Jorky, le champion trotteur

Jorky est un cheval trotteur français.

Biographie

Jorky était un champion trotteur né le 4 juin 1975 chez Bernard Billard de l'union du grand étalon Kerjacques avec la championne Vanina B. Ses duels avec le crack Idéal du Gazeau sont demeurés fameux (dead-heat à New York dans la Challenge Cup 1981). Jorky est le premier trotteur à avoir remporté les trois grands Critériums (3 ans, 4 ans, 5 ans) et le seul à y avoir ajouté le Critérium Continental, tout en réalisant par la suite une grande carrière internationale, avec des victoires en France, aux États-Unis, en Italie, en Suède, en Allemagne, aux Pays-Bas, au Danemark... Il fut deux fois second du Prix d'Amérique en seulement deux participations, remporta le Prix de Paris (Vincennes), le Prix de l'Atlantique (Enghien), le Prix de l'Étoile (Vincennes), le Prix René Ballière (Vincennes), l’Elitlopp de Solvalla (Suède), la Challenge Cup de New York à deux reprises, le Grand Prix des Nations à Milan, le Prix des Meilleurs à Munich trois fois de suite, l'Elite Rennen (Gelsenkirchen), le Grand Prix des Pays-Bas à La Haye (deux fois d’affilée), la Coupe de Copenhague (Copenhague). Il devait battre le célèbre hongre Iris de Vandel à l’issue d’une splendide lutte dans le Prix du Président Émile Fossé à Amiens, qu’il remporta trois fois de suite. Il avait été élu «Trotteur de l’année» en France, en 1980. Il était entraîné et mené en courses par Léopold Verroken, appartenait à son éleveur Bernard Billard, mais avait été syndiqué en plusieurs parts. Jorky est mort dans la nuit du 28 au 29 mars 1989 d'une rupture d'estomac, à l'âge de 14 ans. Il avait gagné 8 778 800 francs en courses et établi un record de 1'13"1. Ses meilleurs produits sont Sa Force, Tiarko, Timorky, Urane Sautonne, Useria et Vita Nuova, qui fit un moment jeu égal avec Vourasie.

Ainsi, Jorky était aussi connu comme un cas unique, car il y avait une incompatibilité sanguine entre son père Kerjacques, et sa mère Vanina B. Il n’a donc pas eu de frères ni de sœurs. Son père Kerjacques lui donna cependant beaucoup de demi-frères et sœurs dont certains étaient déjà illustres : Toscan, Une de Mai, Bill D, Cette Histoire, Éléazar auquel il succéda au plus haut niveau chez son entraîneur Léopold Verroken à Bernay-en-Brie.

Quand il débuta à Vincennes, il perdit ses adversaires dans le premier virage, mais son driver d’alors, Serge Chavatte, crut que la course était finie et arrêta son cheval. En fait, il s’était trompé d’un tour et écopa d’une amende.

Jorky était aussi célèbre pour son caractère indocile et son tempérament turbulent, lorsqu’il était foal il s’était déplacé une vertèbre en jouant. Cela ne l’empêcha pas d’être élu premier à un concours de modèle, car il était très beau et avait une très forte personnalité.

En grandissant il devint dominateur et aussi peu facile ; on le disait « féroce », mais il était sans doute plus joueur que méchant. Il perdit le championnat du monde 1981 à New York, car il se transforma en étalon au contact des belles pouliches, juste avant le défilé, mais il fit un retour fracassant pour finalement n’être battu que d’une tête par son grand rival, Idéal du Gazeau. La semaine suivante ce fut leur fameux dead-heat dans la Challenge Cup (la revanche du championnat du monde).

Jorky avait déjà impressionné tous les observateurs à Vincennes lorsqu’il fit son retour sur Idéal du Gazeau dans le Prix d'Amérique 1981, alors qu’enfermé dans le peloton, il avait connu tous les malheurs possibles, avant de pouvoir se libérer à 800 mètres de l’arrivée. Or, Jorky était le favori logique, et Idéal du Gazeau le « favori du cœur », bénéficiant de la cote d’amour du public. Jorky fut encore deuxième de Lurabo dans le Prix d’Amérique 1984, après lui avoir donné une formidable réplique. Aussi il eut droit à une véritable ovation pendant le défilé du Prix de France, alors qu’il se produisait à Vincennes pour la dernière fois ce que tous ignoraient à ce moment là. Il fut blessé durant la course. Or, il avait déjà connu un problème de paraphlébite à une jambe à deux reprises, l’empêchant de courir le Prix d’Amérique 1982 et celui de 1983.

Il avait aussi gagné le Prix de Paris 1981 en rendant 25 mètres à tous ses adversaires, dont Ianthin et Istraeki, qui étaient aussi des champions. Étrange coïncidence, son père Kerjacques est mort le lendemain.

Jorky battit plusieurs fois Idéal du Gazeau, notamment à Stockholm dans l’Elitlopp 1981 et la semaine suivante au Danemark, dans la Coupe de Copenhague, puis finalement à New York, dans la Challenge Cup 1982.

Tableau de bord

• Gains en course : 8 778 800 francs
• courses pour victoires (% de réussite)
• Meilleure réduction kilométrique : 1'13"1

Bibliographie et sources

• Numéro hors-série de Courses & Élevage édité par L’U.N.I.C. Janvier 1985, Plat-Obstacles-Trot
• Article de Jacques Pauc consacré à Jorky, Jorky : hors série.
• Livre de Jean-Pierre Reynaldo édité en 2007-2008 aux éditions Lavauzelle, Le Trotteur Français.

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