaire est fondée en 1930 sous le nom de Ligue communiste de France. Petit parti de l’ultra-gauche, il se développe dans les années 2000 avec l’apparition d’Olivier Besancenot (né en 1974) et frôle les 5% des voix en 2002 à l’élection présidentielle. Besancenot se veut réformateur et il fonde en février 2009 le Nouveau parti anticapitaliste beaucoup plus ouvert idéologiquement (écologie, altermondialisme, antiracisme, etc.)

Édouard Bernstein

Il est né dans une famille juive de Berlin en 1850. Réfugié en Suisse en 1878 il doit encore fuir en Angleterre en 1888. Il meurt en 1932 et fut un homme politique de gauche durant la République de Weimar.

Bernstein ne mise pas sur une concentration massive des entreprises et pense qu’il ne peut pas y avoir de prolétarisation des classes moyennes. Il constate aussi que les crises du régime capitaliste ne conduisent pas à son effondrement.

L’expropriation des capitalistes n’est pas suffisant. Il faut que le prolétariat soit capable de gérer les entreprises et est une maturité politique suffisante. Bernstein met en garde sur le fait que la classe prolétaire ne doit pas être la seule à dominer et à gérer la société. Il pense aussi que le socialisme ne peut pas s’imposer brutalement.

Bernstein, enfin, en ce qui concerne la démocratie, met en garde sur le fait que celle-ci ne doit pas être sacrifiée à la révolution. La révolution, pour lui, n’est ni possible ni souhaitable. Bernstein ajoute que les motivations du socialisme doivent permettre d’élaborer une morale nouvelle qui soit stable.

Bernstein sera condamné et critiqué par des gens comme Karl Kautsky, Rosa Luxembourg ou encore Lénine.

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