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Julien et Marguerite de Ravalet
Julien et Marguerite de Ravalet sont les enfants de Jean III de Ravalet, seigneur de Tourlaville. Ils ont été exécutés le 2 décembre 1603 en place de Grève à Paris pour adultère et inceste.
Sommaire
Leur vie
Julien de Ravalet naît en 1582 et Marguerite en 1586 au sein d'une famille qui compte onze frères et sœurs. Rapidement, leur complicité fraternelle mue en amour platonique, qui contraint leur parent à les séparer. Ils envoient Julien au collège de Coutances à 13 ans. 3 ans plus tard, au retour de Julien, Marguerite est mariée à Jean Lefevre de Haupitois, plus âgé qu'elle, le 20 mars 1600 en l'église Notre-Dame de Tourlaville. Non noble, sa richesse provient de la charge de collecteur de l'impôt royal.
Son mariage n'est pas heureux et elle fuit le château conjugal, pour retrouver son frère. Ils se cachent en Bretagne puis à Paris. Arrêtés le 8 septembre 1603, sur demande de Jean Lefevbre, ils sont jugés pour adultère et inceste, accusations qu'ils nient, et condamnés à la décapitation. Malgré une requête de grâce de leur père, ils sont exécutés le 2 décembre 1603 au matin, en place de Grève à Paris, après que Marguerite ait accouché. Le roi aurait dit, selon le Journal du règne de Henry IV, Roi de France et de Navarre de Pierre de l'Estoile, « si la femme n'eût point été mariée il lui eût volontiers donné sa grâce, mais que l'étant il ne le pouvait ».
Ils sont enterrés dans l'église de Saint-Jean-en-Grève, avec l'épitaphe « Ci gisent le frère et la sœur. Passant ne t'informe pas de la cause de leur mort, mais passe et prie Dieu pour leur âmes ».
Après l'exécution, leur père et leur oncle, abbé de Tourlaville ou de Hambye, multiplient les actes de bienfaisance envers les pauvres et les dotations aux églises. Ainsi, Jean fait construire en 1625 un couvent de Bénédictines au 17 rue au Fourdrey, dont Charlotte de La Vigne, sœur de l'épouse de Jean, est la première abbesse. L'année suivante, la peste qui s'abat sur la ville atteint quelques sœurs et perçoit les religieuses à s'établir, temporairement puis définitivement, à Valognes, dans le couvent qui prend le titre jusqu'en 1789 de Notre-Dame-de-Protection[1].
Leur légende
Un tableau attribué à Pierre Mignard, Marguerite et les amours, représente une châtelaine entourée d'angelots, mais n'en regardant qu'un, aux ailes rouge sang, et en disant un me suffit.
Outre Jules Barbey d'Aurevilly, avec Une page d'histoire, ce drame a inspiré à François Truffaut le projet Julien et Marguerite[2], dont le scénario, écrit avec Jean Gruault, a été abandonné en 1973.
Notes
- ↑ Jean Fleury et Hippolyte Vallée, Cherbourg et ses environs : nouveau guide du voyageur à Cherbourg. Cherbourg : Impr. de Noblet, 1839
- ↑ Julien et Marguerite, Le cinéma à quatre mains, Bibliothèque du film de Paris
Sources
- L'histoire de Marguerite et Julien de Ravalet, Elina Bécot, Site de l'école supérieure d'agriculture d'Angers
- Marguerite et Julien de Ravalet, Site de la ville de Cherbourg
Voir aussi
Bibliographie
- Jules Barbey d'Aurevilly, Une Page d’histoire, 1887
- Claude Pasteur, Julien et Marguerite, Elle n°1056, mars 1966
- Colette Piat, Julien Et Marguerite. Les Amants Maudits De Tourlaville, Albin Michel, 1985
- Michel Carmona, Une affaire d'inceste, Julien et Marguerite Ravalet, Librairie Académique Perrin, 1987
- Tancrède Martel , Julien et Marguerite de Ravalet (1582-1603) : un drame passionnel sous Henri IV, Isoète, 1992
- Yves Jacob, Les Anges maudits de Tourlaville, , Presses de la Cité, 2004 - (ISBN 9782258064607)
- Claude Charmes : Marguerite et Julien : les enfants de Tourlaville, Isoète (2007) - (ISBN 9782913920644)r
Lien interne
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