- La main du diable
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La Main du diable
La Main du diable est un film français fantastique réalisé par Maurice Tourneur, sorti en 1943, inspiré de la nouvelle de Gérard de Nerval "la main enchantée".
Sommaire
Synopsis
Le film commence dans un relais de montagne. Des clients sont rassemblés dans la salle du restaurant et discutent. Tout d'un coup, un étrange individu fait irruption. Il a ce qui ressemble à une boîte à chaussures sous le bras, n'a pas de main gauche et paraît avoir le diable à ses trousses. Suite à une coupure de courant, la boite à chaussures disparait. Les clients le pressent de raconter son histoire.
Flash-back : Roland Brissot, un piètre peintre éconduit par Irène, la femme qu'il aime, acquiert pour un sou une main gauche à un restaurateur. Cette main lui apportera le talent et la célébrité dans le monde de la peinture, ainsi que l'amour d'Irène. Or, cette acquisition scelle un pacte avec le Diable, qui réclame son âme en échange. La valeur de rachat de l'âme de Brissot est calculée de façon diabolique par le petit homme qui incarne le diable : 1 sou le premier jour, 2 sous le deuxième jour... et ainsi de suite, jusqu'à valoir plus de 6 millions de francs le vingt-huitième jour... Désespéré car ne pouvant rembourser sa dette, Roland Brissot se retrouve face aux anciens propriétaires de la main, les "maillons de la chaîne", qui racontent chacun à leur tour comment les pouvoirs de ce membre ont changé leur vie, pour le meilleur d'abord et pour le pire ensuite. Le petit homme intervient alors, ainsi que Maximus Léo, un moine du Moyen Âge, le véritable propriétaire de la main, que le diable avait volé. Roland Brissot n'a donc aucune dette envers le diable car la main n'appartenait pas à celui-ci.
Fin du flash-back : retour au relais de montagne. Roland Brissot explique aux clients incrédules qu'il recherche la tombe du moine pour lui rendre définitivement sa main, qui était dans la boîte disparue, et qu'il est poursuivi par le petit homme qui veut le tuer. Ce qui va se produire, dans une dernière scène mouvementée, qui se termine par la chute mortelle de Roland Brissot sur la tombe du moine. C'est ainsi que la main revient à son propriètaire.
Analyse
Le thème du film évoque le mythe de Faust, qui, pour réaliser tous ses désirs, accepte de vendre son âme au diable.
Un film rare dans le cinéma français qui a peu donné dans le genre, et une grande réussite, par le jeu des ambiances, l'habileté de la narration des histoires dans l'histoire. Et aussi l'évolution psychologique des personnages, notamment celui d'Irène, beauté délicate au début, et qui se révèle être une harpie vénale presque aussi dangereuse que le diable; celui de Roland, brillamment interprété par Fresnay, qui sombre dans le désarroi, trouve un sursis inespéré, puis se laisse enfermer dans un piège infernal : c'est en cela un symbole de toutes les assuétudes.
Pour Maurice Tourneur, ce qui fait peur n'est pas ce que l'on montre, c'est ce que l'on suggère. Par exemple le regard épouvanté de la voyante, lorsqu'elle regarde à la loupe la main gauche de son client Roland Brissot, est plus angoissant que n'importe quelle tentative de représenter concrétement l'enfer.
Le film fut réalisé pendant la guerre, tout comme Les Visiteurs du soir (1942) de Marcel Carné, dans lequel le diable intervient également (Jules Berry)... Le personnage revient dans un autre film fantastique français — ils sont rares — sorti moins d'une dizaine d'années plus tard : La Beauté du diable (1950) de René Clair; là il a les traits de Michel Simon et Gérard Philipe.
Le film a été produit par la Continental, société de production cinématographique française financée par des capitaux allemands durant l'Occupation.
Il a quelque lien de parenté avec le film britannique Une question de vie ou de mort de Michael Powell et Emeric Pressburger, sorti quelques années plus tard.
Fiche technique
- Titre : La Main du diable
- Réalisation : Maurice Tourneur
- Scénario : Jean-Paul Le Chanois, d'après le poème La Main enchantée de Gérard de Nerval
- Production : Maurice Tourneur pour Continental-Films
- Musique : Roger Dumas
- Photographie : Armand Thirard
- Montage : Christian Gaudin
- Décors : Andrej Andrejew
- Son : William Robert Sivel - procédé Wide Range, Western Electric
- Assistant réalisateur : Jean Devaivre
- Pays d'origine : France
- Format : Noir et blanc - 1,37:1 - Mono - 35 mm
- Genre : Fantastique
- Durée : 82 minutes
- Date de sortie : 21 avril 1943
Distribution
- Pierre Fresnay : Roland Brissot, l'artiste peintre sans talent
- Josseline Gaël : Irène, la compagne de Roland
- Noël Roquevert : Mélisse, le patron du restaurant
- Guillaume de Sax : Gibelin
- Palau : Le petit homme
- Pierre Larquey : Ange, le plongeur du restaurant
- André Gabriello : Le dîneur
- Antoine Balpêtré : Denis
- Marcelle Rexiane : Madame Denis
- André Varennes : Le colonel
- Georges Chamarat : M.Duval
- Colette Régis : Mme Duval
- Jean Davy : Le mousquetaire
- Jean Despeaux : Le boxeur
- Paul Marcel : L'illusionniste
- Roland Miles : Un pensionnaire
- Clary Monthal : La femme de chambre
- Marcelle Monthil : La colonelle
- Jacques Roussel : Le critique
- Georges Vitray : Le médecin
- Henri Vilbert : Le brigadier
- Gabrielle Fontan : La voyante
- Louis Salou : Le directeur des jeux
- René Blancard : Le chirurgien
- Charlotte Ecard : Une pensionnaire
- Renée Thorel La dame qui a froid
- Robert Vattier : Perrier
- Georges Douking : Le tire-laine
- André Bacque : Le moine Maximus Léo
- Jean Coquelin : Le notaire
- Jacques Courtain : Un gendarme
- Garzoni : Le jongleur
- Albert Malbert : Verdure
- Roger Vincent
- Henry Gerrar
- Charles Vissières
Autour du film
- C'est l'assistant Jean Devaivre qui eut l'idée de représenter la main en mouvement dans son coffre, malgré les réticences du scénariste Jean-Paul Le Chanois. Le plan est tourné avec la propre main de Devaivre.
Lien externe
(fr+en) La Main du diable sur l’Internet Movie Database
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