- La valse aux adieux
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La Valse aux adieux
La Valse aux adieux (Valčík na rozloučenou) est un roman tchèque de Milan Kundera achevé en 1970 ou 1971, paru en France en 1976.
Sommaire
Description
L'histoire se déroule entièrement dans une "ville d'eaux au charme suranné" (la seule description que l'on aura de l'endroit), l'histoire, d'une rare noirceur chez Kundera, se fait sur le ton léger du vaudeville. Les personnages se téléscoppent au gré des jours, le rythme s'accélérant tel une valse qui s'emballe. Une infirmière, Ruzena, un gynécologue, le docteur Skreta, un riche américain, Bertlef, un célèbre trompettiste, Klima, un ancien détenu, Jakub.
Thèmes
On retrouve dans ce livre les subtilités de l'écriture de Kundera, parler de choses graves avec une incroyable légèreté.
La procréation
- La clinique où se passe une bonne partie de l'action est principalement peuplée de femmes qui ne peuvent procréer ; or Ruzena, l'infirmière, redoute ce qui semble lui être arrivé : elle est tombée enceinte.
- Le docteur Skreta voit d'un mauvais œil la grossesse de Ruzena ; son activité consiste à rendre fertile des centaines de femmes (ce qu'il fait en utilisant son propre sperme).
La mort
- Le roman a un regard détaché, voire cynique, sur la mort. Les personnages émettent des avis nihilistes sur l'espèce humaine. Jakub dit : "Je ne sais qu’une chose, c’est que je ne pourrai jamais dire avec une totale conviction : l’homme est un être merveilleux et je veux le reproduire."
- Jakub n'interprète pas l'assassinat du roi Hérode de tous les enfants juifs comme un crime, mais comme un geste de générosité envers le monde.
- Ces déclarations ne sont pas à prendre comme une haine des enfants, mais véritablement comme le refus de procréer.
Extraits
- La jalousie possède l'étonnant pouvoir d'éclairer l'être unique d'intenses rayons et de maintenir les autres hommes dans une totale obscurité.
- Séduire une femme, [...] c'est à la portée du premier imbécile. Mais il faut aussi savoir rompre ; c'est à cela qu'on reconnaît un homme mûr.
- Une blonde s'adapte inconsciemment à ses cheveux. Surtout si cette blonde est une brune qui se fait teindre en jaune. Elle veut être fidèle à sa couleur et se comporte comme un être fragile, une poupée frivole, une créature exclusivement préoccupée de son apparence, et cette créature exige de la tendresse et des services, de la galanterie et une pension alimentaire, elle est incapable de rien faire par elle-même, elle est toute délicatesse au-dehors et au-dedans toute grossièreté. Si les cheveux noirs devenaient une mode universelle, on vivrait nettement mieux en ce monde. Ce serait la réforme sociale la plus utile que l'on ait jamais accomplie.
- Dieu a inculqué dans le cœur des femmes la haine des autres femmes parce qu'il voulait que le genre humain se multiplie.
- Un triste compagnon est un mauvais compagnon.
- De même que l'amour nous fait trouver plus belle la femme aimée, l'angoisse que nous inspire une femme redoutée donne un relief démesuré au moindre défaut de ses traits...
- [...] parvenir à la conclusion qu'il n'y a pas de différence entre le coupable et la victime, c'est laisser toute espérance . Et c'est ça qu'on appelle l'enfer, ma petite.
- [...] le désir de l'ordre veut transformer l'univers humain en un règne inorganique où tout marche, où tout fonctionne, où tout est assujetti à une règle supérieure à l'individu. Le désir de l'ordre est en même temps désir de mort, parce que la vie est perpétuelle violation de l'ordre. Ou, inversement, on peut dire que le désir de l'ordre est le prétexte vertueux par lequel la haine de l'homme justifie ses forfaits.
- Ceux qui n'ont pas pénétré assez loin dans le monde des plaisirs amoureux ne peuvent juger les femmes que d'après ce qu'ils voient. Mais ceux qui les connaissent vraiment savent que l'œil ne révèle qu'une infime fraction de ce qu'une femme peut offrir.
- [...] je dois me demander dans quel monde j'enverrais mon enfant. L'école ne tarderait pas à me l'enlever pour lui bourrer le crâne de contre-vérités que j'ai moi-même vainement combattues pendant toute ma vie. Faudrait-il que je voie mon fils devenir sous mes yeux un crétin conformiste ? ou bien, devrais-je lui inculquer mes propres idées et le voir souffrir parce qu'il serait enchaîné dans les mêmes conflits que moi ?
- Avoir un enfant, c'est manifester un accord absolu avec l'homme. Si j'ai un enfant, c'est comme si je disais : je suis né, j'ai goûté à la vie et j'ai constaté qu'elle est si bonne qu'elle mérite d'être multipliée.
- Si quelque chose m'a toujours profondément écœuré chez l'homme, c'est bien de voir comment sa cruauté, sa bassesse et son esprit borné parviennent à revêtir le masque du lyrisme.
- [...] les choses essentielles se produisent en ce monde sans explication ni motif, puisant en elles-mêmes leur propre raison d'être.
- [...] si tout homme avait la possibilité d'assassiner clandestinement et à distance, l'humanité disparaîtrait en quelques minutes.
Liens externes
Milan Kundera : La variation à l'oeuvre
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Catégories : Roman paru en 1976 | Roman tchèque
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