La Châtelaine De Wildfell Hall

La Châtelaine De Wildfell Hall

La Locataire de Wildfell Hall

La Locataire de Wildfell Hall (The Tenant of Wildfell Hall), le second et dernier roman d’Anne Brontë, raconte l’histoire d’une femme qui quitte son mari abusif et débauché et qui doit subvenir elle-même à ses besoins et à ceux de son jeune fils. Publié, à l’origine, en juin 1848, il défie la morale qui prévaut à l’époque ; un critique est allé jusqu’à affirmer qu’il est « totalement inapproprié de le mettre entre les mains de jeunes filles ». Il est considéré comme l’un des premier romans féministes.

Sommaire

Résumé de l'intrigue

Le roman est divisé en trois volumes.

Première partie

La première partie, racontée par Gilbert Markham, fermier prospère, décrit l'arrivée d'une veuve mystérieuse, Mrs Helen Graham, dans une grande maison voisine, d'ailleurs en triste état, Wildfell Hall.

Dès le début, elle est l'objet de la curiosité de la petite communauté des environs. Bien que réticente, Helen et son jeune fils, Arthur, sont peu à peu intégrés dans la vie sociale du village. Au début de l'histoire, Gilbert Markham courtise sans flamme particulière Eliza Millward, bien que sa mère considère cette relation d'un œil désapprobateur, convaincue que son fils peut trouver mieux. Cependant, l'intérêt de Gilbert pour Eliza faiblit lorsqu'il apprend à mieux connaître Mrs Graham. Ce changement d'attitude déclenche dans le village une campagne de rumeurs et de cancans au sujet d'Helen, colportés — sinon initiés — par Eliza.

Ces rumeurs conduisent Gilbert à penser que Helen est courtisée par son ami, Mr. Lawrence. Lors d'une rencontre fortuite sur la route entre les deux hommes, Gilbert, le cœur empli de jalousie, frappe Lawrence de son fouet, le faisant tomber de cheval. Inconsciente de cet épisode, Helen refuse d'épouser Gilbert, mais lui confie son journal intime quand il l'accuse d'aimer Lawrence.

Deuxième partie

La deuxième partie est directement issue du journal intime d'Helen, qui fait prendre connaissance de son mariage avec Arthur Huntingdon, homme charmant, mais aussi bon à rien. Helen est tout d'abord aveuglée par l'amour et convaincue qu'elle saura le convaicnre de se réformer par son exemple. Huntingdon est décrit comme un homme gâté, égoïste, soucieux de sa seule personne, mais bel homme et spirituel. Lorsque Helen donne naissance à leur fils Arthur, il devient progressivement jaloux de l'attention et de l'affection que sa femme accorde à l'enfant.

Les amis de Huntingdon viennent fréquemment à leur maison, Grassdale, et forment un groupe dissolu, buvant sans retenue dans des débordements de joie. La décadence morale est un thème récurrent, où les personnages à l'esprit perverti soumettent et tourmentent ceux qui font montre de noblesse de caractère. Il n'y a d'ailleurs pas là de clivage selon les sexes, puisque lady Anabella Lowborough se montre tout aussi infidèle à son mari mélancolique, mais dévoué.

Walter Hargrave, le frère de l'amie d'Helen, Milicent Hargrave, cherche à obtenir l'affection d'Helen. Il ne tombe pas dans les mêmes excès que ses amis, mais ses attentions ne sont pas les bienvenues, car Helen devine ses instincts de prédateur, décrits de façon poignante lors d'un combat silencieux qui les oppose lors d'une partie d'échecs. Il alerte Helen sur l'infidélité de son mari, qui vit une aventure avec Lady Lowborough. Aussitôt après le départ de son ami, Arthur Huntingdon exprime ouvertement son désir d'aller retrouver sa maîtresse et se moque de sa femme.

Le fait qu'Arthur entraine leur fils dans sa débauche — l'encourageant à boire et à jurer, malgré son jeune âge — fait déborder la coupe pour Helen. Elle prépare sa fuite pour sauver son fils, mais son mari lit son journal et apprend ainsi son désir de s'enfuir. Il met alors le feu à son matériel d'artiste, avec lequel elle comptait gagner ensuite sa vie. La violation du secret de son journal intime et la destruction de son matériel illustrent le contrôle complet exercé à l'époque par un mari sur sa femme. Finalement, avec l'aide de son frère Mr. Lawrence, Helen trouve un refuge secret à Wildfell Hall.

Troisième partie

Après que Gilbert a compris la situation d'Helen, elle le prie de la laisser en paix, car elle ne peut l'épouser. Il obéit. Peu après, il apprend qu'en bonne épouse, elle est retourné auprès de son mari gravement malade. Elle lui prodigue ses soins, mais en vain. La mort de Hutingdon est douloureuse, car son âme est pleine de doutes et de terreur à la pensée de ce qui l'attend. Helen ne peut rien faire pour l'aider, car il refuse d'accepter une quelconque responsabilité de ses actes, et lui demande au contraire de venir avec lui plaider pour le salut de son âme.

Une année s'écoule. Gilbert accourt après avoir entendu dire que Helen serait sur le point de se marier. En fait, il s'agit du mariage de Mr. Lawrence (avec qui il s'est réconcilié) avec une amie d'Helen, Esther Hargrave. Il se rend alors à Grassdale, où il découvre que Helen vit dans son domaine de Staningley. Il s'y rend, mais le doute le ronge, car il append qu'elle est désormais fort riche et d'un statut social bien supérieur au sien. Hésitant, il reste à la porte du domaine, mais rencontre alors par hasard Helen, son fils Arthur et sa tante. Les deux amoureux retrouvent le bonheur d'être ensemble et leur mariage conclut l'histoire.

Analyse

La Locataire de Wildfell Hall remet en cause les critères moraux de l'époque victorienne. Un aspect perçu comme particulièrement choquant est le passage où Helen claque la porte de sa chambre au nez de son mari, après les mauvais traitements qu'il lui a fait endurer, renversant ainsi la relation traditionnelle entre les sexes. Un critique de l'ouvrage va jusqu'à dire qu'il est « totalement inapproprié de le mettre entre les mains de jeunes filles » (« utterly unfit to be put into the hands of girls »), même si un autre critique le cite comme « le roman le plus intéressant que nous ayons lu depuis un mois ».

On considère qu'il s'agit-là de l'un des premiers ouvrages féministes. Le personnage principal, Helen, est pleine de vitalité et directe, ne craignant pas de parler avec franchise aux hommes à qui elle s'adresse. Anne Brontë présente son attitude comme positive, au contraire de celle de Milicent, piétinée et ignorée sans état d'âme par son mari.

Annexes

Notes et Références

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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