- Jeannel Julien François
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Julien-François Jeannel
Julien-François Jeannel (1814-1896) est un pharmacien français, considéré par certains comme l'inventeur de la poste aérienne[1].
Biographie
Né le 14 février 1814 à Paris, il devient en 1832 pharmacien élève à l'hôpital d'instruction des armées du Val de Grâce. Il en sort lauréat trois ans plus tard. Il est affecté, successivement et au gré des besoins du service, à Lille, Colmar, Sarreguemines et Phalsbourg. Cette vie de garnison lui laisse beaucoup de loisirs, il en profite pour faire ses études de médecine et il soutient sa thèse devant la faculté de Paris en 1838.
En 1840, à 26 ans, il est affecté au service des ambulances de l'armée du maréchal Vallée, en Algérie. C'est le début de la guerre de conquête. Après le siège de Médéa, il rentre en France où il est affecté à Toulouse comme pharmacien major. Il n'y reste qu'un an, et en 1843, il rejoint Bordeaux comme pharmacien de l'hôpital militaire. Il y reste 26 années consécutives et en devient pharmacien principal en 1852.
C'est à Bordeaux que Jeannel commence sa carrière universitaire comme professeur suppléant de physique et de matière médicale à l'Ecole de Médecine. Il y pratique la médecine comme médecin-chef du dispensaire municipal. En 1869, il est promu à Paris comme Pharmacien chef de l'hôpital Saint-Martin.
Quand éclate la guerre franco-prussienne, il part à Metz où il fait la connaissance du Dr Papillon. C'est avec une vie et une carrière déjà bien remplies, qu'il accepte de faire partie, à l'ouverture de la faculté catholique de médecine de Lille, des premiers professeurs de cette faculté naissante, en occupant la chaire de thérapeutique et matière médicale jusqu'en 1884. Il organise également le fonctionnement des dispensaires de la faculté catholique. En 1884, Jeannel a 70 ans. Professeur Honoraire, il quitte Lille.
Il fut à la fois pharmacien militaire, médecin, éminent chimiste et hygiéniste écouté. Il se distingua dans plusieurs campagnes, où, sorti de son Laboratoire, il fut comme à Médéa et à Metz un « bricoleur de génie ». On lui doit la réalisation des « papillons de Metz »[2] précurseurs de la poste aérienne, correspondances envoyées par ballons depuis cette ville assiégée en 1870. L'idée en revenait, semble-t-il, au docteur Papillon.
Philosophant à la fois contre le rationalisme, la superstition et les charlatans, il sut être un redoutable polémiste, à l'humour acide. Il fut également un universitaire et contribua par ses préoccupations pédagogiques et ses publications au développement et au renom des Ecoles et Facultés dans lesquelles il enseigna. Il fut parmi les créateurs d'un Organisme de solidarité médicale qui prospère encore aujourd'hui. Enfin, au soir de sa vie, il se lança dans l'analyse littéraire et ... l'écologie. Il décède à Villefranche en 1896 âgé de 82 ans.
Notes et références
Catégorie : Pharmacien français
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